SOMMAIRE
ÉDITORIAL: À PETITS PAS VERS LES ÉLECTIONS
- LE PROCESSUS ÉLECTORAL
- La Commission électorale et l’opération d’enrôlement des électeurs
- Le mémorandum du Rassemblement de l’Opposition / aile Limete
- LA CRÉATION DU CONSEIL NATIONAL DI SUIVI DE L’ACCORD DU 31 DÉCEMBRE 2016 (CNSA)
- Joseph Olengakoyi accepte la présidence du CNSA
- L’UNC et le FRC refusent les vice-présidences leur confiées
- Sans inclusivité, CNSA nul et sans effet
- VERS L’ÉMIETTEMENT DE L’UNION POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES SOCIAL (UDPS)?
ÉDITORIAL: À PETITS PAS VERS LES ÉLECTIONS!
1. LE PROCESSUS ÉLECTORAL
a. La Commission électorale et l’opération d’enrôlement des électeurs
Dans son rapport d’évaluation et d’assistance électorale, publié après une mission effectuée du 30 avril au 14 mai, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a constaté l’absence des partis politiques dans les centres d’enrôlement des électeurs.
Dans ce rapport, l’OIF a noté que, «i la population manifeste son engouement, sur le terrain, pour une reprise du processus électoral, à travers sa mobilisation pour l’enrôlement, la classe politique est, pour sa part, peu représentée dans les centres d’inscription».
Selon ce rapport, la CENI a enregistré seulement 457 accréditations de témoins de partis politiques, soit un représentant pour environ 114 Centres d’inscription. L’OIF a noté «un manque d’implication généralisé de la classe politique pour suivre les opérations d’enrôlement et regrette que les partis ne puissent apprécier et superviser la conduite même de ces opérations». L’OIF recommande ainsi aux partis politiques de renforcer la présence de témoins dans les centres d’inscription et de participer activement aux cadres de concertation et réunions organisés par la CENI à tous les échelons territoriaux.
Pour ce qui est de la société civile, la CENI a accrédité, à la date du 14 mai 2017, 43 organisations nationales, qui ont déployé 588 observateurs dans le cadre des opérations d’enrôlement. Parmi elles, l’OIF a noté l’implication de la Commission épiscopale justice et paix (CEJP) de la CENCO , du Projet de renforcement de l’observation citoyenne des élections au Congo (PROCEC), de la synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL), de la plateforme Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA). Cependant, la mission de l’OIF a souligné une présence faible d’observateurs nationaux dans les centres d’inscription, pendant les opérations d’enrôlement. L’OIF a noté que certaines organisations ont pointé l’introduction de nouvelles pièces à produire pour l’accréditation d’observateurs et, en particulier, d’un extrait d’un casier judiciaire, représentant un frein non négligeable pour leur inscription.[1]
Le 24 juillet, dans son communiqué, le vice-président de la Commission électorale, Norbert Basengezi, a affirmé que trente-cinq millions de personnes se sont déjà enrôlées depuis le début de l’opération de l’identification des électeurs. Il a indiqué que «ce chiffre est nettement supérieur aux 25.702.000 enrôlés en 2005 et contre 31.000.000 en 2011». La CENI encourage aussi les habitants du Kasaï, le gouvernement, la MONUSCO, les acteurs politiques et sociaux à se mettre ensemble pour créer les conditions de paix et de sécurité, afin que l’identification et l’enrôlement des électeurs commencent dans le Kasaï, le Kasaï Central et une partie de la Lomami (à Kamiji et Luilu).[2]
Le 27 juillet, en visite à Kananga, le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, a annoncé le début, «dans quelques jours», de l’opération d’enrôlement dans le Kasaï-Central. Sans avancer de date précise, il a affirmé que la situation sécuritaire permet à présent de lancer l’opération de révision du fichier électoral dans cette partie du territoire national aussi. Citant le gouverneur intérimaire, Corneille Nangaa a indiqué que la situation sécuritaire est en train de se stabiliser dans le Kasaï-Central, notamment dans les territoires de Luiza, Kananga-ville, Tshimbulu, Dibaya, Kazumba, Demba et Dimbelenge.[3]
Dans une interview à Jeune Afrique, le Premier ministre Bruno Tshibala a assuré que l’engagement convenu par les parties prenantes au dialogue du centre inter-diocésain pour organiser les élections fin 2017 sera tenu. Bruno Tshibala a par ailleurs réitéré l’engagement de son gouvernement de financer le coût global des élections estimé à 1,3 milliards de dollars. À défaut, si le gouvernement n’arrivera pas à réunir l’ensemble des ressources nécessaires, il a fait savoir qu’il n’hésitera pas de recourir aux partenaires internationaux de la RDC.[4]
