CPI : Thomas Lubanga condamné à 14 ans de prison

Radio Okapi – le 10 juillet 2012

 

La Cour pénale internationale (CPI) a condamné, ce mardi 10 juillet, l’ancien chef milicien congolais Thomas Lubanga à quatorze ans de prison. L’ancien chef de l’Union des patriotes congolais (UPC) avait été reconnu coupable de crimes de guerre pour avoir utilisé des enfants soldats de moins de quinze ans et de les avoir fait participer activement à des hostilités dans les rangs de sa milice lors de la guerre civile en Ituri entre 2002 et 2003.

C’est le juge Adrian Fulford qui a annoncé ce verdict lors d’une audience publique à la Haye. Il a précisé que le temps passé en détention provisoire par Thomas Lubanga depuis 2006 sera déduit de cette peine. Ce verdict est le premier prononcé par la CPI depuis sa création en 2002.

Le chargé de la communication de la CPI en RDC, Paul Madidi, explique ici les éléments pris en compte par les juges pour prononcer ce verdict.

Selon le site internet de la Cour (en anglais), Mme la juge Odio Benito a rédigé une opinion individuelle et dissidente sur une question particulière. Elle s’est dissociée de la décision des deux autres juges, indiquant que le verdict de ce procès ne tenait pas compte du préjudice causé aux victimes et aux membres de leur famille, et en particulier de celui dû aux sévères punitions et violences sexuelles qu’ont subies les victimes de ces crimes.

Lors de son plaidoyer, le procureur de la CPI, Louis Moreno Ocampo avait requis trente ans de prison contre Thomas Lubanga.

Au regard de l’article 77 du statut de Rome sur les peines applicables à la CPI, l’ancien chef milicien aurait pu également être condamné à payer des amendes. Ce ne sera pas le cas.

En avril 2012, les avocats des victimes ont déposé leurs demandes de réparation aux juges de la CPI à la Haye (Pays-Bas). Certaines victimes réclamaient des systèmes de microcrédits, d’autres une réinsertion sociale. Selon leurs avocats, il revenait aux juges d’examiner ces propositions, mais ils assuraient que la tendance est d’éviter les réparations financières.

Après la condamnation de Thomas Lubanga, des associations de victimes ainsi que plusieurs organisations avaient exprimé leur satisfaction.

Dans un communiqué parvenu vendredi 16 mars à radio Okapi, le directeur général de l’agence des Nations unies pour la protection de l’enfance (Unicef) a estimé que cette condamnation est une « victoire déterminante pour la protection des enfants dans les conflits ».

De son côté, l’ONG congolaise la Voix des sans vois (VSV), appelait les autorités de la RDC à livrer aussi Bosco Ntaganda, ancien collaborateur de Thomas Lubanga, également visé par un mandat d’arrêt de la CPI.

Sommet de la Francophonie en RDC: tout est « en bonne voie » pour la participation de François hollande

Radio Okapi – le 10 juillet 2012

 

La ministre française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, a affirmé à la presse lundi 9 juillet à Paris que tout est « en bonne voie » pour que le chef de l’Etat français, François hollande, participe au XIVe sommet de la francophonie prévu à Kinshasa en octobre prochain. La représentante personnelle du président français auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) l’a affirmé après l’entretien accordé par François Hollande au secrétaire général de l’OIF, le Sénégalais Abdou Diouf.

Selon un communiqué de l’Elysée, François Hollande et Abdou Diouf estiment que « les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit ».

Ce communiqué ne précise néanmoins pas les actions que les deux personnalités souhaitent que le gouvernement congolais entreprenne pour démontrer leur bonne volonté.

La réunion entre François Hollande et Abdou Diouf intervient au moment où la RDC intensifie ses préparatifs pour accueillir ses hôtes au XIVe sommet de la francophonie.

Entre-temps, une partie de l’opposition congolaise continue de lancer ses appels à la délocalisation de ce sommet, estimant que la RDC n’est pas un Etat de droit.

Yamina Benguigui, la ministre française déléguée à la Francophonie doit se rendre à Kinshasa du 25 au 28 Juillet, notamment pour rencontrer son homologue congolais Raymond Tshibanda.

