Lettre adressé aux Parlementaires Italiens par la Reseau Paix pour le Congo

Parma, 31 juillet 2012

– Mr. PIETRO MARCENARO
Président de la Commission extraordinaire
pour les droits de l’homme auprès du Senat

– MM. les Sénateurs
– MM. les Députés
– MM. les Eurodéputés

Objet:: La situation à l’Est de la République Démocratique du Congo: faits et propositions

MM. les Parlementaires,

Depuis quelques mois, surtout depuis le début de mai dernier, la guerre a repris dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDCongo): encore une fois, le Nord-Kivu est devenu le théâtre de violents affrontements entre l’armée nationale et un nouveau groupe armé, le Mouvement du 23 Mars (M23). Avec cette lettre, le Réseau Paix pour le Congo voudrait attirer votre aimable attention sur la gravité de cette situation et solliciter votre contribution, y compris dans le cadre de la communauté internationale, pour éradiquer définitivement les causes profondes de cette guerre sans cesse ravivée.

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Kampala : Joseph Kabila et Paul Kagame participent au sommet sur la sécurité dans l’Est de la RDC

Radio Okapi – le 8 août 2012

 

Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) a débuté mardi 7 août à Kampala, en Ouganda. Les présidents congolais, rwandais, burundais, tanzanien et ougandais ont pris part à la cérémonie d’ouverture de cette rencontre qui sera essentiellement consacrée la situation sécuritaire dans l’Est de RDC où sévit depuis le mois de mai dernier la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). Les onze chefs d’Etat ou de gouvernement des pays membres de la CIRGL étaient attendus.

Au cours de ce sommet de deux jours, les chefs d’Etat de cette communauté doivent notamment décider des modalités pratiques du déploiement d’une force internationale neutre à la frontière entre le Rwanda et la RDC pour combattre les groupes armés notamment les rebelles des FDRL et du M23 actuellement actifs dans l’Est de la RDC.

Le principe du déploiement de cette force a été approuvé par les présidents de la RDC, Joseph Kabila, et du Rwanda, Paul Kagame, le dimanche 15 juillet, en marge du dernier sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.

La constitution, le mandat et la durée de cette force font l’objet de l’actuel sommet. Mais au premier jour, les discussions seraient difficiles entre la RDC et le Rwanda sur la composition de cette force neutre.

Le coordonnateur national de la CIRGL, le Congolais Hamuli Kabaruza, a déclaré mardi  que le Rwanda et l’Ouganda ne doivent pas figurer dans la composition de cette force internationale. Ces deux pays sont accusés de soutenir la rébellion du M23.

Le 15 juillet dernier, lors de l’ouverture du sommet de l’Union africaine, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, avait indiqué que l’organisation continentale était « disposée à contribuer à la constitution d’une force régionale pour mettre un terme définitif aux agissements des groupes armés » dans l’Est de la RDC.

Pour certains observateurs, les rapports entre cette force et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) devraient également être définis.

Au terme d’une rencontre avec Roger Meece, chef de la Monusco, le secrétaire exécutif de la CIRGL, Ntumba Luaba, a déclaré le jeudi 19 juillet que la force internationale qui sera déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda ne va pasremplacer la mission onusienne mais plutôt la compléter.

Trois jours plus tôt, le vice-président de la société civile du Nord- Kivu, Omar Kavota avait souhaité que cette force « œuvre avec les casques bleus de la Monusco qui connaissent bien la région ».

La mise en place de cette force internationale fait suite à l’insécurité récurrente dans l’Est de la RDC accentuée ces derniers mois par la création de la rébellion du M23 constituée des officiers récemment radiés de l’armée.

Ces responsables du M23 réclament l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants rebelles dans l’armée et dans la police ainsi que l’attribution des fonctions aux cadres civils de l’ex-rébellion.

RDC : les fonctionnaires de Rutshuru réclament leurs salaires de juin

Radio Okapi – le 7 août 2012

 

Les agents de la fonction publique du territoire de Rutshuru réclament le paiement de leurs salaires du mois de juin. Ils ont déclaré, lundi 6 août devant la presse, que le comptable procédait à cette paie quand les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont pris le contrôle de Rutshuru-centre, le dimanche 8 juillet dernier. Ce comptable, qui a quitté le chef-lieu du territoire depuis, affirme avoir abandonné l’argent dans son bureau.

