Congo Actualité n. 164

SOMMAIRE

ÉDITORIAL : Un dialogue dans la vérité et la justice

1. KIVU

a. Le M23 a menacé de prendre la ville de Goma

b. Le M23 a pris le contrôle sur des nouveaux villages

c. La Ceni publie les résultats provisoires des élections législatives pour le Masisi

2. LE IIIEME SOMMET DE KAMPALA

a. Un autre sommet pour ne pas prendre de décisions

b. Le M23 insiste pour des négociations directes avec le Gouvernement congolais

3. UN NOUVEAU RAPPORT DE L’ONU CONFIRME LES ALLÉGATIONS PRÉDEDENTES

4. LES CONTRADDICTIONS DE L’ONO : ELLE CONFIE AU RWANDA UN SIEGE NON PERMANENT AU CONSEIL DE SECURITE ET MENACE DES SANCTIONS

5. LES DÉCLARATIONS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

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Awards for Rights Activists from Congo, Libya

HRW

Two courageous and tireless advocates for human rights have been selected as recipients of the prestigious Alison Des Forges Award for Extraordinary Activism. Abbé Benoît Kinalegu from the Democratic Republic of Congo and Salah Marghani from Libya are leading voices for justice in their countries, working relentlessly to protect the rights and dignity of others. They will join four other international recipients of the award as they are honored at the Human Rights Watch Voices for Justice Annual Dinners in 15 cities worldwide in November 2012.

The award is named for Dr. Alison Des Forges, senior adviser to Human Rights Watch’s Africa division for almost two decades, who died in a plane crash in New York on February 12, 2009. Des Forges was the world’s leading expert on Rwanda, the 1994 genocide, and its aftermath. Human Rights Watch’s annual award honors her outstanding commitment to, and defense of, human rights. It celebrates the valor of people who put their lives on the line to create a world free from abuse, discrimination, and oppression.

“These human rights defenders have spoken out and helped people who needed protection in some of the most dangerous and difficult situations in the world,” said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch. “They show that courage and persistence can make a difference even during periods of conflict and violent transition.”

The recipients of Human Rights Watch’s 2012 Alison Des Forges Award for Extraordinary Activism are:

BenoitAbbé Benoît Kinalegu, a Congolese priest and director of the Dungu-Doruma Diocesan Commission for Justice and Peace, who exposes abuses committed by the rebel Lord’s Resistance Army and works to rehabilitate its victims.

 

 

 

Salah MarghaniSalah Marghani, a Libyan human rights activist and lawyer, who has worked to reveal the truth about human rights atrocities under Muammar Gaddafi and abuses still happening.

 

They will be honored at dinners in Santa Barbara and Los Angeles, with Kinalegu traveling to Silicon Valley and San Francisco, and Marghani to Beirut.

Human Rights Watch désapprouve l’élection du Rwanda au Conseil de sécurité de l’Onu

Radio Okapi – le 22 octobre 2012

 

Human Rights Watch désapprouve l’élection du Rwanda comme membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU. D’après cette ONG internationale, « le Rwanda n’est pas crédible pour occuper  maintenant ce  siège à cause de  son soutien aux rebelles M23 en  guerre contre la RDC » depuis le mois de mai dernier.Human Rights Watch estime que la  présence du Rwanda  au sein du  conseil de sécurité des Nations-Unies aura un impact négatif  sur les  populations congolaises victimes de la  guerre à l’Est du Congo. « Nous estimons que c’est  un conflit d’intérêt d’avoir un pays à la table du conseil de sécurité qui a ouvertement violé l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies et qui est en train de soutenir une rébellion dans un pays voisin et qui est responsable des crimes de guerre dirigés par Bosco Ntaganda recherché par la CPI », a déclaré à Radio Okapi Isa Sawyer, chercheuse à Human Rights Watch.

Sud-Kivu : plus de 42 habitations visitées par des bandits en une semaine à Minova

Radio Okapi – le 22 octobre 2012

La Société civile de Minova accuse les Forces armées de la RDC (FARDC) d’être à la base de l’insécurité dans cette partie du Sud-Kivu. Selon cette structure, plus de quarante deux habitations ont été visitées en une semaine par des bandits armés. De son côté, le commandant du 106e régiment des FARDC basé à Buzi Minova parle de trois maisons visitées, affirmant que les auteurs de ces crimes, arrivés de la province voisine du Nord-Kivu, ont déjà été mis aux arrêts.

 

Selon le colonel Chiviri Hamuli, commandant du 106e régiment FARDC, ces voleurs sont arrivés de Goma, dans le Nord-Kivu.

