Sud-Kivu: la population de Bunyakiri dénonce les barrières routières illégales

Radio Okapi – 25 juin 2012

Les habitants de Bunyakiri dénoncent les tracasseries militaires sur les routes de Kalenge et Bunyakiri, deux groupements du territoire de Kalehe au Sud Kivu. En effet, depuis deux semaines, des militaires ont érigé des barrières sur ces routes. Chaque personne doit payer de l’argent ou donner des vivres pour passer. Les autorités militaires ont promis de mener des enquêtes pour mettre fin à ces pratiques.

Selon le chef de poste d’Etat de Bunyakiri, pour franchir la barrière, chaque passant est sommé de payer 200 Francs congolais à Kalonge et 500 Francs congolais à Buniakiri (environ 0,50 dollar américain). Dans le cas contraire, la personne doit remettre une quantité de vivres à la barrière, surtout en cette période des récoltes.

Certains habitants de Bunyakiri affirment que l’endroit où l’on rançonne le plus est situé à Digoma, situé à 35 kilomètres à l’Est de Bunyakiri-Centre. Lasse de ces tracasseries, la population a demandé au gouvernement provincial de chercher à y mettre fin. Les personnes qui manquent d’argent ou des biens en nature ne sont pas autorisées à franchir les barrières.

Les autorités locales promettent de mener des enquêtes.

Dans une lettre adressée mardi 10 avril à tous les gouverneurs des provinces, le Premier ministre intérimaire, Louis Alphonse Koyagialo, leur a ordonné de supprimer toutes les barrières illégales érigées sur les routes, les fleuves et les rivières.

«Je vous confirme qu’une décision qui existe depuis longtemps du gouvernement de la République ne veut pas qu’on érige des barrières sur le territoire national. Cela est vrai pour les routes, les fleuves et les rivières. Personne n’a le droit de tracasser la population sur la paix retrouvée », a déclaré Louis Alphonse Koyagialo.

Dans son communiqué, le Premier ministre intérimaire qualifie l’érection de ces barrières de « tracasseries administratives et policières sans précédent ».

Pour lui, la présence de ces barrières routières illégales a pour seul objectif de rançonner la population. Louis Alphonse Koyagialo estime que cette situation cause « la grogne sociale et la méfiance de l’Etat ».

Guerre dans l’Est : appel à la mobilisation générale

Le Potentiel – 25 juin 2012

La République démocratique du Congo est de nouveau en guerre. Ses ennemis sont connus. Ils ont été nommés, en premier lieu par les Nations unies, et par la suite, par Human Rights Watch. Derrière le M23, il y a notamment le Rwanda, armé par toutes les puissances étrangères qui ont juré de faire disparaître la RDC dans ses frontières de 1960. Autant dire que le pays est en danger. Une mobilisation générale est plus qu’urgente. N’est-il pas temps de mettre fin à nos infantiles querelles byzantines pour unir toutes les forces en vue de barrer la route aux ennemis. L’initiation à la nouvelle citoyenneté passe principalement par là.

 

Après avoir conquis en 1960 son indépendance politique en accédant à la souveraineté nationale et internationale, la République démocratique du Congo doit aujourd’hui lutter pour sa survie en tant que Nation. En effet, par l’immensité de ses ressources naturelles et l’étendue de son territoire, la RDC a attiré la convoitise de diverses puissances étrangères qui utilisent actuellement ses voisins – elle en compte neuf – pour la déstabiliser. Les guerres récurrentes dans sa partie Est trouvent son origine dans l’exploitation illégale des ressources naturelles enfouies dans le sous-sol congolais. Les voisins tels que le Rwanda et l’Ouganda sont utilisés comme bras armé pour faire prospérer cette entreprise macabre. Depuis 1996, ces pays multiplient des incursions, instrumentalisant des Congolais.