Le 29 juillet, le président du Rassemblement et cadre de l’UDPS, Felix Tshisekedi, a appelé les Congolais à l’unité et à la détermination pour la tenue des élections cette année. Il a aussi appelé le président de la CENI, Corneille Nangaa, à convoquer le corps électoral au mois de septembre, pour que les élections soient organisées cette année. Felix Tshisekedi a lancé cet appel après son enrôlement au centre d’inscription du collège Bonsomi, dans le district de la Tshangu, une partie très peuplée de la ville de Kinshasa.[5]
Le 29 juillet, le président du comité des sages du Rassemblement/Limete, Pierre Lumbi, a déclaré: «je crois fermement au processus électoral. Sinon je ne serais pas venu m’enrôler». Il a aussi invité tous les Kinois à remplir leur devoir civique et patriotique de s’enrôler. «Pour moi, cet enrôlement c’est le signe que nous nous engageons résolument pour les élections et les élections avant décembre 2017», a fait savoir Pierre Lumbi, à la sortie du centre d’enrôlement installé au sein du complexe Scolaire Loupiots, dans la commune de Ngaliema. Il a affirmé que les élections «auront bel et bien lieu».[6]
Le 2 août, le rapporteur de la Commission électorale, Jean Pierre Kalamba, a déclaré que cette Commission a enrôlé 37.538.063 électeurs, c’est-à-dire le 91,3% des 42 millions prévus sur l’ensemble du pays. Les opérations d’enrôlement avaient été lancées par le Nord-Ubandi le 31 juillet 2016. Elles débuteront dans les deux provinces restantes de Kasaï-Central, Kasaï et une partie de Lomami d’ici quelques semaines, a-t-il annoncé. Pour l’instant, on y a déjà commencé les opérations de recrutement et de formation des agents électoraux et le déploiement des matériels pour l’enrôlement. Les opérations d’enrôlement avaient reportées dans ces deux provinces suite aux affrontements meurtriers entre les forces de sécurité et les miliciens se réclamant du défunt chef coutumier Kamuina Nsapu. La CENI devra enrôler également les Congolais de la diaspora.[7]
Le 2 août, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le coordonnateur de plate-forme politique Congo en marche, Médard Kankolongo, a affirmé qu’il croit toujours à l’organisation des élections cette année. «Pour nous, il y aura élections en 2017», a-t-il déclaré en ajoutant que, s’il y a volonté politique, une session extraordinaire du Parlement peut être convoquée pour voter la loi sur la répartition des sièges. Il a par ailleurs demandé la démission du président de la Commission électorale, Corneille Naanga, accusé de connivence avec la Majorité présidentielle pour éviter d’organiser les élections en 2017.[8]
Le 5 août, le premier ministre Bruno Tshibala s’est enrôlé au centre d’inscription de l’Alliance Franco-congolaise dans la commune de Lemba à Kinshasa. A l’issue de son identification, il a affirmé «sa ferme détermination à conduire les Congolais aux meilleures élections de son histoire».
«Cet enrôlement signifie que le cap est désormais mis sur les élections. Dans une démocratie républicaine comme la nôtre, c’est le peuple qui est le souverain primaire», a souligné le premier ministre Bruno Tshibala. Il a appelé tous les Congolais, ainsi que les politiciens à ne plus compter sur les conciliabules, les dialogues ou toute autre forme des discussions politiques. «Après que les hommes politiques ont abondamment parlé, c’est au peuple de trancher. C’est lui qui va régler la question de la légitimité. C’est pourquoi je demande à la classe politique de comprendre que l’heure des conciliabules est révolue. Le dialogue est derrière nous. Désormais, ce sont les élections présidentielle, législatives, provinciales (…) pour élire les dirigeants de notre pays», a déclaré Bruno Tshibala.[9]
b. Le mémorandum du Rassemblement de l’Opposition / aile Limete
Le 2 août, une délégation du Rassemblement de l’Opposition / aile Limete, conduite par Jean Bertrand Ewanga, a remis à la Commission électorale un mémorandum signé le 26 juillet par son président Félix Tshisekedi. Selon le mémorandum,
«1. L’Accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain de Kinshasa, signé le 31 décembre 2016 dispose en son point III.1.2. que la durée maximale pour la réalisation des opérations préélectorales et électorales, conformément à la séquence des scrutins convenue, est de 12 mois à dater du 31 décembre 2016;
- En ce qui concerne la complexité de combiner les 3 scrutins, il a été mis dans l’Accord au point IV.2. l’éventualité de découpler les scrutins et apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement des élections, étant entendu que l’élection présidentielle devra être organisée avant le 31 décembre 2017; 4. Conformément aux dispositions de l’article 73 de la Constitution, le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la CENI, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice prolongé par l’Accord;