Le colonel Hamuli explique :

«Ils étaient six, en provenance de Goma. Ils ont été arrêtés. Même les propriétaires des maisons ont témoigné, et les voleurs ont reconnu que c’est eux qui semaient la terreur à Minova. Parmi les six voleurs, il n’y a aucun militaire. Une délégation arrive du Nord-Kivu. La hiérarchie a décidé que ces voleurs soient transférés au Nord-Kivu où ils ont commis beaucoup de forfaits».

L’officier FARDC appelle en outre la population à collaborer avec les services de sécurité pour mettre fin à ces cas de banditisme armé.

«Ces voleurs ont passé la nuit dans des maisons de civils. C’est eux qui les gardaient. On peut travailler ensemble pour chercher comment trouver la paix», a-t-il affirmé.

En septembre dernier, toujours à Minova, deux policiers avaient été abattus par des bandits armés qui tentaient de braquer la coopérative d’épargne et de crédit Imara.

Minova est située à 150 Km au nord de Bukavu, dans le Sud- Kivu.

Mutation du M23 à l’ARC : Lambert Mende appelle le Rwanda à cesser de « s’agiter » au Congo

Radio Okapi – le 22 octobre 2012

 

« Il n’y a ni M23, ni Armée révolutionnaire du Congo. Ce sont des manœuvres du Rwanda et nous leur demandons de cesser de s’agiter au Congo », a déclaré lundi 22 octobre le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende en réaction à la nouvelle appellation du Mouvement du 23 mars rebaptisé depuis samedi 20 octobre « Armée révolutionnaire du Congo (ARC) ».

 

Pour Lambert Mende, cette nouvelle appellation est un « non événement » puisque le Rwanda est « mondialement » indexé pour son soutien au M23.

« Le Rwanda qui prend acte des pressions internationales et qui essaie de manière tout à fait dérisoire de changer d’interpellation pour appeler ces mercenaires d’un nom où il y a Congo dedans pense que cela va changer quoi que ce soit dans la conviction que le monde entier s’est faite. Jusqu’à hier encore, tout le monde sait que c’est le Rwanda qui agresse le Congo », a-t-il affirmé.

Lambert Mende se dit également réservé « de donner un contenu à une fiction. »

« Nous nous interdisons en tant que gouvernement d’aider certains médias qui veulent donner un contenu à une fiction contraire aux intérêts nationaux. Que le Rwanda entretienne ses mercenaires, il ne faut pas poser la question comme s’il s’agissait des Congolais qui s’organisent », a-t-il ajouté.

Dans un point de presse tenu samedi 20 octobre, le président du M23, Jean-Marie Runiga a annoncé que son groupe s’appelait désormais Armée révolutionnaire du Congo (ARC). L’actuel commandant de ce mouvement rebelle, le colonel Sultani Makenga a été nommé « général de brigade ».

Le M23-qui opère depuis mai dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC)-a promis de riposter à toute attaque des forces loyalistes, imminente, selon Jean-Marie Runiga.

L’Union européenne encourage la RDC à consolider l’Etat de droit et la démocratie

Radio Okapi – le 22 octobre 2012

L’Union européenne (UE) encourage la RDC à «procéder rapidement aux reformes nécessaires visant à ancrer fermement l’Etat de droit et la démocratie dans le pays», a déclaré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, lundi 22 octobre à Bruxelles.

 

Herman Van Rompuy a insisté sur la nécessité d’établir l’Etat de droit en RDC:

«J’ai encouragé le Premier ministre à procéder rapidement aux réformes nécessaires visant à ancrer fermement l’état de droit et la démocratie en RDC, tout particulièrement en matière de réforme du secteur de sécurité et concernant le processus électoral. Il est dans l’intérêt de l’Union européenne d’apporter son soutien à des Etats démocratiques bien gouvernés, qui respectent l’État de droit et les droits de l’homme et agissent pour le bien de la population

Herman Van Rompuy a affirmé avoir été informé, au cours de cette rencontre, par  Matata Ponyo du programme de réformes de son gouvernement, notamment des priorités en matière de consolidation macro-économique, du climat des affaires et de gouvernance ainsi que de l’état des préparatifs pour la suite du processus électoral.

Sur ce point, Herman Van Rompuy a rappelé que l’UE avait «beaucoup investi dans un avenir démocratique, prospère et stable pour la RDC». Elle est, à ce jour, le premier partenaire de la RDC. Elle pilote dans ce pays deux missions de gestion de crise en RDC, l’Eusec et l’Eupol, qui accompagnent les autorités dans la réforme de l’armée et de la police.

