Congo Actualité n. 160

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: Pour une armée nouvelle et républicaine

1. LA VISITE DU MINISTRE BELGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES EN RDCONGO ET AU RWANDA

2. KIGALI SE DEFEND DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ MAIS SANS CONVAINCRE

3.  UN MILLION DE SIGNATURES CONTRE LA GUERRE

4. L’ARMEE RECRUTE DES JEUNES

5. DES NOUVELLES PROVENENT DU NORD KIVU

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Rentrée scolaire: certains élèves du Nord-Kivu risquent de ne pas étudier

Radio Okapi – le 29 aout 2012

A cinq jours de la rentrée scolaire 2012-2013, plusieurs écoles des territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale (Nord-Kivu) risquent de ne pas rouvrir leurs portes. Les responsables scolaires redoutent que des élèves de ces contrées ne reprennent pas le chemin de l’école à cause de l’insécurité qui règne dans cette partie de la République où l’Unicef a répertorié de nombreuses écoles incendiées ou endommagées par la guerre.

 

«Dans le territoire de Masisi par exemple, cette rentrée ne pourra se faire que dans des endroits où cela sera possible. Il y a insécurité ici», a déclaré le responsable de la province éducationnelle de Masisi I, Gabriel Bahati Mutimatonda.

Selon lui, l’année passée plusieurs établissements scolaires des groupements de Nyamaboko I et II avaient été délocalisés dans le groupement de Ngungu.

Malgré ces incertitudes, les autorités du Nord-Kivu confirment la rentrée des classes pour le lundi 3 septembre prochain sur toute l’étendue de la province.

La semaine dernière, la société civile du Nord-Kivu avait accusé les rebelles du M23 d’avoir incendié plus de 250 établissements scolaires lors des combats.

A l’occasion, le vice-président de cette structure provinciale, Omar Kavota, avait demandé au gouvernement de réhabiliter ces écoles qui se trouvent dans les territoires de Rutshuru, Walikale, Lubero, Masisi et Nyiragongo et de trouver d’autres lieux d’hébergement pour les déplacés.

«Nous considérons qu’il y a plus de deux cent cinquante-quatre écoles qui ont été pillées ou détruites par la guerre. D’autres sont occupées par des déplacés. Et il n’est pas possible que dans ces conditions là, plus de soixante mille élèves puissent retourner dans leurs écoles», explique-t-il.

Selon lui, le gouvernement devrait également prendre des mesures pour «sécuriser urgemment» toutes les localités menacées par les rebelles du M23.
Toute en reconnaissant ces difficultés, la ministre provinciale de l’Enseignement primaire secondaire et primaire (EPSP) du Nord-Kivu, Adèle Maheshe, avait indiqué que les autorités scolaires avaient été instruites pour accueillir les élèves déplacés.

L’Unicef également s’inquiète du sort de ces soixante mille élèves qui risquent de ne pas étudier cette année. L’agence onusienne avait prévu de récupérer tous les enfants déplacés qui sont dans des camps, des familles d’accueil ou d’autres sites déterminés.

«Ils seront pris en charge parce que parmi eux, la plupart n’ont même pas fini l’année scolaire passée. Ils n’ont pas de bulletins», avait déclaré l’administratrice chargée de l’éducation au bureau de l’Unicef/Nord-Kivu, Marcelline Eboma.

Selon la même source, la première chose à faire, c’est de permettre à ces enfants de terminer l’année 2011-2012 par des cours de récupération avant d’être admis dans des écoles d’accueil.

La CPI demande à la RDC d’arrêter Sylvestre Mudacumura, le chef des FDLR

Radio Okapi – le 29 aout 2012

Le greffe de la Cour pénale internationale (CPI) demande au gouvernement congolais d’exécuter, dans le meilleur délai, le mandat d’arrêt lancé contre Sylvestre Mudacumura, le chef des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Il est poursuivi pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en RDC entre 2009 et 2010.