- La non publication par la CENI du calendrier électoral, en se réfugiant derrière des considérations étrangères comme la mise en place du CNSA, est une violation des dispositions de l’article 211 de la Constitution qui confie à la seule CENI la mission de l’organisation du processus électoral et référendaire;
- Le Rassemblement rappelle que ni la Constitution, ni les lois de la République et, encore moins, l’Accord de la Saint Sylvestre ne donnent pouvoir au Président de la CENI ou à une quelconque institution de la République de renvoyer ou de reporter une élection et, de surcroit, celle prévue par la loi suprême;
- l’Accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain n’a prévu, comme mentionné ci-haut, que la possibilité d’ajustement de la séquence électorale à trois scrutins initialement prévue, s’il advenait un cas de force majeure qui ne permettrait plus un couplage de la présidentielle, de législatives et de provinciales;
- A cet effet, le Rassemblement exige:
- la publication du calendrier électoral au plus tard le 1er septembre 2017 en vue de respecter le délai pour la convocation du corps électoral pour le scrutin présidentiel;
- la publication des résultats des opérations d’enrôlement des électeurs au plus tard le 31 juillet 2017 par la CENI comme elle s’y est engagée;
- la convocation de l’électorat au plus tard le 30 septembre 2017;
- la présente démarche du Rassemblement vise à tirer la sonnette d’alarme afin d’éviter le pire … dans un proche avenir, s’il n’y a aucune assurance de la tenue effective ne fut ce que de l’élection présidentielle au plus tard le 31 décembre 2017».[10]
Dans son mémorandum, le Rassemblement suggère à la Ceni de séparer l’élection présidentielle d’élections législatives et provinciales afin de prioriser uniquement la tenue de la présidentielle en 2017. Selon le Rassemblement, le point quatre de l’accord du 31 décembre évoque notamment l’éventualité de découpler les scrutins combinés. Dans son document déposé à la Ceni et signé par Felix Tshisekedi, le Rassemblement affirme que, «en ce qui concerne la complexité de combiner les 3 scrutins, il a été mis dans l’accord au point 4.2, l’éventualité de découpler les scrutins et apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement des élections, étant entendu que l’élection présidentielle devra être organisée avant le 31 décembre 2017».
En réalité, le point 4.2 de l’accord du 31 décembre dispose notamment que «les parties prenantes conviennent de l’organisation des élections en une seule séquence présidentielle, législatives et provinciales, au plus tard en décembre 2017. Toutefois, le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral, le gouvernement et la Ceni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections».[11]
Le Rassemblement fustige aussi «les manœuvres du pouvoir de Kinshasa» visant à freiner la marche du processus électoral. Jean Bertrand Ewanga, qui a conduit la délégation du Rassemblement, a estimé que «la CENI est sous les bottes du pouvoir, qui ne veut pas totalement donner les moyens qu’il faut». Le Rassemblement menace de mettre en œuvre les actions de masse préconisées lors de son dernier conclave. «Si le 1er octobre, l’élection n’est pas convoquée –parce que Monsieur Kabila et son gouvernement n’ont pas mis de l’argent – l’opération ‘Kabila Dégage’ commence», a annoncé Jean Bertrand Ewanga.[12]
De sa part, le président de la Commission électorale, Corneille Naanga, a rappelé qu’il avait déjà constaté l’impossibilité, pour son institution, d’organiser les élections fin décembre 2017, comme l’exige l’accord du 31 décembre 2016. Corneille Naanga avait fait part de plusieurs contraintes dont financières. En effet, la CENI attend encore du gouvernement au moins 140 millions de dollars pour clôturer l’enrôlement, a révélé Corneille Nangaa. Sur le plan légal, a-t-il poursuivi, le Parlement devrait voter deux lois nécessaires à la tenue des élections, dont celle relative à la répartition des sièges.
Malgré ça, Corneille Nangaa a promis de publier les statistiques partielles de l’enrôlement, selon la demande du Rassemblement. «Nous allons donner les statistiques de l’enrôlement. Toutefois, les données publiées seront les données brutes qui pourront subir des modifications, mais pour de raisons de transparence nous allons le faire», a dit Corneille Nangaa à l’issue de la rencontre avec la délégation du Rassemblement.