 

Mais les fonctionnaires accusent le comptable de s’être enfui avec leurs salaires à Goma. En l’absence des responsables de l’administration locale qui ont aussi quitté Rutshuru-centre, ils craignent  de ne plus recevoir leur paie.

De leur côté, les responsables du comité local mis en place par la rébellion pour assurer l’administration du territoire affirment qu’aucun bureau n’a été pillé.

« Si l’argent est bel et bien resté dans le coffre-fort du bureau du comptable, les agents peuvent le retrouver », confie l’un d’eux.

Interrogé depuis Goma où il séjourne désormais, l’administrateur du territoire de Rutshuru affirme qu’il n’est pas en mesure de dire si le comptable a laissé l’argent dans son bureau, indiquant que la plupart des responsables territoriaux ont quitté Rutshuru-centre dans la précipitation.

Le chef-lieu du territoire de Rutshuru est passé entre les mains des rebelles du M23 le 8 juillet dernier. A l’arrivée des assaillants, plusieurs habitants se sont rassemblés autour du camp des Casques bleus de la Monusco situé dans cette cité. D’autres se sont dirigés vers la ville de Butembo et la localité d’Ishasha.

RDC : la CPI entame le processus de réparation pour les victimes des crimes commis par Thomas Lubanga

Radio Okapi – le 8 août 2012

 

La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné, mardi 7 août, que des propositions en matière de réparation soient recueillies au profit des victimes des crimes commis par l’ancien chef de guerre congolais Thomas Lubanga. Cet ancien chef milicien de l’Ituri a été condamné à quatorze ans de prison, le 10 juillet dernier, pour avoir procédé à l’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans dans sa milice et à les avoir fait participer activement à des hostilités. C’est la première fois que cette cour se déclare favorable aux réparations en faveur des victimes.

 

Les juges de la CPI ont estimé qu’il est « essentiel que les victimes, leurs familles et leurs communautés participent au processus de réparation et qu’elles puissent donner leur avis personnel et exposer leurs priorités ».

Les bénéficiaires potentiels de ces réparations sont les personnes qui ont directement ou indirectement subi un préjudice du fait de l’enrôlement, de la participation obligatoire dans les hostilités et de l’utilisation d’enfants de moins de 15 ans dans le contexte des faits survenus en Ituri entre le 1er septembre 2002 et le 13 août 2003. Il peut s’agir également des membres de la famille de victimes directes, ainsi que de personnes intervenues pour aider les victimes ou empêcher la commission des crimes.

Dans un communiqué publié sur son site internet, la CPI indique qu’il faudra que le Fonds au profit des victimes reçoive suffisamment de contributions volontaires pour réaliser « des programmes de réparation utiles et efficaces », Thomas Lubanga ayant été déclaré indigent par la CPI  et ne possédant aucun bien ni aucun avoir.

Le Fonds au profit des victimes a été crée par l’Assemblée des Etats parties au Statut de Rome. Ses ressources proviennent essentiellement de contributions volontaires des Etats et de donations privées. C’est la première fois que la CPI prend la décision de dédommager les victimes, a souligné Fadi El-Abdallah, son porte-parole.

Selon Le Monde.fr qui cite Pieter de Baan, directeur de ce fonds, 1,2 million d’euros sont réservés pour les réparations ordonnées dans le cadre des condamnations de la CPI.

Lors du prononcé du verdict du procès de Thomas Lubanga, une juge s’était dissociée de la décision des deux autres juges, indiquant que  le verdict de ce procès ne tenait pas compte du préjudice causé aux victimes et aux membres de leur famille, et en particulier de celui dû aux sévères punitions et violences sexuelles qu’ont subies les victimes de ces crimes.

