SOMMAIRE:
ÉDITORIAL: LE NOUVEAU VISAGE DES GROUPES ARMÉS
- GROUPES ARMÉS ET INSÉCURITÉ
- Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR)
- Les Forces Démocratiques Alliées (ADF)
- Les Maï-Maï
- Le Mouvement du 23 Mars (M23)
- TROISIÈME PHASE DU PROGRAMME DE DÉSARMEMENT ET RÉINSERTION
- LA QUESTION DES RÉFUGIÉS RWANDAIS
ÉDITORIAL: LE NOUVEAU VISAGE DES GROUPES ARMÉS
1. GROUPES ARMÉS ET INSÉCURITÉ
a. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR)
Le 5 novembre, deux civils ont été tués et 4 autres enlevés par les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) à Buhimba dans le Groupement Kisimba, en Territoire de Walikale. Les personnes enlevées ont été relâchées le lendemain après versement d’une rançon par leurs proches. Le 7 novembre, dans le village de Mukeberwa, en Groupement Itala (Territoire de Lubero), 3 civils ont été kidnappés par les FDLR.[2]
Une nouvelle milice Mai-Mai dénommée Union des Patriotes pour Défendre les Innocents (UPDI) a été créée dans le sud-Lubero pour combattre contre les FDLR. Cette milice est présentement localisée dans la localité Vusanga, en Groupement Itala, au sud-ouest du Territoire de Lubero. Elle est commandée par Marungu Muliro. Il motive la création de sa milice par le souci de libérer la population de l’administration imposée par les rebelles rwandais FDLR aux paysans des Groupements Tama et Itala (en Territoire de Lubero) et Ikobo (en Territoire de Walikale).[3]
Le 10 novembre, les FDLR ont attaqué la position des Mai-Mai UPDI de Katundula, un village de la localité de Mulinde, en Groupement Itala, au sud du Territoire de Lubero. Deux FDLR ont été tués et plusieurs autres blessés. Du côté civils, outre les maisons incendiées, on note deux blessés.
Le 12 novembre, c’est dans le Village de Mbiritsi, en localité Mulinde, Groupement Itala, au sud du Territoire de Lubero que les FDLR ont attaqué la nouvelle milice Maï-Maï UPDI.
Les FDLR ont dirigé cette attaque contre la position des Maï-Maï UPDI pour venger leurs morts et blessés dans les affrontements du 10 novembre contre le même groupe à Katundula, mais elles ont encore subi un revers de la part de l’UPDI qui a réussi à les repousser.[4]
Le 14 novembre, les miliciens May-May de l’Union des Patriotes pour la Défense des Innocents (UPDI) ont attaqué les rebelles rwandais des FDLR dans leur position de Kimaka, en Groupement Itala, au sud du Territoire de Lubero. Après des accrochages d’environ deux heures, les May-May ont réussi à chasser les FDLR de leur importante position pour occuper et passer sous leur contrôle le village de Kimaka. Le bilan provisoire fait état de 5 combattant-FDLR tués et plusieurs blessés. Quant au may-may, on indique 2 morts dans leurs rang.[5]
Depuis le 15 novembre, les habitants des localités de Buleusa, Kateku, Bashalingwa et Kanune (Nord-Kivu), sont pris en otage par les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Certains témoins sur place indiquent que personne ne peut ni sortir, ni entrer dans ces localités, les FDLR ayant empêché tout mouvement des populations.
Selon des sources à Buleusa, les FDRL interdisent tout regroupement. Il n’est pas question non plus de partager de la nourriture en groupe. Un responsable d’une école affirme aussi que toute communication téléphonique est prohibée à Buleusa, Bushalingwa, Kateku et Kanune. Les FDLR auraient établi le châtiment du fouet pour punir chaque habitant désobéissant à ces règles.
