Le dimanche 25 février, le Comité Laïc de Coordination (CLC) a organisé une troisième manifestation contre la dictature, pour exiger la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016.
Adhésions intéressées et instrumentalisations
De nombreux partis de l’opposition et mouvements civiques, y compris l’UDPS, le G7 et la Dynamique de l’Opposition, ont adhéré à cette manifestation organisée par le CLC. Il s’agit d’une adhésion quelque peu anormale, surtout pour la diversité des objectifs.
Les objectifs du CLC sont essentiellement deux:
– la pleine application de l’accord du 31 décembre 2016, surtout en ce qui concerne les mesures de décrispation politique qu’il prévoit et
– une déclaration publique de l’actuel Chef de l’État, dans laquelle il rassure le peuple congolais sur sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat présidentiel, comme prévu par la constitution.
Les objectifs des partis de l’opposition sont aussi deux, mais totalement différents:
– la démission immédiate de l’actuel président de la République, Joseph Kabila, considéré comme le principal obstacle à l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles, et
– l’instauration d’une transition sans Kabila, avec un nouveau gouvernement de transition chargé d’organiser les élections.
C’est cette radicale diversité des objectifs qui, selon plusieurs observateurs, rend atypique et incompréhensible cette adhésion des partis de l’opposition aux marches du CLC et qui offre au régime un «excellent» prétexte pour ne pas en prendre acte et, donc, pour les réprimer, même si de façon inconstitutionnelle et, donc, illégale.
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