Les chefs d’Etat des Grands Lacs instituent un comité des ministres des Défenses pour étudier le projet de la «force neutre»

Radio Okapi – le 8 août 2012

 

Les chefs d’Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont mis sur pied un comité des ministres des Défenses pour étudier le projet de la force internationale neutre à déployer le long de la frontière commune entre le Rwanda et la RDC afin de combattre les groupes armés dans cette région. Ce comité composé de l’Ouganda, du Burundi, du Rwanda, du Congo, de la Tanzanie, de l’Angola et de la RDC sera présidé par le ministre ougandais de la Défense, ont décidé les chefs d’Etat présents au sommet extraordinaire de la CIRGL qui s’est clôturé ce mercredi 8 août à Kampala (Ouganda).

Dans le communiqué final sanctionnant les travaux, les chefs d’Etat des Grands Lacs ont décidé d’appuyer les efforts du gouvernement congolais dans la recherche de la paix dans sa partie Est en proie aux groupes armés qui sèment terreur et désolation. Ils ont unanimement reconnu que la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire actuelle dans l’Est de la RDC est provoquée par la rébellion du M23.

Le comité mis sur pied doit arrêter des actions urgentes à mener pour faire cesser les combats dans la partie orientale de la RDC. Les participants au sommet de Kampala n’ont pas exclu la possibilité de sanctionner « tous ceux qui obscurcissent le processus de sécurité dans l’Est de la RDC ».

Concernant la crise humanitaire provoquée par la détérioration de la situation sécuritaire , les chefs de l’Etat ont décidé de créer un fonds d’assistance humanitaire en faveur de la population congolaise sinistrée de l’Est. L’Ouganda a promis de contribuer à ces fonds à hauteur d’un million de dollars américains.

 

Soutien de l’ONU

Présent aux assises de Kampala, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Roger Meece, s’est engagé à travailler avec toutes les parties pour la mise en œuvre des résolutions de ce sommet. Pour le patron de la Monusco, le sommet de la CIRGL à Kampala est important et pour la RDC et pour tous les pays de la Région des Grands lacs.

«Je souhaite que les Etats membres de la CIRGL prennent des résolutions le plus rapidement possible pour résoudre la crise qui secoue la partie Est de la RDC», avait déclaré Roger Mecce à son arrivée mardi 7 août à Kampala.

Pour rappel, le déploiement d’une force internationale neutre entre la RDC et le Rwanda avait été proposé lors du sommet interministériel des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mi juillet à Addis-Abeba, pour combattre les groupes armés notamment les rebellions des FDRL et du M23, actuellement actives dans l’Est de la RDC.

Le projet de déploiement d’une force internationale neutre le long de la frontière Rwanda-RDC est consécutif à l’insécurité récurrente dans l’Est de la RDC accentuée ces derniers mois par la création de la rébellion du M23 constituée des officiers issus de l’ex rébellion du Congrès nationale pour la défense du peuple (CNDP).

Coordonné par le Colonel Makenga Sultani, le M23 réclame notamment l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants rebelles dans l’armée et dans la police ainsi que l’attribution des fonctions aux cadres civils de l’ex-rébellion.

Lettre ouverte à Paul Kagame par 11 congressmen américains

Mercredi, 08 Août 2012 11:10

Christelle Georges

 

TEXTE EN ANGLAIS

 

L’onde de choc du rapport du groupe d’experts de l’ONU sur le soutien du Rwanda aux mutins du M23 n’a pas cessé de provoquer moult réactions dans le monde.

Dernière en date et pas des moindres, une lettre ouverte bipartisane de 11 congressmen américains (députés) tant républicains que démocrates adressée directement à Paul Kagame pour lui demander de cesser toute déstabilisation de l’Est de la RDC.

 

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La médiation belge dans le conflit des Grands lacs : alignement diplomatique ou stratégie du statu quo ?

Africanews Redaction – 2012

 

La diplomatie belge se mobilise pour maintenir le dialogue entre le Rwanda et la RDC. Mais cet affairement pose beaucoup de questions et semble manifestement révéler un agenda caché.

Les congolais doivent être très vigilants. Il n’y a qu’une seule solution au règlement des conflits en RDC et ils doivent éviter de s’en laisser distraire au risque de voir s’envenimer davantage l’insécurité internationale.

