RDC : reprise des combats dans le Nord-Kivu

Jeune Afrique – 21 mai 2012

Les combats ont repris entre mutins et armée régulière dans le Nord-Kivu (est de la RDC), dimanche 20 mai. La veille, de violents affrontements avaient fait perdre des territoires aux rebelles.

Après avoir repris plusieurs positions face aux mutins samedi 19 mai, l’armée congolaise a poursuivi les combats dimanche.

Dans le Nord-Kivu, région instable de l’est du pays, les militaires sont parvenus à récupérer, à l’issue de violents combats, « la localité de Bugusa, la localité de Tchengerero et (la colline stratégique de) Mbuzi », selon les dires Célestin Sibomana, attaché de presse du gouvernorat du Nord-Kivu. Les affrontements avec les rebelles ont ensuite repris dimanche. « Aux heures matinales (…), les FARDC (Forces armées) ont pilonné et fragilisé plusieurs positions des insurgés sur les collines de Bukina, Mbuzi et Runyonyi », explique l’avocat Omar Kavota, vice-président de la société civile du Nord-Kivu, via un communiqué.

« Depuis 14h00 (12h00 GMT), Mbuzi, face à la frontière avec le Rwanda, et Chanzu, près de la frontière avec l’Ouganda, ont connu des affrontements et c’est là où jusqu’à présent il y a un front entre les FARDC et les mutins », a affirmé pour sa part Célestin Sibomana.

Dimanche matin, le porte-parole des mutins du Mouvement du 23 mars (M23) – regroupement de membres de l’ancienne rébellion tutsi-congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), qui réfutent tout lien avec le général Bosco Ntaganda -, le lieutenant-colonel Vianney Kazarana, avait déclaré que les rebelles « résistaient » aux assauts de l’armée « à 3km de Bunagana, dans la zone de Jomba », pour laquelle l’armée et les dissidents se sont violemment affrontés samedi.

Mais d’autres sources affirment que les FARDC gardent le contrôle Jomba, où les dissidents, confinés, résistent depuis une dizaine de jours aux attaques répétées des loyalistes.

Plusieurs morts

« Les FARDC ont mené des opérations de ratissage dans les collines autour de Jomba pour se rassurer sur leur contrôle dans la zone », a expliqué un colonel loyaliste basé dans le territoire de Rutshuru.

Les combats ont provoqué la mort de plusieurs personnes selon des sources proches de l’armée. On compterait « deux morts et quelques blessés » chez les loyalistes et « plusieurs mutins tués ». Outre les morts, les déplacements de population se font de plus en plus importants. « Le plupart ont afflué à Rubare, d’autres à Rutshuru-Centre ou encore à Bunagana pour franchir carrément la frontière vers l’Ouganda », indique le communiqué de la société civile, qui recense, lui, « 13 blessés FARDC », dont « 4 blessés graves ».

« Quant aux déplacés internes, plusieurs ont submergé les familles d’accueil, les écoles ou les églises, nombreux passent encore la nuit à la belle étoile par manque d’abris », est-il ajouté.

Plus de 8 200 personnes se sont réfugiées au Rwanda depuis le 27 avril, et plus de 30 000 en Ouganda en mai, selon des chiffres communiqués mercredi par le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

(Avec AFP)

Grève des transporteurs privés à Kinshasa: le gouvernement veut relancer Stuc et City train

Radio Okapi – 22 mai 2012

Le gouvernement de la RDC a décidé d’augmenter le charroi automobile de deux entreprises de transport public à Kinshasa, a indiqué le ministre de Transports et Voies de communication, Justin Kalumba, lundi 21 mai. Il a aussi résolu d’augmenter les rotations du train urbain et de financer City Train et Stuc, les deux sociétés publiques qui sont presque à l’arrêt. Ces mesures sont consécutives au mouvement de grève déclenché lundi matin par les transporteurs privés et qui a paralysé les activités dans la capitale congolaise.

A l’issue d’une réunion d’évaluation qui a réuni les ministres des Transports et Voies de communication, des Finances, de l’Intérieur, le gouvernement provincial, la police et les entreprises de transport étatiques, Justin Kalumba déclaré:

«Nous avons pris des dispositions pour que l’Onatra puisse passer de trois à cinq rotations du train urbain à Kinshasa, par jour. Deuxième mesure, la Stuc et City train doivent remettre quatre vingt-dix véhicules en circulation et très vite. Ces derniers vont servir plus la partie Ouest et centre de la ville.» Des mesures qui doivent être exécutées « tout de suite », a-t-il dit.