S’agissant de la situation dans l’Est du pays, l’UE dit réitérer sa solidarité envers la RDC concernant le respect de son intégrité territoriale et souligne que toute aide, notamment extérieure, au M23 et aux autres groupes armés actifs dans l’Est du pays, doit cesser sans délai.

Le président du Conseil européen dit avoir exprimé au Premier ministre de la RDC sa profonde préoccupation «quant au nombre croissant de déplacés et de réfugiés, et a assuré que l’Union européenne restera à l’avant-garde des efforts humanitaires ».

L’UE invite tous les pays de la région à condamner les activités militaires des groupes armés et invite la RDC à renforcer le consensus de base dans les Kivu et à affirmer l’Etat de droit dans ces provinces.  Par ailleurs, le président du Conseil européen dit encourager le dialogue et la recherche de solutions politiques entre la RDC et ses voisins.

Ce message de l’Union européenne intervient au moment où un rapport d’experts des Nations unies, non encore oublié, accuse l’Ouganda et le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, qui sévit depuis début mai dans le Nord-Kivu.

RDC : les évêques catholiques appellent à la libération des prêtres enlevés à Mbau

C’est avec grande consternation que nous vous annonçons la triste nouvelle du kidnapping de nos confrères assomptionnistes de Mbau, dans la région du Nurd-Kivu, en RDCongo.

Il s’agit des pères  Ndulani, Père Edmond et Père Wasukundi. ILs sont portés disparus probablement enlevés par des inciviques.

Prions pour eux et faisons large diffusion de cette info.

Gervais Mbafumoja

 

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Radio Okapi – le 22 octobre 2012

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) condamne l’enlèvement de trois prêtres de la paroisse catholique de Mbau. Dans un communiqué de presse lu le 20 octobre dernier sur les ondes de la Radio catholique Moto à Butembo, elle demande la libération « immédiate » de ces prêtres et appelle les ravisseurs « au bon sens ».

La Cenco demande aux ravisseurs ne pas porter atteinte à l’intégrité physique et morale de leurs otages.

De son côté, le porte-parole de l’armée congolaise à Beni, le colonel Mutoto, condamne cet enlèvement et affirme que « des stratégies sont mises en place pour retrouver les trois otages ». Les trois prêtres ont été enlevés dans leur couvent dans la nuit de vendredi à samedi 20 octobre.

Memoire de mgr. Munzihirwa

Soutien au M23: les experts de l’ONU pointent de nouveau le Rwanda et l’Ouganda

Rfi – le 20 octobre 2012

 

Le Conseil de sécurité a exprimé dans une déclaration, vendredi 19 octobre, son «soutien total» au groupe d’experts qui accuse le Rwanda et l’Ouganda d’armer les rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Les experts de l’ONU ont renouvelé leurs accusations dans la version finale de leur rapport. Un rapport encore confidentiel, mais que le correspondant de RFI à l’ONU a pu consulter.

Les experts de l’ONU persistent et signent. Dans un document de 44 pages remis aux membres du Conseil de sécurité le 12 octobre, le groupe d’expert (GoE) chargé de surveiller l’application des sanctions de l’ONU en République démocratique du Congo réaffirme et détaille les accusations portées à l’encontre du Rwanda et de l’Ouganda dans leur rapport préliminaire du mois de juin.

« Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC [armée congolaise, NDR], ainsi qu’en fournissant des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques ».

Un lien direct entre les rebelles du M23 et le commandement militaire rwandais

En dépit des efforts diplomatiques et des déclarations d’intention, le GoE constate que « grâce au soutien des forces armées rwandaises et ougandaises », le M23 (dont les effectifs sont estimés à 1 250 hommes), a continué sa progression au cours de l’été dans l’est de la RDC.

Le rapport évoque une « série d’attaques » au cours du mois de juillet 2012 dans le territoire du Rutshuru et parle d’une « intervention directe des forces spéciales rwandaises » pour aider à prendre la ville de Kiwanja. « Les forces armées rwandaises ont armé les rebelles, facilité l’évacuation des blessés vers le Rwanda et partagé des équipements de communication avec le M23 ».

Les armes livrées par le Rwanda et l’Ouganda comprennent, note le GoE, des mitrailleuses lourdes de 12,7 mm, des mortiers de 60 mm, 91 mm et 120 mm ainsi que des roquettes anti-char et des moyens anti-aériens. Si le soutien de l’Ouganda est « d’une intensité moindre que le Rwanda », les auteurs observent que Kampala a permis au groupe rebelle d’opérer librement sur son territoire et d’améliorer ses relations extérieures.

