SOMMAIRE
ÉDITORIAL: NOMINATION DU NOUVEAU PREMIER MINISTRE → DIALOGUE DANS L’IMPASSE
- LES POURPARLERS SUR LES MODALITÉS DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD DU 31 DÉCEMBRE
- Le mystère d’une lettre de Étienne Tshisekedi à la CENCO sur la désignation du nouveau Premier Ministre
- Le G7 se prononce sur la désignation du Premier Ministre et du Président du Rassemblement de l’Opposition
- La question de la désignation du Premier Ministre et du Président du CNSA
- La Cenco consulte séparément l’opposition et la majorité
- L’entretien des Évêques de la Cenco avec le Président de la République
- Le Rassemblement se réunit pour désigner le nouveau président du Comité des Sages
- Le retour de Raphaël Katebe Katoto à Kinshasa
ÉDITORIAL: NOMINATION DU NOUVEAU PREMIER MINISTRE → DIALOGUE DANS L’IMPASSE
1. LES POURPARLERS SUR LES MODALITÉS DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD DU 31 DÉCEMBRE
a. Le mystère d’une lettre de Étienne Tshisekedi à la CENCO sur la désignation du nouveau Premier Ministre
Le 3 février, dans un message posté sur Facebook, Raphaël Katebe Katoto, membre du Comité des Sages du Rassemblement, a révélé que le nom de Félix Tshisekedi avait été transmis à la Cenco pour le poste de Premier ministre avant le décès de son père.[1]
Le 3 février, dans un message publié sur sa page Facebook, le député national Zacharie Bababaswe a demandé au chef de l’État Joseph Kabila de nommer Félix Tshisekedi Premier Ministre pour lui permettre d’accueillir la dépouille mortelle de son père en cette qualité.[2]
Le 5 février, l’un des plus proches conseillers d’Étienne Tshisekedi, Peter Kazadi, a affirmé que Étienne Tshisekedi avait désigné le candidat premier ministre avant sa mort. Il avait même pris le soin de communiquer son nom aux évêques. Avant de faire ce choix, il avait mené des consultations au niveau du Rassemblement. Aux Évêques de le confirmer ou pas. Peter Kazadi a été.[3]
Le 7 février, François Mwamba Tshishimbi, président national de l’Alliance pour le Développement et la République (ADR), parti membre du Rassemblement, a déclaré que la meilleure manière de rendre hommage à Étienne Tshisekedi, c’est d’exécuter son testament politique, en appliquant l’accord de la Saint-Sylvestre. Selon lui, il faut donc procéder à la nomination du premier ministre avant l’enterrement d’Étienne Tshisekedi. Et la personne concernée avait déjà été désignée peu avant sa mort par Étienne Tshisekedi, a déclaré François Mwamba. François Mwamba Tshishimbi a demandé à la Cenco de permettre la reprise et la conclusion rapide des discussions sur l’Arrangement Particulier en cours de négociation, compris la présentation, pour nomination par le Président de la République, du nom du Premier ministre sur lequel le Rassemblement a porté son choix du vivant de Étienne Tshisekedi.[4]
Le 11 février, le conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi, Peter Kazadi, a confirmé que le président du Conseil des sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, avait laissé aux évêques le nom du candidat premier ministre conformément à l’accord du 31 décembre avant son départ à Bruxelles pour des soins. Peter Kazadi a déclaré que c’est un membre de l’UDPS que Tshisekedi a proposé à ce poste. Selon lui, l’accord donne le privilège au Rassemblement de présenter non pas un candidat, mais un Premier ministre et il oblige, donc, Joseph Kabila de nommer le Premier ministre du Rassemblement.[5]
Le 11 février, dans une interview, le secrétaire général de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole, a confirmé que les Évêques ont rencontré Étienne Tshisekedi avant son départ et il a affirmé qu’on n’a pas parlé du nom de celui qui sera nommé Premier ministre.[6]
Le 17 février, dans une interview accordée à la Radio TOP CONGO, le frère de Moïse Katumbi, Raphael Katebe Katoto, dément l’information selon laquelle Etienne Tshisekedi aurait donné le nom de son fils, Félix Tshisekedi, comme candidat à Primature. «Quand j’ai parlé avec le Président Tshisekedi et je lui ai dit que je voulais aussi me porter candidat pour apporter ma contribution au pays il m’a dit ceci, c’est une bonne chose nous allons récolter les avis des uns, des autres et après nous allons tranché, mais ça m’aide beaucoup que vous vous portez candidat parce que il y a une candidature ici ou on me fait pression que je ne suis pas pour», a dit à TOP CONGO FM, Raphael Katebe Katoto.
