Congo Actualité n. 266

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: CE QUI SE CACHE DERRIÈRE LES OUI ET LES NON AU DIALOGUE POLITIQUE NATIONAL

  1. LE DIALOGUE POLITIQUE NATIONAL
    1. L’UA désigne un émissaire pour mener des consultations
    2. Les communiqués de la Dynamique de l’Opposition, du G7 et du Front Citoyen 2016
    3. Une lettre de Étienne Tshisekedi, président de l’UDPS, à la Présidente de l’UA
    4. Une transition pour sortir de la crise?
  2. «DIALOGUE» OU «TRIPARTITE»: LES DITS ET NON-DITS D’UN DISCOURS POLITIQUE
  3. LE MARIAGE KABILA/TSHISEKEDI EST-IL POSSIBLE?
  4. 19 JANVIER: COMMÉMORATION DES «MARTYRS DE LA DÉMOCRATIE»

 

EDITORIAL: CE QUI SE CACHE DERRIÈRE LES OUI ET LES NON AU DIALOGUE POLITIQUE NATIONAL

 

 

1. LE DIALOGUE POLITIQUE NATIONAL

a. L’UA désigne un émissaire pour mener des consultations

Le 16 janvier, la présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a demandé à Edem Kojo, ancien Premier ministre togolais et membre du groupe de sages de l’UA de se rendre de toute urgence à Kinshasa, pour «mener les consultations nécessaires pour le lancement du dialogue». Selon un communiqué de l’Union africaine, «la présidente de la commission soutient fortement cette initiative comme le seul moyen de relever les nombreux défis auxquels est confronté le pays et de consolider l’unité et la cohésion nationale. Elle espère que ce dialogue tant souhaité sera inclusif et tenu dans un climat de paix, de compréhension et d’harmonie nationale». Nkosazana Dlamini-Zuma demande aux partis politiques de la majorité et de l’opposition ainsi qu’à la société civile de participer au dialogue pour trouver un consensus afin de consolider le processus démocratique en RDC.[1]

Avant l’Union africaine, les Nations unies avaient dépêché début décembre à Kinshasa le diplomate algérien Saïd Djinnit pour la même tâche: « S’entretenir avec le gouvernement et les autres parties prenantes afin de discuter des contours du dialogue« . Mais rien de concret ne s’était produit. Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, n’a toujours pas désigné d’autre facilitateur.

«C’est pour tenter de relancer le processus de dialogue que Kinshasa a écrit à l’UA et celle-ci vient de réagir», explique-t-on dans l’entourage du chef de l’État congolais. Mais il n’est pas sûr qu’Edem Kodjo réussisse là où Saïd Djinnit semble avoir échoué.[2]

Plusieurs réactions sont enregistrées au sein de la classe politique congolaise après la désignation d’Edem Kodjo pour mener des consultations nécessaires pour le lancement du dialogue. La majorité présidentielle (MP) salue cette désignation, alors que l’opposition est divisée.

«Personnellement, je suis très heureux que l’Union africaine ait pris cette initiative, bien sûr en concertation avec les Nations unies, d’autant plus que la personne désignée connaît l’Afrique dans sa globalité», a déclaré le porte-parole de Majorité présidentielle, André-Alain Atundu Liongo.

Même son de cloche de la part de l’opposition dite « nationaliste » qui soutient le dialogue et se dit favorable à la venue d’Edem Kodjo. Steve Mbikayi, un des animateurs de cette plate-forme, regrette tout de même que ce soit un étranger qui vienne rassembler les Congolais, alors que ces derniers pouvaient transcender leurs divergences en se mettant ensemble pour le dialogue.

En revanche, l’autre frange de l’opposition hostile au dialogue convoqué par Joseph Kabila soutient le contraire. Le député Martin Fayulu, de la Dynamique de l’opposition et président de l’ECIDE, déclare qu’Edem Kodjo n’est pas le bienvenu à l’opposition congolaise: «Nous n’attendons pas de facilitateur, ni de Nations unies ni de l’Union africaine. Nous n’avons pas demandé un dialogue. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est le respect de la constitution […] Nous n’acceptons pas Edem Kodjo et nous ne le verrons pas». Après avoir rappelé que, «dans le passé (déjà en 2012), l’opposition avait demandé le dialogue à Kabila pour résoudre la crise de légitimité créée par le chaos électoral de 2011» et que «Kabila avait dit Non», il affirme que ce n’est pas le dialogue qui intéresse les Congolais maintenant, mais plutôt les élections de 2016.