« Pour continuer à améliorer l’offre de service de transport public, a-t-il poursuivi, le gouvernement va commander très vite environ deux cents bus de grande portée.»

Le gouvernement préconise également de défiscaliser l’importation des bus de capacité d’au moins vingt sièges. «La condition, il faut que ça soit des bus neufs : zéro kilomètre », a précisé le ministre Kalumba.

Les participants à cette réunion ont par ailleurs décidé de maintenir le contrôle technique des véhicules sur les artères de la ville. Les policiers appelés « robots », eux, doivent être retirés de ce contrôle. Les automobilistes accusent ces derniers de tracasseries. D’autres conducteurs affirment par contre que cette brigade antiémeute ne se fait pas corrompre par les conducteurs qui ne détiennent pas les documents de bord. D’où la répulsion qu’ils inspirent.

Au soritr de cette réunion d’évaluation, le ministre des Transports a accordé une interview à Radio Okapi. Ecoutez-la en intégralité.

Kinshasa: les activités socioéconomiques paralysées par la grève des transporteurs privés

Radio Okapi – 22 mai 2012

Les principales avenues de la capitale ont été inondées de piétons, lundi 21 mai dans la matinée, à la suite du mouvement de grève des chauffeurs des taxis et taxis-bus. Le manque de transport en commun a perturbé le fonctionnement des écoles et les activités économiques dans la capitale.

Selon un pompiste d’une station service située sur l’avenue Kabinda dans la commune de Lingwala, les véhicules arrivaient à compte goutte. «La vente est largement en baisse. Il n’y a pas assez de clients aujourd’hui(…) Il faut que le Gouvernement mette en circulation ses propres véhicules de transport en commun pour qu’il soit en mesure de faire respecter ses lois », a-t-il témoigné.

La plupart de supermarchés situés à Kintambo Magasin ont enregistré également une baisse dans leurs recettes journalières. Un gérant a expliqué:

«Généralement, le lundi matin, il y a un engouement dans nos supermarchés. Mais, aujourd’hui, nous avons constaté que les clients arrivaient à compte goutte. Donc, ce problème de transport a eu une incidence sur nos ventes. Nous avons d’autres fournisseurs qui utilisent le transport en commun et qui n’ont pas pu nous rejoindre.»

Le secteur informel était également touché par cette grève. La plupart des vendeurs de boissons sucrées et de pains n’ont pas pu atteindre leurs lieux de transaction, en cette journée pluvieuse. Quelques rares petites commerçants ont gagné le centre ville à pied. L’ambiance morose a prévalu aussi dans les différents marchés de la capitale.

Ecoles désertes

La plupart des écoles de la ville de Kinshasa ont connu des difficultés pour fonctionner normalement, à cause de la grève des automobilistes mais aussi de la pluie qui s’est abattue sur l’ensemble de la ville ce lundi matin.

Au collège Saint Joseph de la Gombe, quelques élèves étaient dans les salles de classes sans professeurs. Au collège Boboto, les trois quarts des élèves étaient présents. La plupart d’entre eux ont été emmenés par les véhicules de leurs parents, a expliqué le directeur du collège. Mais certains enseignants ne sont pas arrivés, faute de transport. Au collège Saint Georges de Kintambo, par exemple, le préfet lui-même est arrivé à pied à l’école. Il n’y avait presque pas d’élèves.

Le préfet du complexe scolaire les Bambins de Bandalungwa a affirmé également avoir fait le pied pour joindre son lieu de travail. Seuls les élèves qui habitent la commune du même nom étaient présents.

Au complexe scolaire Mgr Moke dans la commune de Kalamu, l’abbé directeur a déploré l’absence des certains enseignants qui habitent loin de Kalamu. Au lycée Kabambare dans la commune de Kinshasa, les cours se sont donnés presque normalement, beaucoup d’élèves étant internés.

La police dément

Le président provincial de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), Nzuzi Sona, a affirmé que la présence des éléments de la police anti-émeute pour faire la contrôle des véhicules sur les artères de Kinshasa est la cause principale de la grève des transporteurs en commun. Pour lui, les tracasseries policières empêchent les conducteurs de travailler dans la quiétude.