Les pressions diplomatiques auxquelles doit faire face Paul Kagame pour son rôle avéré dans les sanglants conflits à l’Est de la RDC se multiplient chaque jour. Pourtant rien ne semble entamer son arrogance. Avec aplomb et contre tout évidence, l’homme persiste à nier toute ingérence dans les affaires intérieures de la RDC. Il conteste avec une maîtrise consommée de l’art du mensonge tout soutien de sa part au groupe armé rebelle du M23. Son audace n’est pas un trait de caractère naturel, cette qualité n’appartient qu’aux érudits. En vérité, son audace n’a d’égale que l’extrême atonie de son complice congolais, Joseph Kabila, qui depuis dix ans s’abstient de lui apporter la moindre contradiction. Il faut dire qu’à ce petit jeu inique, Joseph Kabila, même peu convainquant, a parfaitement respecté sa partition. Cette fois pourtant la situation de Paul Kagame est plus inconfortable qu’il n’y paraît. Il n’en ignore rien. L’image du héros est sérieusement écornée. Au sein de la communauté internationale, la contradiction se dessine très nettement.

Déjà les grandes rédactions internationales ne cachent plus leur profond ressentiment à son égard. Nos confrères de la presse anglo-saxonne plus remarquablement ont depuis un certain temps délibérément brisé l’enchantement et disqualifient désormais sévèrement celui en qui Tony Blair jurait avoir trouvé plus de qualité que d’armes de destruction massive dans les sous sol de l’Irak. Même dans le staff du célèbre magazine Foreign Affairs, un confrère nous confira que « Pour Washington, Kagame n’est déjà plus qu’une option stratégique ».

Les accusations accablantes de l’annexe du rapport exfiltré des Nations unies contraignent sensiblement les membres du Conseil de sécurité à converger vers une série de résolutions qui, à terme, finira bien par donner corps à un règlement définitif des conflits dans la région des Grands lacs. Sans doute est-ce dans cette perspective que certains officiels américains ont récemment averti Paul Kagame qu’il y a déjà un prétoire prêt pour le juger. Dans de telles conditions, flirter avec Paul Kagame devient un exercice hautement compromettant.

Ce risque ne rebute cependant pas la diplomatie belge. Elle n’avait déjà pas hésité à se marginaliser pour soutenir l’élection frauduleuse de Joseph Kabila. Elle déploie donc à nouveau ses artifices, avec force rhétorique. Pour le ministère belge des Affaires étrangères, il importe coûte que coûte de sauvegarder le dialogue et d’éviter que l’isolement du Rwanda puisse être plus dommageable qu’autre chose dans la recherche de la stabilisation de la région. Le député européen Louis Michel, en bon gardien de l’orthodoxie diplomatique du royaume et membre actifs du groupe parlementaire européen des « amis du Rwanda », saisit donc l’initiative et, débordant la communauté internationale, impose sa médiation entre Kigali et Kinshasa. Une médiation de complaisance.

L’ingérence rwandaise en RDC constitue incontestablement un acte d’agression contre le Congo et une rupture flagrante de la paix internationale. Mais la diplomatie belge se garde bien de le dire. En réalité, dans son empressement, Louis Michel a trahi l’agenda caché de la diplomatie belge. Il en a exposé plus ouvertement que jamais tous les ressorts primordiaux. L’objectif apparaît claire. La diplomatie belge joue la montre et cherche à maintenir entre la RDC et le Rwanda un statu quo sur le terrain qui lui soit favorable. La Belgique a en effet fait du processus de balkanisation de la RDC l’axe principal de sa politique africaine. Paul Kagame et Joseph Kabila en sont les deux piliers. C’est pourquoi l’affaiblissement de l’allié rwandais, à qui l’on passe tous les caprices, est une perspective insupportable pour l’ancienne métropole. Sous le masque de sa bienveillance se cache non seulement des appétits féroces mais surtout une peur instinctive des responsabilités politiques qu’impliquerait l’échec définitif du processus. Un diplomate suisse ne manquera d’ailleurs pas de nous confier avec une pertinente ironie « qu’entre le déshonneur et la guerre, la Belgique sait elle-même pourquoi elle choisit le déshonneur ! »