Selon un notable de la région, ces rebelles hutus rwandais qui se sentent menacés par les jeunes Maï-Maï du groupe Kiyanda-Yira de Lubero, utilisent ces habitants comme boucliers humains.[6]
Le 15 et le 16 novembre, les FDLR ont tué entre 3 et 15 civils à Mutenda, un village situé dans le Groupement Munzoa, en territoire de Lubero. La plupart des civils ont été tués dans leurs champs. Les FDLR les ont soupçonnés d’être en connivence avec les May-May du Nduma Defense of Congo (NDC) de Ntabo Taberi Cheka, leur rival. Les rebelles rwandais avec l’appui des May-May Pareco (de Kakule Sikuli La Fontaine) étaient en pleine reconquête des villages anciennement sous leur administration, des villages qui venaient de passer sous le contrôle du NDC il y a quelques mois.[7]
Le 17 novembre, les Forces Armées de la RDCongo (FARDC) ont repris le contrôle du village de Kimaka, en Groupement Itala, au sud du Territoire de Lubero. Ce village était occupé par les May-May/UPDI depuis le 14 novembre, après avoir réussi à y déloger les FDLR.[8]
Le 21 novembre, plusieurs notables de Walikale ont déclaré que, depuis quinze ans, onze villages du groupement Ikobo dans le territoire de Walikale sont occupés et administrés par les rebelles rwandais des FDLR. Ils accusent les rebelles hutus rwandais de prélever différentes taxes sur la population locale, de trancher des conflits entre individus devant leurs propres tribunaux et surtout de nommer et révoquer des chefs coutumiers du terroir alors qu’ils n’en ont légalement pas la compétence. Outre ces actes relevant de la gestion administrative illégale de ce groupement de Walikale, les notables de ce territoire accusent également les FDLR de s’adonner à l’exploitation illégale des bois et des minerais dans la région en toute impunité. Selon plusieurs sources locales, faute de réactions de la part du gouvernement central, deux groupes Maï-Maï se sont coalisés pour mettre fin au règne des FDLR dans la région. Il s’agit des Maï-Maï Kiyanda-yira venus de Lubero et des Maï-Maï NDC/Rénové du chef rebelle Guidon Mwisa Shirirayi de Walikale. Plusieurs sources locales précisent que, depuis deux semaines, les deux mouvements armés traquent les FDLR dans la région.[9]
Le 22 novembre, les FDLR ont été attaquées par la milice Nduma Defense of Congo (NDC) de Tabo Taberi Cheka, à Bukumbirwa, en localité de Banamulema, dans le Groupement Ikobo, Secteur de Wanyanga. Elles ont perdu le contrôle du village avant de se replier sur Buleusa, leur important bastion dans le Groupement. Par ailleurs, le NDC a également réussi à arracher aux FDLR le village de Rusamambu, en Groupement voisin de Kisimba (toujours dans le Secteur de Wanyanga).[10]
Depuis le 22 novembre, environ 6500 familles du groupement Ikobo, en territoire de Walikale, ont abandonné leurs localités, suite aux affrontements armés entre les miliciens Maï-Maï et les FDLR. Ces déplacés ont trouvé refuge dans les localités de Miriki, Luofu, Kimaka, Kirumba et Kanyabayonga, dans le territoire voisin de Lubero (Nord-Kivu). Entre-temps, les FDLR tentent de reprendre le contrôle de cette contrée occupée actuellement par les Maï-Maï NDC et leurs alliés.[11]
Le 23 novembre, la coalition des May-May NDC (Nduma Defense of Congo de Taberi Cheka) et UPDI (Union des Patriotes pour la Défense des Innocents) a pris d’assaut la base des FDLR de Buleusa (25km sud-ouest de Miriki) réussissant à les déloger de leur bastion.[12]
Le 24 novembre, le village de Bukumbirwa, en localité de Banamulema, dans le Groupement Ikobo, Secteur de Wanyanga, en Territoire de Walikale, a été attaqué par les FDLR. Le bilan provisoire des combats fait état de 7 morts, dont 6 FDLR et 1 Civil. Le NDC occupe encore Bukumbirwa.[13]
Le 25 novembre, dans la soirée, les FDLR ont incendié le village de Bukumbirwa et de Rusamambu. Les FDLR ont profité de l’absence des May-May NDC dans les 2 villages qu’ils avaient abandonné, après les avoir conquis, pour se lancer à la poursuite des FDLR en brousse.[14]
Le 26 novembre, à Buleusa, en Groupement Ikobo, dans le Secteur des Wanyanga en Territoire de Walikale, des affrontements ont de nouveau opposé la coalition FDLR/PARECO à la coalition May-May NDC-UPDI. Le bilan provisoire fait état de 7 FDLR tués, 3 May-May et 1 civil tués lors des combats et 3 autres civils blessés grièvement.[15]
Le 27 novembre, les FDLR ont décapité 2 civils à Kyambala et 4 autres à Misinga, des villages situés en Groupements Ikobo et Kisimba, au nord du Territoire de Walikale.[16]
Le 28 novembre, poursuivies par les Maï-Maï UPDI, les FDLR ont incendié le village de Buleusa, dans le Groupement Ikobo, en territoire de Walikale.[17]
Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) imposent des taxes illégales aux agriculteurs, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon plusieurs témoignages, ces agriculteurs payent la somme de 40 dollars américains par hectare de maïs avant toute récolte et se plaignent du fait qu’ils payent déjà 5 dollars américains comme droit d’accès à leurs propres champs. Les cultivateurs qui n’ont pas d’argent en espèce donnent un bassin de maïs, chacun.