Tout en promettant de rendre public le calendrier électoral d’ici fin août, il a aussi invité les politiciens à tenir compte des contraintes techniques. Selon lui, la CENI travaille dans l’esprit de l’accord du 31 décembre 2016, qui prévoit un certain nombre d’activités à prendre en compte: la fin de l’enrôlement, la loi sur la répartition des sièges, la convocation des scrutins et l’organisation en une seule séquence des trois scrutins (élections présidentielles, législatives nationales et législatives provinciales).[13]
2. LA CRÉATION DU CONSEIL NATIONAL DI SUIVI DE L’ACCORD DU 31 DÉCEMBRE 2016 (CNSA)
a. Joseph Olengakoyi accepte la présidence du CNSA
Le 22 juillet, avec un mandat leur conféré par le Chef de l’État, les présidents de deux chambres du parlement, Léon Kengo et Aubin Minaku, ont convoqué les parties signataires de l’Accord du 31 décembre 2016 pour une réunion au Palais du peuple, dans le cadre de la mise en place du Conseil National de Suivi de l’Accord du 31 décembre 2016 (CNSA). Selon le communiqué du protocole d’État, les invités de cette réunion sont les délégués de la Majorité présidentielle (MP), du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, de l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre, du Front pour le respect de la constitution ainsi que de la société civile.
Les travaux de cette réunion ont consisté à valider les mandats des membres du CNSA; à désigner, par consensus, le président de cette institution; à présenter, par les composantes, les membres du bureau du CNSA et à élaborer le Règlement d’ordre intérieur provisoire.[14]
Selon l’Accord du 31 décembre 2016, le CNSA est constitué par 28 membres, y compris un délégué de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Il doit avoir deux organes: une plénière et un bureau. Ce dernier aura un président, trois vice-présidents, un rapporteur et un questeur. Le CNSA a pour mission de veiller au respect de l’accord politique du 31 décembre 2016 et au bon déroulement du processus électoral. Sept mois après la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre, la loi organique devant l’institutionnaliser n’a pas encore été adoptée par le Parlement.[15]
Le 22 juillet, dans l’après-midi, vingt-deux membres sur vingt-huit ont vu leurs mandats validés. Six mandats n’ont pas été validés, entre autres celui de Marie-Madeleine Kalala de la société civile. A travers une correspondance adressée aux présidents de deux chambres, elle a demandé à être remplacée. Fidèle Babala (Front pour le Respect de la Constitution) et Vital Kamerhe étaient absents de la séance.
Joseph Olenghankoy, coordonnateur du Rassemblement / aile Kasa-Vubu, a été désigné, « par consensus », président du CNSA.
Adolphe Lumanu (MP) a été désigné au poste de vice-président au nom de la MP. Malgré son absence, Vital Kamerhe aussi a été désigné vice président pour le compte de l’Opposition signataire de l’Accord du18 octobre 2016. Le troisième poste de vice-président a été accordé au Front pour le Respect de la Constitution qui devrait se prononcer lundi prochain. Le poste de rapporteur revient à la société civile, qui n’a pas encore présenté un candidat. Les délégués de cette composante ont promis de le faire la semaine prochaine. Le poste de questeur reviendrait au Rassemblement / aile Kasa-vubu qui, lui non plus, n’a pas encore présenté de candidat.[16]
Issu de la branche dissidente du Rassemblement de l’opposition, Joseph Olengakoyi a accepté la présidence du CNSA. Il s’est dit prêt à assumer ses responsabilités et, surtout, à relever le défi tant attendu par le peuple: «Ce que j’entends par ce défi, c’est faire respecter ce qui est consigné dans l’accord. Mais aussi de conduire notre peuple vers les élections, dans la paix, la dignité de notre pays et la concorde nationale. Je crois que le défi réel à relever est là. Et de demander par la même occasion à tous les partenaires – africains, européens, américains – de nous aider à accompagner notre pays à réaliser ce rêve-là. Mais aussi à l’ensemble de notre peuple de se mobiliser comme un seul homme. Parce que c’est notre pays. Nous devons nous assumer jusqu’au bout, mais dans la paix, dans la dignité».[17]
b. L’UNC et le FRC refusent les vice-présidences leur confiées
Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et chef de la délégation de l’opposition politique signataire de l’accord du 18 octobre 2016, Vital Kamerhe, a refusé sa désignation à l’un des trois postes de vice-président du CNSA. Bien qu’absent lors de la décision, il estime que la modalité de nomination des membres du bureau du CNSA viole l’accord du 31 décembre 2016.