Mais la guerre a montré ses limites et déjà une nouvelle doctrine d’action s’ordonne progressivement au sein de la communauté internationale. Elle est soutenue par un nouveau courant diplomatique et est clairement exposée dans le dernier ouvrage de notre jeune frère congolais, Frédéric Boyenga Bofala : « Au nom du Congo Zaïre ». Elle s’appuie sur le droit international pour poser comme fondement préalable à toute négociation pour le rétablissement de la paix, le respect du principe de l’uti possidetis juris et de l’intangibilité des frontières de la RDC. La clef de voûte de ce remarquable édifice stratégique porte sur l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité redéfinissant le mandat et la mission de la MONUSCO afin de la doter des moyens qui devraient lui permettre de procéder à la démilitarisation de l’Est congolais et au désarmement des groupes armés opérant sur le territoire congolais afin de rétablir la paix et non plus simplement d’en maintenir l’illusion. C’est donc dans l’ultime dépression d’une crise sanglante dont les fébriles rouages opèrent désormais à nu, que s’ordonne progressivement cette nouvelle vision pour la paix en RDC. Une vision qui prélude enfin à la mise en place d’un nouvel ordre politique international en RDC et en Afrique centrale.

La diplomatie belge n’ignore rien de l’influence de ce courant diplomatique et de l’intérêt que suscite sa stratégie de rétablissement de la paix dans certaines chancelleries occidentales. Aussi à défaut de pouvoir rivaliser sur la pertinence des projets, les diplomaties belge et rwandaise ont opté pour une autre tactique. Elles ont décidé de canaliser le réveil du Conseil de sécurité que le Chapitre VII de la Charte des Nations unies somme en cas d’agression et de rupture de la paix internationale, d’intervenir pour cesser l’agression et rétablir l’effectivité de la paix. Ainsi, lorsque l’ancien premier ministre belge, Guy Verhofstadt, et Louis Michel proposent « la constitution immédiate d’une force internationale sous l’égide des Nations Unies avec un mandat renforcé fondé sur le chapitre VII » s’offusquant au préalable – mieux vaux tard que jamais ! – de « l’insuffisance » du mandat de la MONUSCO, et exigeant désormais que cette dernière soit mise en mesure de « désarmer les groupes rebelles » et de rétablir la paix, ils feignent tous deux de s’aligner sur la nouvelle vision soutenue par ce nouveau courant diplomatique, tout en espérant la déborder sur ses flans.

La proposition belge n’est donc qu’un ersatz, une pâle copie des mesures de paix contenues dans le plan quinquennale stratégique pour le rétablissement de la paix et la stabilisation du Congo Zaïre que notre jeune frère, Frédéric Boyenga Bofala a soumis à l’attention de la communauté internationale. On est en effet loin des propositions originales et de la logique structurelle qui en ordonne la cohérence. De sorte qu’en la forme, cette proposition édulcorée, extraite de son contexte global, n’est d’aucune aptitude à rétablir une paix durable qui soit conforme aux exigences du droit internationale.

Pour s’en convaincre davantage, il suffit de se référer directement à l’original. Dans la logique de Frédéric Boyenga Bofala, l’intervention déterminante d’une Task force internationale à l’Est de la RDC ne saurait être envisagée que dans un cadre très précis et aucun autre. Celui de l’établissement d’une zone démilitarisée courant tout le long de la frontière Est de la RDC et s’étendant sur vingt kilomètres à l’intérieur de chacun des territoires respectifs des protagonistes au conflit, et ce compris en RDC, à partir de leur frontière respective avec cette dernière. Une zone démilitarisée au sein de laquelle seuls des effectifs militaires dûment autorisés par le Conseil de sécurité seraient habilités à opérer pour procéder, à l’exclusion de toutes autres forces militaires, au désarmement total des groupes armés rebelles. Cela impliquerait donc qu’aucune des forces armées des pays dont le territoire serait concerné par la zone démilitarisée ne serait autorisée à s’y trouver sous peine de lourdes sanctions voire de représailles légitimes. Dans l’esprit de son initiateur, cette mesure concrétiserait assurément une garantie de sécurité pour le Congo mais aussi pour le Rwanda et l’Ouganda qui ne cessent de se plaindre des menaces que constituent à leur frontière les rebelles du FDLR et du Lord’s Resistance Army (LRA), les deux principaux groupes armées rebelles. Toutefois, une telle opération de désarmement exige une compétence et un professionnalisme considérables de la part des officiers et des soldats de la MONUSCO. Ce qu’elle ne peut infailliblement garantir. Voilà très précisément pourquoi, Boyenga Bofala invite le Conseil de sécurité à faire appel aux troupes de l’EUFOR, comme ce fut le cas lors de l’opération Artémis en Ituri durant l’été 2003. C’est donc dans un schéma précis d’actions coordonnées pour la restauration et la préservation de la paix que ces deux forces seraient amenées à collaborer, le Conseil de sécurité ayant préalablement pris soin d’inscrire le mandat de la MONUSCO dans un cadre juridique réformé balisant plus distinctement et plus objectivement ses tâches.

