MESSAGE DU GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DU NORD-KIVU, A LA FIN DE L’ANNEE 2012

Julienpaluku.com

 

Très chers Compatriotes,

Avant toute chose, je tiens à remercier le Dieu Tout-Puissant, Créateur de l’univers, Maître des temps et des circonstances, qui  nous a tous protégés au cours de cette année, et qui, par sa grâce, son amour et sa bonté, vient de nous accorder ce grand privilège, celui de voir apparaître l’aube de l’An 2013, malgré les inquiétudes et les conséquences de l’occupation de la Ville de Goma, du 20 novembre  au 1er décembre 2012, par les rebelles du M23 qui sont  encore en mémoire. Qu’Il en soit loué et glorifié à jamais !

Au moment où je vous adresse ce message en cette fin d’année 2012 et  à l’occasion du Nouvel an 2013, je voudrais encore une fois partager avec vous les mêmes sentiments de joie et de tristesse, les mêmes soucis, tourments et déceptions, les mêmes peines et durs labeurs, mais en ma qualité de Chef de l’Exécutif Provincial, j’ai le devoir de vous exhorter tous à rester fermes et unis, à éviter le découragement, et surtout à vaincre la peur qui a pris racine dans vos cœurs et enfin, à avoir la foi en Dieu qui a notre destin en mains.

Ainsi, pour y arriver, je vous encourage non seulement de vous dépasser des tourments survenus tout au long de l’année 2012, mais aussi de manifester l’amour entre vous, car il est écrit dans les Saintes Écritures  « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ».

C’est sur cette note d’espoir que je voudrais présenter à toute la population du Nord-Kivu, au nom du Gouvernement Provincial, de toute ma famille et au mien propre, mes vœux de bonheur, de santé, de prospérité et de longévité pour l’année 2013. Que cette année nouvelle nous apporte la Paix durable, la Sécurité et l’Amour fraternel. Puisse Dieu Tout-Puissant vous bénir tous et vous assister pour surmonter les dures épreuves que vous avez traversées au cours de l’année 2012 qui touche à sa fin. Je pense également aux milliers des personnes déplacées dans les camps de fortune qui vivent dans des conditions inhumaines suite aux derniers affrontements qui se sont déroulés dans notre Province. Qu’ils trouvent ici mes sentiments de compassion et de réconfort. Que malgré la précarité dans laquelle ils vivent, il faut cependant garder l’espérance que si longue soit la nuit, le soleil apparaîtra.

Je pense également à tous les civils,  aux militaires, aux policiers qui sont tombés sur le champ d’honneur, les uns à la suite de la barbarie humaine et les autres  pour la défense de la patrie. Que leur progéniture en soit récompensée afin que triomphe à jamais la cause pour laquelle la vie leur a été ôtée.

Mes Chers Compatriotes,

Au jour d’aujourd’hui, pendant que tous les regards sont tournés vers la poursuite ce 04 janvier 2013 des séances d’écoute des doléances légitimes des rebelles du M23, sous la facilitation de Son Excellence YOWERI MUSEVENI, Président en exercice de la CIRGL, qu’il  me soit permis de rendre un vibrant hommage à notre Président, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, qui a développé en lui un esprit d’écoute et de dialogue et qui  n’a cessé de ménager aucun effort tant au niveau national, régional, continental qu’international pour le rétablissement de la paix durable sur l’ensemble de la RDC et particulièrement en Province du Nord-Kivu.

Chers Compatriotes,

Après tous événements vécus au cours de l’année 2012 et bien avant, nous devons tourner la page, regarder l’avenir avec espoir et nous mettre tous au travail.

Nous devons relever les défis de tous les obstacles et unir tous nos efforts pour qu’ensemble nous puissions poursuivre le programme de la mise en œuvre de la révolution de la modernité initié par le Chef de l’Etat.

Très chers Compatriotes,

Avant de terminer, je voudrai partager avec vous un message  SOS  que je viens d’adresser aussi bien à la Communauté Nationale qu’Internationale.