D’autres opposants réfractaires au dialogue ne sont toujours pas prêts à changer d’avis. «Pour nous, ce n’est pas une question de la présence, ou non, d’un facilitateur qui pose problème, mais plutôt celle du respect de la Constitution», explique Christophe Lutundula, député et membre du G7. «Le communiqué de l’UA appuyant le dialogue préconisé par le président Kabila ne reflète pas la situation politique réelle en RDC. Nous avons l’impression que Nkosazana Dlamini-Zuma apporte sa caution à l’initiative de Kabila qui ne cherche qu’à se maintenir à tout prix au pouvoir», ajoute-t-il, soupçonnant la présidente de l’UA d’être «soit mal renseignée, soit insuffisamment informée des problèmes qui se posent en RDC».[3]

Le gouvernement congolais dit prendre acte de la désignation, par l’Union africaine (UA), de l’ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo, pour mener des consultations en vue du dialogue national annoncé par le chef de l’Etat. Son porte-parole, Lambert Mende, a affirmé que «le problème de la facilitation ne se pose pas pour la partie Majorité présidentielle, mais ça se pose plutôt pour l’opposition qui tient à ce qu’il y ait une facilitation, médiation ou co-médiation étrangère. Nous, [Majorité présidentielle] nous voulons que les Congolais puissent se retrouver autour d’une table pour parler de leur pays». Selon une source proche de la présidence de la République, «cette co-facilitation internationale n’interviendra qu’en cas de blocage, le dialogue étant entre Congolais et co-modéré par la majorité et l’opposition». Toutefois, la nomination d’un facilitateur international est la condition posée par l’UDPS, principal parti de l’opposition, pour participer au dialogue.[4]

b. Les communiqués de la Dynamique de l’Opposition, du G7 et du Front Citoyen 2016

Le 18 janvier, dans un communiqué conjoint, la Dynamique de l’opposition et le G7 ont annoncé de ne pas approuver la nomination d’Edem Kodjo par l’Union africaine pour mener des consultations en vue de la tenue du dialogue politique en RDC.

«Le G7 et la Dynamique relèvent que le communiqué de la présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, ne correspond pas à la réalité de la situation politique actuelle en République Démocratique du Congo et ne reflète pas les aspirations démocratiques du Peuple congolais. Ce communiqué témoigne, en plus, que la Commission de l’UA est soit mal renseignée, soit insuffisamment informée de ce qui se passe en RDC.

La Dynamique de l’Opposition et le G7 rappellent à la Communauté Internationale, en général, et à l’UA, en particulier, que la crise artificielle actuelle en RD Congo a été délibérément créée par le Président Joseph Kabila et sa famille politique, la Majorité Présidentielle, qui tiennent à demeurer au pouvoir en violation de la Constitution de la République.

Afin d’atteindre cet objectif de conservation du pouvoir par la force, le Président Kabila et ses partisans ont mis en œuvre une stratégie de:

– Blocage du processus électoral;

– Restriction des libertés fondamentales;

– violation des droits de l’Homme;

– Répression de toute contestation, même pacifique, de leur politique de gestion du pays.

Cela est bien la preuve d’une gouvernance totalitaire qui s’installe dans le pays.

Le G7 et la Dynamique de l’Opposition déplorent que le communiqué de presse de Madame la Présidente de la Commission de l’UA ne fasse nullement allusion à la Constitution de la RDC et aux questions majeures relatives à la démocratie, aux élections et à l’Etat de droit, pourtant érigées en valeurs absolues par les textes fondamentaux de l’Union Africaine, plus particulièrement par son Acte Constitutif, la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples et par celle de la démocratie, des élections et de la gouvernance. De même, ils s’étonnent de ce que Madame la Présidente ignore totalement les résolutions 2098 et 2211 du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la RDC.

Pour la Dynamique de l’Opposition et pour G7, la position de Madame la Présidente de la Commission exprimée dans ce communiqué n’est pas susceptible de faciliter le déblocage rapide du processus électoral et de consolider la démocratie en RDC. Au contraire, elle va exacerber la tension politique et éloigner davantage toute perspective d’organisation des élections, plus spécialement de la présidentielle et des législatives que les congolais attendent dans le délai constitutionnel. Plus grave, la position de Madame la Présidente de la Commission de l’UA apparait comme une caution inacceptable apportée à la tentative du Président Kabila et de sa Majorité, de remettre en cause l’ordre politique et institutionnel démocratique convenu par toutes les forces vives de la Nation congolaise au dialogue Inter congolais de Sun City, en Afrique du Sud.

La Dynamique et le G7 rappellent et réaffirment que la crise actuelle est artificielle. Elle est, en effet, l’expression de la volonté du Président Kabila de tuer la démocratie en RD Congo, en se façonnant un nouvel ordre politique et une nouvelle Constitution qui lui garantissent une présidence à vie, ce que les Congolais ne peuvent accepter ni tolérer.

Pour G7 et la Dynamique de l’Opposition, toute solution à l’impasse actuelle, intentionnellement créée, passe impérativement par:

– le respect de la Constitution de la République;

– l’organisation d’élections libres, pluralistes, transparentes et crédibles, dans le délai constitutionnel;

– l’alternance démocratique conformément à la Constitution.