 

Tout récemment, un rapport interne de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a formellement chargé le Rwanda sur son implication avérée aux côtés des rebelles du M23, ce mouvement rebelle créé début mai par des mutins issus des rangs de l’ex-CNDP. Ce mouvement rebelle est armé, preuves à l’appui, par le Rwanda suivant les enquêtes conjointes menées en présence de la Monusco. Dans ses revendications, le M23 réclame, comme pour dissiper ses vraies motivations, l’application de l’accord de mars 2009 signé à Goma entre le Gouvernement et différents groupes armés disséminés dans l’Est, dont le CNDP. Comble de la diversion, le M23 en appellerait également «à la vérité des urnes». Mais, dans le fonds, il n’en est rien. Les mobiles, les vrais, qui ont poussé les éléments du M23 à se mutiner dans un premier temps des Forces armées de la RDC pour, par la suite, se muer à un mouvement rebelle, sont ailleurs. Le M23 joue sa partition qui tient à une seule logique : celle de la balkanisation de la République démocratique du Congo. Mais si les tireurs des ficelles ne se recrutent pas forcément à Kigali, le Rwanda est une marionnette, guidée par des mains invisibles qui l’arme, voilant superbement toutes les résolutions de l’ONU. Un sous-traitant de la question congolaise pour le compte des forces occultes tapies dans l’ombre. Tout ce soutien ne vise qu’une chose : affaiblir davantage la RDC jusqu’à la condamner à la partition.

 

Le modus operandi de ceux qui ont juré d’effacer la RDC dans ses frontières de 1960 se retrouve à travers le concept de la «théorie de chaos». Il s’agit de manière plus simple d’effacer dans l’imaginaire collectif des Congolais, particulièrement ceux de l’Est, la présence de l’Etat. Au bout de parcours, désemparé et ne sachant plus par quel saint se vouer, une solution leur sera alors proposée : celle de se séparer du reste de la RDC. Déjà, au niveau des postes frontaliers à Gisenyi, la traversée est gratuite pour les détenteurs des cartes d’électeurs délivrées à Goma, rapportent des voyageurs en provenance de ce coin de la République. Les défenseurs de la balkanisation n’ont donc pas désarmé.

 

Après l’échec de toutes les tentatives menées jusqu’alors pour démanteler la RDC, ils ont changé de tactique. C’est dire que le pays est une fois de plus en danger. C’est le moment pour les Congolais de tous les bords de se lever pour barrer la route aux puissances étrangères qui travaillent pour la balkanisation de son pays.

 

S’inspirer de l’hymne national

 

Déjà en 1960, les pères fondateurs de la RDC ont vu le danger venir. Dans l’hymne national, un appel à la mobilisation est clairement énoncé, invitant les Congolais à s’unir comme plus jamais pour sauver la patrie. Le message véhiculé traduit toute l’émotion du peuple congolais en quête permanente de son identité : «Dressons nos fronts longtemps courbés. Et pour de bon, prenons le plus l’élan dans la paix».

 

Avec le refus clairement formulé par les Etats-Unis concernant la publication par le Conseil de sécurité des Nations unies du rapport rendant compte du soutien du Rwanda aux rebelles du M23, les Congolais commencent à découvrir ses amis et ennemis, en même temps. N’est-il pas temps de séparer le bon grain de l’ivraie en prenant conscience de notre survie en tant que peuple souverain.

 

N’est-il pas aussi temps de taire nos divergences en mettant en avant le seul intérêt de la patrie, en voie d’éclatement ? Jusques à quand demeurera-t-on dans la distraction en feignant de ne pas voir la réalité en face ?

 

Le peuple congolais doit se mobiliser comme un seul homme pour empêcher à tous ces fossoyeurs de réaliser leur projet macabre. Comme en août 1998, lors de l’invasion de Kinshasa par des troupes rebelles venues de l’Est, après une opération commando à Kitona, le peuple congolais doit se lever avec un même élan pour se libérer de la servitude savamment orchestrée à partir de l’Est. C’est à cette seule condition qu’il sera enfin à mesure de «bâtir dans la paix un pays plus beau qu’avant», comme le lui rappelle si bien son hymne nationale.