«Etant donné que la Gouvernement a promis de retirer ces policiers-là et de suspendre le contrôle des assurances, je pense que les chauffeurs n’ont plus rien à se plaindre. Qu’ils vaquent maintenant à leurs occupations», a-t-il déclaré.

Télécharger

Le général Jean de Dieu Oleko, commissaire provincial de la police ville de Kinshasa a rejeté toutes les accusations des grévistes.

«Doit-on continuer laisser circuler les véhicules hors normes et avoir des conducteurs qui ne seraient pas en ordre ?», s’est interrogé Jean de Dieu Oleko au cours de l’émission Parole aux Auditeurs de Radio Okapi. Pour lui, il s’agit pas de tracasserie. «Quand on vous demande de mettre en ordre (…), ça devient une tracasserie ?», a-t-il poursuivi.

D’après le général Oleko, les transporteurs qui sont en ordre avec la réglementation en vigueur en RDC roulent normalement. Ceux qui ont été arrêtés par la police et qui se sont conformés à la loi, a-t-il soutenu, ont été également autorisés de circuler de nouveau.

Nord-Kivu: une coalition Maï-Maï – FDLR attaque le camp des FARDC à Luofu

Radio Okapi – 22 mai 2012

 

Une coalition des miliciens Maï-Maï et rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) a attaqué, ce lundi matin 21 mai, le camp militaire de Luofu dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu, a indiqué le colonel Mugabo, commandant du cinquième secteur FARDC basé dans ce territoire.

Selon les sources locales, les tirs sporadiques étaient encore entendus dans la mi-journée dans les forêts environnantes de la localité de Luofu, une localité située à une trentaine des Kilomètres au sud de Lubero. Le calme est revenu ce soir.

Selon des sources locales, l’attaque est intervenue aux environs de 8 heures locales et les affrontements ont duré près de deux heures.

Ces informations ont été confirmées par les sources militaires. Selon le colonel Mugabo, commandant du 5eme secteur des FARDC basé à Lubero, la «coalition Maï-Maï-FDLR a été mise en déroute par les FARDC ».

Il a annoncé l’arrestation de quatre assaillants et la récupération d’une arme de guerre au cours de ces affrontements. Mais il n’a pas donné de bilan enregistré dans les rangs de l’armée régulière.

En février dernier, la société civile locale de avait déploré l’insécurité dans plusieurs localités de Lubero, notamment à Muhanga, Bunyatenge et les périphéries de Kasuo. Cette insécurité, entretenue par la présence des Maï-Maï et FDLR, pousse les populations de ces contrées à affluer vers l’est, notamment vers d’autres localités riveraines du Parc de Virunga, qu’elles jugent plus sûres.

L’EMPRISE DE LA MORT SUR LA POPULATION DU KIVU

Publié par Néhémie BAHIZIRE, de nationalité congolaise

Les noms changent, le même projet avance

Je n’ai jamais cessé de lancer le cri de détresse de la population du Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, mais les grands de ce monde n’y attribuent aucune importance . C’est ainsi que l’emprise de la mort ne fait que se resserrer de plus en plus sur la population du Kivu.

Pour tuer encore d’autres habitants autochtones et prendre leurs terres, la branche armée du Rwanda opérationnelle au Kivu en R.D.Congo, le CNDP , a lancé une autre guerre. Ces tueurs ont changé d’appellation : ils s’appellent maintenant M23 et déclarent vouloir redynamiser l’accord de paix signé le 23 mars 2009 entre le CNDP et le Gouvernement Congolais.

Lire la suite

Le Président de la Conférence épiscopale demande des règles rigoureuses en matière de contrôle sur les « minerais de guerre »

Agenzia fides – 19 mai 2012

Kinshasa (Agence Fides) – « Soutenez des règles fermes sur la transparence des compagnies minières qui oeuvrent dans mon pays » : c’est l’appel lancé par S.Exc. Mgr Nicolas Djomo Lola, Evêque de Tshumbe et Président de la Conférence épiscopale de République démocratique du Congo face au Congrès des Etats-Unis.