En voici le teneur:

SOS du Gouverneur Julien PALUKU KAHONGYA  à l’intention de la communauté nationale et internationale.

Depuis le mois d’avril 2012, le Nord-Kivu est confronté à une grave crise à la suite de l’insurrection de certains éléments des FARDC, insurrection qui s’est transformée par la suite en agression de la RDC.

Et depuis lors, une crise humanitaire s’en est suivie avec environs 1 million de déplacés internes au total et près de 100.000 congolais contrains à traverser les frontières pour soit le Rwanda, soit l’Ouganda.

Parfois sans assistance consistante, ces hommes, femmes, enfants et vieillards meurent innocemment, les uns sur le chemin de l’errance, les autres dans leurs lieux de concentration souvent à la suite du manque de prise en charge efficace.

Et le silence de la Communauté Internationale n’est-il pas coupable?

Depuis que la crise a commencé au Nord-Kivu, on entend des discours du genre  « nous sommes préoccupés, nous suivons attentivement ce qui se passe à l’Est de la RDC, nous demandons que tout appui extérieur au M23 cesse, nous mettons en garde contre toute attaque aux forces de Nations Unies, nous allons traduire en justice tel ou tel autre… », fin de citation.

Le peuple du Nord-Kivu et celui de l’Est sont fatigués à entendre  ces genres de discours qui frisent un désintéressement face au drame humanitaire et sécuritaire que connaît la partie orientale de la RDC.

Pourtant, il suffit d’une petite crise ailleurs pour que toute la Communauté Internationale se lève et  se mobilise avec souvent moins de drame qu’en République Démocratique du Congo.

La population qui ne sait plus à quel Saint se vouer se pose la question de savoir si la RDC est encore membre de Nations Unies  pour mériter ce sort qui n’est réservé à aucun autre État du monde.

La population se demande s’il n’y a pas de plan ourdi de quelque part pour fatiguer la conscience  du congolais de manière à céder demain  devant n’importe quel schéma fût-il suicidaire pour l’unité du pays.

Peuple congolais, peuple de l’Est, peuple du Nord-Kivu soyons vigilants et demeurons patriotes afin de barrer la route à tout plan de balkanisation qui semble être l’objectif poursuivi par ceux qui poussent à la souffrance atroce.

En attendant les lendemains que nous devons forger à partir d’aujourd’hui, commençons par notre système de défense. Mobilisons-nous pour participer à la construction de notre armée car tous les États du monde passent par là avant d’aborder les grandes questions de reconstruction. Mobilisons-nous également pour une justice juste et équitable pour tous afin que nul fait préjudiciable à la paix et à la stabilité ne reste impuni.

Il n’y a que de cette manière que nous lèguerons à notre postérité un pays plus beau qu’avant.

À vous les jeunes, il n’y a pas d’avenir dans les groupes armés car les Etats-Unis, la France, la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud n’ont pas commencé par créer une multitude de groupes armés pour se libérer et  se développer. Il a suffi d’une volonté manifeste du peuple pour s’unir autour d’un idéal commun afin que viennent les temps de gloire.

Cet idéal commun, c’est la paix de laquelle dépend tout développement qui se veut harmonieux, intégral et intégré.

À vous pays membres de l’organisation des Nations Unies, rappelez-vous que  l’Europe a connu une crise de ce genre entre 1940-1945 après celle dite de 14-18. Vous vous êtes mobilisés comme un seul homme et vous avez produit le Plan Marshall en vue de sauver l’Europe détruite par la guerre; une destruction physique, intellectuelle, morale et mentale.

Faut-il rappeler que  pendant cette 2ème guerre mondiale, la Pologne a enregistré 5.800.000 civils tués, l’Allemagne:3.810.000 civils tués, le Japon: 700.000 civils tués, la France:330.000 civils tués.

Il n’y a que l’Union Soviétique et la Chine qui ont dépassé le cap de 10 millions de civils tués.

Et pourtant, la RDC a, à ce jour un bilan qui avoisine 10 millions de morts, considéré comme le plus grand drame qu’un  seul pays au monde n’ait enregistré en ce 21ème siècle.