Le maïs collecté comme taxes est vendu dans les dépôts de vivres à Kiseguru et Kinyandonyi.
Un notable de Rutshuru explique qu’un commandant FDLR dénommé «Gavana» impose ces taxes aux agriculteurs des localités de Kinyandonyi, Ngwenda, et Nyabanira. Un autre ajoute qu’une paillote qui fait office de poste de perception de ces taxes illégales a été construite à Kinyandonyi, à environ 2 km seulement d’une position des Forces armées de la RDC (FARDC). Les agriculteurs demandent aux autorités provinciales de traquer ces rebelles rwandais qui asphyxient économiquement les populations de Rusthuru. Les autorités administratives du territoire de Rutshuru disent qu’elles ne sont pas informées de cette situation.[18]
b. Les Forces Démocratiques Alliées (ADF)
Le 11 novembre, dans le village de Kisiki, en Groupement de Bambuba, en Secteur de Beni-Mbau, les Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont tué une femme qui sortait matinalement pour aller dans son champ. Une seconde victime c’est un militaire FARDC à bord d’une moto qui était de passage sur la route en ce lieu.[19]
Le 13 novembre, les ADF ont fait irruption à Kokola / Kimbau, un village situé à plus au moins à 45km au nord de Beni-Ville, sur la nationale n. 4, dans le Secteur de Beni-Mbau. Les ADF ont pris d’assaut la position militaire de Kimbau à quelques mètres de la RN4. Du côté des FARDC, il y a eu 1 mort et 1 blessé. Quant aux ADF, on parle d’au moins 6 tués et plusieurs blessés. Les combattants ADF étaient plus d’une centaine, lourdement armée, parlant en majorité swahili congolais.[20]
Le 19 novembre, vers 4h30 du matin, les ADF ont attaqué la position des FARDC à Atukaka, environs 5km de la route nationale n. 4, à l’Est de Kokola, dans le Groupement de Bambuba, Secteur de Beni-Mbau. Les combats se sont poursuivis jusqu’à 6h30 avant de reprendre aux environs de 11h00 lorsque l’ennemi repoussé à Atukaka est réapparu entre Tungudu et Opira, sur la RN4, attaquant pour une nouvelle fois l’autre position des FARDC. 3 militaires des FARDC auraient été tués et 9 autres blessés. Quant aux ADF, on ne dispose d’aucun bilan pour l’instant.[21]
Le 24 novembre, les ADF ont attaqué la position des Forces Armées de la RDC à Mukoko, village situé à 3km d’OICHA (Chef-lieu du Territoire de Beni), dans le Groupement Bambuba, Secteur de Beni-Mbau, sur la route nationale n. 4. Le bilan provisoire fait état de 5 morts et 4 blessés parmi les civils. Du côté de l’armée, 2 militaires auraient été tués et 1 blessé. Les FARDC ont réussi à chasser l’ennemi et contrôlent le village.[22]
Le 29 novembre, fin après-midi, des violents affrontements ont opposé les FARDC aux rebelles ougandais des ADF à Eringeti, une localité située à environ 60 kilomètres au Nord-Est de la ville de Beni (Nord-Kivu). Selon des sources locales, vers 15h00, les rebelles ougandais ont engagé une offensive, contre l’Etat-major du 312e bataillon de la 31e Brigade des FARDC basées à Eringeti. À en croire des sources sécuritaires, les ADF occupaient, depuis 17 heures locales, une partie d’Eringeti, dont le sous-commissariat de la Police nationale congolaise (PNC) dans cette localité. Les affrontements ont duré plus de 10heures (jusqu’à 1h00 du 30 novembre). Une accalmie relative s’observait à Eringeti où les Forces Armées appuyées par les Casques-bleus Tanzaniens de la FIB contrôlent la situation après avoir réussi à repousser l’attaque. La population d’Eringeti est en fuite vers plusieurs villages du territoire de Beni et la localité de Luna en Province Orientale.
Selon le colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), quatre soldats congolais, un Casque bleu malawite et 12 ADF ont été tués lors des combats, tandis que 7 civils ont été tués à la machette par les ADF à l’hôpital d’Eringeti.
