Les affrontements ont repris lundi entre les rebelles et l’armée congolaise, par des échanges de tirs d’obus aux portes de Goma, capitale de la province du Nord Kivu, dans l’est de la RDC. Les habitants prennent la fuite. (Commentaire: Olivier Weber).
Nov 22 2012
Kazarama (M23) : « Si la population nous y invite, nous irons jusqu’à Kinshasa »
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Au lendemain de la prise de Goma, le M23 a convié les éléments des FARDC encore présents dans la ville à se rendre et à intégrer la rébellion. Plus de 2 000 soldats loyalistes et 700 policiers auraient déjà répondu à l’appel, selon le mouvement qui prétend désormais vouloir « aller libérer Kinshasa ».
« Joseph Kabila est un mauvais dirigeant : il vous a promis les cinq chantiers [programme du président congolais pour la reconstruction de la RDC en 2006, NDLR], rien n’a été fait ». En ce mercredi 21 novembre au matin, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23, harangue la foule venue assister à la reddition des derniers éléments de l’armée régulière encore présents à Goma.
Le mouvement rebelle affirme avoir enregistré « 2 100 militaires des FARDC et 700 policiers » qui sont venus déposer leurs armes. « Il n’y aura pas de règlements de comptes », a rassuré Kazarama.
Après la chute, mardi 20 novembre, de Goma, les forces loyalistes se sont retirées à Saké, localité située à quelque 20 km à l’ouest de la capitale du Nord-Kivu, qu’elles auraient cependant quitté dans la matinée de mercredi. Le président ougandais, Yoweri Museweni, a convoqué, dans la foulée, une réunion extraordinaire des chefs d’État de la région pour tenter de trouver une solution pacifique à la détérioration de la situation à l’est de la RDC. « Le président Kabila et le président Kagame se sont rencontrés pendant deux heures la nuit dernière » à Kampala, a affirmé à l’AFP mercredi le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa. Et à New York, quelques heures après la chute de Goma, le Conseil de sécurité des nations a pris une nouvelle résolution contre l’avancée des troupes rebelles, exigeant notamment « le retrait immédiat du M23 de Goma ».
« Chasser Kabila »
Comme pour braver la communauté internationale, le M23 assure se préparer à « aller libérer la ville de Bukavu [capitale du Sud-Kivu », toujours sous contrôle des FARDC. « Nous sommes au service de la population, prétend Vianney Kazarama. Si la population de Bukavu nous invite, nous irons la libérer. De même pour la population de Kinshasa », lance-t-il.
Devant des milliers des personnes rassemblées au stade des volcans, Vianney Kazarama a tenu un discours offensif contre le président congolais. Il a demandé « le soutien » de la population de Goma pour permettre à son mouvement de « chasser Kabila » du pouvoir.
Au titre des griefs du M23 à l’encontre du régime de Kinshasa, le porte-parole du M23 est longtemps revenu sur la corruption et l’injustice dans la répartition des richesses nationales. « À un soldat, le gouvernement paye 50 dollars alors qu’un député national touche 4 500 », a-t-il dénoncé.
Nov 22 2012
Réunis à Kampala, Kabila, Kagame et Museveni appellent le M23 à quitter Goma
Joseph Kabila, Paul Kagame, Yoweri Museveni. Les trois présidents de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et de l’Ouganda étaient réunis mercredi 21 novembre à Kampala pour sommer les rebelles du M23 de se retirer de Goma. La principale ville de l’est de la RDC est tombée mardi aux mains de la rébellion, qui exige que Kabila quitte le pouvoir.
« Le M23 doit cesser immédiatement son offensive et se retirer de Goma ». La déclaration commune des trois présidents Kabila, Kagamé et Museveni, réunis en urgence à Kampala depuis mardi soir, est surprenante. En effet, depuis plusieurs semaines, le Rwanda et l’Ouganda sont accusés par la RDC et les Nations unies de soutenir activement les rebelles du M23, ce que Kampala et Kigali démentent.
Mardi encore, jour de la déroute de l’armée congolaise face au M23 à Goma, Kinshasa qualifiait le M23 de « forces fictives mises en place par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles en RDC ».