Mais pourquoi ce silence de la Communauté Internationale?

En effet, même si certains penseurs estiment que cette précipitation, surtout des USA, de concevoir le plan Marshall  avait pour mobile de barrer la route à  la montée en puissance de l’URSS, faut-il pour cela négliger une République Démocratique du Congo laissée à tous les charognards?

Aujourd’hui,  si rien n’est fait dans le sens d’aider le pays de Lumumba, la RDC va être ce que certains ont appelé  » le trou noir ».  Un trou noir qui peut tout avaler, un trou noir ou peut se développer toute forme de terrorisme sans qu’aucun ne se rende compte, un trou noir qui peut déclencher une guerre aux dimensions planétaires.

Or, même en astrophysique, un trou noir possède une masse non nulle bien que n’émettant pas de lumière.

Revenez donc sur vos pas vous tous qui agissez pour fatiguer la conscience des congolais.

Et vous frères et sœurs congolais, cessez de verser inutilement le sang de vos compatriotes, cessez d’être des marionnettes pour servir les plans obscurs au prix des souffrances atroces de vos semblables. Où placez-vous la dignité humaine.

Rappelez-vous des souffrances de vos compatriotes de Rutshuru, de Nyiragongo, de Masisi, de Walikale, de Lubero, de Beni, de Goma et Butembo. Ils vous voient dans leur impuissance avec leurs visages pâles,  ils vous interpellent à travers la tragédie que vous créez. Ils vous demandent de ne jamais  chercher le bien en passant par le mal.

Ils vous demandent de déposer simplement les armes pour que commencent les temps de la gloire où chacun et tous trouveront leur compte.

Et comme  le disait l’écrivain Albert Camus, « le seul combat qu’il vaille encore la peine de mener, c’est la paix ».

Dieu voit tout, même les plus cachés de vos sentiments.

 

Tel est le SOS adressé à la Communauté Nationale et Internationale.

Nous devons donc braver l’adage selon lequel l’homme est un loup pour l’homme.

Vive la République Démocratique du Congo Unie,

Vive le Nord Kivu, havre de paix.

Je vous remercie.

 

Message de Julien PALUKU KAHONGYA

Gouverneur de la Province du Nord Kivu.

www.julienpaluku.com

Génocide rwandais : 35 ans pour le dernier condamné

Le Point

Le Tribunal international chargé de juger les présumés responsables du génocide de 1994 au Rwanda a rendu jeudi, 18 ans après sa création, son dernier jugement en première instance, condamnant à 35 ans de prison un ex-ministre, Augustin Ngirabatware. Le dernier condamné du Tribunal pénal internationalpour le Rwanda (TPIR), instauré par une résolution de l’ONU du 8 novembre 1994, était ministre du Plan dans le régime intérimaire en place pendant le génocide. Il est le gendre de Félicien Kabuga, le plus célèbre des neuf accusés du TPIR encore en fuite et présenté comme l’argentier du génocide.

En 1994, le génocide avait été déclenché après l’assassinat du président rwandais hutu de l’époque, Juvénal Habyarimana, dont l’avion avait été abattu au-dessus de Kigali. Selon l’ONU, d’avril à juillet, 800 000 personnes, essentiellement tutsi, avaient été tuées par des extrémistes hutu. Le TPIR, qui doit encore juger une quinzaine de dossiers en appel avant de fermer fin 2014, a déclaré jeudi Augustin Ngirabatware « coupable de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et le viol ». Augustin Ngirabatware a été reconnu coupable d’avoir incité et aidé les miliciens de sa commune natale de Nyamyumba, dans la préfecture de Gisenyi (nord), à tuer leurs voisins tutsi en avril 1994.