 

Le front intérieur

 

Dans cette dynamique, les divisions du genre Majorité-Opposition-Société civile, droite-gauche, mukongo-muluba-muswahili-mungala, Est-Ouest, Nord-Sud,…, n’ont plus de raison d’être. L’heure a sonné pour qu’un front intérieur soit formé autour de l’idéal de la protection de la Nation qui est menacée. Les révélations faites par le président Kagame sont un signal fort sur la perception de la fragilité de nos institutions à l’étranger, au point que pour arrêter un général régulièrement nommé au sein de l’armée, Bosco Ntaganda, le point de vue du Rwanda est requis. La réappropriation de la souveraineté passe ainsi par la mise en place de ce front intérieur en taisant des ambitions personnelles pour l’intérêt de la Nation. La recherche d’un minimum de consensus sur la question de l’Est constitue une préoccupation majeure. Une forte dose de patriotisme est indispensable pour réaliser pareil objectif.

Les USA protègent le Rwanda accusé de soutenir les rebelles du M23

Le Potentiel – 25 juin 2012

 

Kinshasa, 25/06/2012 / Politique

On savait que Kigali n’opérait pas en solitaire. Tous les observateurs s’accordaient sur un soutien extérieur. Les masques sont tombés à l’ONU où Washington a étalé au grand jour son penchant pour le Rwanda.

Pourquoi, à New York, les USA s’opposent-ils à la publication du rapport relatif à l’implication du Rwanda dans l’insécurité qui prévaut actuellement dans l’Est de la RDC ? Cette opposition veut-elle traduire la connivence entre Washington et Kigali sur le projet de balkanisation de la RDC ? Le rapprochement est vite trouvé et il ne serait pas exagéré de prétendre que les masques sont tombés sur les responsables et coresponsables des millions de morts et des déplacés congolais dans le but d’éclater le Congo et faire main basse sur ses nombreuses ressources naturelles.

 

A quel jeu se livrent le Rwanda et les Etats-Unis contre l’intégrité territoriale de la RDC ? Un jeu certes plein d’équivoques dans les attitudes ainsi que les révélations. Le débat introduit par les diplomates congolais en poste auprès de l’ONU permet de lever un coin de voile sur les réelles intentions de certains partenaires sur le devenir de la RDC comme Etat, dans les frontières héritées de la colonisation.

 

L’heure de vérité a sonné sur les vrais responsables du drame humanitaire dans l’Est de la RDC.

 

Depuis le génocide de 1994, les Tutsi en général, particulièrement les Tutsi rwandais sont considérés comme «la prunelle des yeux des Etats-Unis», dixit l’ex-secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Cette perception passe avant toutes les autres considérations sur l’humanité des autres peuples des espaces avoisinant les Tutsi. Pour cette raison, le gouvernement de l’APR, qui exerce le pouvoir à Kigali après avoir chassé du pouvoir le hutu Habyarimana, aurait reçu un blanc seing de la part de la grande puissance planétaire.

 

Au nom du combat contre les génocidaires hutu en fuite sur le territoire congolais par la volonté de la communauté internationale, Kigali se croit investi du pouvoir d’opérer des incursions sur le territoire congolais et s’y comporter comme en pays conquis. D’où l’absence de condamnation qui s’en est toujours suivie.

 

En 1996, sous le fallacieux prétexte «de chasser» le dictateur Mobutu, le gouvernement de Kigali a largué sur le terrain des opérations militaires : des hommes, du matériel de guerre, … et des populations civiles. La dénonciation du président Laurent-Désiré Kabila n’y fera rien. Les mêmes sont revenus à la charge le 2 août 1998. Pour justifier cette nouvelle agression, la même rengaine est embouchée pour alléguer qu’un génocide se préparait à partir de la RDC. Leur incursion, soutenaient-ils, tendait à précéder les événements et éviter ainsi que de nouveaux crimes contre l’humanité ne soient commis dans la sous-région.

 

Une justification fallacieuse au regard de la prédation qui accompagnait toujours ces opérations militaires pilotées par Kigali en se cachant derrière des labels rebelles congolais. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Après enquête et analyse, les rapports commandés par les Nations unies ont abouti à une seule et unique conclusion : la guerre dans l’Est de la RDC est d’essence prédatrice. Des multinationales anglo-saxonnes sont nommément identifiées dans ces rapports sans que les gouvernements de leurs pays ne les sanctionnent. Mapping report est l’un des rapports qui a apporté plus d’informations et de précisions sur le modus operandi de ces rébellions dites congolaises à répétition.