Au cours d’une visite du ministre Tshibanda à Paris le 26 juin dernier, Yamina Benguigui avait réaffirmé le souhait de la France de poursuivre le dialogue avec les autorités congolaises tout au long de la préparation du sommet.

Elle avait aussi rappelé son attachement à ce que des progrès concrets se réalisent en matière de libertés fondamentales et de droits de l’homme, de liberté de la presse ou de plus grande transparence électorale.

Rutshuru-centre et Kiwanja sont sous le contrôle des FARDC, selon Julien Paluku

Radio Okapi – le 10 juillet 2012

 

Le M23 a procédé, depuis dimanche 9 juillet dans la soirée, au retrait de ses éléments du chef-lieu du territoire de Rutshuru ainsi que de la cité voisine de Kiwanja qu’il avait occupés pendant quelques heures.

Le gouverneur de province, Julien Paluku, a confirmé que ces deux agglomérations, situées à environ 70 Km au nord de Goma, «sont sous le contrôle des FARDC». Par contre, il a invité les opérateurs économiques à ne plus dédouaner leurs marchandises au poste frontalier de Bunagana, qui est toujours contrôlé par les mutins.

Julien Paluku a déclaré, ce mardi 10 juillet, à Radio Okapi:

«Je peux vous confirmer qu’à Kiwanja comme Rutshuru, nos services sont déjà déployés, la police y est, l’armée y est. Parce que tout simplement lorsque les forces rebelles y sont arrivées, nos unités n’ont pas combattu. Elles ont seulement été aux abords du chef-lieu du territoire et, à l’heure qu’il est, tous les services sont en train de se réinstaller.»

A l’instar de Kiwanja, le chef-lieu du territoire de Rutshuru était passé sous le contrôle de ces rebelles sans combat, dimanche, les militaires s’étant retirés avant l’arrivée des assaillants.

Plusieurs habitants s’étaient réfugiés autour du camp des Casques bleus de la Monusco situé dans cette cité. D’autres s’étaient enfuis vers la ville de Butembo et la localité d’Ishasha.

En annonçant leur retrait, les rebelles avaient précisé toutefois que leur police y assurait la sécurité. Cette déclaration a amené plusieurs personnes à s’interroger sur le statut administratif actuel de ces deux agglomérations.

Il n’y a que l’administrateur du territoire qui «va rentrer dans les prochaines heures » à Rutshuru-centre, a poursuivi Julien Paluku, réaffirmant en même temps la détermination des autorités congolaises d’y rétablir l’ordre et de «mettre en garde quiconque veut menacer la paix».

Le gouverneur Paluku a par ailleurs appelé les opérateurs économiques à ne plus dédouaner leurs marchandises au poste frontalier de Bunagana, toujours aux mains des mutins:

«J’en profite pour mettre en garde tous les opérateurs économiques qui vont passer par le poste frontalier de Bunagana pour y payer les frais douaniers. Ils vont payer le triple, une fois arrivés à Goma. Parce qu’il y a des passages à Ishasha, Kasindi et Tchanika.»

Selon des sources de la Direction générale des douanes et accises, le poste-frontière de Bunagana réalise entre 500 et 700 mille dollars américains des recettes douanières mensuelles.

Mwin Hamza Badjoko : «Seul un gouvernement émanant du peuple congolais est à même de résoudre la crise dans l’Est du pays»

Le Potentiel – le 10 juillet 2012

 

La situation de guerre qui prévaut dans l’Est de la République démocratique du Congo ne laisse pas indifférents des compatriotes qui s’insurgent contre le projet de la balkanisation du pays. Dans un entretien avec Le Potentiel, Mwin Hamza Badjoko, membre de la majorité populaire, donne son point de vue sur cette question. Ci-dessous l’entretien.

L’Est du pays, précisément la province du Nord-Kivu, s’est de nouveau embrasé depuis avril 2012. Qu’est-ce qui justifie cette répétition des conflits armés dans cette partie du pays ?