Distribution d’armes

Selon le jugement, il a distribué des armes aux miliciens, en clamant qu’il ne voulait plus voir de Tutsi vivant dans sa commune. Toujours selon les juges, des miliciens ont aussi violé des femmes tutsi, dans le cadre d’une entreprise criminelle commune à laquelle l’ex-dirigeant était lié. Jeudi, le tribunal a balayé l’essentiel de la défense de l’ancien ministre, qui niait avoir mis les pieds à Nyamyumba pendant le génocide. L’avocate d’Augustin Ngirabatware n’a fait aucun commentaire. Docteur en économie formé en Suisse, Augustin Ngirabatware avait fui le Rwanda en juillet 1994. Il avait alors travaillé dans des instituts de recherche au Gabon et en France avant d’être arrêté en Allemagne en 2007 puis transféré au TPIR un an plus tard. Son procès s’était ouvert sur le fond en septembre 2009.

Basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, le TPIR aura au total rendu 55 jugements en première instance, concernant 75 accusés. Dix personnes ont été acquittées. Le tribunal avait été créé pour juger les actes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis sur une période plus large que le génocide lui-même – toute l’année 1994. Jeudi, le procureur du Tribunal, Hassan Bubacar Jallow, a précisé que le TPIR n’était pas compétent pour se prononcer sur l’assassinat même du président Habyarimana, puisqu’il n’entrait « dans aucun » des crimes prévus dans les statuts.

Justice rwandaise

Dans sa stratégie de fin de mandat, et après avoir longtemps refusé de le faire, le TPIR a commencé à renvoyer des dossiers devant la justice rwandaise en 2011. Il avait alors estimé que Kigali, après des réformes judiciaires, remplissait désormais les conditions pour des procès équitables. À ce jour, le tribunal n’a cependant renvoyé qu’une personne à Kigali, le pasteur pentecôtiste Jean Uwinkindi. Une autre décision de renvoi vers le Rwanda fait l’objet d’un appel. Six des neuf fugitifs seront aussi jugés au Rwanda s’ils sont arrêtés.

Les trois autres, les plus en vue, comparaîtront devant la branche d’Arusha du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), structure héritière du TPIR : Félicien Kabuga, l’ex-ministre de la Défense Augustin Bizimana et l’ex-commandant de la garde du président Habyarimana Protais Mpiranya. Le MTPI aura auparavant mission de traquer les fugitifs, mais aussi de superviser l’exécution des peines prononcées. Le TPIR ayant pour vocation à juger seulement les principaux responsables du génocide, l’immense majorité des personnes suspectées d’y avoir pris part ont comparu devant la justice rwandaise ou devant des juridictions populaires dites « gacaca », elles-mêmes fermées par Kigali en 2012. Quelques cas ont aussi été traités par la justice de pays tiers, en Belgique et en France notamment.

RDC: plus de 3000 rebelles des FDLR veulent déposer les armes au Sud-Kivu

Radio Okapi

Près de 3 500 rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et leurs dépendants, sortis des forêts de Nindja, Kalonge, Bunyakiri, affluent, depuis mardi 1er janvier, vers Luhago-centre, en territoire de Kabare (Sud-Kivu). Selon le chef de groupement de Luhago, ces rebelles ont exprimé la volonté de déposer les armes auprès de la Monusco et de retourner au Rwanda, leur pays d’origine.

 

«A partir d’hier vers 17heures, le premier convoi des FDLR composé des combattants et des civils hutus rwandais, est arrivé au niveau de Luhago centre en provenance de Bihari. Ces combattants ont dit venir de Kalehe, Bunyakiri, Kashehi, Kitumba-Ninja et Luyuyu. Il y en a même qui viennent du Nord-Kivu», a déclaré ce chef traditionnel.

Après Luhago-centre, le premier convoi de ces FDRL, commandé par les colonels Job et Nicolas, a pris la route de Mulambula, en territoire de Walungu.

La section de démobilisation et de rapatriement (DDRRR) de la Monusco à Bukavu dit avoir appris la nouvelle et dépêcher une équipe sur les lieux pour en savoir davantage sur le motif de ce mouvement des FDLR.

La Monusco se dit prête à accueillir et rapatrier les candidats volontaires à partir de sa base de Walungu.