 

Cette fois-ci, «Les Etats-Unis ont cherché sinon à bloquer tout au moins à retarder cette publication pour protéger le Rwanda. Devant la manœuvre, les diplomates congolais ont choisi de faire du bruit et d’alerter la presse. L’affaire a pris de l’ampleur à l’ONU. Il n’empêche : le rapport sera bien publié la semaine prochaine, mais sans les annexes accusant le Rwanda qui seront rendues publiques après un droit de réponse de Kigali», rapporte la presse accréditée au Conseil de sécurité. Pour le porte-parole adjoint de la mission américaine à l’ONU «les Etats-Unis ne bloquent pas de rapport du groupe d’experts sur la RDC. Les Etats-Unis ont posé un nombre significatif de questions à ce sujet» lors d’une réunion de la commission des sanctions de l’ONU.

 

Cette attitude est pour le moins dangereuse, au regard des dégâts humains causés par toutes les aventures macabres de Kigali, en instrumentalisant des rébellions sur le sol congolais et en favorisant le pillage des ressources naturelles congolaises. De fil en aiguille, tous se rendent compte que le Rwanda ne dispose pas d’autant de ressources pour porter des guerres successives.

 

En même temps, personne ne s’est expliqué l’enrichissement du PIB rwandais grâce à des matières premières introuvables dans son sous-sol ! Serait-ce parce que les revenus profitent au Trésor public anglo-saxon ? C’est là toute la question. «Avec les autres membres de la commission, nous étudions avec soin ces conclusions et nous continuerons à discuter de leurs implications une fois que le rapport sera rendu public. Les Etats-Unis étudient avec attention les informations mises en avant par les experts en vue des discussions du Conseil le 26 juin», s’est empressé d’expliquer Payton Knopf dans un communiqué de presse.

 

Cette attitude est contradictoire, notamment pour un pays qui a introduit une loi importante, la loi Dodd Franck sur les minerais en provenance de la RDC. Une attitude étonnante dans la mesure où les preuves matérielles sont données par toutes les parties impliquées à savoir Kinshasa, Kigali et la Monusco.

 

Dans un rapport tripartite confidentiel des interrogatoires conjoints de 11 combattants qui s’étaient rendus auprès de la Monusco, il ressort que l’implication du Rwanda est avérée. A titre d’illustration, il y a ce combattant bénéficiaire de l’opération de démobilisation rapatrié au Rwanda, quelques mois auparavant, qui s’est retrouvé dans les rangs du M23. Pire, les experts de ces trois parties ont constaté que le recrutement se serait opéré déjà au mois de février jusqu’en avril 2012. Même l’itinéraire emprunté et les lieux d’hébergement au Rwanda sont retracés : la route de Mudende-Bigogwe (marché des bétails), hôtel Bisokoro dans la localité de Kinigi, par ailleurs village natal du général renégat Bosco Ntaganda. Enfin, ils se sont retrouvés dans le parc des Virunga sur l’axe Runyioni. Tous ne reconnaissent pas avoir connu auparavant la destination finale.

 

Ces témoignages consignés dans un document officiel de ces deux Etats seraient-ils mis en doute par les Etats-Unis ? Pour quelles raisons donc, s’interroge-t-on.

 

Les détails sur les activités correspondant à chaque poste de leur itinéraire devraient plutôt préoccuper les Etats-Unis sur l’urgence d’y mettre définitivement un terme. Le gouvernement congolais qui a retrouvé le ton approprié insiste sur l’obligation pour le Conseil de sécurité de l’ONU de «rappeler le Rwanda à ses obligations internationales et exiger le retrait immédiat et sans condition des membres des forces armées qui se dissimuleraient dans les rangs de la rébellion».

 

Plus incisif, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda apporte des précisions utiles : «Il ressort que le territoire rwandais a servi à la préparation et à la perpétration d’une conspiration qui, après avoir commencé comme une simple mutinerie, évolue dangereusement vers un schéma de rupture de la paix entre deux pays de la région des Grands Lacs».