 

Comme vous venez de le souligner, ce n’est pas la première fois que cette partie de la République est embrasée. C’est effectivement un conflit à répétition qui est même déjà assez huilé. Comme vous pouvez le remarquer aussi, c’est chaque fois qu’il y a de grands enjeux au niveau du pays que les hommes armés dans l’Est du pays sortent la tête pour montrer qu’ils doivent être partie prenante dans la situation politique. Pour comprendre ce qui se passe là-bas, il faut revenir à l’entrée à Kinshasa de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). Cette structure politico-militaire était constituée, comme tout le monde le sait, des hommes de troupes de Kagame et de Museveni. Ceux-ci ne s’en cachent pas d’ailleurs, ils le répètent à qui veut les entendre.

 

Les parties prenantes ont signé l’Accord de Lemera que nous ne cessons d’ailleurs de dénoncer. Il est question notamment, pour la RDC, de laisser 300 km au Rwanda à partir de sa frontière. Après l’installation au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila à Kinshasa, il y a eu rupture, vers le 26 juillet 1998, entre l’aile tutsi d’origine rwandaise qui a amené en RDC des tutsi rwandais, notamment James Kabarebe qui a été chef d’état-major général des Forces armées du Congo (FAC). A partir de là, une nouvelle guerre s’est installée au Congo. C’était avec le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) qui s’est transformé en RCD/Goma. A l’intérieur de ce mouvement, il y a eu l’aile Mutebusi, puis celle de Laurent Nkunda qui a créé le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Viendra le tour de Bosco Ntaganda qui a repris le flambeau du CNDP. Et aujourd’hui, nous avons le Mouvement du 23 mars (M23). Vous comprenez que c’est la suite d’une logique dans laquelle on déverse toujours des officiers d’origine rwandaise dans l’armée nationale congolaise. Et chaque fois, ces militaires ne veulent jamais quitter cette partie de la République. Leur stratégie, c’est faire déverser l’intérieur du Congo des groupes et groupuscules de gens. Ils créent alors la diversion en provoquant une mutinerie pour appeler le gouvernement à la négociation. Nous avons trois forces en présence : le Rwanda, la RDC et la communauté internationale. Ces forces font en sorte que, pour résorber la crise rwandaise, il faut la transposer en RDC. C’est ainsi que nous constatons que, depuis tout ce temps-là, rien ne réussit. Rappelez-vous qu’il fut un moment, la population de cette partie du pays s’était attaquée à la Mission des Nations unies au Congo (Monuc) au regard du laxisme de celle-ci en laissant les Rwandais intervenir sur notre territoire national. Et depuis lors, la stratégie a changé, parce que, depuis 1996, c’est le Rwanda qui intervenait avant même les opérations militaires. A l’époque, il y avait le président Bizimungu qui avait dit qu’il fallait revoir les frontières de Berlin héritées de la colonisation. Discours relayé par la communauté internationale, l’ONU et même le Conseil de sécurité des Nations unies. Rappelez-vous du Plan Cohen et la prise de position de Nicolas Sarkozy, alors président de France, qui disait que le Congo doit partager ses ressources naturelles avec les pays voisins. Malheureusement, pour le Congo, le pouvoir en place est toujours inféodé au Rwanda. C’est ainsi que ce pouvoir de Kinshasa n’a jamais défendu cette partie du pays, n’a jamais dénoncé publiquement cette sorte d’occupation de ce territoire malgré que nous, nous nous débattons pour démontrer que la tricherie est de mise de ce côté-là.

 

On parle de plus en plus de la balkanisation de la RDC qui est, d’ailleurs, un vieux projet. Pensez-vous que le gouvernement congolais, qui a pris conscience de ce morcellement du Congo, peut facilement se libérer de l’emprise de la communauté internationale et du Rwanda ?

 