«Cette mise en place est une violation de l’accord de la Saint sylvestre qui veut que le bureau du CNSA soit mis en place par consensus entre composantes ayant pris part au dialogue de la CENCO et non par les délégués des composantes au CNSA. Or tel n’a pas été le cas. Il y a une énième violation de l’accord du 31 décembre 2016 que l’UNC et son président national ne peuvent cautionner», a argumenté Vital Kamerhe, dans un communiqué. Le président de l’UNC a noté que «dès lors, l’UNC ne se sent pas concernée par cette décision de mise en place du Bureau du CNSA intervenue ce samedi 22 juillet 2017 sous la co-présidence des Honorables Présidents des deux chambres législatives», tout en ajoutant que «l’UNC et ses membres restent mobilisés afin de faire respecter l’Accord de la CENCO, particulièrement la tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales avant le 31 décembre 2017». Le président du conseil national et secrétaire général a.i. de l’UNC, Alain Mbaya Kakasu, a précisé que «Vital Kamerhe avait été proposé comme président et non comme vice-président», en ajoutant qu’il ne fera pas partie du CNSA. Il saute aux yeux que Vital Kamerhe ne veut pas être second au sein de cette future nouvelle institution de transition et surtout travailler sous les ordres de Joseph Olenghankoy.[18]
Le 24 juillet, dans une déclaration politique, le Front pour le Respect de la Constitution (FRC) a affirmé qu’il «s’attendait voir à la tête de cette Institution une personnalité consensuelle répondant aux critères fixés par l’article 12 de l’Arrangement Particulier, à savoir la loyauté républicaine, le niveau d’études, l’honnêteté, l’intégrité et la compétence éprouvée. Elle devait aussi provenir par ailleurs d’une composante ne dirigeant pas une autre institution de la République par souci d’inclusivité, de neutralité, d’équilibre et de justice, aux fins d’assurer la crédibilité, la transparence, l’intégrité, la régularité du processus électoral, mais surtout la certitude de l’organisation des élections à date convenue … [Toutefois], aussi bien le processus de désignation que le profil de la personne désignée jettent un sérieux doute sur la volonté du Président de la République et de sa majorité à favoriser la cohésion nationale et surtout à conduire le pays vers des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées dans les délais fixés par l’Accord du 31 décembre 2016.
Par conséquent, le Front pour le Respect de la Constitution, tout en confirmant son adhésion à l’esprit et à la lettre de l’Accord du 31 décembre 2016,
- dénonce le caractère irrégulier du processus de désignation du Président du CNSA et récuse la personnalité désignée;
- renonce au poste de Vice-président lui confiée et félicite ses délégués qui ont refusé de participer à cette mascarade en dénonçant dans la salle de vaudeville;
- demande au peuple congolais et à ses militants de rester vigilants et de s’apprêter à défendre les prescrits de la Constitution du 18 février 2006, la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité et les acquis de l’Accord du 31 décembre 2016;
- invite la CENI à publier sans délai le calendrier électoral conformément au point 4.2 de l’Accord de la Saint Sylvestre et du point 9.5 de l’annexe de l’Arrangement particulier où les parties ont convenu de l’organisation des élections au plus tard le 31 décembre 2017».[19]
Président de la Ligue des jeunes de la Convention de Congolais Unis, CCU, et Communicateur de la Majorité Présidentielle, Thierry Monsenepwo, a affirmé que la désignation du Comité de la présidence du CNSA est conforme aux dispositions de l’accord du 31 décembre 2016 et de l’arrangement particulier, signés aussi par l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et par le Mouvement de Libération du Congo / Front pour le Respect de la Constitution (MLC/FRC).
S’agissant du choix porté sur sieur Olengankoy à la tête du CNSA, Thierry Monsenepwo rappelle que «l’Accord du 31 décembre 2016 (Chap. 6, alinéa 2) stipule que la présidence du CNSA reviendrait de droit au président du comité des sages du Rassemblement de l’Opposition (RASSOP). Après la mort d’Étienne Tshisekedi, poursuit-il, le Rassemblement s’est divisé en deux ailes, celle de Olengankoy et celle de Félix Tshisekedi. Mais au moment des consultations lancées par le Chef de l’État, seul le RASSOP / aile Olengankoy a répondu présent, en déposant aux évêques et au Chef de l’État les actes de sa désignation comme Président du comité des sages du RASSOP en date du 3 mars 2017 et en déposant également les noms (5) des candidats premier Ministre». Ainsi, selon Thierry Monsenepwo, «il est donc établi que le RASSOP qui participe à ce processus actuellement est le RASSOP / aile Olengankoy. Donc étant donné qu’il s’est présenté comme Président du Comité des sages du RASSOP, c’est donc logique et facile à comprendre que c’est donc lui le Président du CNSA, selon l’esprit et la lettre de l’accord du 31 décembre 2016».