Le porte-parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et conseiller en communication d’Etienne Tshisekedi, Augustin Kabuya, l’a tout de suite démenti: «Je confirme qu’Etienne Tshisekedi avait donné le nom de Félix non parce qu’il est son père, mais parce que toutes les plateformes du Rassemblement avaient décidé que Félix [Tshisekedi] occupe la Primature, ce poste revient à l’UDPS». En effet, plusieurs membres de l’UDPS affirment que Etienne Tshisekedi aurait confié le nom de son fils comme candidat à ce poste, conformément à l’accord signé le 31 décembre dernier.[7]
Le 17 février, l’abbé Donatien Nshole, Secrétaire général intérimaire de la CENCO, a une fois de plus tenu à éclairer l’opinion sur la question du nom du premier ministre remis aux Évêques par Étienne Tshisekedi. Selon lui, il n’a rien reçu en mains propres en tant que secrétaire général de la CENCO. Il a cependant laissé ouvert la possibilité d’un probable document qui s’il existait, serait remis à qui de droit: «A mon niveau à moi, secrétaire des Évêques, je n’ai rien reçu. S’il y avait un tel document chez un Évêque et c’est un document réservé aux Évêques, on le leur donnera quand ils seront en réunion. Si c’est destiné à une autre personne, c’est cette personne là qui aura la primeur. Donc, Je ne vois pas un problème là dessus».[8]
Le 23 février, face à la spéculation sur la lettre d’Étienne Tshisekedi envoyée à la Cenco avant son déplacement à Bruxelles, Pierre Lumbi, président en exercice du G7, a déclaré être témoin de l’existence de cette missive. Dans un communiqué de presse, il a affirmé que «le Président Tshisekedi a bel et bien laissé une lettre avant son voyage pour la Belgique ; lettre signée de sa propre main et dont nous avions auparavant parlé avec lui du contenu. Il m’a confié cette lettre, en présence de Mr. L’Abbé Théo Tshilumba, son secrétaire particulier qui est prêt à en apporter le témoignage. Cette lettre présente le nom du Premier Ministre désigné par toutes les composantes du Rassemblement, à transmettre à qui de droit via la Cenco.
Cette lettre, nous l’avons remise le 17 janvier 2017 en mains propres, à Mgr. Utembi, Président de la Cenco, en présence de l’Abbé Théo Tshilumba, contre un accusé de réception.
Nous avions tous un devoir de réserve et de confidentialité jusqu’à ce que cette lettre parvienne au destinataire. Vous comprendrez donc pourquoi je ne pouvais pas faire cette déclaration jusqu’il y a quelques jours.
La vérité étant établie, il ne reste plus que la nomination du Premier Ministre ainsi présenté par le Rassemblement, conformément au point III.3.3. de l’accord du 31 décembre 2016».
Contacté par téléphone, l’abbé Théo Tshilumba a confirmé les dires de Lumbi et il a même donné la date de la rédaction de la lettre, le «12 janvier» et l’heure à laquelle elle a été déposée à la Cenco à Mgr Utembi, en présence de l’abbé Donatien Nshole.[9]
Le 23 février, le secrétaire général de la Majorité présidentielle, Aubin Minaku, a formellement démenti l’information d’une quelconque correspondance adressée à Joseph Kabila par le Rassemblement et dont Etienne Tshisekedi serait l’auteur et l’expéditeur. Au cours d’une communication devant la presse, Aubin Minaku persiste et signe: «le Président Kabila n’a jamais reçu cette correspondance, même pas le jour où il a accordé une audience aux évêques».[10]
Le 24 février, le secrétaire général adjoint de la CENCO, l’Abbé Donatien Shole, a tenu une conférence de presse pour la mise au point de l’opinion sur la fameuse lettre d’Étienne Tshisekedi désignant le nom du candidat premier ministre du Rassemblement de l’Opposition.
Selon l’Abbé Donatien Shole, le 17 janvier de cet année, Pierre Lumbi et l’abbé Théo Tshilumbu avaient effectivement remis ladite lettre aux évêques. La lettre était destinée à Joseph Kabila avec pour objet la transmission du nom du premier ministre. La lettre avait pour expéditeur Étienne Tshisekedi. Cependant la CENCO souligne que les deux émissaires du Rassemblement avaient posé trois conditions pour que les évêques transmettent la missive à Joseph Kabila. Il s’agit notamment de la stricte discrétion, de la remise de la lettre au moment opportun, c’est-à-dire si les discussions en cours entre le Rassemblement et la Majorité n’aboutissaient pas à de bons résultats et de la remise de la lettre en mains propres au président Joseph Kabila, sans intermédiaire.
L’Abbé Donatien Shole a déclaré que, le Rassop ayant estimé que c’était le moment de remettre cette lettre, la CENCO a profité de sa rencontre avec le chef de l’Etat, le lundi 20/02/2017, pour la lui remettre. Cependant, le Chef de l’État a refusé de la réceptionner, avançant comme raison qu’il attendait que le futur président du Conseil des sages du Rassemblement lui remette une liste de trois candidats premier ministre. La CENCO attend, donc, que le Rassop se donne un Président du conseil des sages, pour lui remettre cette correspondance, pour qu’il l’amène lui même chez le chef de l’Etat. Enfin, les Évêques de la Cenco précisent que, jusqu’au jour d’aujourd’hui, ils n’ont pas pu éclairer l’opinion et surtout les médias quant à la question de l’existence de cette lettre, car elle avait été émise confidentiellement par le Rassemblement.[11]
b. Le G7 se prononce sur la désignation du Premier Ministre et du Président du Rassemblement de l’Opposition
Le 15 février, dans une déclaration publiée à Kinshasa, le Groupe des 7 (G7) a tenu à fixer l’opinion à propos de sa position sur la présentation du premier ministre par le Rassemblement.