De tout ce qui précède, le G7 et la Dynamique de l’Opposition réitèrent leur rejet catégorique du Dialogue convoqué par le Président Joseph Kabila, car inopportun et sans objet. Par conséquent, ils ne peuvent souscrire à la facilitation initiée par Madame la Présidente de la Commission de l’Union africaine dans le cadre dudit dialogue».[5]

Le 18 janvier, dans un autre communiqué, le Front citoyen 2016 aussi disqualifie le facilitateur de l’UA. Selon cette plateforme des partis de l’opposition,

«le communiqué de la Présidente de l’UA ne fait à aucun moment mention du processus électoral volontairement bloqué, via différents stratagèmes du pouvoir en place. Le respect de la Constitution à travers l’organisation de l’élection du prochain Président dans le strict respect du délai n’est pas non plus évoqué.

Le Front Citoyen 2016 rappelle à l’Union Africaine que les Citoyens congolais exigent le déblocage du processus électoral devant aboutir à une alternance démocratique au sommet de l’Etat, après une élection présidentielle tenue dans le strict respect du délai constitutionnel.

Les Citoyens congolais ont clairement démontré, même au prix de leur vie, notamment les 19, 20 et 21 janvier 2015, leur farouche opposition à toute action susceptible de prolonger le mandat de l’actuel Président au-delà du délai constitutionnel. C’est ainsi que le Front Citoyen 2016 dit, une fois de plus, haut et fort: Non à un 3ème mandat, Non au glissement, Non à la violation de la Constitution, Non à la révision ou au changement de la Constitution et Non au référendum.

Le Front Citoyen 2016 précise que l’Unité, la Paix, la Stabilité et le Développement en République Démocratique du Congo dépendent du respect des principes démocratiques, dont notamment le principe de l’alternance, et non de la tenue d’un dialogue, dont le principal objectif est de renverser le régime constitutionnel en vigueur, afin de maintenir au pouvoir l’actuel Président, en violation de son serment.

Le Front Citoyen 2016 indique qu’au non-respect du droit et à la violence, les Citoyens congolais opposeront la résistance pacifique, car ils ne transigeront pas sur le respect de la Constitution en ce qui concerne l’élection du prochain Président».[6]

Le 19 janvier, l’envoyé de la présidente de la Commission de l’UA, Edem Kodjo, est arrivé à Kinshasa, où il a rencontré le chef de l’Etat congolais, la Commission électorale, des représentants des institutions, des partis politiques et de la société civile.[7]

c. Une lettre de Étienne Tshisekedi, président de l’UDPS, à la Présidente de l’UA

Le 28 janvier, dans une lettre adressée à Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l’UA, Étienne Tshisekedi, président de l’UDPS, a précisé enfin sa position: il ne participera pas au dialogue politique tel que convoqué par le président Joseph Kabila. Le principal parti de l’opposition ne reconnaît pas au président Joseph Kabila le pouvoir de convoquer des pourparlers politiques en RDC, car il «fait partie du problème». Dans son courrier, Étienne Tshisekedi réaffirme également qu’il reste attaché à sa « feuille de route pour la sortie de crise », publiée à la mi-février 2015. Pour lui, le dialogue politique en RDC doit être «convoqué sous l’égide de la communauté internationale» et avoir un «facilitateur neutre et impartial que toutes les parties pourraient accepter». Selon la note de Tshisekedi à Mme Zuma, le dialogue auquel l’UDPS reste attachée est celui qui, sous la médiation internationale, va garantir le respect de la constitution et des délais qu’elle prescrit, le règlement du contentieux électoral de 2011, la restructuration de la Ceni, l’organisation d’un processus électoral crédible et apaisé et l’alternance politique par un transfert pacifique du pouvoir.[8]

Le mois de janvier se termine sans qu’une avancée significative ne soit enregistrée dans l’organisation du dialogue politique national, voulu inclusif par son initiateur, le chef de l’Etat Joseph Kabila. Apparemment, l’équation du dialogue paraît difficilement soluble. La mise en place du comité préparatoire se faisant attendre, un épais nuage entoure la convocation de ce forum.

A l’échelle internationale, la désignation par l’Union africaine d’un facilitateur au dialogue, en la personne du Togolais Edem Kodjo, n’a pas non plus résolu le problème.

Après trois jours de consultations à Kinshasa, l’émissaire de l’UA est reparti de Kinshasa sur la pointe des pieds, laissant le train du dialogue à la gare, sans assurance de prendre le rail. On n’est pas dans une situation d’enlisement total, il faut cependant reconnaître que le chemin qui mène au dialogue devient de plus boueux et difficilement abordable.[9]

d. Une transition pour sortir de la crise?