 

Que Washington aujourd’hui décide de bloquer la publication de pareil rapport donne à penser qu’il ne serait pas étranger au projet de balkanisation du Congo dont la mission d’exécution a été confiée au régime en place à Kigali. Les USA se sont mis en mauvaise posture vis-à-vis de la RDC qu’ils prétendent être leur partenaire. Cela au vu de tous les projets dans les domaines militaire (formation), de la santé publique et humanitaire. Faut-il aujourd’hui en déduire que ce n’était que du saupoudrage visant à endormir Kinshasa pendant qu’on le poignardait dans le dos ? Le contraire étonnerait.

Rwanda: fermeture des « gacaca »

BBC Afrique – 18 juin 2012

 

Les gacaca, qui sont compétents pour juger certains types de crimes et délits, ont été utilisés notamment pour désengorger les tribunaux classiques.

 

Les gacaca ont jugé plusieurs milliers de personnes en dix ans.

A l’origine, les gacaca étaient censés régler les différends de voisinage sous l’arbre à palabres.

Leurs pratiques étaient éloignées de celles des tribunaux modernes.

Au moment où ils ont été réactivés, en 2002, quelque 130.000 suspects croupissaient depuis des années en prison.

Les autorités estiment qu’il aurait fallu plus de 100 ans à la justice rwandaise pour les juger tous.

Kigali affirme que les gacaca ont été efficaces, car la justice n’aurait pas pu traiter tous les dossiers confiés à cette juridiction avec la même célérité.

En dix ans, ces tribunaux traditionnels ont jugé au total près de deux millions de suspects dont la grande majorité a été reconnue coupable.

Les « juges » des gacacas ne sont pas forcément formés. Ils sont en général désignés pour leur bonne réputation. Les suspects, eux, n’ont pas d’avocats.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont vivement critiqué les gacaca qu’elles accusent de ne pas respecter les normes internationalement reconnues.

Polémique sur un rapport de l’ONU

BBC Afrique – 22 juin 2012

L’organisation Human Rights Watch accuse Washington de bloquer la publication d’un rapport de l’ONU sur une rébellion dirigée Bosco Ntaganda, accusé de crimes de guerre, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt la Cour pénale internationale.

 

Au cours de leur enquête des experts des Nations unies ont recueilli des preuves d’un soutien du Rwanda aux rebelles dans l’est de la République démocratique du Congo.

 

Les autorités de Kigali ont, dès les premières mentions de l’existence d’un tel rapport, démenti ces accusations, jugées sans fondement par la voie de la ministre des Affaires étrangères.

 

De leur côté les États-Unis nient bloquer la parution dudit rapport.

 

La polémique porte sur un groupe de rebelles, dirigé par le général Bosco Ntaganda – celui que l’on surnomme « Terminator » ne l’a jamais reconnu – et d’autres officiers de l’armée congolaise, pour la plupart d’anciens rebelles qui avaient été incorporés aux forces armées congolaises à la suite d’un accord.

 

Ces hommes contrôlent maintenant une bande du territoire de la RDC proche du Rwanda.

 

A cause des combats et de mouvements d’autres groupes armés, des dizaines de milliers de civils, en majorité des femmes et des enfants, ont fui leurs habitations et vivent dans des conditions très précaires.

 

Ces groupes armés contrôlent l’exploitation de minéraux précieux et pillent la population locale.

 

Le rapport des experts de l’ONU donne un tableau détaillé de leurs activités.

 

HRW dénonce aussi les violations de l’embargo sur les armesL’enquête porte aussi sur le respect ou non de l’embargo onusien des ventes d’armes aux rebelles.

 

Selon des sources proches du Groupe d’experts, le rapport contient des informations détaillés sur des livraisons d’armes aux rebelles en provenance du Rwanda.

 

Il apparaîtrait que le général Ntaganda et ses proches collaborateurs vont et viennent entre les deux pays, en violation des sanctions imposées par l’ONU.

 

Human Rights Watch accuse Washington d’avoir usé de son influence pour empêcher la parution du rapport.