En ce qui concerne les postes des vice-présidents, Thierry Monsenepwo a rappelé que, «selon l’article 15, deuxième et 3ème paragraphe de l’arrangement particulier, on en a prévu 3, dont l’un à la MP, qui sera chargé des relations entre les institutions, l’autre au MLC/Front pour le Respect de la Constitution, chargé du suivi du processus électoral et enfin le dernier à l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016, chargé de la mise en application de l’accord du 31 décembre 2016». Selon Thierry Monsenepwo, «lorsque l’UNC et le MLC ont signé l’arrangement particulier, ils savaient déjà que la Présidence du CNSA serait revenue au Président du comité des sages du RASSOP, donc à Olengankoy et qu’ils auraient obtenu chacun une vice présidence, dont l’une en charge de la mise en place de l’Accord et l’autre en charge du suivi du processus électoral».[20]
c. Sans inclusivité, CNSA nul et sans effet
Le 24 juillet, dans une interview, le secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), l’abbé Donatien N’shole, a désapprouvé la désignation du président et des membres du CNSA, en indiquant que la procédure ayant conduit à l’installation du CNSA ne respecte ni la lettre ni l’esprit de l’accord du 31 décembre. Pour le secrétaire général de la CENCO, «l’installation du CNSA par les présidents de deux chambres du parlement viole l’accord, il n’y a pas d’inclusivité dans cette démarche, ça renforce beaucoup plus la frustration, nous sommes très loin de la solution».[21]
Contre toute attente, Jean-Pierre Lisanga Bonganga, ministre des Relations avec le Parlement dans le gouvernement Tshibala et membre de l’aile dissidente du Rassemblement, conteste lui aussi la désignation de Joseph Olenghankoy à la tête du CNSA. A l’en croire, le précité n’a ni le charisme, ni le poids politique requis pour succéder à Etienne Tshisekedi à la tête du CNSA.
Roger Lumbala aussi avait déjà pris ses distances vis-à-vis de Joseph Olenghankoy, l’accusant de l’avoir roulés dans la farine lors du partage des postes au gouvernement, dans les cabinets des ministres ainsi qu’au CNSA.[22]
Le 24 juillet, dans un communiqué de presse depuis Séoul (Corée du Sud), le vice-président de la Commission électorale, Norbert Bashengezi, a affirmé que la CENI se réjouit de la désignation des membres du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA). Il a aussi indiqué que, ensemble avec le gouvernement et le CNSA, la Ceni va bientôt évaluer l’évolution du processus électoral, afin de publier le calendrier global pour «l’organisation des élections en une seule séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales conformément au chapitre IV page 7 de l’accord de la Saint Sylvestre».[23]
Le 25 juillet, la première réunion du CNSA sous la direction de Joseph Olenghankoy s’est tenue au Palais du peuple, sans la présence du Rassemblement de l’opposition / aile Limete, de Vital Kamerhe (Opposition signataire de l’accord du 18 octobre) et du délégué du Front pour le Respect de la Constitution (FCR). Cette rencontre a accouché d’une commission pour la rédaction du règlement intérieur du CNSA. On a mis en place une autre commission aussi, chargée de l’élaboration d’un projet de budget pour le fonctionnement du CNSA. Le Secrétaire général du RCD Hubert Efole, qui a participé à ladite réunion, a dit que des tractations sont en cours en vue de convaincre l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016 (Vital Kamerhe) et le Front pour le Respect de la Constitution (Eve Bazaiba) à participer au CNSA.[24]
Le 25 juillet, le Front pour le Respect de la Constitution « aile nationaliste », une dissidence de la plateforme politique « Front pour le Respect de la constitution », a dit soutenir la désignation de Joseph Olenghankoy à la tête du Conseil national du suivi de l’accord (CNSA).
Le porte-parole de ce regroupement politique, Jérôme Lumuna, a estimé que cette désignation se justifie dans la mesure où «elle a été faite par ses pairs, conformément à l’accord de la Saint Sylvestre et l’arrangement particulier qui en découle».