Mgr Djomo Lola a été écouté par la sous-commission chargée des services financiers de la Chambre des Représentants à propos de la politique monétaire internationale et du commerce. La Conférence des Evêques catholiques des Etats-Unis (USCCB) a sponsorisé l’audition de Mgr Djomo Lola, qui fait partie intégrante de la discussion parlementaire relative aux coûts et aux conséquences de la loi 111-203, dont l’article 1502 introduit des normes visant à interdire la commercialisation des minerais qui financent les groupes armés congolais (voir Fides 04/08/2010). La norme en question établit que les entreprises américaines enregistrées auprès de la SEC (l’autorité de contrôle de la Bourse américaine) devront déclarer si elles utilisent des minerais présents à l’état naturel dans les zones de conflit de la RDC ou dans un pays voisin. Dans ce cas, elles devront envoyer à la SEC un rapport concernant les mesures prises pour établir l’origine et la traçabilité de ces minerais. Les auditions devant le Congrès visent à établir la validité des mesures d’application de la loi, proposées par la SEC.

« Je parle non pas en tant qu’homme d’affaires ou expert financier mais comme responsable religieux profondément troublé par la terrible violence et par la souffrance qui a dominé la vie dans l’est du Congo depuis 1996 » a affirmé Mgr Djomo Lola. « Cette violence a détruit des familles, des villages et des communautés. L’un des principaux motifs de la violence est l’exploitation illicite des minerais de la part des différents groupes armés opérant dans l’est du Congo ».

Selon le Catholic Relief Service (CRS), qui a coordonné le voyage de Mgr Djomo Lola aux Etats-Unis, le Président de la Conférence épiscopale de RDC a déclaré espérer que la Securities and Exchange Commission (SEC) émettra des règles rigoureuses afin de garantir que les entreprises et les consommateurs ne participent pas, à leur insu ou non, au commerce qui a entraîné la souffrance et la mort de milliers de personnes.

« L’Eglise au Congo a confiance dans le fait que la communauté des entreprises pourra et voudra s’unir à nous afin de protéger la vie et la dignité humaine du peuple congolais, menant un commerce international respectueux des règles, transparent et responsable. Nous sommes sûrs qu’elle ne tient pas à contribuer à la misère qui a affligé l’est du Congo pendant des années » a conclu Mgr Djomo Lola. (L.M.) (Agence Fides 19/05/2012)

 

LA «RESISTANCE ACTIVE NON-VIOLENTE» COMME REPONSE AU «COUP D’ETAT ELECTORAL».

Congo Actualité n. 148 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo »

 

Dernièrement, Guy de Boeck commence sa revue de presse quotidienne (en www.congoforum.be), avec les mots suivants:

«Comme tout acte, la formation du gouvernement Matata doit être mise en rapport avec son contexte, qui est celui d’un coup d’état.

Compte tenu du temps qui s’est écoulé, les résultats des élections du 28/11/11 demeureront sans doute à jamais inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins.

Lire la suite

Congo Actualité n. 148

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL: La «résistance active non-violente» comme la réponse au «coup d’Etat électoral».

1. POLITIQUE INTERNE

a. Assemblée Nationale

b. Nomination du nouveau gouvernement

c. Les premières doutes

d. Investiture du nouveau gouvernement à l’Assemblée Nationale

2. PROCESSUS ELECTORAL

3. DROITS DE L’HOMME

4. LA CRISE DE LA R.D.CONGO S’INVITE AU SÉNAT ITALIEN

Lire la suite

RDC : la société civile dénonce des exactions des FDLR dans le Nord-KRDC : la société civile dénonce des exactions des FDLR dans le Nord-Kivu

Jeune Afrique – 16 mai 2012

Au Nord-Kivu, des attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont fait plusieurs morts lundi 14 mai. Une situation que déplore l’avocat Omar Kavota, vice-président de la société civile du Nord-Kivu, qui « déplore l’absence de la police et des Forces armées » congolaises (FARDC).

« Braquages », « embuscades sur divers tronçons au nord du territoire de Rutshuru ». Les récentes attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) « ont fait de nombreux morts, des blessés » dans l’est de la RDC, a dénoncé lundi 15 mai l’avocat Omar Kavota, vice-président de la société civile du Nord-Kivu.

« Quatre militaires (…) tués et trois autres blessés. Du côté des civils, une femme a trouvé la mort et deux autres ont été grièvement blessées. Les assaillants se sont repliés dans le parc » des Virunga, frontalier du Rwanda et de l’Ouganda.