Pour sa part, la 10e région militaire confirme les faits mais pense que ces rebelles rwandais fuient les zones sous contrôle des miliciens congolais du groupe Raïa Mutomboki et feraient mouvement vers le territoire de Mwenga.

RDC : la mission de l’ONU accuse les rebelles du M23 d’avoir tiré sur ses hélicoptères

Le Monde.fr

La Mission de l’ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) a accusé, vendredi 28 décembre, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) d’avoir tiré sur ses hélicoptères depuis des localités de l’Est congolais. L’instance internationale a également menacé de poursuivre en justice « les responsables de ces actes ». « La Monusco rappelle que les casques bleus sont au service exclusif de la paix et que toute attaque contre eux constitue un crime de guerre », écrit-elle dans un communiqué.

Lire aussi en édition abonnés : L’ONU travaille à une redéfinition de son rôle en RDC

Le 26 décembre, « aux environs de 20 heures [17 heures à Paris], deux [appareils de l’ONU] qui effectuaient un vol de routine de certification au nord de Goma ont essuyé des tirs, l’un à partir de Kibumba et l’autre à partir de Kanyamahoro, deux localités sous contrôle du M23 », précise la mission onusienne. Il s’agit de la deuxième attaque d’hélicoptères recensée au cours du mois de décembre. « Ces hélicoptères de transport non armés sont couramment utilisés dans les cas d’évacuations médicales », de casques bleus et de civils, ajoute le texte.
La Monusco souligne que ces attaques ont été signalées aux membres du Mécanisme conjoint de vérification, un organe régional de contrôle de la frontière entre la RDC et le Rwanda. Des experts de l’ONU accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir les rebelles, ce que démentent ces pays.

PROMESSE D’UN DIALOGUE AVEC KINSHASA

« On n’a jamais attaqué la Monusco, nous avons tiré sur des hélicoptères des FARDC [Forces armées congolaises] qui faisaient de la reconnaissance au-dessus des zones du M23, a déclaré le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du mouvement rebelle. Si la Monusco veut faire de la reconnaissance dans nos zones, il faut qu’elle le fasse la journée et qu’elle nous avertisse : la nuit, dans l’obscurité, on ne peut pas distinguer le signe ‘UN’ [pour United Nations] ou l’avion de telle ou telle compagnie », a-t-il également précisé.

L’armée congolaise affronte depuis mai le M23, qui réclame notamment la pleine application de l’accord de 2009 ayant intégré dans l’armée ses hommes – alors membres d’une autre rébellion. Le M23 a pris le 20 novembre Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, avant de s’en retirer onze jours plus tard sur demande des Etats de la région des Grands Lacs, et contre la promesse d’un dialogue avec Kinshasa. Ce dialogue, ouvert le 9 décembre à Kampala, a été suspendu pour les fêtes. Il devrait reprendre début janvier.

Le M23 utilise le viol pour terroriser la population au Kivu

Video realizé par Le Monde.fr – 28.12.2012

L’ONU s’alarme d’une augmentation du nombre de viols dans la région des Kivu en République démocratique du Congo. Une enquête de la Mission de l’ONU en RDCongo (Monusco) a permis de « confirmer au moins 126 cas de viol ». Mais le nombre total des victimes pourrait être bien plus élevé, ces cas avérés ayant eu lieu dans la seule période du 20 au 30 novembre.
Les soldats gouvernementaux ont eux aussi été accusés de viols. Les autorités militaires congolaises enquêtent sur ces exactions avec le soutien de la Monusco, qui a informé le vice-premier ministre et le ministre congolais de la défense de ces « résultats préliminaires », a précisé M. Nesirky. Il a rappelé que l’ONU « révisera le soutien fourni » aux unités auxquelles appartiennent les soldats coupables.
Dans les camps qui bordent Goma, la capitale du Nord-Kivu, les femmes victimes de viol viennent demander de l’aide. Parfois pour avorter, souvent juste pour arriver à survivre.