Il ne faut donc pas être devin pour saisir tout l’enjeu de la démarche engagée par le diplomatie belge. En l’absence de l’instauration d’une zone démilitarisée, la mesure proposée par Louis Michel et Guy Verhofstadt ne saurait avoir d’autre conséquence que de militariser davantage encore l’Est de la RDC, d’y entretenir la méfiance, d’y pérenniser l’insécurité internationale et ainsi de ne priver ni Paul Kagame des moyens vitaux de sa politique expansionniste au Congo, ni Joseph Kabila des moyens vitaux de sa politique d’affaiblissement de l’Etat congolais.

Nous sommes bel et bien confrontés à un dangereux révisionnisme pour l’Afrique du principe de l’uti possidetis juris !

A l’aube de nos soixante neuf ans, loin de toute passion aveuglante, nous considérons somme toute sereinement cette manœuvre dilatoire comme le reliquat pathétique d’un désordre qui aura été, avec le recul, une étape nécessaire à l’avènement d’un nouvel ordre politique au Congo et en Afrique centrale. Notre grande expérience de l’Afrique nous permet de croire sans naïveté qu’un ordre plein des meilleurs promesses pour l’avenir finira par imposer ses propres règles au Congo. Il faut pour cela franchir une étape qu’il ne revient qu’aux congolais eux-même d’engager : écarter au plus vite Joseph Kabila du pouvoir et confirmer dans la fonction présidentielle, un homme responsable, probe, digne et intelligent qui, fort de sa détermination et de sa capacité de dialogue, saura les acheminer vers un destin plus prometteur. Notre rédaction n’a jamais ménagé et ne ménagera jamais sa peine pour, à son modeste niveau, éclairer les congolais en ce sens, sachant que le choix ultime leur revient évidemment.

Mais la modestie n’empêche pas la fierté. Surtout lorsque les événements nous confirment dans les choix moraux que nous dicte notre soif de connaissance et de justice. Nous sommes donc fiers d’avoir en temps opportun porter notre attention sur la personnalité politique très singulière qu’est notre jeune frère Frédéric Boyenga Bofala et d’avoir déclaré sans craindre la critique de nos confrères que ses propositions de résolution des conflits en RDC incarnaient une nouvelle vision ambitieuse que nous estimions dynamique et parfaitement adaptée à la situation chaotique de la RDC. Nous avons vu juste et nous nous en félicitons. Sa vision politique mérite d’être prise en exemple pour tous les congolais et au-delà par toutes les consciences qui se refusent à renoncer à l’essentiel. Après tout, la lumière ne sert pas qu’à éclairer les portes de l’enfer à ceux qui croient gagner le paradis, elle sert aussi à révéler aux hommes libres la sagesse qui conçoit, la force qui exécute et la beauté qui orne certaines des œuvres les plus utiles en ce bas monde.

Alban Kefler

Lukoji Ilunga

Africanews rédaction – 2012

 

Sud-Kivu: les militaires des FARDC s’affrontent entre eux à Kitindi

Radio Okapi – le 6 aout 2012

Les éléments du 1e bataillon du 1009e régiment des FARDC basés à Kitindi, chef-lieu du groupement d’Ikama Kasanza, dans le territoire de Shabunda au Sud-Kivu se sont affrontés entre eux dans la nuit de dimanche 5 à ce lundi 6 août. La population locale a fui dans la brousse et plusieurs biens ont été pillés. Des sources militaires de Kitutu ont confirmé l’information, attribuant l’origine de ces accrochages à un officier des FARDC issu de l’ex-rébellion du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple).