Vous devez d’abord vous rendre compte que le gouvernement de Kinshasa est controversé de par sa légitimité. Ce n’est pas un gouvernement issu de la majorité populaire. Pour nous, nous considérons que ce gouvernement n’a pas de légitimité. Vous comprendrez que le président Kabila est aussi l’objet de contestation de la légitimité. Il en est de même de l’Assemblée nationale. La communauté internationale, connaissant la fragilité de ce gouvernement, est prête à imposer n’importe quoi à celui-ci. Parce qu’elle sait très bien que cet Exécutif national n’a pas la légitimité du peuple congolais et que tous ses membres ont tous été nommés par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Daniel Ngoy Mulunda. Les stratèges de ces trois forces en présence étant conscients de cela, veulent peut-être arriver à réaliser la balkanisation du pays, sachant que Kinshasa est incapable de contrecarrer ce projet. Et qu’il ne peut pas contenir les forces soutenues par le Rwanda. Aujourd’hui, au Conseil de sécurité, tout le monde reconnaît que c’est le Rwanda qui est derrière le M 23. Si cela est vrai, comment le gouvernement de Kinshasa parle d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise. Comment expliquer que cette mutinerie soit soutenue par l’armée rwandaise ? Il est établi que des combattants du M 23 ont été formés au Rwanda. Donc, ce sont des forces rwandaises qui attaquent la RDC. Et n’ayant pas de légitimité, de force nécessaire, le gouvernement ne peut plus présenter les choses de cette façon-là. Concernant cette crise, la plus grande difficulté pour la résoudre, c’est Kinshasa dans la mesure où la plupart des hommes qui servent le régime sont venus de ce pouvoir du Rwanda. Ce qui donne le caractère de cette fragilité du pouvoir de Kinshasa pour sa dépendance vis-à-vis de celui de Kigali. Le Rwanda connaît très bien toute l’ossature du fonctionnement de l’armée congolaise qui a été dirigée par James Kabarebe. Et la plupart des généraux venus de tous les mouvements rebelles savent tout ce qui se passe, et je sûr qu’ils jouent un double jeu. Ils fragilisent les troupes de l’armée congolaise pour renforcer celles de Kigali parce que le pouvoir rwandais cherche effectivement à occuper cette partie du pays en déversant les Rwandais dans le Kivu devenue ainsi une sorte de colonie de peuplement. Et avec l’armée qu’ils sont en train de constituer, un jour, ces gens vont se déclarer indépendants pour réaliser le projet de balkanisation du pays.

 

Malheureusement pour eux, la population congolaise, tant de cette partie du pays que de l’ensemble du territoire national, ne veut pas de la balkanisation du Congo. En effet, pour balkaniser un Etat, il faut trois conjonctions : celles du pouvoir politique avec l’armée et la population. Ici, pour le moment, il n’y a pas ces conjonctions car la plupart des Congolais ne se reconnaissent pas dans ces gens qui ont pris des armes qui viennent les attaquer sur le territoire congolais. Automatiquement, la difficulté de suivre la logique de cette balkanisation n’est pas simple. Toutefois, je pense que tout ce qui passe au Kivu ne vise que l’exploitation des ressources minières. Ce, en complicité avec la communauté internationale qui a même préconisé la création d’un marché commun.

 

Quel est le rôle de la communauté internationale à travers les ONG internationales ?

 

Que viennent faire les ONG internationales en RDC ? Elles viennent travailler dans quel contexte ? Est-ce sur le plan de la santé, de l’aide humanitaire, etc. ? Donc, s’il n’y a pas de guerre, il n’y a pas d’aide humanitaire, il n’y a pas tous ces services qui travaillent pour renseigner leurs gouvernements qui les financent. C’est dire qu’ils font des rapports au regard des situations qu’ils vivent dans un pays donné. Ils vont, pour le cas de la RDC, constater la fragilisation du pouvoir pour essayer de proclamer l’indépendance de cette partie du pays. Mais c’est un vœu pieux car cette République ne verra pas le jour.

 

A vous entendre parler, on peut continuer à espérer que l’intégrité du territoire national ne sera jamais remise en cause. Mais quels sont les moyens dont dispose le gouvernement pour barrer la route aux balkanisateurs ?