Se focalisant sur le point 3.3 du chapitre 3 de l’accord de la Cenco, le G7 rappelle que «l’initiative et la responsabilité de présenter le candidat Premier Ministre à la nomination du Président de la République reviennent entièrement au Rassemblement et à lui seul. Le pouvoir de nomination du Premier Ministre revient au Chef de l’État, mais celui-ci ne peut ni ignorer le choix du Rassemblement, ni lui imposer le sien propre».
Par ailleurs, selon la déclaration, «dans le cadre du consensus général dégagé sur la légitimité des animateurs des institutions de la République après le 19 décembre 2016, le Rassemblement a concédé le maintien de Joseph Kabila à la tête de l’État et renoncé à continuer à le contester comme tel alors que son mandat a expiré depuis cette date. Ce consensus serait rompu si le Président de la République venait à désigner discrétionnairement le Premier Ministre et au mépris des stipulations de l’Accord du 31 décembre 2016. Sans doute qu’une telle attitude plongerait davantage la RDC dans la crise politique».
Ainsi, le G7 propose au Rassemblement ce qui suit:
«– confirmer le dépôt à la Cenco de la lettre du Président Étienne Tshisekedi relative à la présentation de Félix Tshisekedi au poste de Premier Ministre de la République;
– au regard de la dégradation accélérée de la situation économique et sociale, de la résurgence des poches d’insécurité et d’instabilité à travers le pays ainsi que de l’exacerbation actuelle de la tension politique, due notamment au retard pris par la mise en œuvre de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016, demander à la Cenco, dans le cadre de sa médiation, de soumettre avec diligence au Président de la République ce dossier, en vue de la nomination du nouveau Premier Ministre».[12]
Le 16 février, dans une deuxième déclaration, le Groupe des 7 (G7) présente sa position sur l’Accord Global et Inclusif du 31 décembre et la direction du Rassemblement de l’Opposition dont il est membre. En ce qui concerne la crise politique et institutionnelle, «le G7 rappelle que l’accord signé le 31 décembre dernier constitue aujourd’hui la seule source de légitimité des acteurs appelés à organiser la gestion de la transition, en vue de la tenue des élections au plus tard le 31 décembre 2017. Aussi, le G7 invite-t-il tous les acteurs politiques à ne pas remettre en cause les dispositions de l’Accord aux fins de continuer à échapper indéfiniment à la sanction du souverain primaire, à qui revient le droit de choisir librement ses dirigeants».
En ce qui concerne l’Accord Global et Inclusif du 31 décembre 2016, «le G7 souscrit à sa mise en œuvre dans les meilleurs délais. Tout en exprimant sa profonde gratitude au travail de médiation abattu par la CENCO, le G7 soutient sans réserve le choix du Premier Ministre par le Rassemblement présenté par le Président Etienne Tshisekedi. Il exhorte les Evêques à transmettre ce choix au Président de la République, afin de sortir le pays de l’impasse politique».
En ce qui concerne le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement, «le G7 renouvelle sa position quant à la primature qui doit revenir à l’UDPS, compte tenu de son poids politiques. Mais, pour ce qui est de la présidence du Rassemblement, au regard des principes d’équilibre, de cohésion et d’unité, le G7 considère que ladite présidence doit revenir à une composante politique autre que l’UDPS».[13]
c. La question de la désignation du Premier Ministre et du Président du CNSA
Le 8 février, le secrétaire général intérimaire de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole, a affirmé que celui qui présidera le conseil de suivi de l’accord du 31 décembre est le président du Rassemblement. «Si vous lisez l’accord, je ne crois pas que vous verrez le nom d’Etienne Tshisekedi là-dedans. Ce poste revient au président du Conseil des sages du Rassemblement. Donc, dans le respect de l’accord, si aujourd’hui le Rassemblement a un autre président, celui-ci sera président du Comité de Suivi aussi». Réagissant à ces propos, Lambert Mende Omalanga, négociateur pour la Majorité Présidentielle, a fait noter que «c’est un débat que nous devons encore avoir, le poste ayant été confié « intuitu personae », propos repris par le président même de la CENCO, Monseigneur Utembi. En tant que représentant du facilitateur, l’abbé Nshole ne peut pas se substituer aux négociateurs».
Parmi ce qui bloque l’application de l’accord, il y a la modalité de désignation du Premier Ministre.