 

« Les Etats-Unis et les autres membres du Conseil de sécurité », affirme HRW, « doivent faire tout ce qui est leur pouvoir pour faire la lumière sur les violations des sanctions décrétées par les Nations unies et non essayer de les cacher ».

 

Le Rwanda a toujours démenti avec force ces accusations selon lesquelles il soutiendrait le général Ntaganda et les rebelles.

 

La position de Kigali, réaffirmée encore le week-end dernier par le président Paul Kagamé, est que les problèmes dans l’est du Congo sont causés par la présence d’un autre groupe armé dont certains éléments sont d’anciens génocidaires réfugiés depuis 1994.

 

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Publication de derniers résultats provisoires des législatives 2011 : des voix s’élèvent encore

Le Potentiel – 22 juin 2012

 

Par  Albert tshiambi

 

Les résultats provisoires des législatives nationales 2011 de la circoncription électorale de Demba (Kasaï Occidental) publiés, le mardi 18 juin, par la CENI suscitent encore des réactions. La dernière en date est celle de la candidate à ce scrutin la député nationale honoraire, cadre du PPRD, Ngalula Kalala Mamie.

Elle se dit surprise de voir le bureau de la CENI publier des résultats qui, jadis, avaient été annulés pour les circonscriptions électorales de Kiri, Ikela, Demba, Kole, Lomela et Punia. A la base, «des incidents majeurs et de nombreuses irrégularités dénoncées » le jour du scrutin, et particulièrement durant les opérations de compilation des résultats dans les CLCR incriminés.

En ce qui la concerne, Mme Ngalula Kalala Mamie est de ceux qui continuent à réclamer la vérité des urnes. Car, à ses yeux, les résultats publiés pour sa circoncription électorale constitue «une insulte et un manque de considération à l’endroit de sa base qui avait jeté librement son dévolu sur sa modeste personne».

Tout en déplorant l’ordre intimé par le président de l’Assemblée nationale demandant le bureau de la CENI de « respecter scrupuleusement les décisions de la Cour suprême de justice (CSJ) et de s’y conformer avec extrême diligence », Mme Ngalula est encore animée d’un souci, celui de voir la CSJ dire la loi.

Se référant au tableau synthèse de vérification de conformité et de réclamation dans les CLCR du Kasaï Occidental, élaboré par la CENI elle –même, Mme Ngalula rappelle la décision de cette institution relative à l’annulation pure et simple des résultats de la circonscription électorale de Demba. Avant de noter que le bureau de la CENI avait déconsidéré les résultats des BVD dans la plupart des cas.

Au-delà de cette considération, la CENI avait également fait allusion à la non conformité des résultats et la non compilation de plusieurs BVD, alors que tous les soubassements ont été remis dans les plis SEP.

En lieu et place de Ngalula Kalala, Mulaji Tshibuyi en première position. C’est plutôt les noms de Kapongo Munoka, Kalombo Tshinkenke et Lukono Sowa qui sont plébiscités par la CENI.

Surtout quand on sait qu’à l’issue des opérations de vote, « les cas des fraudes, surcharges, erreurs et autres falsifications en faveur de MM. Kalombo Tshinkenke (candidat n°55) et Lukoso Sowa (candidat n°65 de l’UFC) ont été observés en son temps ».

En dépit du tableau sombre décrit ci-haut, ces deux candidats sont appelés à sièger à l’Assemblée nationale.

Quelle injustice, s’exclame-t-elle. La député nationale honoraire Ngalula Mamie, selon ses révélations, a fallie laisser sa peau pour une cause nationale !

Lambert Mende : « Le Rwanda est responsable des filières de recrutement des rebelles du M23 »

Radio Okapi – 22 juin 2012

 

« Il y a ces rapports qui ont été vérifiés et que la communauté internationale est en train de vérifier à son niveau faisant état des filières de recrutement des forces négatives qui insécurisent les Kivu à partir du Rwanda. Le Rwanda doit être tenu pour responsable de ces filières de recrutement sur son territoire », a déclaré jeudi 21 juin à Radio Okapi, Lambert Mende, le ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement.