 

Ce gouvernement de Kinshasa ne peut pas résoudre ce problème parce qu’il est lui-même un problème. Il fait partie du problème. Seul un gouvernement issu des élections libres, démocratiques et transparentes qui serait l’émanation du peuple congolais est à même de le résoudre. Pour le moment, la légitimité qui défaut à ce gouvernement mais qui se trouve de l’autre côté d’Etienne Tshisekedi peut résoudre le problème en très peu de temps. Ce ne serait pas une question de mois, même si nous vivons cette situation de guerre depuis 16 ans. Les uns n’arrivent pas à s’implanter et les autres, avec la complicité de Kinshasa, n’arrivent toujours pas à s’implanter. Comme d’habitude, ils cherchent à négocier toujours dans le but de transplanter les populations rwandaises en RDC. Kinshasa refuse de transporter les chars dans l’Est du pays mais les a utilisés contre sa population qui réclamait la vérité des urnes à Kinshasa. Il en a été de même dans les provinces du Bas-Congo et de l’Equateur où les chars ont été utilisés respectivement contre les adeptes de Bundu dia Kongo et des Enyele. Mais lorsqu’il s’agit de l’Est du pays, une complicité s’établit entre Kigali et Kinshasa dans le cadre de l’accord de Lemera. Tant que ces gens resteront au pouvoir, il n’y aura aucune solution.

 

Pour résoudre cette crise en RDC, il faudrait, coûte que coûte, rétablir la vérité des urnes, la seule qui peut redonner la légitimité aux dirigeants du Congo. Et c’est cette légitimité qui va régler ce problème en très peu de temps. Des milliers de Congolais peuvent être prêts à s’engager dans la résolution de cette crise s’ils se reconnaissent dans le pouvoir qui les dirige.

Relecture de la manifestation de Goma

Le Potentiel – le 10 juille 2012

 

Le piège de Kagamé

Par Le Potentiel

Un stratagème est en exécution dans le Nord-Kivu, notamment à Goma. Des tracts destinés à attiser la haine entre ethnies congolaises inondent la ville. L’objectif poursuivi est, on ne peut plus, clair : corroborer les déclarations de la ministre rwandaise des Affaires étrangères au Conseil de sécurité. Peine perdue ! Car, les Congolais ne vont pas tomber dans ce nouveau piège de Kagame visant à distraire la population congolaise en ce moment même où son pantin de M23 progresse à pas de géant sur le terrain. Vigilance tous azimuts !

 

Le soutien apporté au M23 par les officiers de l’armée régulière rwandaise ne fait plus l’ombre d’un doute. Les annexes du rapport onusien renseignent avec amples détails sur les faits et gestes posés par des officiers de haut rang de RDF (Rwanda defense forces) :«le groupe a trouvé des preuves substantielles attestant de l’appui des responsables rwandais à des groupes armés opérant à l’Est de la RDC».

 

Au départ destinées à affaiblir les FDLR, dit le rapport, «ces activités se sont rapidement étendues à l’appui d’une série de mutineries postélectorales au sein des FARDC et ont finalement abouti au soutien direct, par l’utilisation du territoire rwandais, de la création de la rébellion M23, composée d’anciens officiers du CNDP intégrés dans l’armée congolaise».

 

Plus loin dans leur rapport, les experts onusiens indiquent avoir «obtenu des preuves que les autorités rwandaises ont tenté de mobiliser les anciens cadres et dirigeants du CNDP, les politiciens du Nord-Kivu, les commerçants et la jeunesse pour soutenir le M23».

 

Le piège de Paul Kagamé

 

Conscient du retour des flammes, le Rwanda ne tarit pas d’imagination. Des tracts venus de nulle part inondent Goma où des appels à la division et à des affrontements entre tribus congolaises sont lancés. Pour des observateurs avisés, il s’agit d’une nouvelle trouvaille de Kigali pour remettre en surface sa rengaine de tous les temps sur un éventuel génocide en gestation. Paul Kagame tente, une fois de plus, d’attendrir la compassion de la communauté internationale sur une nouvelle menace et ainsi arriver à faire renvoyer aux oubliettes l’examen du rapport des experts onusiens. Sa ministre des Affaires étrangères n’avait-elle pas donné le ton lors de sa récente intervention du haut de la tribune des Nations unies ? Louise Mushikiwabo avait tenté d’interpréter à sa manière l’appel à la mobilisation de la population lancé par le Kinshasa.

 

Le stratagème de Kigali à Goma consiste soit à soulever des jeunes contre des populations de souche rwandaise soit à organiser lui-même des traques ciblées de manière à faire accréditer la thèse selon laquelle des populations rwandaises vivant non seulement dans les Kivu et dans la capitale congolaise seraient en insécurité. Gesticulation de coupable. La communauté internationale est assez renseignée, elle ne peut plus gober aussi facilement cette pilule rwandaise devenue dépassée et avariée. L’on se souviendra de Kiwanja, Gatumba que les autorités de Kigali ont soulevé en épingle à l’époque.