À ce propos, l’abbé Nshole a précisé que «le Rassemblement ne veut désigner qu’une seule personne, ce qui n’est pas contraire à l’accord; la Majorité veut que soient désignés plusieurs personnes, ce qui est conforme à la Constitution».[14]
Selon la Majorité présidentielle, la désignation du nouveau président du CNSA doit être faite de manière consensuelle. La MP estime que, si on avait trouvé un consensus autour de la personne de Étienne Tshisekedi au poste de président du CNSA, un consensus devra également être trouvé sur le candidat à proposer pour son remplacement. Procéder autrement serait, aux yeux du camp présidentiel, « violer le principe de gestion consensuelle des institutions pendant la période préélectorale et électorale convenu au Centre Interdiocésain ». Selon le ministre de l’Information et Médias, Lambert Mende, «la MP n’est pas opposée qu’un membre du Rassemblement occupe la présidence du CNSA, mais à condition que ce dernier obtienne le consensus de tous, comme ce fut le cas avec Tshisekedi». Et la ministre honoraire du Genre, Geneviève Inagosi, a renchéri: «Si le Rassemblement tient à l’Accord de la CENCO, il sait pertinemment bien qu’il ne sera pas possible de désigner de manière unilatérale le successeur de Tshisekedi».[15]
La question sur la procédure de présentation du Candidat Premier Ministre continue à se présenter comme un blocage pour la mise en oeuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre. La famille politique du chef de l’Etat a rappelé qu’elle a déjà fait des concessions, en passant de 7 candidats, ensuite 5 jusqu’à accepter une liste de 3 candidats Premier ministre à proposer au Président Joseph Kabila pour nomination. Selon Adolphe Lumanu, délégué de la Majorité Présidentielle au dialogue du Centre Interdiocésain, «la désignation du Premier ministre issu du Rassemblement doit se faire dans le respect de l’ordre politique et institutionnel établi et reconnu par toutes les parties. Concevoir les choses autrement c’est vouloir transformer le pouvoir discrétionnaire de nomination du Président de la République en simple investiture du Premier ministre, en violation de l’article 78 de la Constitution».[16]
Le 22 février, dans une interview, Jean-Bertrand Ewanga, ancien secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et actuel candidat de l’Alternance pour la République (AR) à la succession d’Étienne Tshisekedi au poste du président du Conseil de sages du Rassemblement, est revenu sur le blocage autour de la présentation de trois candidats au président Joseph Kabila pour la nomination d’un nouveau Premier ministre. Il a affirmé qu’Étienne Tshisekedi avait déjà trouvé une solution à ce blocage avant sa mort, par sa lettre en rapport avec la désignation du Premier ministre: «Cette lettre, nous la considérons comme un testament. Il faut donc respecter son testament et sa mémoire. La solution est donc que l’on maintienne le nom que Tshisekedi a laissé».
Il a ajouté que, pour la nomination du prochain premier ministre, Joseph Kabila ne peut pas exiger au Rassemblement trois noms, car il n’exerce aucun mandat: «Cette histoire de trois noms, nous ne l’acceptons pas, car nous n’avons pas à la tête du pays une personne issue des élections. Joseph Kabila est à la tête du pays par un consensus issu de l’accord du 31 décembre … Étienne Tshisekedi avait accepté que, à l’expiration de son mandat, le sénateur Joseph Kabila reste président de la République. Je pense maintenant que le sénateur Joseph Kabila n’a pas à nous exiger trois noms, car il n’est pas dans son mandat électif».[17]
Le 23 février, au cours d’une émission, Peter Kazadi, conseiller juridique d’Étienne Tshisekedi, est revenu sur la question du blocage qui persiste pour l’effectivité de l’application de l’accord de la Saint Sylvestre. Il a déclaré que le Rassemblement de l’opposition ne va pas cautionner la violation de l’esprit de l’accord en se pliant aux exigences de la majorité présidentielle: «Si la majorité insiste sur la présentation de 3 candidats au poste de Premier ministre, nous remettrons en cause l’intégralité de l’accord et reviendrons dans la situation d’avant le 19 décembre».
A propos de la question de nomination du Premier ministre, qui aujourd’hui est au centre du blocage des discussions, Peter Kazadi a déclaré que, «si on lit l’accord, on comprendra qu’il n’est pas question que l’on présente plus d’un candidat. L’accord ne parle même pas de la présentation d’un candidat mais plutôt de la présentation du Premier ministre».
Peter Kazadi a aussi annoncé le rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi dans les jours prochains: «Après différentes discussions avec le gouverneur de la ville province de Kinshasa, le lieu d’enterrement proposé par ce dernier a été accepté». Il a précisé que le corps d’Étienne Tshisekedi sera rapatrié en RDC à la fin de travaux de construction du caveau où il sera inhumé.[18]
d. La Cenco consulte séparément l’opposition et la majorité
Le 16 février, les évêques de la Cenco ont initié des consultations séparées avec d’une part les délégués du Rassemblement de l’opposition et d’autre part ceux de la Majorité présidentielle.