 

Les rebelles des FDLR sont actifs dans plusieurs localités du Nord et su Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, où ils commettent des exactions de tous genres.

La Cour pénale internationale (CPI) a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Sylvestre Mudacumura le 13 juillet dernier. Le chef de l’Unité de sensibilisation de la CPI en Ituri, Nicolas Kuyaku, affirme que la cour a officiellement  demandé au gouvernement congolais d’exécuter ce mandat au début du mois d’août.

Il indique que Sylvestre Mudacumura a été cité parmi les personnes responsables des atrocités commises ces dernières années dans les deux provinces de Kivu.

Il est suspecté d’avoir commis neuf crimes de guerre :

  • attaques contre la population civile
  • meurtres
  • mutilations
  • traitements cruels
  • viols
  • torture
  • destructions de biens
  • pillages
  • atteintes à la dignité humaine.

Un autre chef de guerre, Bosco Ntaganda, est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis dans l’Est de la RDC.

La Cour a délivré le 13 juillet un deuxième mandat d’arrêt contre lui. Le porte-parole de la CPI en RDC a récemment rappelé que «la prérogative d’arrêter un suspect ne revient pas à la Cour pénale internationale, mais plutôt à l’Etat partie».

«En l’occurrence, [il appartient] à la RDC de l’arrêter et l’amener devant la Cour pénale internationale pour qu’il soit jugé», a-t-il souligné.

RDC : la VSV plaide pour un recrutement « responsable » au sein des FARDC

Radio Okapi – le 29 aout 2012

L’ONG de défense de droits de l’homme, la Voix des sans voix (VSV) plaide pour que le recrutement des jeunes au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) se fasse de manière « responsable ». Pour le directeur technique de cette ONG, Dolly Ibefo, les FARDC doivent s’assurer du niveau d’éducation de leurs recrues et les former au respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

 

 

Les FARDC ont lancé, début août, une opération de recrutement des jeunes gens âgés de 18 à 25 ans. Les cent premiers volontaires ont été recrutés, mardi 28 août, à Goma au Nord-Kivu.

Le directeur technique de la VSV estime qu’il faut que les recrues disposent d’une éducation de base et d’une certaine instruction.

Les FARDC devraient aussi, en préalable à ce recrutement, assainir et maîtriser leurs effectifs, notamment en mettant hors d’état de nuire les « brebis galeuses », affirme Dolly Ibefo. Pour le responsable de la VSV, les brassages et mixages dans l’armée ont donné lieu à l’impunité dans les rangs.

Des nombreux rebelles et mutins ont été intégrés par le passé au sein des FARDC. A l’issue d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 à Goma, les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple avaient été intégrés dans l’armée.

Bosco Ntaganda, le chef de la branche militaire de cette rébellion avait été promu au grade de général. Il s’est mutiné en mai dernier et a par la suite été radié de l’armée. Les hommes qui lui étaient fidèles ont formé la rébellion du M23 qui affronte les FARDC au Nord-Kivu.

Dolly Ibefo recommande au gouvernement de ne plus intégrer dans l’armée des militaires issus des groupes armés et autres rebellions, dont le M23, afin d’assurer l’unité et la discipline au sein des forces armées.

« On connaît la plupart des rebelles comme des gens indisciplinés. Ils se permettent tout et on les fait entrer dans l’armée, alors qu’ils ne le méritent pas. Nous demandons de cesser ça. Qu’on puisse recruter des gens qui ont un niveau voulu et qui sont bien éduqués », a-t-il exhorté.

La VSV recommande aussi l’amélioration des conditions de vie des militaires déjà engagés dans l’armée, dénonçant notamment le détournement de leurs soldes « modiques » ainsi que leur mauvaise prise en charge par l’armée.

Pour une «force internationale neutre» efficace

Congo Actualité n. 159 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo »

Beaucoup sont les groupes armés opérant dans les deux provinces du Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les deux plus remarquables sont le Mouvement du 23 Mars (M23) et les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR).