 

La vérité est que les populations rwandaises et congolaises ne se font pas la guerre ; elles ne se sont jamais fait la guerre. Le régime en place à Kigali est passé maître en manipulation, intox et autres maquillages dont il a tiré un meilleur parti. La leçon à retenir c’est qu’on ne réussit pas à tous les coups. En son temps, Laurent Nkunda avait été présenté comme seul défenseur des populations rwandophones vivant dans l’Est de la RDC. Le prétexte a marché à l’époque. Le CNDP a vu le jour et on connaît la suite. Bosco Ntaganda a pris le relais avant qu’un illustre inconnu, ci-devant Sultani Makenga, occupe les devants de la scène sous le sceau de la nouvelle création du nom de M23. Un prête-nom, qui en grattant sur le plâtrage, peut se lire Rusangiza.

 

A tout prendre, Paul Kagame et ses commanditaires sont restés logiques avec eux-mêmes. Il leur faut des ressources naturelles du Congo. Pour y arriver, ils entretiennent des mouvements rebelles. Lorsqu’on tente de les neutraliser, on brandit le spectre du génocide comme si la mort d’autres ethnies ou peuples ne valait pas un seul penny.

 

Ce énième stratagème lancé à Goma vient se greffer se greffer sur le plan de balkanisation de la RDC. La population congolaise doit rester vigilante et ne pas prêter le flanc à la manipulation et l’intox. Elle doit ouvrir l’œil et le bon et décourager la commission d’actes allant dans le sens de donner raison à Kigali. Des infiltrés peuvent leur jouer de vilains tours.

 

Ce piège tendu à Goma doit être déjoué. Kagame et ses pairs sont des négriers des temps modernes. Leur jeu doit être divulgués afin qu’ils soient débarrassés du prétexte tant recherché. Et qui a, en son temps, séduit et obtenu la compassion de la communauté internationale.

 

Les Congolais n’ont pas la culture de la violence. Personne en RDC ne tient à la commission d’un énième génocide en terre congolaise. Qu’il y ait eu des refugiés tués dans l’indifférence totale ou encore des millions de Congolais achevés par les affres de la guerre depuis 1995, les populations ne demandent pas mieux que de vivre en toute quiétude dans leurs pays respectifs. Comme depuis la nuit des temps.

 

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Balkanisation de la RDC : la CENCO dénonce

Le potentiel – le 10 juille 2012

 

Réunis en Assemblée plénière, du 2 au 6 juillet 2012 à Kinshasa, le cardinal, les archevêques et les évêques de la RDC ont exprimé leur profonde consternation face à la guerre qui sévit encore dans le Nord-Kivu et Sud-Kivu, et «qui est l’illustration du plan de balkanisation maintes fois dénoncé dans leurs déclarations et messages antérieurs».

 

«Non à la balkanisation de la RDC». C’est l’essentiel de la déclaration lue par l’abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la CENCO. Selon la CENCO, ce plan haineux contre la RDC est en exécution sous plusieurs formes.

 

Sur le plan économique, les évêques parlent de la présence des réseaux d’exploitation illégale des ressources naturelles. Et sur le plan politique, ils citent l’intensification de la présence inacceptable des milices et des groupes armés étrangers qui tuent, violent et pillent, entraînant le déplacement forcé des populations congolaises. Mais aussi, «l’occupation irrégulière de notre territoire». Les évêques expriment leur compassion aux populations sinistrées, victimes des affres de guerre injuste et injustifiable.

 

Attachés au plus haut point à l’unité de la nation congolaise toujours mise à mal par des guerres successives et des rébellions, «les évêques réaffirment l’unité et l’indivisibilité de la RDC dans ses frontières issues de la colonisation et reconnues par la communauté internationale le 30 juin 1960».

 

«L’intégrité du territoire national de la RDC n’est pas négociable»

 

La CENCO n’a pas bronché dans ses arguments. Quoi qu’il en soit, dit-elle, «l’intégrité du territoire national de la RDC n’est pas négociable».