À l’issue de ces consultations, le secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole, a déclaré que, «malheureusement, leurs positions actuelles demeurent les mêmes. Sur le mode de désignation du premier ministre, le Rassemblement tient à une personne et la Majorité à au moins trois personnes».[19]
Le 16 février, le Rassemblement de l’Opposition (RASSOP) a confirmé le nom de Félix Tshisekedi comme candidat au poste de premier ministre du gouvernement issu de l’accord politique du 31 décembre dernier. Ce nom a été confirmé aux évêques catholiques de la CENCO tel que «laissé par Etienne Tshisekedi» avant son voyage pour Bruxelles, selon cette plateforme.
Selon Delly Sesanga, président de l’Alternance pour la République (AR) et délégué du RASSOP aux discussions du centre interdiocésain, le Rassemblement de l’Opposition reviendra auprès des évêques catholiques dans 48 heures pour déposer également le nom du président du conseil national de suivi de l’accord (CNSA) du 31 décembre. Toutefois, il n’a pas confirmé que ce nouveau président du CNSA sera également président du Conseil des Sages du Rassemblement, en remplacement à Etienne Tshisekedi.[20]
Le 17 février, à l’issue d’une rencontre avec les évêques de la CENCO, Christophe Lutundula, cadre du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, a affirmé que leur plateforme a respecté l’accord du 31 décembre en proposant le nom du premier ministre (Félix Tshisekedi) à la médiation. À ce propos, il a affirmé que «il n’y a pas façon de débloquer la situation que de respecter la lettre et l’esprit de l’Accord. Il y a deux devoirs: le premier, celui de présenter le premier ministre. Nous avons accompli ce devoir là à travers la lettre du Président Tshisekedi, qui date d’ailleurs de trois même quatre semaines. Cela, à la demande unanime de toute les composantes du Rassemblement. Nous avons déposé ce dossier à la médiation et nous avons demandé à ce que la CENCO fasse son travail, c-à-d amener ce dossier au Président de la République. Il reste le deuxième devoir qui, évidemment, relève du Président de la République, celui de pouvoir nommer le premier ministre. S’il y a blocage, je crois que le blocage se trouve maintenant au niveau de l’accomplissement du deuxième devoir. Autant lui (Président de la République) a le pouvoir de nommer, autant dans la convention, on a reconnu au Rassemblement seul, l’initiative de la présentation du premier ministre à la nomination. Si le Président refuse, parce que sa famille politique lui demande ça, il aura créé une crise politique».[21]
e. L’entretien des Évêques de la Cenco avec le Président de la République
Le 20 février, le président de la République Joseph Kabila a échangé avec les évêques de la Cenco au palais de la Nation.
D’après l’abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la CENCO, Joseph Kabila attend la liste des candidats au poste de premier ministre qui doit lui être présentée par le nouveau président du Conseil des Sages du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. L’abbé Donatien N’shole a déclaré: «Nous lui avons remis l’accord signé, le draft de l’arrangement particulier. Il a considéré que 95 pourcent est fait , il ne reste que 5 % , il veut qu’on aille vite de l’avant pour ne pas donner de prétexte à la non tenue des élections. Pour le reste, il pense que si le Rassemblement trouve un président du conseil des sages, celui la lui présentera une liste des premiers ministre». Toutefois il n’a pas confirmé qu’Etienne Tshisekedi avait laissé un nom du candidat premier ministre.
Joseph Kabila a mis fin à une polémique car, dit N’shole, le nouveau président du Conseil des sages du Rassemblement sera bel et bien président du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA).
«Le principe est maintenant clair que le prochain président du Conseil des sages du Rassemblement sera le président du conseil national de suivi de l’accord, et celui qui doit présenter la liste des candidats premiers ministres», a conclu l’Abbé, en précisant aussi que «le président Kabila a dit attendre que la nomination président du Conseil des sages du Rassemblement se fasse de manière consensuelle».
La semaine dernière, le Rassemblement plateforme de l’opposition à laquelle revient de droit la primature, selon le prescrit de l’accord politique du 31 décembre dernier, avait pourtant confirmé qu’avant son voyage pour Bruxelles, Etienne Tshisekedi avait laissé à la CENCO le nom de Felix Tshisekedi comme candidat premier ministre.[22]
Le 20 février, réagissant aux propos de Joseph Kabila relayés par l’Abbé Donatien N’shole (SG de la CENCO), selon lesquels il attend une liste de 3 noms pour le poste de premier ministre, Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’UDPS, a accusé Joseph Kabila et sa famille politique de retarder l’application de l’accord politique du 31 décembre et a affirmé que «le Rassemblement ne proposera pas à Monsieur Kabila deux ou trois noms». Au cas où le blocage persiste sur cette question, Kabund a déclaré que le Rassemblement va en tirer toutes les conséquences.