Le Rwanda continue de nier toute implication dans la mutinerie qui a éclaté en avril dernier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, alors que la RDC l’accuse de tolérer le recrutement sur son sol des éléments qui combattent dans les rangs des mutins du Kivu. Dans une conférence de presse tenue, mardi dernier à Kigali, le président du Rwanda Paul Kagame cité par RFI, avait affirmé que «Le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo (…) Les problèmes congolais doivent être gérés par les Congolais », réfutant à plusieurs reprises tout soutien aux mutins du M23.

A ce sujet, Lambert Mende répond : «Nous avons difficile à croire que le Rwanda ne soit pas considéré comme partie intégrante des problèmes qui ont surgi dans cette partie de notre pays dans la mesure où le cœur du problème, comme le président Kagame lui-même l’a défini c’est les FDLR. Or les FDLR, ce sont des Rwandais. Par ce fait même, le problème ne peut pas être défini comme congolo-congolais».

Le mardi 19 juin dernier, la RDC a saisi le conseil de sécurité pour «rappeler le Rwanda à ses obligations internationales et exiger le retrait immédiat et sans conditions de ses forces armées qui se dissimuleraient dans les rangs de la rébellion». Le même jour à Kinshasa, une délégation conduite par la chef de la diplomatie rwandaise discutait avec la partie congolaise sur l’insécurité dans l’Est de la RDC alors qu’au Rwanda le président Kagame donnait son point de presse mensuel.

« Au cours de ce point de presse, des choses ont été dites qui n’étaient pas toujours en adéquation avec les conclusions de la visite de son ministre des Affaires étrangères à Kinshasa, ce qui a contribué à faire planer une certaine perplexité qui justifie que le conseil de sécurité soit mis à contribution par le gouvernement congolais qui cherche à rétablir la paix et la sécurité dans cette partie du pays », a déclaré Lambert Mende.

Le président Kagame avait, au cours du même point de presse, taxé la communauté internationale d’hypocrite l’accusant d’avoir voulu se débarrasser de Joseph Kabila avant les élections de novembre 2011. Lambert Mende considère ces propos comme les plus intéressants de l’adresse du président rwandais et affirme :

« Nous n’avons aucune raison de douter de la véracité de ce que le président Kagame apporte comme information. Peut-être que beaucoup de Congolais prenaient à la légère les accusations de l’existence d’un complot international contre leur pays, maintenant nous avons une preuve, une source extrêmement crédible : c’est un chef d’Etat qui a été approché par les initiateurs de ce complot contre leur pays ».

Le porte-parole du gouvernement congolais rappelle que son pays n’est pas en guerre contre le Rwanda mais s’indigne de ce que ce pays voisin tolère des actions de déstabilisation de la RDC à partir de son territoire.

Nord-Kivu : Julien Paluku nomme un nouveau ministre de la Justice

Radio Okapi – 18 juin 2012

 

Le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku a nommé, samedi 15 juin, Christophe Ndibeshe ministre provincial de la Justice, Droits humais et Réinsertion communautaire. Il remplace François Ruchogoza qui a démissionné de son poste il y a deux semaines pour rejoindre le Mouvement du 23 mars (M23), selon des sources proches du gouvernorat. Avant sa nomination, Christophe Ndibeshe était le secrétaire exécutif du gouvernement provincial.

François Ruchogoza a démissionné à la suite de la défection de son parti politique de la Majorité présidentielle (MP).

Interrogé, dimanche 3 juin, il avait indiqué que son parti avait quitté la majorité présidentielle pour faire une pression sur le gouvernement provincial pour restaurer la paix en province.

«C’est conformément à la décision de la direction politique du CNDP dont je fais partie, qui a décidé à ce que nous quittions le gouvernement provincial. La fois passée, il y a eu commencement des hostilités au niveau du Nord Kivu, nous avons initié quatre communiqués au gouvernement congolais pour que les hostilités cessent et pratiquement le gouvernement a répondu par le négatif. C’est pourquoi la direction politique de notre parti a décidé que je quitte le gouvernement», avait-il déclaré.