De grands noms s’engagent pour le Kivu

 

Europe1.fr – Par Rémi Duchemin

 

Plus de 900.000 personnes ont été contraintes de partir en raison des combats qui ensanglantent le Kivu. © REUTERS

Ali, Chirac, Trierweiler, Badinter, Hessel, Benguigui et d’autres signent une tribune dans Le Monde.

Le Kivu plongé dans le chaos. « Connaissez-vous le Kivu ? Un drame s’y joue ».

Ainsi débute la tribune publiée mercredi dans Le Monde, avec l’objectif d’attirer l’attention sur cette région située à l’Est de la République démocratique du Congo, frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda, « l’une des plus belles du monde ».

Mais « hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières », poursuit le texte, qui évoque « des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes attirées par ces richesses faciles ».

« Un nouveau degré » dans l’horreur. Les auteurs de cette tribune affirment que « l’horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré », évoquant l’action d’ »escadrons » des rebelles du M23. « Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu’ils n’ont pas massacrés, ils les enrôlent de force. »

L’ONU en accusation. Selon cette tribune, il s’agit là d’ »un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l’instant. » Car, comme rappellent ses auteurs, « l’ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix (la Moncuso, ndlr) qui compte aujourd’hui dix-sept mille soldats ». Or, ces soldats « attendent une résolution du Conseil de sécurité qui leur permettrait d’agir ». Et en attendant, ils « regardent et constatent ».

Des signataires renommés et éclectiques. La tribune est cosignée par 20 personnalités de plus ou moins grand renom, et venues d’univers différents. Ainsi, l’ancien boxeur Mohammed Ali côtoie la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui et l’ancien président sénégalais Abdou Diouf. La Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011, le réalisateur américain Jonathan Demme, l’ex-président Jacques Chirac, l’ex-ministre Robert Badinter ou l’ex-résistant Stéphane Hessel, font aussi partie des signataires. Sans oublier Valérie Trierweiler, en sa qualité d’ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand.

« C’est une initiative collective » explique Erik Orsenna, l’un des signataires, sur Europe 1. « Le Kivu connaît ce que l’on appelle la malédiction des matières premières.Nous en appelons aux Nations-Unies. Au fond, à quoi servent ces 17.000 soldats et cette force qui coûte chaque année plus d’un milliard de dollars »? S’interroge encore l’écrivain.

 

 

La résolution de l’UE: un pas en avant, mais encore trébuchant

Congo Actualité n. 170 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo

Un pas en avant.

Le 13 décembrele Parlement Européen a adopté à l’unanimité une résolution d’urgence, la n. 2012/2907(RSP),  sur la situation en République Démocratique du Congo (RDCongo).

Il s’agit là d’une étape importante car, pour la première fois peut-être, le Parlement Européen a mentionné le Rwanda comme un Pays qui, selon les preuves révélées par le groupe d’experts de l’ONU dans son dernier rapport sur ​​la RDCongo, soutient de manière directe le groupe armé appelé Mouvement du 23 Mars (M23), en lui fournissant une assistance militaire: armes, munitions, logistique et troupes.

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Congo Actualité n. 170

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL: La résolution de l’UE: un pas en avant, mais encore trébuchant

1. LES NOUVELLES DU KIVU

2. LE MESSAGE DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE

3. LA SOCIÉTÉ CIVILE PROPOSE

4. À LA VEILLE DE LA RENCONTRE DE KAMPALA

5. LES POURPARLERS ENTRE GOUVERNEMENT ET M23 A KAMPALA

a. La chronique

b. Appréciations

6. RESOLUTION DU PARLEMENT EUROPEEN SUR LA RDCONGO

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Obama appelle Kagame pour le mettre en garde

Lesoir.be

 