Dans une interview, Jean-Marc Kabund a affirmé: «Personnellement je lui demande de retirer ce qu’il a dit parce que le président Tshisekedi, avant sa mort, avait proposé un premier ministre et s’il estime qu’il ne peut nommer un premier ministre lui présenté par Etienne Tshisekedi, Monsieur Kabila est à coté. Le Rassemblement ne lui proposera pas des noms ou même deux noms. Le Rassemblement lui a proposé un premier ministre qu’il doit nommer. Sur cette question nous n’allons pas tergiverser et nous n’y reviendrons pas. Monsieur Kabila sait le nom de celui qui lui a été proposé par Étienne Tshisekedi. Les évêques aussi le savent. Je vous le confirme aujourd’hui. Mais ce n’est pas à moi de dévoiler ce nom, parce que la lettre ne m’était pas adressée.
Nous n’avons jamais été naïfs en acceptant qu’il continue à diriger ce pays bien qu’il n’avait pas organisé les élections. Après Tshisekedi est égal à avant Tshisekedi. Nous tirerons toutes les conséquences s’il s’avère que Kabila et sa famille politique ne veulent pas mettre l’accord en œuvre. Le point 3 de l’accord est clair. Le Rassemblement devrait présenter un premier ministre à Monsieur Kabila. D’où vient cette histoire d’une liste?».[23]
George Kapiamba, l’un des délégués de la société civile aux assises du centre interdiocésain, n’approuve pas la position du Présidenr de la République qui exige au Rassemblement une liste de plusieurs (trois) noms pour la primature. Il a affirmé que la position du Chef de l’Etat va à l’encontre de l’accord du 31 décembre qui, selon lui, prévoit que le Rassemblement présente un seul nom pour le poste de premier ministre. Enfin, Kapiamba a invité Joseph Kabila au respect de l’esprit de l’accord du 31 décembre 2016, afin de sortir de l’impasse actuelle.[24]
Le leader du Mpcr et membre de la Dynamique de l’Opposition, Jean Claude Vuemba, a dénoncé la violation intentionnelle de l’Accord du 31 décembre 2106 par le président Kabila. L’opposant s’est dit choqué de constater que c’est l’autorité morale de la Majorité elle-même qui constitue le blocage du processus du dialogue. «Exiger trois noms est tout simplement une grave violation de l’Accord», a affirmé Jean Claude Vuemba, en rappelant que nulle part dans l’Accord il est stipulé qu’on doit présenter trois candidats au poste de premier ministre. Pour lui, le Rassemblement ne va envoyer qu’un seul nom. «Nous avons désigné le premier ministre et M. Kabila ne doit qu’approuver ce choix», gronde-t-il. Par ailleurs, Vuemba condamne avec fermeté la tendance de M. Kabila à vouloir s’ingérer dans le gestion interne du Rassemblement: «Pourquoi veut-il que le choix du président du CNSA fasse l’objet de consensus?». Au cas où le président Kabila ne fléchit pas dans sa position d’exiger trois noms pour la nomination du nouveau premier ministre et le consensus pour la désignation du successeur d’Étienne Tshisekedi au Conseil national de suivi de l’accord , le Mpcr promet de demander au Rassemblement de mettre fin à sa participation aux négociations sous l’égide des évêques catholiques.[25]
Le 20 février, à propos de la volonté du Rassemblement de l’Opposition de présenter un seul nom pour le poste de Premier Ministre, Lambert Mende, l’un des négociateurs de la MP au dialogue du Centre interdiocésain, a affirmé: «Je ne sais pas quelle disposition de l’accord prévoit que le Rassemblement présente un seul nom. L’accord dit que le premier ministre est présenté par le Rassemblement et nommé par le Président de la République conformément à l’article 78 de la Constitution. Les dispositions pratiques sont prévues dans l’arrangement particulier. Si l’on suit à la lettre l’article 78, le président nomme le premier ministre au sein d’une majorité parlementaire (a ne pas confondre avec la majorité présidentielle), qui va s’élargir avec la venue du Rassemblement. Je ne vois pas du tout la vérité dans ce qu’ils disent quand ils crient à la violation de l’accord si on leur demande une liste de trois noms».
En ce qui concerne le futur président du Conseil des Sages du Rassemblement qui sera aussi le président du CNSA, Lambert Mende a déclaré que «peu importe celui qui va diriger le Conseil National de Suivi de l’Accord, pourvu qu’il bénéficie du même consensus dont a bénéficié le feu Etienne Tshisekedi. Monsieur Etienne Tshisekedi avait été désigné président du conseil national de suivi de l’accord à travers un large consensus autour de sa personne. Nous ne sommes pas contre l’idée que le Rassemblement puisse pourvoir à son remplacement, mais à condition qu’il fasse l’objet d’un large consensus dont a bénéficié Monsieur Etienne Tshisekedi».[26]
f. Le Rassemblement se réunit pour désigner le nouveau président du Comité des Sages
Le 20 février, une Commission du Rassemblement s’est réunie depuis le matin à Faden House, avec pour mission de désigner un successeur à feu Étienne Tshisekedi, ancien président du conseil des sages de cette plateforme politique. Le Rassemblement de l’opposition (RASSOP) est constitué de: l’UDPS, le G7, la Dynamique, l’AR et la CAT (Coalition des alliés de Tshisekedi). Les membres de cette commission sont donc Endundu Bononge (G7), professeur Matthieu Kalele (Dynamique), professeur Kalala Tshibangu (AR), Tshiela (MPP de Diomi Dongala), Bwassa et Bruno Tshibala (UDPS). Laurent Batumona ( CAT) et Olivier Kamitatu (G7) seraient également membre de ladite Commission. Le mode de désignation est le consensus. A défaut, les délégués passeront au vote.[27]
Le 21 février, le Rassemblement s’est réuni en plénière pour examiner le rapport de la commission sur la succession d’Etienne Tshisekedi à la présidence du Conseil des Sages du Rassemblement.