 

Les évêques condamnent publiquement les auteurs de la balkanisation de la RDC, sans toutefois les nommer. Ils condamnent fermement la reprise de la guerre dans les deux provinces du Kivu. Ils affirment leur soutien aux sacrifices des soldats congolais et à la diplomatie pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC.

 

Les évêques invitent les députés et le peuple congolais à «un sursaut patriotique pour ne pas être complice de ce plan macabre d’émiettement et d’occupation de notre territoriale national». Ils leur demandent de dénoncer toutes les stratégies visant l’affaiblissement de l’unité nationale, l’exploitation anarchique et illégale de «nos ressources naturelles ainsi que tout ce qui vise à dresser les groupes ethniques ou les provinces les unes contre les autres». Les évêques soulignent que les ressources naturelles du Congo appartiennent au peuple congolais et doivent d’abord servir à son développement et au bien-être de sa population.

 

La CENCO appelle instamment tous les Congolais vivant en RDC et ceux de la diaspora à se mobiliser pour faire échec à ce plan ennemi et destructeur. A cet effet, promettent-ils, «des actions seront menées concomitamment dans toutes les paroisses des diocèses de la RDC et dans les aumôneries des Congolais à l’étranger pour exprimer notre refus catégorique de ce plan et implorer la grâce de la paix».

 

La CENCO appelle en même temps les pays voisins à la RDC à «cesser toute ingérence et toute agression et à privilégier la voie de la paix et de la cohabitation pacifique pour permettre un développement durable dans la sous-région des Grands Lacs».

 

Les évêques ne s’arrêtent pas là. Ils se tournent vers l’Organisation des Nations unies et à tous les pays épris de paix pour qu’ils mettent fin à la guerre et à ce plan de balkanisation. Et ce, en appliquant sans délai les décisions déjà prises. Les évêques pensent aussi que la RDC a plus que jamais besoin, pour ces temps qui courent, de la solidarité de tous pour gagner sa survie en tant qu’Etat libre et souverain.

 

Le message des évêques tombe à point nommé. Il devait servir de levain à l’appel à la mobilisation lancé par le gouvernement pour sauver la nation, en danger à partir de sa partie orientale.

APPELLE POUR METTRE FIN A L’INSTABILITE EN RDCONGO

La Coalition sur les Grands Lacs d’Afrique
appelle les États-Unis à agir pour mettre fin à l’instabilité
en République Démocratique du Congo.

 

SIGNER LA PETITION:

 

Un rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies a mis en évidence le soutien du gouvernement rwandais à des groupes rebelles agissant à l’intérieur du Congo.

Alors que le président OBAMA a reconnu depuis longtemps que la RDCongo a été déstabilisée par les pays voisins, son administration n’a pas encore sévi contre ceux qui alimentent les cycles de la violence.

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Le Rwanda, l’arbre qui cache la forêt

Congo Actualité n. 154 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo »

 

La publication des annexes au rapport du groupe des experts de l’ONU a confirmé le soutien du régime rwandais au nouveau groupe armé appelé Mouvement du 23 Mars (M23). Il est donc nécessaire de prendre toutes les mesures possibles pour mettre fin à cette ingérence qui viole la souveraineté nationale de la République Démocratique du Congo (RDCongo).

Toutefois, le Rwanda n’est pas le seul responsable de la tragédie qui frappe le peuple congolais en général et le peuple kivutien, en particulier.

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Congo Actualité n. 154

 SOMMAIRE

ÉDITORIAL: Le Rwanda, l’arbre qui cache la forêt

1. LA PRESENTATION DES ANNEXES DU RAPPORT DU GROUPE DES EXPERTS DE L’ONU AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

2. DE NOUVELLES DÉFECTIONS DE L’ARMÉE POUR REJOINDRE LE M 23

3. LES DÉCLARATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

4. UN «GENOCIDE OUBLIÉ»

5. AVEC LE PEUPLE CONGOLAIS CONTRE LA COLONISATION DU KIVU PAR LES FORCES ARMÉES RWANDAISES

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CRISE DANS LA RDCONGO: DECOUVRIR LA VERITE

 Report par Congofriends