L’instigateur présumé, cité par des sources proches du commandement du 1009e régiment, est un certain major Thierry, chargé des renseignements du 1e bataillon du 1009e régiment des FARDC à Kitindi. Il a tenté de faire défection avec un autre groupe des militaires de son obédience mais a buté à la riposte d’autres autres militaires loyalistes des FARDC. Des échanges des tirs nourris entre les deux groupes ont poussé la population de Kitindi à fuir dans la brousse, où ils se cachaient encore lundi dans la mi-journée.

Aucun bilan, en termes des dégâts humains, n’a été signalé jusque là. Selon un notable local, il y a eu des scènes de pillages après ces accrochages, qui ont duré presque toute la nuit. Le centre de santé de Ngoma par exemple a été pillé de fonds en comble: médicaments, matériels et près de 3 000 USD emportés, a-t-il précisé.

La hiérarchie du régiment des FARDC dont l’état-major est basé a Kitutu dit s’apprêter à «dépêcher une équipe à Kitindi pour rétablir la confiance au sein de la population locale mais aussi pour établir la responsabilité des uns et des autres dans ces accrochages».

Une minute de silence chaque mardi

EN MÉMOIRE DES VICTIMES

ET CONTRE L’INVASION ÉTRANGÈRE

 

Le 25 juillet, au cours d’une conférence de presse, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) a demandé à tous les Congolais d’observer une minute de silence tous les mardis à midi à partir du 31 juillet, en mémoire des toutes les personnes tuées lors des dernières guerres que la RDC a connues. Cette plateforme d’ONG a présenté un programme intitulé «Front commun des Congolais de lutte contre la balkanisation de la RDC» (FCCB). Elle a, par la même occasion, lancé l’opération Bayi Congo Batimbeli» (Les Congolais ont pu démasquer). Pour le président de la nouvelle société civile, Jonas Tshiombela, l’opération lancée par son organisation, vise la lutte contre la balkanisation de la RDCongo, l’agression de la RDCongo, l’exploitation illégale des ressources minières du pays et le trafic des armes en RDCongo

Cette opération vise également le rétablissement de la paix dans la partie Est du pays.

Jonas Tshiombela invite également tous les Congolais à produire le plus de bruit possible après la minute de silence. «Au bout de cette minute de silence, nous allons siffler, klaxonner et taper des casseroles pendant cinq minutes pour dire notre désapprobation à l’énième agression de notre pays et à sa balkanisation», explique-t-il. «Il s’agira pour le FCCB de mobiliser la population congolaise de se dresser, par des actions concrètes, pacifiques et citoyennes contre les multiples et injustifiées agressions de notre pays par un pays voisin, le Rwanda, utilisé comme marionnette par les grandes puissances et la maffia des multinationales», a conclu Jonas Tshiombela.

La marche de l’espérance

POUR L’UNITÉ DE LA R.D.CONGO

Le 21 juillet, lors d’une conférence de presse tenue au Centre Interdiocésain à Kinshasa, le Secrétaire Général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Mr l’Abbé Léonard Santedi, a communiqué les cinq actions arrêtées par l’Episcopat congolais, afin de traduire dans les faits le refus de l’Eglise catholique de la balkanisation de la République Démocratique du Congo, RDC, et de ramener la paix dans l’Est de ce pays. Il s’agit de :

1. un triduum de prière pour la paix, l’unité et l’intégrité du territoire du 31 juillet au 1er août 2012;

2. une marche de l’espérance le 1er août 2012;

3. une action caritative en faveur des populations sinistrées, victimes des affres de cette guerre;

4. une démarche de plaidoyer pour sensibiliser les décideurs au niveau national et international;

5. une visite pastorale de solidarité conduite par la Présidence de la CENCO avec les Evêques délégués des provinces ecclésiastiques dans les diocèses touchés par les conflits armés.