Quatre candidatures ont été enregistrées, celle de Pierre Lumbi présentée par le G7, de Jean Bertrand Ewanga présentée par Alternance pour la République, de Joseph Olenga Nkoy pour le compte de la Dynamique de l’opposition (aile Kiakwama) et celle de Martin Fayulu pour l’autre aile la Dynamique (Lubaya).
La commission devra déterminer le mode de désignation du prochain président du Conseil des Sages du Rassemblement, qui sera également président du Conseil National de suivi de l’accord du 31 décembre. Le président de Alternance pour la République, Delly Sessanga, avait proposé, la semaine dernière, au nom de sa plateforme, que le Rassemblement soit géré par un présidium. Cette position peut être adopté en cas de manque de consensus sur une candidature.
A l’UDPS, cependant, certains cadres ayant requis l’anonymat, sollicitent que ça soit un membre de leur parti qui remplace Etienne Tshisekedi à ce poste, au regard du poids du parti et de son engagement dans le combat. A ce sujet le secrétaire général de l’UDPS, Jean Marc Kabund, a dit «l’UDPS va se prononcer en dernier, après toutes les propositions des autres plates formes».
Le Président de la République, initiateur des discussions du centre interdiocésain et la majorité présidentielle continuent d’insister pour que la désignation du prochain président du Conseil National de Suivi de l’Accord (de facto, le président du Conseil des Sages du Rassemblement), fasse l’objet d’un consensus.[28]
Présent à la réunion, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean Marc Kabund, n’a présenté aucun candidat, mais a réclamé pour son parti soit la présidence du Comité des Sages du Rassemblement de l’Opposition, soit celle du conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA).
Peter Kazadi, conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi a révélé les raisons de cette position au cours d’une interview. À la question de savoir pourquoi l’UDPS exige-t-elle la présidence du Comité des Sages au sein du Rassemblement et aussi celle du CNSA, Peter Kazadi a répondu: «Tout simplement parce que nous pensons que c’est un droit acquis pour nous. C’est le président de l’UDPS qui a occupé les deux fonctions. Il est normal qu’après sa mort un autre membre du parti puisse le remplacer. C’est le même Rassemblement qui avait consenti que le président de l’UDPS soit son président. C’est aussi le même qui avait consenti que le président de l’UDPS conduise le CNSA. Donc nous ne voyons pas d’inconvénients que l’UDPS soit reconduite dans ces attributions-là. On ne peut pas refuser à l’UDPS les fonctions que son fondateur avait assumées. Ce n’est pas parce que son président est décédé que l’UDPS a cessé d’exister. Il est difficile aujourd’hui d’arracher le leadership de l’UDPS au sein du Rassemblement pour le confier à un autre parti».[29]
Le 23 février, suite aux revendications de l’Udps qui, bec et ongle, tient à garder les commandes et la leadership du Rassemblement de l’Opposition, une proposition de sortie de crise a vu le jour. En lieu et place d’élire un individu pour le poste de président du conseil de sages, il sera question d’éclater en trois les prérogatives détenues, jusqu’il y a peu, par Feu Etienne Tshisekedi. Les trois structures sont: la présidence politique, le Conseil des Sages, la coordination des actions.
Outre la primature qui lui a été accordée, l’Udps occupera également la présidence politique du Rassemblement qui est au dessus du conseil des sages, lequel pourrait revenir au G7 ou à une autre composante. Quant à la Coordination des actions, elle sera probablement occupée par un membre de la Dynamique de l’opposition et aura pour mission de s’occuper des actions de terrain. Reste à savoir qui des animateurs desdites trois structures au sein du Rassemblement va être considéré comme l’interface attitrée.[30]
g. Le retour de Raphaël Katebe Katoto à Kinshasa
Le 17 février, Raphael Katebe, membre du Comité des Sages du Rassemblement de l’Opposition, a été suspendu de toute activité au sein de la plateforme Alternance pour la république (AR).
Le secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République et président national du Front citoyen pour la République, Jean- Bertrand Ewanga, a déclaré: «Nous avons pris la décision de la suspension du président Raphael Katebe Katoto à cause de ses déclarations répétées allant dans le sens contraire de la plate-forme et du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement».