Le 19 janvier, le président et porte-parole de la Nouvelle classe politique et sociale/Opposition nationaliste, une plateforme de l’opposition favorable au dialogue politique, Stève Mbikayi, a affirmé que ’’le glissement’’ tant redouté est désormais presqu’inévitable et qu’il faut déjà préconiser un palliatif. Il propose donc le recours au dialogue politique national pour trouver un consensus sur une période de transition, pendant laquelle le Président Joseph Kabila resterait à la tête du pays et le poste de premier Ministre du Gouvernement reviendrait à un membre de l’Opposition. Le Gouvernement de transition aurait pour tâche celle de préparer et organiser un cycle électoral complet allant de la base au sommet, en procédant d’abord au recensement de la population, pour doter chaque Congolais d’une carte d’identité où qu’il soit, au pays comme à l’étranger. Les animateurs des Institutions de transition ne seraient pas autorisés à se représenter aux prochaines élections. Selon Stève Mbikayi, «la révisitation du bureau de la Ceni, la restructuration de la Territoriale, des assemblées et institutions hors mandat, la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par l’opposition, doivent faire partie des accords politiques du Dialogue».

Le porte-étendard de l’Opposition nationaliste n’exclut pas d’être candidat à la direction de ce gouvernement de transition.[10]

2. «DIALOGUE» OU «TRIPARTITE»: LES DITS ET NON-DITS D’UN DISCOURS POLITIQUE

Par Thierry Nlandu Mayamba, Professeur Ordinaire de la Faculté des Lettres – Université de Kinshasa, Consultant en développement organisationnel

Pourquoi cette agitation autour d’un dialogue qui devrait s’inscrire dans le cours normal du fonctionnement d’un état qui se veut démocratique?

D’une part, tous ces discours invitant au dialogue cachent un gros mensonge et ne sont qu’une mascarade à inscrire dans la série des stratagèmes qui ont pour seul objectif le glissement et le non respect des délais constitutionnel.

D’autre part, il y a ceux qui n’ont aucune envie de participer à un dialogue au contour très nébuleux. Pour ces derniers, il serait question d’accompagner ceux du pouvoir dans un suicide collectif annoncé et qui permettrait d’accéder au pouvoir sans devoir négocier avec des dirigeants plus que jamais vomis par un peuple meurtri et qui en a marre.

Qui sont ces politiques «pro-dialogue», «contre-dialogue», et «pro-tripartite»? Que veulent-ils en réalité? Pourquoi se comportent-ils de cette manière? Quelles sont leurs réelles motivations?

* Pourquoi une «tripartite» et non un «dialogue»: point de vue de la «Dynamique de l’opposition»

Les acteurs politiques «pro-tripartite» sont tous issus des institutions politiques actuelles. Ils sont dans ce qu’on appelle «opposition institutionnelle». On les retrouve au Sénat, à l’Assemblée Nationale, à la CENI. Les derniers à rejoindre ce camp sont les politiciens du G7, anciens membres de la majorité présidentielle.

La logique des «pro-tripartite» est simple:

– Nous sommes en démocratie

– Le pays a des institutions démocratiques

– C’est dans le cadre des institutions qu’on règle les problèmes rencontrés.

– Si les présents animateurs sont incompétents et incapables de régler les problèmes actuels: qu’ils démissionnent!

– Pas besoin donc d’un cadre informel pour régler ces problèmes

– La CENI est un cadre institutionnel qui doit régler les questions électorales

– Le «dialogue» est un parmi les multiples stratagèmes du régime pour conserver le pouvoir

– Conclusion: Non au Dialogue et au glissement, Oui à la convocation de la tripartite Majorité – Opposition – Commission électorale, Oui au respect des délais constitutionnels.

* Pourquoi des négociations: point de vue du « G7 »

– Non au Dialogue

– Oui aux négociations

– Respect délai constitutionnel: non au glissement

– Garantir la pérennité des institutions actuelles

– Continuer l’œuvre de progrès entamé: rester fidèle au système capitaliste néolibéral

– Positionner un nouveau dauphin du régime qui pourra offrir du pain et des jeux au peuple pendant que nous continuerons à nous faire déposséder de nos terres

– Sécuriser l’après Kabila en évitant un chaos à la Mobutu en vue de protéger les biens et autres richesses acquis, ensemble avec ceux de la majorité présidentielle, tout au long de cette démocratie de façade.

* Pourquoi un «dialogue» et non «une tripartite»: point de vue UDPS et alliés

Dans leur démarche, l’UDPS et alliés restent fidèles à leur logique. Ils ne reconnaissent pas la légitimité des institutions actuelles et, par conséquent, leur capacité à résoudre les problèmes actuels. De ces prémisses découle la suivante logique:

– Oui pour des négociations

– Le cadre institutionnel actuel étant illégitime, il faut un nouveau cadre de négociations

– Le cadre des prochaines négociations est le «dialogue»

– Le «dialogue» est un cadre légitimé par la communauté internationale: Accord cadre d’«Addis Abeba» et les Nations Unies

– Nécessité d’une transition avec de nouveaux animateurs

– Nécessité d’un nouveau cadre politique sans remettre en cause la constitution

– Nécessité de revisiter la CENI pour qu’elle soit réellement indépendante

– Dialogue et transition dans le respect des délais constitutionnels.