Selon leur communiqué commun, « les présidents Museveni et Kagame ont dit clairement, que même s’il existe des revendications légitimes de la part du groupe mutin connu sous le nom de M23, ils ne peuvent accepter l’extension de cette guerre ou l’idée d’un renversement du gouvernement légitime de RDC ou d’un affaiblissement de son autorité ».
Ils ont annoncé qu’un « plan » était en train d’être transmis au M23 et que Kinshasa prenait « l’engagement de rechercher promptement les causes des désordres et d’y remédier du mieux qu’il peut ».
Menace sur Kinshasa
Leur déclaration intervient alors que la rébellion menace d’étendre son offensive jusqu’à Kinshasa, distante de plus de 2 000 kilomètres de Goma. En fin de journée, le M23 a annoncé « contrôler » la localité de Saké, où l’armée dispose d’une base, à une vingtaine de kilomètres de Goma.
« Nous n’allons pas nous arrêter à Goma, nous irons jusqu’à Bukavu, Kisangani et Kinshasa », avait assuré mercredi matin le porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23), le colonel Vianney Kazarama. « Monsieur Kabila doit quitter le pouvoir parce qu’il n’a pas remporté les élections de l’année dernière », a-t-il lancé, en allusion aux accusations de fraude portées par l’opposition contre Joseph Kabila, réélu en novembre 2011.
Mardi soir, le Conseil de sécurité avait voté à l’unanimité une résolution appelant à des sanctions contre deux chefs du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye, demandant aussi aux pays étrangers de mettre fin à leur soutien aux rebelles. Mercredi, l’émissaire de l’ONU en RDC a affirmé que les rebelles procédaient à des « exécutions sommaires ».
Cependant, à Goma, la situation semblait calme et les habitants avaient repris leurs activités. Des rebelles stationnaient aux carrefours et d’autres patrouillaient sur les principales artères. Aucun bilan des violences de mardi n’a pu être obtenu. Les casques bleus – officiellement 6 700 hommes à Goma, selon les Nations unies – ne se montraient pas en ville.
Dans plusieurs villes de RDC, des Congolais ont violemment pris à partie, mardi et mercredi, des expatriés, des policiers et des représentants de la Mission de paix de l’ONU, la Monusco, accusée de ne pas être intervenue pour défendre Goma.
Des manifestations ont notamment eu lieu à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. À Bunia (nord-est), six personnes ont été tuées par balles, mardi, à la suite d’une manifestation violente, selon une ONG occidentale. Les manifestants s’en étaient aussi pris au siège de la Monusco où ils auraient été repoussés par des tirs. Ces informations n’ont pu être confirmées de source officielle.
Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyio a affirmé que le gouvernement avait « certes perdu la bataille (à Goma, ndlr) mais pas la guerre ». L’opposition congolaise a elle estimé que le président Kabila était responsable et a appelé à un congrès pour examiner la situation.
Conflits ininterrompus depuis les années 1990
L’ONU dispose dans l’est de la RDC du plus grand contingent de Casques bleus dans le monde – 17 000 hommes – mais n’a pas su empêché l’avancée des rebelles. La Belgique, comme la France, a appelé à revoir et renforcer le mandat de la Monusco qui se limite à la protection des civils.
Goma avait déjà été occupée à deux reprises en 1996 et 1998 par des rébellions appuyées par le Rwanda. En 2008, une autre rébellion, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) mené par Laurent Nkunda, s’était arrêtée aux portes de Goma.
Formé en mai, le M23 est composé essentiellement d’anciens combattants du CNDP. Intégrés dans l’armée régulière après un accord en 2009, ils ont déserté et repris les armes en avril contre Kinshasa, l’accusant de ne pas respecter cet accord qui prévoyait qu’ils aient les mêmes grades dans l’armée que dans la rébellion. Ils s’opposent aussi à des affectations qui les éloigneraient de l’est de la RDC.
Nord-Kivu et Sud-Kivu sont le théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis le début des années 1990, en raison de leurs richesses en ressources minières et agricoles, que se disputent le gouvernement congolais, divers mouvements rebelles et les pays voisins.