Delly Sesanga, président de l’AR qui soutient la candidature de Moise Katumbi à la prochaine présidentielle, a précisé que «toutes les plateformes au sein du Rassemblement se sont mis d’accord pour la désignation de Félix Tshisekedi comme prochain Premier ministre. Et nous avons confirmé aux évêques ce choix du Président Étienne Tshisekedi. Il ne revient pas à un membre de la plateforme de remettre en cause cette décision».
Avant son voyage pour Bruxelles, Etienne Tshisekedi aurait laissé à la CENCO le nom du candidat Premier ministre selon le Rassemblement. Cette information n’a pas encore été confirmée par les évêques. Par contre, Raphaël Katebe Katoto s’oppose à la candidature de Felix Tshisekedi pour la Primature proposée par le Rassemblement et se propose lui-même candidat à ce poste.[31]
Le 21 février, Raphael Katebe Katoto, frère ainé de Moise Katumbi et président de l’Union des Libéraux Démocrates (ULD), est arrivé dans la soirée à Kinshasa. Déjà le 17 février, il avait annoncé son retour, en provenance de Bruxelles, pour répondre à l’invitation de la commission de discipline mise en place par l’Alternance pour la République, qui l’a suspendu pour sa prise de position jugée contraire à celle de la plateforme.
L’homme d’affaires ne cache pas ses ambitions politiques. Au contraire, il les assume en briguant notamment la primature, contre la volonté du Rassemblement, sa plateforme politique. Des informations dignes de foi confirment qu’il se serait déjà constitué son cartel d’opposants. Une 2ème aile du Rassemblement serait en gestation. Avec sa fortune, il est capable d’émietter l’opposition qui est déjà écartelé entre plusieurs intérêts.
Les discours intolérants de ces derniers jours au sein du Rassemblement et la floraison de candidatures à la tête de cette plateforme sont des signes qui annoncent une tempête politique dans l’opposition en pleine reconfiguration après le décès d’Étienne Tshisekedi.[32]
[1] Cf Pierre Boisselet – Jeune Afrique, 07.02.’17
[2] Cf Joseph Kazadi Mamba – 7sur7.cd, 04.02.’17
[3] Cf Zabulon Kafubu – 7sur7.cd, 06.02.’17
[4] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 07.02.’17
[5] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 11.02.’17
[6] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 11.02.’17
[7] Cf Politico.cd, 17.02.’17; Actualité.cd, 17.02.’17; Radio Okapi, 18.02.’17
[8] Cf Rachel Kitsita – Actualité.cd, 17.02.’17
[9] Cf Actualité.cd, 23.02.’17 https://actualite.cd/2017/02/23/lumbi-persiste-signe-tshisekedi-a-laisse-lettre-signee-de-main-designant-felix-a-primature/ ; Élysée Odia – 7sur7.cd, 23.02.’17
[10] Cf Jacques Kini – Actualité.cd, 23.02.’17
[11] Cf Fiston Mahamba – Politico.cd, 24.02.’17 http://www.politico.cd/desintox/2017/02/24/cenco-confirme-recu-transmis-lettre-de-tshisekedi-a-joseph-kabila.html ; Actualité.cd, 24.02.’17 https://actualite.cd/2017/02/24/cenco-confirme-lexistence-de-fameuse-lettre-de-tshisekedi-audio/ ; 7sur7.cd, 24.02.’17 http://7sur7.cd/new/polemique-autour-de-la-lettre-de-tshisekedi-les-eveques-confirment-lexistence-la-lettre-et-disent-pourquoi-le-president-kabila-ne-la-pas-receptionnee-document/
[12] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 16.02.’17
[13] Cf Forum des As – Kinshasa, 17.02.’17 http://www.forumdesas.org/spip.php?article10458
[14] Cf Top congo fm, via www.congosynthese.com, 08.02.’17
[15] Cf Didier Kebongo – Forum des As – Kinshasa, 20.02.’17
[16] Cf Didier Kebongo – Forum des As – Kinshasa, 20.02.’17
[17] Cf Fiston Mahamba – Politico.cd, 23.02.’17
[18] Cf Fiston Mahamba – Politico.cd, 23.02.’17
[19] Cf Radio Okapi, 16.02.’17
[20] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 16.02.’17
[21] Cf Rachel Kitista et Patrick Maki – Actualité.cd, 18.02.’17
[22] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 20.02.’17
[23] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 20.02.’17
[24] Cf Franck Ngonga – Actualité.cd, 20.02.’17
[25] Cf Zabulon Kafubu – 7sur7.cd, 20.02.’17
[26] Cf Actualité.cd, 20.02.’17
[27] Cf Zabulon Kafubu – 7sur7.cd, 20.02.’17
[28] Cf Stanys Bujakera – Actualité. cd, 21.02.’17
[29] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 22.02.’17
[30] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 23.02.’17; Danny Ngubaa – La Prospérité, via www.congosynthese.com, 24.02.’17
[31] Cf Politico.cd, 17.02.’17; Actualité.cd, 17.02.’17; Radio Okapi, 18.02.’17
[32] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 21.02.’17; Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 21.02.’17