* Pourquoi un «dialogue» et non une «tripartite»: point de vue de la majorité présidentielle?

– Le dialogue est la seule voie de sortie de la présente crise

– Le dialogue est un Jeu de cache-cache où ruse et langage double se marient

– Le dialogue est un nouveau stratagème dont les acteurs de la majorité veulent rester les seuls maîtres pour ne pas se faire déplumer

– Le dialogue est une occasion rêvée de négocier des élections au-delà des délais constitutionnels, à coup d’argent, de compromissions et de promesses de partage de pouvoir

– Le dialogue est le cadre indiqué pour se faire des concessions mutuelles anticonstitutionnelles, afin de prolonger le mandat présidentiel

– Le dialogue offre l’opportunité de cracher sur les institutions et animateurs actuels pour rebondir au pouvoir avec l’UDPS dont on connaît la fragilité si pas la naïveté lors des grandes négociations

– Le dialogue est l’occasion de négocier l’après pouvoir, grâce à des immunités parlementaires auxquelles s’ajouteraient des immunités de l’ordre du pénal

– L’enjeu du dialogue est, sans doute aussi, d’éviter une fin tragique comme les Mobutistes. Les terres d’exil n’offrent plus les mêmes assurances qu’hier et il faut sauvegarder les richesses amassées durant ces années de gestion calamiteuse des biens de tous.

* Pourquoi un « dialogue » ou des « négociations »: point de vue de la Société Civile

La position de la société civile vacille entre les « pro-tripartite » et les « pro-dialogue ». Dans leur diversité et sempiternels tiraillements, les acteurs de la société civile semblent tous d’accord pour des négociations, peu importe la dénomination que les politiques donneront à ces assises. Pour les acteurs de la société civile et de certaines confessions religieuses, les négociations à venir sont un must. Les motivations des uns et des autres oscillent entre les intérêts égoïstes et le souci d’un lendemain meilleur pour le peuple souffrant du Congo. En effet, la société civile congolaise veut participer aux prochaines négociations parce qu’elles sont:

– La voie de sortie pour une transition pacifique de la gouvernance

– L’occasion de dire un ferme « non » au glissement et d’exiger le respect de la constitution

– Le moment de booster l’organisation des prochaines élections et de se partager le juteux budget des programmes d’éducation civique et électorale

– Une opportunité de se positionner pour le partage du pouvoir à l’issue de ces négociations

– Une aubaine pour occuper des positions au sein de la CENI réformée.

Que cachent tous ces discours?

Tous ces discours cachent maladroitement:

– L’absence manifeste d’une volonté politique

– Le jeu de cache – cache qui vise à garder le pouvoir

– La ruse qui vise à conquérir le pouvoir

– L’obstination de maintenir un système odieux d’exploitation, en créant l’illusion d’un changement en changeant les animateurs

– Le désarroi d’une démocratie de façade qui a nourri notre peuple de cauchemars en lieu et place de rêves constructeurs.

Tous ces discours cachent des peurs individuelles et collectives:

– Peur de l’après pouvoir: que vais-je devenir, moi et ma famille? Quid pour tous ceux qui m’ont accompagné s’ils n’ont pas les mêmes garanties de survie que moi?

– Peur de perdre le pouvoir et les avoirs accumulés dans l’illégalité et au détriment d’un peuple régulièrement exploité: que deviendront toutes ces fortunes accumulées dans des banques des îles du pacifique, du Népal ou «d’entre ciel et terre» lorsqu’on aura quitté le pouvoir?

– Peur que les immunités parlementaires ne suffisent pas, lorsque les familles des nombreuses victimes d’hier (Floribert Chebeya, son beau-frère Bazana, Franck Ngykie et son épouse, les journalistes Bapua Muamba, Serge Maheshe et Didace Namujimbo, les Évêques de l’Eglise catholique Munzihirwa et Kataliko, les officiers des FARDC Buuza Mabe, Mamadou Ndala et Bahuma, …) se lanceront dans des poursuites judiciaires pour que justice soit faite.

– Peur de l’exil sur ces terres globales où les auteurs de violences physiques et économiques sont désormais des « personnes wanted », poursuivis comme les anciens Nazis.

Tous ces discours cachent le combat pour se maintenir au pouvoir:

– Comme les trois mousquetaires: «Tous pour un; un pour tous»; «ensemble nous avons pris le pouvoir – ensemble nous mourrons!»