L’ONG Médecins sans Frontières à Paris a évoqué « plus de 100 000 déplacés » dans l’est de la RDC, « sans aucun abri, sans accès à l’eau, sans aucune nourriture ».
Nov 21 2012
Katanga: la population de Kyolo vit en brousse depuis une semaine
Le député national élu du territoire de Malemba Nkulu (Katanga), Edmond Kibawa, a demandé mardi 20 novembre aux habitants de la localité de Kyolo de regagner leurs domiciles. Ils se sont réfugiés dans la brousse depuis une semaine fuyant une attaque de miliciens Maï-Maï.
Malgré l’arrivée des militaires pour les sécuriser, ces habitants hésitent. Ils préfèrent rester dans la forêt malgré les morsures des serpents et les maladies.
Des sources sur place affirment que quatre personnes sont déjà décédées en brousse dont deux enfants par manque des médicaments et deux autres par des morsures des serpents.
«La présence des militaires a encore créé la panique à Kyolo. Il y a une sorte de drame humanitaire à huis clos, décès des populations non soignées cachée en brousse, cas des morsures des serpents et des enfants qui meurent des maladies infantiles», a déploré le député Edmond Kibawa.
Ecoles, boutiques et dispensaires sont fermés.
Au mois d’août dernier, la population de cette partie du Katanga était victime des éléphants du parc d’Upemba qui dévastaient champs et maisons.
Nov 21 2012
Madnodje Mounoubai : « La Monusco supporte le gouvernement congolais »
Après le contrôle de Goma par les rebelles du M23, la Monusco va continuer à « supporter » le gouvernement de la RDC, a déclaré le porte-parole de la mission des Nations unies en RDC, Madnodje Mounoubai. Au cours d’une interview accordée mardi 20 novembre à Radio Okapi, il a affirmé que les rebelles seront tenus responsables de toutes les violations des droits de l’homme qui se commettraient dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
« La Monusco ne prétend pas soutenir le gouvernement congolais mais elle supporte le gouvernement congolais », a indiqué Madnodje Mounoubai.
La ville de Goma est tombée entre les mains des rebelles mardi 20 novembre dans la matinée. Ces derniers contrôlent les lieux stratégiques de la ville notamment le mont Goma qui abrite la Radio télévision nationale congolaise. L’aéroport, selon Mounoubai est sous contrôle de la Monusco.
La Monusco s’était engagée à soutenir les FARDC et à protéger Goma pour qu’elle ne tombe pas sous le contrôle des rebelles.
Mais pour Mounoubai, les FARDC étant absentes de Goma, la Monusco ne peut pas soutenir des gens qui ne sont plus sur le terrain.
« Le verrou de protection de Goma était mis en place avec les FARDC. Et la Monusco a mis ses moyens célestes et terrestres à la disposition de l’armée congolaise dans ses actions. Et aujourd’hui, si vous constatez, les FARDC ne sont plus à Goma et nous ne pouvons pas soutenir des gens qui n’y sont plus », a expliqué le porte-parole de la Monusco.
Violation des droits de l’homme
Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la ville de Goma s’illustrent déjà par des enlèvements des femmes et des enfants, selon le porte-parole adjoint de l’ONU Eduardo Del Buey. L’ONU détient des informations selon lesquelles les rebelles ont blessé des civils, détruit des propriétés et intimidé des journalistes et ceux qui ont tenté de résister à leur avancée, selon une dépêche de l’AFP.
La situation dans et autour de Goma a atteint un point critique, a déclaré mardi 20 novembre à des journalistes Eduardo Del Buey.
Madnodje Mounoubai dit tenir le M23 responsable de la ville de Goma et que ce mouvement devra répondre de toutes les formes des violations de droit humanitaire dans la ville.
« Aujourd’hui le M23 en prenant le contrôle de la ville en devient le responsable. Pour la Monusco tout ce qui va se passer à Goma du point de vue des abus des droits de l’homme, de maltraitance des habitants, des violences, la Monsuco tiendra la M23 responsable de tout cela », a poursuivi Madnodje Mounoubai.
Le porte-parole de la Monusco précise que les casques bleus sont restés à l’aéroport.