Jérôme Lumuna a fait savoir que son regroupement va accepter le poste de vice-président du CNSA attribué au Front pour le Respect de la Constitution. Ce poste avait été rejeté par le Front pour le respect de la Constitution piloté par le MLC qui a estimé que l’esprit de l’accord du 31 décembre n’a pas été respecté lors de la désignation du président de cette institution de la transition.[25]
3. VERS L’ÉMIETTEMENT DE L’UNION POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES SOCIAL (UDPS)?
Le 26 juillet, à l’hôtel Africana, dans la commune de Lingwala, des militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) / courant Bruno Tshibala, ont participé à l’ouverture officielle du Conclave de leur parti. Les cadres de ce parti ont mis en place une commission chargée de le préparer. Cette commission préparatoire a pour mission de fixer la date, le lieu, le format et la feuille de route et la logistique du conclave. Elle est dirigée par un superviseur en la personne du professeur Tharcisse Loseke, l’un de plus proches collaborateurs de feu Étienne Tshisekedi de son vivant. Outre la supervision, il y a aussi la coordination qui comporte 6 sous-commissions. La coordination sera dirigée par François Xavier Kongolo, alors que le poste de rapporteur général des travaux a été confié à Cheik Ismael Mbuyi. Chaque instance est assistée par des adjoints. Ainsi, le superviseur a 2 adjoints, le coordonnateur sera secondé par 3 adjoints et enfin le rapporteur général par 3 personnes.
L’objectif final de ce conclave, dit de l’unité et de la réconciliation est de «baliser le chemin pour la tenue d’un congrès de réunification, de refondation du parti et de consolidation des acquis déjà obtenus». Applaudi frénétiquement, Bruno Tshibala a répété que pour atteindre ses objectifs, le processus doit commencer par l’organisation d’un conclave qui se présente, à ses yeux, comme «le creuset dans lequel tous les courants vont s’y fondre et aller vers le congrès pour sortir un parti unifié, consolidé, regaillardi et prêt à aller aux élections, en vue de la conquête démocratique du pouvoir». Au terme du conclave, on informera sur la date de la tenue du Congrès du parti. À l’issue du Congrès, le parti élira le remplaçant de l’historique président national Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, décédé depuis le 1er février 2017.[26]
Le 29 juillet, le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, a accusé Bruno Tshibala d’avoir reçu «mission de détruire» son parti. «Bruno Tshibala a reçu mission de Kabila de détruire l’Udps. C’est pour cela qu’il a été nommé Premier ministre. Bruno Tshibala sait que l’UDPS ne peut s’effacer à cause de ces tentatives de doublement», a dit Jean-Marc Kabund.[27]
Le 5 août, l’ex conseiller politique de feu Étienne Tshisekedi, Valentin Mubake, a exprimé le vœu de voir se tenir un conclave de l’UDPS réunissant tout le monde, y compris les anciens, pour mettre debout le parti d’Étienne Tshisekedi.
A ce jour dit-il, depuis que le Président Tshisekedi est mort, personne ne peut aujourd’hui dire qu’il est le Président de l’UDPS, ni sur le plan statutaire donc juridique, ni sur le plan politique.
«C’est la raison pour laquelle nous préparons le conclave, un conclave qui va réunir tout le monde, pas celui que Tshibala a lancé, parce que notre objectif du conclave c’est de mettre debout l’UDPS pour affronter ce pouvoir», a-t-il souligné. Et de conclure, «je ne crois pas que B. Tshibala peut être des nôtres en mettant l’UDPS debout pour affronter le pouvoir auquel il appartient».
Valentin Mubake a déclaré que, après la mort de Etienne Tshisekedi, le Rassemblement n’existe plus. «Le Rassemblement était un rassemblement autour de la personne de monsieur Tshisekedi, ce n’était pas un rassemblement autour des valeurs parce que les personnes qui composent ce regroupement-là ne partagent pas les mêmes valeurs. Et donc Tshisekedi étant mort, le Rassemblement est mort aussi. Donc l’UDPS n’a plus rien à voir avec cette affaire-là», a déclaré Valentin Mubake. Il a cependant demandé au peuple de se prendre en charge pour imposer sa volonté.
Après avoir signé le certificat de décès du Rassemblement de l’Opposition, Valentin Mubake a signé aussi un autre certificat, celui de la mort de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016. «L’Accord de la Saint Sylvestre n’existe plus, parce qu’il a été torpillé et violé», a dit Valentin Mubake.
Et de poursuivre: «il n’est plus possible d’arriver à un compromis avec M. Kabila à quelques mois de la fin de cette période obligatoire au cours de laquelle les élections devaient avoir lieu.
Tout compromis avec Kabila conduirait donc à l’accompagner au-delà de 2017, et il n’est plus question de l’accepter, et malheur à celui de l’UDPS qui osera assumer cette responsabilité-là».