– Les stratagèmes adoptés pour mener ce combat à bon port sont multiples: la révision avortée de la constitution, la tentative de révision de la loi électorale, l’astuce de l’introduction du recensement comme préalable à l’organisation des futures élections, le projet machiavélique du glissement, l’élaboration d’un calendrier électoral global chaotique, la démission tardive du Président de la CENI, la désarticulation politico administrative de la CENI, les débats interminables autour du «dialogue politique national», le recours aux forces de l’ordre réprimer dans le sang un peuple qui, dans la rue, réclame pacifiquement le respect de la constitution, etc.

– Les durs du pouvoir font progressivement «retour» à la philosophie de l’AFDL: «par les armes nous avons pris ce pouvoir; par les armes nous le conserverons».

Tous ces discours cachent le combat pour la conquête du pouvoir:

– Comme du temps de Mobutu, le motto reste: «Ôte-toi de là pour que je m’y mette»

– Il nous faut changer de chauffeur et personne ne dit rien en ce qui concerne le vieux véhicule, le système capitaliste néolibéral que les nouveaux dirigeants recevront gracieusement en héritage

– L’affrontement entre ceux qui veulent aller au pouvoir pour assurer le statuquo du système et ceux qui veulent aller au pouvoir pour un changement de gouvernance

– L’opportunisme d’une médiation internationale qui, pour les uns et les autres, reste toujours celle qui redistribue l’accès au pouvoir, aux avoirs et au valoir.

La donne d’une certaine communauté internationale

La communauté internationale en RDC s’inquiète du danger que représente, pour ses intérêts, l’acharnement d’un chef d’état qu’elle a amené au pouvoir à coup d’élections dites démocratiques et transparentes mais, à chaque cycle, non conformes à la vérité des urnes.

Cette communauté internationale a froid au dos à l’idée de la tournure que ce refus de quitter pacifiquement le pouvoir pourrait prendre dans un pays aussi grand que la RDC. Elle ne procède plus avec beaucoup de diplomatie. Le ton monte: «il faut respecter la constitution; il faut organiser les prochaines élections dans les délais constitutionnels; etc.». Visiblement, cette communauté internationale ne veut plus d’une situation de révolte intérieure dont elle ne contrôlerait pas les conséquences. Aujourd’hui, plus qu’hier, elle a peur des improvisations et, surtout, d’un leadership qui émergerait d’une révolution populaire aux contours imprévisibles.

Selon la Communauté Internationale, il faut donc pousser les Congolais à des négociations, pour « leur bonheur et la paix dans la région », mais surtout pour:

– Maintenir le capitalisme néolibéral en RDC et avoir une mainmise sur la gestion de ce pays plein de ressources pour les économies d’Outre Mer

– Changer les «chauffeurs» et garder le «vieux véhicule». Il faut conduire les Congolais à des élections sous contrôle qui permettront de trouver ce politique Congolais qui, comme hier offrira à ce peuple du pain et des jeux pendant que les richesses continueront à être pillées.

– Négocier une fin de régime et une transition pacifique afin de protéger les intérêts et quelques rares investissements engagés et des nombreux contrats léonins couverts par des lois taillées à la mesure de ces investisseurs de l’ère coloniale, protégés par des institutions internationales affairistes comme la Banque Mondiale, le FMI et tant d’autres

– Garder l’image d’une certaine communauté internationale au secours des peuples meurtris

– Gérer le refus de changement des animateurs d’une démocratie de façade qu’on a hier créés et qui, aujourd’hui, représentent un danger

– Continuer à se donner l’image d’une certaine communauté internationale promotrice d’une démocratie «d’institutions fortes» et non «d’hommes forts».

La donne du peuple congolais

Le peuple congolais reste la donne imprévisible de ce puzzle. La seule chose que l’on sait à son sujet est sa volonté de faire respecter la constitution, de changer les animateurs actuels de nos institutions, de bouger d’une démocratie de façade vers une démocratie qui repose sur la justice et non l’impunité, sur l’honnêteté et non la corruption, sur le développement d’une économie qui place l’homme et la femme de ce pays au cœur de ses préoccupations en lieu et place d’une économie non durable nourrie aux métaphores «émergence», «croissance à deux chiffres», «croissance durable», «révolution de la modernité». Le peuple ne veut qu’une seule chose: des élections dans le respect des délais constitutionnels pour assurer une transition pacifique de la gouvernance.[11]

3. LE MARIAGE KABILA/TSHISEKEDI EST-IL POSSIBLE?

Le dialogue est bien sûr une exigence sociale et politique: la vie est dialogue permanent tant dans la sphère privée que dans l’espace public. Mais y a-t-il nécessité de dialoguer avec quelqu’un dont on connaît d’avance les idées avec lesquelles on ne peut pas être d’accord, parce qu’elles sont de nature à perturber l’ordre social ou politique?