Violences

Deux embuscades se sont déroulées lundi 14 mai dans la région de Kanyabayonga, selon le même communiqué. Lors de la première, des FDLR présumés ont « tiré en rafale sur les véhicules, ciblant les militaires » des Forces armées de la république du Congo (FARDC) qui avaient été « embarqués à mi-chemin ». Dans le deuxième braquage, le greffier de Kanyabayonga, Daniel Muhindo Kakoti, a reçu une balle dans la poitrine, et a succombé à ses blessures. Quatre autres personnes ont été blessées.

« Tous les passagers (ont été) dépouillés de leur argent, téléphones et biens de valeur après avoir été passés à tabac. Pendant leur opération, ils (les FDLR) tiraient en l’air pour semer terreur et désolation », poursuit le texte.

Dans la nuit de lundi à mardi, les FDLR se sont rendus coupables d’un « pillage de porte à porte » dans la localité de Kimaka, dans le territoire voisin de Lubero. « De l’argent, des téléphones, du bétail et autres biens de valeur », ont été dérobés, ajoute Omar Kavota, qui « déplore l’absence de la police et des FARDC ».

Selon lui, les FDLR cherchent à déstabiliser et démoraliser l’armée qui affronte dans le Rutshuru des mutins issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans l’armée en 2009, proches du général Bosco Ntaganda. « Aucune alliance n’est possible entre les FDLR et le général mutin Bosco Ntaganda qui s’est toujours illustré par une haine et une cruauté congénitales contre les réfugiés hutu rwandais », a indiqué un porte-parole de la rébellion samedi dans un communiqué.

Sylvestre Mudacumur dans le collimateur de la CPI

Les FDLR sont composées notamment de Hutu soupçonnés de participation au génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994. Son leader, Sylvestre Mudacumur, est visé depuis lundi par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Selon le procureur Luis Moreno Ocampo, il est responsable de meurtres, viols, tortures, persécutions et attaques délibérées contre des civils, commis entre janvier 2009 et août 2010 dans les Nord et Sud-Kivu.

(Avec AFP)

RDC : le réquisitoire sans concession de la CPI contre Katanga et Ngudjolo Chui

Jeune Afrique – 16 mai 2012

Débuté en 2009, le procès des deux ex-chefs de guerre congolais Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui s’est achevé par la lecture, mardi 15 mai, du réquisitoire final de la Cour pénale internationale. Les deux accusés « sont coupables au-delà de tout doute raisonnable des crimes qui leur sont imputés », a déclaré la procureure adjointe de la CPI, Fatou Bensouda.

La Cour pénale internationale (CPI) a remis mardi 15 mai son réquisitoire final contre les deux ex-chefs de guerre congolais, Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, dont le procès avait commencé le 24 novembre 2009.

« Les éléments de preuve constituent un tout, ils ne permettent de parvenir qu’à une seule conclusion : Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo sont coupables au-delà de tout doute raisonnable des crimes qui leur sont imputés », a déclaré la procureure adjointe de la CPI Fatou Bensouda en entamant son réquisitoire devant les juges à La Haye. « Les crimes commis ne sont pas le fruit du hasard : ils nécessitaient la contribution essentielle des accusés à la préparation et au déroulement de l’attaque contre le village de Bogoro », a-t-elle ajouté, soulignant que le dossier de l’accusation est logique et cohérent.

Germain Katanga, 34 ans, et Mathieu Ngudjolo Chui, 41 ans, sont accusés d’avoir ordonné, planifié et exécuté l’attaque du village de Bogoro en Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) le 24 février 2003 au cours de laquelle plus de 200 civils avaient été tués en quelques heures, selon l’accusation.

« Victimes brûlées vives »

Les deux hommes sont restés impassibles à la lecture d’un réquisitoire particulièrement évocateur. Fatou Bensouda a notamment cité des extraits des dépositions de certains des vingt-quatre témoins de l’accusation et évoqué les « victimes brûlées vives », les « bébés projetés contre les murs » et les souffrances des femmes, esclaves sexuelles des membres des milices.

Les équipes de défense prononceront leurs plaidoiries lundi et mardi. Les accusés pourront alors s’exprimer pendant une demi-heure chacun, ce que compte faire Germain Katanga. Ce dernier affirme qu’il n’était pas commandant des Forces de résistance patriotique en Ituri (FRPI), l’une des milices alors active en Ituri, mais simplement chargé de la coordination.

Une version que conteste l’accusation. Selon Lucio Garcia, un membre du bureau du procureur, les milices étaient des groupes militaires structurées et hiérarchisées sous le contrôle de Germain Katanga lui-même.

(Avec AFP)