Relecture de la manifestation de Goma

Le Potentiel – le 10 juille 2012

 

Le piège de Kagamé

Par Le Potentiel

Un stratagème est en exécution dans le Nord-Kivu, notamment à Goma. Des tracts destinés à attiser la haine entre ethnies congolaises inondent la ville. L’objectif poursuivi est, on ne peut plus, clair : corroborer les déclarations de la ministre rwandaise des Affaires étrangères au Conseil de sécurité. Peine perdue ! Car, les Congolais ne vont pas tomber dans ce nouveau piège de Kagame visant à distraire la population congolaise en ce moment même où son pantin de M23 progresse à pas de géant sur le terrain. Vigilance tous azimuts !

 

Le soutien apporté au M23 par les officiers de l’armée régulière rwandaise ne fait plus l’ombre d’un doute. Les annexes du rapport onusien renseignent avec amples détails sur les faits et gestes posés par des officiers de haut rang de RDF (Rwanda defense forces) :«le groupe a trouvé des preuves substantielles attestant de l’appui des responsables rwandais à des groupes armés opérant à l’Est de la RDC».

 

Au départ destinées à affaiblir les FDLR, dit le rapport, «ces activités se sont rapidement étendues à l’appui d’une série de mutineries postélectorales au sein des FARDC et ont finalement abouti au soutien direct, par l’utilisation du territoire rwandais, de la création de la rébellion M23, composée d’anciens officiers du CNDP intégrés dans l’armée congolaise».

 

Plus loin dans leur rapport, les experts onusiens indiquent avoir «obtenu des preuves que les autorités rwandaises ont tenté de mobiliser les anciens cadres et dirigeants du CNDP, les politiciens du Nord-Kivu, les commerçants et la jeunesse pour soutenir le M23».

 

Le piège de Paul Kagamé

 

Conscient du retour des flammes, le Rwanda ne tarit pas d’imagination. Des tracts venus de nulle part inondent Goma où des appels à la division et à des affrontements entre tribus congolaises sont lancés. Pour des observateurs avisés, il s’agit d’une nouvelle trouvaille de Kigali pour remettre en surface sa rengaine de tous les temps sur un éventuel génocide en gestation. Paul Kagame tente, une fois de plus, d’attendrir la compassion de la communauté internationale sur une nouvelle menace et ainsi arriver à faire renvoyer aux oubliettes l’examen du rapport des experts onusiens. Sa ministre des Affaires étrangères n’avait-elle pas donné le ton lors de sa récente intervention du haut de la tribune des Nations unies ? Louise Mushikiwabo avait tenté d’interpréter à sa manière l’appel à la mobilisation de la population lancé par le Kinshasa.

 

Le stratagème de Kigali à Goma consiste soit à soulever des jeunes contre des populations de souche rwandaise soit à organiser lui-même des traques ciblées de manière à faire accréditer la thèse selon laquelle des populations rwandaises vivant non seulement dans les Kivu et dans la capitale congolaise seraient en insécurité. Gesticulation de coupable. La communauté internationale est assez renseignée, elle ne peut plus gober aussi facilement cette pilule rwandaise devenue dépassée et avariée. L’on se souviendra de Kiwanja, Gatumba que les autorités de Kigali ont soulevé en épingle à l’époque.

 

La vérité est que les populations rwandaises et congolaises ne se font pas la guerre ; elles ne se sont jamais fait la guerre. Le régime en place à Kigali est passé maître en manipulation, intox et autres maquillages dont il a tiré un meilleur parti. La leçon à retenir c’est qu’on ne réussit pas à tous les coups. En son temps, Laurent Nkunda avait été présenté comme seul défenseur des populations rwandophones vivant dans l’Est de la RDC. Le prétexte a marché à l’époque. Le CNDP a vu le jour et on connaît la suite. Bosco Ntaganda a pris le relais avant qu’un illustre inconnu, ci-devant Sultani Makenga, occupe les devants de la scène sous le sceau de la nouvelle création du nom de M23. Un prête-nom, qui en grattant sur le plâtrage, peut se lire Rusangiza.

 

A tout prendre, Paul Kagame et ses commanditaires sont restés logiques avec eux-mêmes. Il leur faut des ressources naturelles du Congo. Pour y arriver, ils entretiennent des mouvements rebelles. Lorsqu’on tente de les neutraliser, on brandit le spectre du génocide comme si la mort d’autres ethnies ou peuples ne valait pas un seul penny.

 

Ce énième stratagème lancé à Goma vient se greffer se greffer sur le plan de balkanisation de la RDC. La population congolaise doit rester vigilante et ne pas prêter le flanc à la manipulation et l’intox. Elle doit ouvrir l’œil et le bon et décourager la commission d’actes allant dans le sens de donner raison à Kigali. Des infiltrés peuvent leur jouer de vilains tours.

 

Ce piège tendu à Goma doit être déjoué. Kagame et ses pairs sont des négriers des temps modernes. Leur jeu doit être divulgués afin qu’ils soient débarrassés du prétexte tant recherché. Et qui a, en son temps, séduit et obtenu la compassion de la communauté internationale.

 

Les Congolais n’ont pas la culture de la violence. Personne en RDC ne tient à la commission d’un énième génocide en terre congolaise. Qu’il y ait eu des refugiés tués dans l’indifférence totale ou encore des millions de Congolais achevés par les affres de la guerre depuis 1995, les populations ne demandent pas mieux que de vivre en toute quiétude dans leurs pays respectifs. Comme depuis la nuit des temps.

 

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