Au-delà de leurs respectives professions de foi sur les vertus du dialogue comme moyen de règlement de conflit, le Pprd et l’Udps ne sont pas encore parvenus – depuis leurs « pré-négociations » de Venise et d’Ibiza – à lui donner un contenu.

Pourquoi? Parce que les idées développées, jusqu’à maintenant, sur l’avenir politique du pays par les partisans du Pprd et ceux de l’Udps, deux grands partis de l’échiquier politique congolais, ne convergent pas. Et il y a à parier qu’elles ne se rencontrent pas, tant elles s’avèrent très éloignées. Ce qui est d’ailleurs la cause fondamentale, il faut l’avouer, de l’échec de leurs… tractations secrètes d’Italie et d’Espagne. L’ambiance et les futurs débats des travaux du Dialogue permettront-ils, à supposer que celui-ci se tienne, de faire évoluer (positivement) les différents points de vue? Que pourra-t-on concéder de part et d’autre sans se renier? Que gagneraient l’un et l’autre camp?

Risquons un petit exercice de futurologie politique.

Un mariage Kabila/Tshisekedi serait ombrageux pour ne pas dire impossible à cause de plusieurs et prévisibles obstacles et de vieux antagonismes psychologiques, pas encore atténués.

Les premiers vont se manifester à la première étape – primordiale – du dialogue, celle du comité préparatoire. Pas besoin d’être devin pour prédire la cacophonie qui entourera ses travaux, lesquels devront préfigurer le contenu et le climat du futur forum. Quel sera l’ordre du jour du dialogue et en obtiendrait-on un consensus? Quelles catégories de Congolais y prendront-ils part? Quel sera le nombre de participants? Quel sera le mécanisme d’harmonisation de divergences? Quel sera le mode de décision? Qui présidera «réellement» les travaux du dialogue? Celui-ci sera-t-il un simple échange d’idées entre concitoyens sur l’organisation «technique» des élections ou un «conclave constitutionnel» appelé à chambouler l’ordre institutionnel actuel du pays? Le travail du comité préparatoire sera certainement tumultueux.

Conjecturons que l’étape du comité préparatoire pourrait être franchie. La suite sera-t-elle joyeuse? Qu’est-ce qui rassure les tshisekedistes que la dynamique des plénières ne leur échapperait-elle pas? Que la «souveraineté» de ces dernières ne donnera-t-elle pas d’autres objectifs au dialogue, différents de ceux convenus au comité préparatoire? En cas de «déviation», les délégués de l’Udps pourraient, par protestation et à tout moment, décider de mettre fin à leur participation au dialogue. Et, par conséquent, rejeter ses résolutions. Mais seront-ils crédibles après avoir légitimé sa convocation?

Prenons également l’hypothèse de voir les deux premières et cruciales étapes, celles du comité préparatoire et du dialogue proprement dit, être allègrement franchies.

Arriverait alors celle d’un gouvernement de transition auquel l’Udps pourrait prendre part. Elle serait au plus haut point historique. On verrait, enfin, le parti d’Etienne Tshisekedi passer à l’exercice de ce pouvoir qu’on lui avait volé lors des élections de 2011. S’en tirera-t-il avec succès? Rien n’est moins sûr.

Sauf une démission précipitée à cause d’un grand soulèvement populaire, Joseph Kabila resterait à la tête du pays, au prix de quelques concessions à Etienne Tshisekedi. Mais quelles seraient-elles? Kabila n’aura pas beaucoup à perdre, son sort étant scellé par la Constitution qui met fin à son mandat au 19 décembre. Il sera sans doute disposé – contraint? – à lâcher du lest, à se dépouiller de quelques (accessoires) prérogatives, quitte à préserver l’essentiel: sa fonction. Avec tout ce que cela signifie, en RDC, en termes de maîtrise réelle du pays, de chasses gardées présidentielles (armée, police, services dits de sécurité,…) que Joseph kabila n’acceptera, pour rien au monde, de céder.

Etienne Tshisekedi, par contre, jouerait, lui, gros jeu à une co-gestion d’un éventuel gouvernement de transition et pourrait y laisser des plumes. A défaut de récupérer la totalité de l’imperium lui «volé» en 2011, l’Udps pourrait se satisfaire de la primature et de quelques ministères de «souveraineté». Mais elle se retrouverait devant un grand dilemme. Si le dialogue ne touche pas aux institutions constitutionnelles, ces dernières devront donc continuer à fonctionner dans leurs configurations actuelles. Comment alors un probable premier ministre tshisekediste pourra-t-il gouverner avec une Assemblée nationale et un Sénat à majorités kabilistes? Avec des provinces dont les Assemblées provinciales sont – grave violation de la Constitution – mises en congé et dirigées par des «Commissaires spéciaux» nommés par le même Joseph Kabila? Avec des régies financières dirigées par des grands fidèles de ce dernier? Avec une Justice mise au pas de façon flagrante par le pouvoir politique, du sommet à la base, de la Cour Suprême de Justice aux Tribunaux de paix? Avec une police aveuglément au service d’un seul camp politique? Avec une Agence nationale de renseignement (ANR) qui n’a que faire du respect des droits et des libertés civiles et politiques?