« C’est pour cela que nous restons toujours en place dans le cadre de notre mission de protection de la population civile pour continuer à surveiller l’état dans lequel la population de Goma vit pour qu’il n’y ait pas de violences contraires, d’atteintes aux droits de l’homme et que l’intégrité physique de toute personne vivant dans la ville de Goma soit respectée », a martelé Mounoubai.
A la question de savoir si la Monusco cautionne l’administration du M23, Madnodje Mounoubai affirme que la mission des Nations unies « ne cautionne rien du tout ».
Révision du mandat de la Monusco
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fustigé mardi le mandat de la Monusco qui ne permet pas aux 17 000 casques bleus d’intervenir pour s’opposer à « quelques centaines d’hommes. »
Pour Laurent Fabius, la Monusco n’a pas été en situation d’empêcher ce qui s’est passé face à quelques centaines d’hommes.
Le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai, a reconnu au cours de l’émission Dialogue entre congolais diffusée sur Radio Okapi, que depuis la création du M23, il a pu avoir accès à des armes très sophistiquées.
« Nous ne sommes pas en mesure de dire que ces armements viennent du Rwanda, mais ils viennent de quelque part. Mais ce qui est sûr est que ces armements n’ont pas été fabriqués par le M23. Les rebelles doivent l’avoir acquis de l’extérieur de la RDC », a-t-il ajouté.
Nov 21 2012
RDCongo: les rebelles enlèvent des femmes et des enfants, affirme l’ONU-AFP via Romandie
NEW YORK (Nations Unies) – Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, ont enlevé des femmes et des enfants, a affirmé l’ONU mardi.
Un porte-parole de l’ONU a précisé que les Casques bleus contrôlaient l’aéroport de Goma et effectuaient toujours des patrouilles dans la ville en dépit de l’arrivée des rebelles.
Le secrétaire général des Nations unies a de nouveau condamné de graves violations des droits de l’homme commises par les rebelles, selon le porte-parole adjoint de l’ONU Eduardo del Buey.
Le Conseil de sécurité pourrait, quant à lui, adopter mardi une résolution imposant de nouvelles sanctions contre le M23.
Les rebelles du M23, qui sont soutenus par le Rwanda selon l’ONU et Kinshasa,ont pris mardi à la mi-journée le contrôle de Goma, capitale régionale de la riche région minière du Nord-Kivu dans l’est de RDC, une ville qui fut déjà conquise en 1998 par des rebelles pro-rwandais.
Nous avons des informations selon lesquelles le M23 a blessé des civils, poursuivi les enlèvements d’enfants et de fammes, détruit des propriétés et intimide les journalistes et ceux qui ont tenté de résister à leur avancée, a déclaré à des journalistes Eduardo del Buey: La situation dans et autour de Goma a atteint un point critique.
La mission de l’ONU dans le pays, la Monusco, qui est la plus importante mission des Nations unies, a quant à elle gardé le contrôle de l’aéroport de Goma. Des patrouilles sont menées par 17 équipes de réaction, a poursuivi M. del Buey.Lire la suite sur romandie.com
Nov 21 2012
L’ONU réclame des sanctions après la prise de contrôle de Goma
Ce mardi, des combattants du M23 ont pris le contrôle de la capitale régionale du Nord-Kivu, située dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est la première fois que la ville passe aux mains des rebelles depuis 1998. Impuissantes, les forces de l’ONU n’ont pu qu’assister aux combats, la faute à un mandat des Nations unies qui les empêche d’agir.
La France, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, réclame une révision du mandat. L’objectif est jouer un rôle de médiateur dans la ville de Goma sans toutefois prendre part aux combats.
Le Conseil de sécurité réclame aussi des sanctions à l‘égard de deux chefs rebelles et fait part de ses soupçons quant au rôle joué par le Rwanda voisin dans cette rébellion. De son côté, le gouvernement de Kigali réfute tout soutien aux rebelles du M23.
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Nov 21 2012
Tension entre Rwanda et RDC au Nord-Kivu
http://fr.euronews.com/ Les réfugiés congolais paniquent sur fond d’affrontements entre les rebelles du M23 et les soldats du gouvernement de la République démocratique du Congo à Goma.