Pour rappel, Valentin Mubake avait été indexé par son parti pour avoir accepté de participer aux consultations du président Kabila ayant abouti à la nomination de Bruno Tshibala à la primature. Son parti avait parlé d’auto-exclusion. Cependant, contrairement aux autres cadres du parti formellement exclus de l’UDPS, pour leur participation aux gouvernements Badibanga et Tshibala, par une décision du Secrétaire général Jean Marc Kabund-A- Kabund, son nom n’y figure pas.[28]
Le porte-parole de l’UDPS, Augustin Kabuya, n’accorde aucune importance aux initiatives de Bruno Tshibala et de Valentin Mubake car, dit-il, ces personnes ne peuvent engager en aucun cas l’UDPS ayant été déjà exclues. Selon lui, l’UDPS prépare un congrès, mais celui-ci interviendra après les obsèques de son président historique Étienne Tshisekedi. Ce congrès aura entre autres comme mission: désignation un nouveau président, choisir un candidat à la présidentielle et redynamiser le parti dans la perspective des élections générales.[29]
Six mois après le décès d’Etienne Tshisekedi, son parti, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), est en voie d’être émiettée en trois morceaux. Et tous annoncent la tenue prochaine d’un Congrès en vue de restructurer le parti.
Le 26 juillet, l’UDPS / aile Bruno Tshibala a organisé une grande manifestation à Africana Palace pour annoncer la tenue, dans les prochains jours, d’un conclave, en perspective d’un Congrès. Un comité préparatoire est d’ailleurs mis en place pour préparer ces assises.
Le 27 juillet, c’est l’UDPS / aile Valentin Mubake qui a tenu le même discours. Mubake qui aurait refusé de faire partie du gouvernement Tshibala, estimait que c’était plutôt lui le dauphin désigné par Etienne Tshisekedi pour occuper la Primature, au terme du dialogue de la Saint Sylvestre.
Mais bien avant, un secrétaire général adjoint de l’UDPS avec siège à Limete, Félix Tshisekedi, avait déclaré que le parti organisera un congrès, mais pas avant le rapatriement suivi de l’inhumation du président national Etienne Tshisekedi.
Il y aura donc trois congrès pour un même parti politique. L’UDPS dont le siège est situé à Limete se réclame être le parti laissé par Etienne Tshisekedi, et reconnu par le ministère de l’Intérieur. Tshibala soutient qu’au terme du congrès, tout celui qui parlera au nom de l’UDPS sans mandat ni qualité sera poursuivi par la justice. Mubake se prend quant à lui pour l’héritier testamentaire du sphinx de Limete.[30]
[1] Cf Actualité.cd, 09.07.’17
[2] Cf Radio Okapi, 25.07.’17
[3] Cf Radio Okapi, 27.07.’17
[4] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 27.07.’17
[5] Cf Radio Okapi, 29.07.’17
[6] Cf Radio Okapi, 30.07.’17
[7] Cf Radio Okapi, 02.08.’17; Jeff Kaleb – 7sur7.cd, 02.08.’17
[8] Cf Radio Okapi, 02.08.’17
[9] Cf Radio Okapi, 05.08.’17
[10] Cf Le Phare – Kinshasa, 03.08.’17 http://www.lephareonline.net/memo-rassemblement-a-ceni-operation-kabila-degage-apres-30-septembre-2017/
[11] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 03.08.’17
[12] Cf Radio Okapi, 03.08.’17; Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 02.08.’17
[13] Cf Radio Okapi, 03.08.’17; Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 02.08.’17
[14] Cf Stella Abaya Kombe – 7sur7.cd, 21.07.’17
[15] Cf Rachel Kitsita – Actualité.cd, 22.07.’17
[16] Cf Rachel Kitsita – Actualité.cd, 22.07.’17
[17] Cf RFI, 23.07.’17
[18] Cf Le Phare – Kinshasa, 24.07.’17 http://www.lephareonline.net/cnsa-kamerhe-refuse-detre-ordres-dolenghankoy/; Radio Okapi, 23.07.’17; Stanys Bujakera – Actualité.cd, 22.07.’17
[19] Cf Le Phare – Kinshasa. 25.07.’17 http://www.lephareonline.net/declaration-politique-front-national-respect-de-constitution-rapport-designation-president-cnsa/
[20] Cf Joseph Kazadi Mamba – 7sur7.cd, 27.07.’17
[21] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 24.07.’17
[22] Cf Le Phare – Kinshasa, 24.07.’17
[23] Cf Patrick Maki – Actualité.cd, 24.07.’17
[24] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 25.07.’17
[25] Cf Radio Okapi, 26.07.’17
[26] Cf Tchèques Bukasa – Actualité.cd, 26.07.’17; Stella Abaya Kombe – 7sur7.cd, 27.07.’17
[27] Cf Actualité.cd, 29.07.’17
[28] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 06.08.’17
[29] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 06.08.’17
[30] Cf mediacongo.net, 28.07.’17