« Ca va aller…Même les plus pessimistes osent à nouveau respirer, Goma ne sera probablement pas attaquée… »
L’appel téléphonique du président Obama au chef de l’Etat rwandais Paul Kagame a rasséréné Goma, où la population redoutait un mouvement des forces rwandaises, sous prétexte d’une attaque imminente des miliciens hutus FDLR. De nouveaux combats auraient rendu difficile sinon impossible le déploiement de la « force neutre » composée de pays d’Afrique australe (Tanzanie, Zimbabwe, Afrique du Sud sinon Angola). Ce détachement de 800 hommes, sitôt qu’il sera à pied d’œuvre, aura pour mission de désarmer les « forces négatives » c’est à dire les miliciens hutus mais aussi les militaires mutins du M23 et il se chargera de surveiller la frontière entre le Congo et le Rwanda.
Sous l’influence de Susan Rice qui représentait son pays aux Nations unies et qui vient de renoncer à prendre la succession d’Hillary Clinton au département d’Etat, la diplomatie américaine s’était jusqu’à présent montrée très circonspecte, refusant d’évoquer explicitement la responsabilité rwandaise dans la déstabilisation de l’Est du Congo. L’appel du président Obama vient de briser cette omerta : selon un communiqué de la Maison Blanche, le chef de l’Etat a mis en garde son homologue rwandais contre « tout soutien au groupe rebelle M23, incompatible avec le désir de paix et de stabilité du Rwanda ». Les deux hommes ont aussi discuté des problèmes de gouvernance en République démocratique du Congo au Congo et le président Obama, prenant sans doute Paul Kagame au mot, a salué son engagement « à promouvoir la recherche d’une solution pacifique dans l’Est de la RDC. » et il a lancé un appel en faveur d’un accord politique, adressant le même message à Joseph Kabila.
Entre les lignes et au delà des formules de politesse, le message d’Obama représente un tournant dans la politique américaine, puisque Kigali se voit directement interpellé, sinon mis en garde, à quelques heures peut-être de nouveaux bouleversements dramatiques qui avaient déjà plongé Goma en état de psychose.
Didier Reynders, en voyage au Koweit, ne s’y est pas trompé : il a qualifié d’ « important » l’engagement du président Obama dans le dossier, rappelant que toute solution passe aussi par la restauration de l’Etat de droit en RDC et par la « transparence » de la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda.
A Kampala aussi, les négociateurs ont compris que la donne avait changé : alors que, les jours précédents, les porte parole du M23 avaient haussé leur niveau d’exigence, allant jusqu’à revendiquer l’administration de la ville de Goma et mettre en cause le président Kabila, ils ont choisi mercredi de suspendre les pourparlers avec la délégation gouvernementale. De leur côté, les représentants de Kinshasa s’étaient plaints du climat de peur et d’insécurité régnant à Goma, l’attribuant à des actions de propagande menées par les rebelles. Ils avaient aussi rappelé le dernier incident en date : après avoir volé un million de dollars dans un fourgon de la banque BIAC, des inconnus ont traversé avec leur butin la frontière rwandaise avec leur butin, laissant derrière eux un blessé et des armes.

Le prix d’un dialogue

Congo Actualité n. 169 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo

 

Le contexte de ….

Pour la solution à la crise provoquée par l’entrée du Mouvement  du 23 Mars (M23) sur la scène de la province du Nord-Kivu (République Démocratique du Congo – RDCongo), il faudrait une forte unité nationale et la cohésion de toutes les grandes forces politiques et sociales du Pays.

L’on constate, cependant, que la classe politique du Pays est visiblement divisée, la majorité présidentielle d’un côté et l’opposition politique de l’autre, surtout après les élections frauduleuses de fin novembre 2011 qui ont maintenu l’actuel président Joseph Kabila au pouvoir.

En vue de rétablir l’unité nationale, dans la période immédiatement après les élections beaucoup de voix s’étaient levées pour demander un dialogue entre la majorité et l’opposition et même un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition elle-même.

Probablement la majorité présidentielle a commis une erreur impardonnable, celui de ne pas avoir voulu faire lumière sur la «vérité des urnes» et d’avoir voulu continuer à gouverner sans l’appui de l’opposition. Maintenant que la majorité a besoin du concours de l’opposition pour faire face à la menace du M23, l’opposition répond négativement, en tombant dans la même erreur de son adversaire.

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