Mais il avait nié toute volonté de rejoindre le M23, indiquant que son parti, le CNDP exige du gouvernement congolais le respect des accords du 23 mars 2009 qui prévoyaient notamment l’intégration des ex-rebelles du CNDP dans la police et dans l’armée et celle de ses cadres civils dans les institutions politiques du pays. Ces accords prévoyaient aussi le retour des refugiés congolais qui vivent au Rwanda et en Ouganda.

Ces mêmes revendications sont présentées par le M23, un mouvement politico-militaire créé par des mutins de l’armée congolaise au mois de mai et qui affronte les militaires congolais au Nord-Kivu.

RDC: plusieurs habitants fuient les combats entre les FARDC et le M23 à Rutshuru

Radio Okapi – 18 juin 2012

 

Les affrontements entre les FARDC et les mutins de M23 ont provoqué, dimanche 17 juin dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, de nouveaux mouvements des populations. Plusieurs habitants de ce territoire sont arrivés à Ntamugenga où ils se sont installés dans des écoles et à l’hôpital de référence. Cet endroit accueille au moins 14 000 autres déplacés venus des villages de Rutshuru depuis plusieurs semaines.

Un notable de la région, qui a requis l’anonymat, a fait état d’une panique générale qui s’est emparée de la population à Ntamugenga à la suite des affrontements. D’après lui, les habitants ont fui leurs maisons pour se placer sous la protection des casques bleus de la Monusco. «La Monusco a tout fait pour rester sur place et protéger la population », a-t-il déclaré.

D’après la même source, la situation est encore confuse dans la région :

«D’autres habitants sont en train de quitter [Rutshuru] pour trouver refuge à Rubare et Kako ainsi qu’à Kalengera. Nous sommes en train de constater les mouvements de nos militaires par-ci par là. Ils sont en train de voir comment repousser les rebelles du M23

Les combats ont repris dimanche matin entre l’armée loyaliste et les mutins. Ils se sont affrontés notamment à Ngonkwe, à environ 5 km du camp militaire de Rumangabo. Les mutins ont pris les localités Tarika, Ruseke et Murambi proches de Ntamungenga dans le groupement de Bweza à environ 17 km à l’Est de Rutshuru-centre (Nord-Kivu).

«Les rebelles du M 23 n’ont pas pu atteindre Ntamugenga. Mais ils étaient proches de là, vers l’endroit appelé ‘Rutsiro’ et Ruseke», a affirmé le même notable.

«Nous mènerons ce combat jusqu’au bout», a pour sa part déclaré un officier des FARDC engagé au front contre ces rebelles.

Amnesty International appelle à renforcer l’embargo sur les armes en RDC

Radio Okapi – 15 juin 2012

Deux thèmes sont au centre de la tribune de presse. Il s`agit de :

Lancement du mercredi dernier à Goma du Centre conjoint de fusion des renseignements par douze Etats membres de la conférence internationale sur la région des grands lacs. Par cette initiative, ces Etats s’engagent à mettre définitivement un terme aux forces et groupes armés qui déstabilisent la région, à lutter contre le terrorisme et l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Dans son rapport publié mardi dernier, l’Ong de défense des droits de l’homme Amnesty international plaide pour le renforcement de l’embargo sur les armes à destination de la RDC.

Invités :

  • Innocent kabukala, Directeur des infos à global tv, une télévision qui émet depuis Kinshasa.
  • Israël Mutala, Journaliste à Géopolis, magazine économique des activités extractives.
  • Joseph Mankamba, Directeur de programme de la Radio Television Malandji à Kananga au Kasai occidental.

Vous pouvez laisser votre commentaire ou poser une question en nous écrivant à l’adresse suivante: dec@radiookapi.net

Vous pouvez aussi nous appeler au numéro (+243) 818906678 ou au (+243) 818906011, ou encore nous envoyer un SMS au (+243) 810515778

N’oubliez pas de joindre à tous vos messages un numéro de téléphone (+ le préfixe du pays où vous résidez) pour que nous puissions vous rappeler en cas de besoin.

Aussi, vous pouvez désormais réagir à cette émission en nous écrivant à notre page facebook dénommée dialogue entre congolais-Radio Okapi.