Le premier, constitué de militaires proches du Rwanda et qui ont déserté l’armée nationale congolaise, est soutenu par le Rwanda voisin qui lui fournit des armes, des munitions, certains moyens pour la logistique et de nouvelles recrues.

Le deuxième, composée principalement de soldats et miliciens hutu rwandais qui avaient fui le Rwanda en 1994 après le génocide et l’arrivée au pouvoir du Front Patriotique Rwandais (FPR, à connotation Tutsie), est utilisé par l’actuel régime rwandais comme prétexte pour intervenir militairement sur le territoire congolais.

À ces deux groupes majeurs, s’ajoutent beaucoup d’autres, notamment l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), les Forces de Défense Congolaise (CDF), les Maï Maï Raia Mutomboki, les Maï-Maï Cheka, les Maï Maï Yacutumba, les Maï Maï la Fontaine, les Maï Maï Kirikisho, les Maï-Maï Simba, les Maï Maï Mandefu, la milice Nyatura, etc.

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RDC : le parquet n’a jamais vu Diomi Ndongala physiquement, selon la justice

Radio Okapi – le 29 aout 2012

Le premier avocat général de la République a démenti les rumeurs selon lesquelles le député national de l’opposition, Eugène Diomi Ndongala, serait détenu dans les geôles de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Mupier Ndyriata affirme que le parquet de la République n’a jamais vu le prévenu physiquement et que la procédure de demande de levée de son immunité à l’Assemblée nationale est toujours en cours.

 

Les avocats de Diomi Ndongala et des défenseurs de droits de l’homme se basent sur des propos du porte-parole du gouvernement qui aurait affirmé, selon eux, que le député national était entre les mains de l’Etat.

Selon les avocats de Diomi Ndongala, Lambert Mende l’a déclaré au lendemain de la perquisition du siège de la Démocratie chrétienne, parti politique du député Diomi Ndongala, qui venait d’être accusé de viol sur deux mineures.

Depuis son inculpation par le parquet général le 23 juin dernier, on n’a plus aucune nouvelle de lui.

D’après le premier avocat général de la République, le Parquet a abandonné la procédure de flagrance parce qu’il n’a jamais vu l’inculpé physiquement.

« La procédure de flagrance, qui a été initialement envisagée en son encontre, nécessitait la présence physique de la personne inculpée. Elle a du être abandonnée au profit d’une procédure ordinaire d’instruction », a-t-il expliqué.

Mupier Ndyriata affirme que la demande de la levée de l’immunité de Diomi Ndongala est encore en cours et que le Parlement n’a signé aucun acte de détention le concernant.

« Quand nous disons qu’il n’a jamais été entendu, c’est pour dire qu’on ne l’a jamais vu physiquement. Ça veut dire qu’il n’a pas pu être appréhendé ce jour là. Il est soit en cavale ou en fuite », a-t-il affirmé.

Le député Eugène Diomi Ndongala a disparu depuis le 23 juin dernier, après son arrestation par la police pour le viol de deux mineures.

Les services de sécurité affirment qu’il est en cavale mais ses avocats accusent l’Agence nationale des renseignements de le détenir illégalement dans un endroit secret.

Elu député national dans la circonscription de la Funa à Kinshasa, Diomi Ndongala avait annoncé dans les médias qu’il ne siégerait pas à l’Assemblée nationale parce qu’il considérait qu’Etienne Tshisekedi, le leader de l’UDPS, avait remporté la présidentielle et obéissait à sa consigne de ne pas siéger au parlement bien que n’étant pas membre de l’UDPS.

Au moment de sa disparition, Diomi Ndongala préparait avec d’autres opposants, la sortie officielle de la Majorité présidentielle populaire, une plate-forme politique qui revendique la victoire de Tshisekedi à la présidentielle de novembre 2011.