Nov 21 2012
Une résolution de l’ONU exige le retrait du M23 de Goma
La résolution demande également au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, d’ouvrir une enquête « dans les prochains jours » sur d’éventuels soutiens extérieurs au M23, aidé selon Kinshasa et des experts des Nations unies par le Rwanda, et, dans une moindre mesure, l’Ouganda.
Les 15 membres du Conseil « demandent le retrait immédiat du M23 de Goma, l’arrêt de toute nouvelle avancée du M23, et que l’ensemble de ses membres se dispersent et rendent les armes de façon immédiate et permanente ».
Le Conseil de sécurité s’est dit prêt à envisager de nouvelles sanctions contre les dirigeants du M23 et tous ceux qui soutiendraient les rebelles et enfreindraient l’embargo sur les armes envoyées vers la RDC.
La résolution ne cite cependant pas le gouvernement rwandais, alors qu’un groupe d’experts de l’Onu a recommandé la semaine dernière de mettre en œuvre des sanctions contre James Kabarebe, ministre de la Défense du Rwanda.
Sur le terrain, le calme était revenu dans la nuit et les rues étaient désertes à Goma, où les rebelles du M23 sont entrés sans combattre mardi après plusieurs jours d’affrontements avec les forces gouvernementales et les casques bleus de l’Onu.
Nov 20 2012
RDC: les affrontements entre FARDC et M23 à Goma perturbent le commerce à Bukavu
La reprise des hostilités entre Forces armées de la RDC (FARDC) et rebelles du M23 a fait baisser le trafic lacustre entre Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu). Selon les armateurs du lac Kivu, regroupés au sein de l’association (Assalak), seul un bateau quitte le port à Goma pour Bukavu, par jour, transportant essentiellement des familles fuyant les hostilités.Les services de sécurité ont recommandé aux bateaux la prudence. Il leur a été recommandé d’observer d’abord l’évolution de la situation sur le terrain des hostilités avant de reprendre les activités.
Cette situation préoccupe les habitants de Bukavu qui craignent une crise alimentaire dans leur ville à cause de la situation dans la ville de Goma. Cette dernière est tombée entre les mains des rebelles du M23 mardi en fin de matinée après une courte résistance des soldats des Forces armées de la RDC.
Des armateurs du lac Kivu affirment qu’en temps normal, les bateaux transportent en moyenne 300 tonnes de vivres par jour entre le Nord et le Sud-Kivu.
«Une situation qui augure une carence criante en fournitures des vivres et biens de première nécessité aussi longtemps que Goma ravitaille Bukavu en haricot, en pomme de terre, en poisson salé, farine de maïs et en lait frais venant des fermes du Nord-Kivu», explique un armateur.
Il redoute également que des marchandises venant du grand Nord et de la frontière avec les pays de l’Est dont l’Ouganda disparaissent sur le marché de Bukavu.
Commerces pillés à Sake, fermés à Minova
La guerre à Goma a fait détériorer la situation sécuritaire dans la cité de Sake, à 27 km au Sud de Goma, où des témoins affirmaient entendre des tirs à l’arme lourde et légère mardi en fin de matinée alors que le M23 était déjà entré à Goma.
Les mêmes sources font également état d’actes de pillages. Lundi dans la soirée, des commerces, situés le long des routes, ont été dévalisés systématiquement par des hommes armés. Certaines sources locales attribuent ces actes de vandalisme aux militaires.
La situation de Goma a également jeté la population de Minova, à 50 km du chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans la psychose.
Des sources sur place renseignent que les commerces sont restés fermés et les écoles n’ont pas fonctionné, les parents préférant garder leurs enfants à la maison.
Aucun engin roulant n’était visible sur les avenues de Minova mardi matin. Seuls les piétons circulaient dans la cité.
«Nous avons vu une trentaine de camions remplis de militaire entrer à Minova», a confié un témoin.
Le chef de localité de Kasinyo, à 5 km de Minova, affirme avoir vu, ce matin, trois pirogues motorisées, avec à bord une trentaine de militaires, en provenance de Goma.