Les experts établissent un lien direct entre les rebelles du M23 et le commandement militaire rwandais. La chaîne de commandement du M23 comprend, selon eux, le général mutin congolais Bosco Ntaganda qualifié de « plus haut commandant rebelle sur le terrain » et remonte ensuite jusqu’au ministre rwandais de la Défense, James Kabarabe, chef « de facto »de la rébellion.

Corruption au sein de l’armée congolaise

Dans un chapitre intitulé « Tentatives du M23 pour ouvrir un front dans l’ouest de la RDC »,les experts de l’ONU notent que les rebelles ont pris contact avec l’opposition congolaise pour tenter de nouer des alliances, sans toutefois préciser si cette démarche a abouti. Le rapport pointe également la corruption au sein de l’armée congolaise. « Les FARDC continuent d’être infestées par des réseaux criminels générant des revenus pour les officiers supérieurs (…) à travers le contrôle des ressources naturelles et la contrebande ».

L’essentiel de ce rapport s’appuie sur les témoignages d’anciens soldats du M23 et de témoignages recueillis auprès des populations locales. Les soldats rwandais opérant avec le M23 sont identifiés par « leurs uniformes, leurs équipements, leur façon de patrouiller et leurs accents ».

Ces nouvelles accusations ont été vigoureusement démenties par le Rwanda et l’Ouganda. Dans un entretien avec un quotidien américain, Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, accuse le chef du groupe d’expert, Steve Hege, de mener une vendetta personnelle contre l’actuel pouvoir rwandais. « Ces experts n’ont pas pris la peine de contacter le Rwanda avant de porter ces accusations. Ce sont des méthodes de travail très contestables »,a ajouté le diplomate rwandais Olivier Nduhungirehe, à New York.

Le Conseil de sécurité a toutefois jugé ces informations suffisamment crédibles pour affirmer vendredi « son soutien total au groupe d’experts de l’ONU » qui a rédigé ce rapport et exiger l’arrêt « de tout appui extérieur » aux rebelles du M23. Le rapport doit être officiellement adopté le mois prochain.

Rwanda: nouveau report du verdict dans le procès de l’opposante Victoire Ingabire

Rfi – le 19 octobre 2012

 

Par RFI

Pour la troisième fois, la justice rwandaise a repoussé son verdict dans le procès de Victoire Ingabire, opposante notoire au président Kagame, accusée notamment de « complicité de terrorisme » et de « propagation de l’idéologie du génocide ». La décision des juges est désormais attendue pour le 30 octobre. Hier, nouvelle déception pour le camp de l’opposante qui contestait la constitutionnalité de la loi sur l’idéologie du génocide. Mais les juges ont rejeté le recours déposé contre ce texte. Loi sur laquelle s’appuie le parquet pour réclamer la prison à vie.

Les magistrats de la plus haute juridiction ont refusé de voir une contradiction entre la Constitution qui prévoit la liberté d’opinion et d’expression et la loi sur le négationnisme du génocide. En fait, cette loi pose problème parce qu’elle est mal définie et suffisamment vague pour permettre toutes les interprétations.

Perçue comme un instrument utilisé par le régime de Paul Kagame pour étouffer toute critique et toute opposition, elle a été très critiquée notamment par des ONG internationales de défense des droits de l’homme.

Face à ces reproches, le gouvernement rwandais avait promis, il y a deux ans, de corriger la loi pour la rendre plus précise. Mais depuis, aucune révision n’a été faite. Plusieurs personnalités ont été condamnées à de longues peines de prison pour révisionnisme ou divisionnisme ethnique.

C’est le cas de l’ancien président Pasteur Bizimungu. Ce Hutu qui a combattu aux côtés de la rébellion du FPR, Front patriotique rwandais, avait été nommé chef de l’Etat en 1994. Ses ennuis ont commence en 2001, lorsqu’il a voulu créer son parti avec l’ancien ministre Charles Ntakirutinka. Lui aussi condamné. Après 5 ans d’emprisonnement, Pasteur Bizimungu a bénéficié d’une grâce présidentielle.

Dans les chefs d’inculpation de Victoire Ingabire figure la propagation de l’idéologie du génocide. Le parquet a requis la prison à vie contre l’opposante rwandaise. Mais on ne saura (sans doute) que le 30 octobre, quelle est la décision des juges.