Congo Actualité n. 159

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL : Pour une «force internationale neutre» efficace

1. LES NOUVELLES DU FRONT

2. LE GROUPE CONSULTATIF NATIONAL

3. À PROPOS DE LA FORCE INTERNATIONALE NEUTRE

4. LE M23 FORME UN CABINET POLITIQUE (UN GOUVERNEMENT PARALLÈLE ?)

5. LES INITIATIVES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

6. LES DÉCLATARIONS DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

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La fin de la dictature au Rwanda, une nécessité pour la paix en RDCongo

Congo Actualité n. 158 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo »

Le chefs d’Etat des onze pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) ont décidé de créer une « force internationale neutre« , pour combattre contre le Mouvement du 23 mars (M23), les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés opérant dans les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDCongo) et pour surveiller la zone frontalière entre la RDCongo et le Rwanda.

De nombreux aspects sont encore à concrétiser, tels que la logistique, le commandement, le financement et la durée. Mais c’est surtout la question de la composition qui retarde la mise en place de cette force militaire. Selon la RDCongo, cette force pourrait être formée par certains contingents de la Mission des Nations Unies en RDCongo (MONUSCO), une force internationale déjà présente et active sur place, auxquels l’on pourrait ajouter quelques contingents provenant de pays africains non impliqués dans le conflit. La RDCongo, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi seraient donc exclus de cette force.

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Congo Actualité n. 158

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: La fin de la dictature au Rwanda, une nécessité pour la paix en RDCongo

1. LES NOUVELLES DU FRONT

2. VERS UNE EVALUATION DE L’ACCORD DE PAIX DU 23 MARS 2009?

3. LA «MARCHE DE L’ESPÉRANCE» CONTRE LA BALKANISATION DE LA R.D.CONGO

4. LA DÉCLARATION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU

5. LE SOMMET DES PAYS MEMBRES DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA RÉGION DES GRANDS LACS

6. LA LETTRE DE ONZE PARLEMENTAIRES AMERICAINS À PAUL KAGAME

7. LA PRESSION SUR LE RÉGIME RWANDAIS CONTINUE SON CHEMIN

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LETTRE AUX PARLEMENTAIRES ITALIENS: ANNEXES

LETTRE AUX PARLEMENTAIRES ITALIENS SUR L’ACTUELLE SITUATION DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

 

– ANNEXES – 

SOMMAIRE:

ANNEXE 1: LE M23, VRAIE REBELLION OU POUDRE AUX YEUX?

ANNEXE 2: RAPPORT S/2012/348 ET ANNEXES DU GROUPE DES EXPERTS DE L’ONU POUR LA RDCONGO

ANNEXE 3: LE MESSAGE DES ÉVÊQUES DE LA PROVINCE ECLESIASTIQUE DE BUKAVU SUR LA SITUATION DU NORD KIVU ET DU SUD KIVU

ANNEXE 4: LE COMMUNIQUÉ DE LA CONFÉRENCE EPISCOPALE DE LA R.D.CONGO (CENCO)

ANNEXE 5: LE COMMUNIQUÉ D’EURAC (RÉSEAU EUROPE – AFRIQUE CENTRALE)

ANNEXE 6: LA LETTRE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DU NORD KIVU ET DU SUD KIVU AU REPRÉSENTANT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU EN R.D.CONGO

ANNEXE 7: LA PÉTITION DES CONFESSIONS RÉLIGIEUSES DE LA R.D.CONGO

ANNEXE 8: LES REQUÊTES DES PARLEMENTAIRES DU NORD KIVU

ANNEXE 9: LA PROPOSITION D’UNE «FORCE INTERNATIONALE NEUTRE»

ANNEXE 10: RAPPORT MAPPING DE L’ONU SUR LES CRIMES COMMIS EN R.D.CONGO ENTRE 1993 ET 2003

ANNEXE 11: POUR PLUS D’INFORMATIONS

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