En réalité, Etienne Tshisekedi est actuellement écartelé entre sa «religion», le respect des textes constitutionnels et législatifs et l’envie d’aller au pouvoir, de moins en moins contenue, de la part de certains membres de son parti, las d’une longue vie d’opposants. Le credo tshisekedien, celui de la nécessité pour le pays de l’avènement d’un véritable Etat de droit, sera-t-il sacrifié au profit d’emplois à obtenir pour les cadres et les militants du parti, et quelques opportunistes alliés? Le mariage Kabila/Tshisekedi est-il possible? On espère que non![12]

4. 19 JANVIER: COMMÉMORATION DES «MARTYRS DE LA DÉMOCRATIE»

Le 19 janvier, l’opposition avait planifié d’organiser une série d’activités à la mémoire des personnes tombées les 19, 20 et 21 janvier 2015, au cours des manifestations contre la révision de la loi électorale à l’Assemblée nationale.

A Kinshasa, on avait prévu plusieurs dizaines d’offices religieux à la mémoire des victimes de janvier 2015 suivis de conférences-débats sur « l’alternance démocratique » en plusieurs points de la ville, dans un souci d’éviter une éventuelle confrontation avec les forces de l’ordre sur la voie publique. Mais la police a empêché l’accès à de nombreux lieux de culte catholiques ou à des salles louées par l’opposition pour l’occasion car, selon elle, les organisateurs auraient «incité» le peuple congolais «à la révolte». «Le message que les conférenciers allaient livrer était séditieux et la police a reçu l’ordre de disperser les attroupements», a déclaré le lieutenant-colonel Pierrot Mwana Mputu, porte-parole de la police nationale.

Plusieurs dizaines d’interpellations et l’arrestation de quelques personnes ayant loué des salles à l’opposition ont été signalées dans la capitale.

Le curé d’une paroisse d’un quartier populaire de l’ouest de Kinshasa a affirmé à l’AFP avoir reçu dans la matinée la visite « d’un groupe de policiers » venus pour lui signifier que « le gouvernement n’avait pas autorisé la célébration de la messe » demandée par des opposants.

« La messe n’a pas besoin d’autorisation », a-t-il ajouté, mais « par prudence on a annulé la messe pour ne pas porter la responsabilité d’éventuelles violences ».

A Lubumbashi (sud-est), deuxième ville du pays, l’armée a dispersé à la mi-journée quelques 300 personnes réunies pour faire mémoire des « martyrs de la démocratie ». A Goma, capitale du Nord-Kivu (est), environ 400 personnes ont manifesté contre le pouvoir dans le calme.

Le plus grand rassemblement (5.000 personnes) de la journée a eu lieu à Bukavu, fief du troisième parti d’opposition, l’Union pour la Nation congolaise (UNC), où les manifestants se sont rassemblés sur une place pour écouter divers orateurs venus dire « non » à un « troisième mandat » du président Joseph Kabila et exiger la tenue de la présidentielle en 2016, comme prévu par la Constitution.

La nuit précédente, des inconnus étaient passés munis de mégaphones pour clamer haut et fort dans certains quartiers: « Il n’y a aucune manifestation prévue demain à Bukavu ».[13]

[1] Cf Radio Okapi, 17.01.’16

[2] Cf Trésor Kibangula – Jeune Afrique, 18.01.’16

[3] Cf Radio Okapi, 18.01.’16; Trésor Kibangula – Jeune Afrique, 18.01.’16

[4] Cf Radio Okapi, 18.01.’16

[5] Cf Le Phare – Kinshasa, 19.01.’16 http://www.lephareonline.net/dialogue-le-g7-et-la-dynamique-desavouent-edem-kodjo/

[6] Cf Le Phare – Kinshasa, 19.01.’16 http://www.lephareonline.net/le-front-citoyen-disqualifie-le-facilitateur-de-lua/

[7] Cf Radio Okapi, 19.01.’16

[8] Cf Trésor Kibangula – Jeune Afrique, 28.01.’16; Radio Okapi, 29.01.’16

[9] Cf Le Potentiel – Kinshasa, 27.01.’16

[10] Cf Yves Kalikat – Forum des As – Kinshasa, 20.01.’16; La Prospérité – Kinshasa – via www.congosynthese.com, 20.01.’16

[11] Cf Le Phare – Kinshasa, 05.01.’16 http://www.lephareonline.net/22574-2/

[12] Cf Wina Lokondo – Congoindépendant, 29.01.’16 http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=10556

[13] Cf AFP – Radio Okapi, 19.01.’16