Toutefois, les premières informations recueillies par le CEPADHO, le bilan provisoire est de 30 morts, dont: 14 ADF, 8 militaires des FARDC, 1 Casque-bleu de la Monusco de la FIB et 7 civils tués à la manchette par les ADF. S’agissant des corps des ADF, nombreux sont ceux qui sont d’apparence somalienne. Selon plusieurs témoins à Eringeti, pendant qu’ils combattaient ou exécutaient les civils, les milicien ADF disaient toujours en arabe « Allah Akbar » (Dieu est Grand), donc prétendant être en pleine guerre sainte « le Jihad ». Il est donc temps que le Gouvernement Congolais et la Communauté Internationale agissent urgemment pour arrêter un éventuel Jihadhisme en émergence dans cette partie du pays.[23]
c. Les Maï-Maï
Le 16 novembre, la société civile du Sud-Kivu a dénoncé l’occupation de plusieurs localités du territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, par plusieurs factions des groupes armés. Ces derniers commettent des actes de nature à troubler la paix des citoyens. Dans le groupement de Bunyakiri à Kalima, les Raia Mutomboki de Hamakombo pillent la population, font payer des taxes et arrêtent des civils contrevenants à leurs mesures. A Mubugu, c’est le groupe armé dénommé «RM Butachibera» qui sème la terreur en extorquant les biens de la population. Dans la chefferie de Buloho, un certain «Mweke» s’est autoproclamé administrateur de cette entité grâce à son groupe armé. Par ailleurs, à Katasomwa, des miliciens Nyatura exigent aux commerçants de payer le droit d’exercer leurs activités à Rhana. La société civile locale attribue ce regain d’activisme des groupes armés dans la région à l’insuffisance des régiments des FARDC. A en croire des sources locales, un seul régiment est affecté à la sécurisation de plusieurs groupements de Kalehe.[24]
Le 24 novembre, des sources de la société civile de Bunyakiri (Sud Kivu) ont révélé que des groupes armés tentent de se réorganiser au Sud-Kivu, principalement dans le territoire de Kalehe et de Shabunda, pour s’attaquer aux positions des Forces armées de la RDC (FARDC). Les leaders de cinq groupes Raïa Mutomboki se sont réunis le 21 novembre à Nyambembe (Shabunda), pour peaufiner leur plan, indiquent les mêmes sources. Une autre réunion similaire des combattants de la milice Nyatura, coalisés aux FDLR, se serait tenue le même jour à Kalehe. Les réunions tenues le week-end dernier par les miliciens avaient pour but de permettre à leurs milices de se constituer en un groupe armé plus homogène et dynamique pour affronter militairement les FARDC. D’après la société civile de Bunyakiri, la démarche a connu l’adhésion d’une dizaine de mouvements armés actifs dans la zone. La société civile de Shabunda et de Kalehe affirme que ce sont principalement les zones minières qui sont visées par les groupes armés et leurs alliés.[25]
d. Le Mouvement du 23 Mars (M23)
Le 18 novembre, les ministres de la Défense de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIRGL) ont indiqué que le processus de rapatriement du reste des ex-combattants ex-M23 basés en Ouganda doit commencer le 1er décembre prochain et s’achever au plus tard le 15 décembre 2015. Ils ont lancé cet ultimatum à l’issue de leur réunion restreinte à Kinshasa. Cette réunion était organisée dans le but d’exécuter les décisions prises par les chefs d’Etat de la CIRGL à Luanda (Angola) en mai dernier, sur le rapatriement de ces ex-combattants M23 basés à Ouganda. Les ministres de Défense des pays de la CIRGL ont aussi demandé à la communauté internationale d’examiner les sanctions à prendre contre les responsables des ex-combattants M23 qui entraveraient le processus. Les chefs d’Etat de pays de la CIRGL avaient accordé trois mois pour que soit achevé le processus de rapatriement de ces ex-combattants du M23. Mais ce rapatriement qui devait en principe terminer au mois d’août dernier, souffre encore d’exécution. Le gouvernement de la RDC et les ex-rebelles du M23 se rejettent la responsabilité du non-respect des engagements des déclarations de Nairobi.[26]
2. TROISIÈME PHASE DU PROGRAMME DE DÉSARMEMENT ET RÉINSERTION
Le 24 octobre, environ 600 ex-combattants issus des groupes armés regroupés au centre de transit de la base militaire de Kamina ont organisé une protestation contre les mauvaises conditions de vie et d’hébergement auxquelles ils sont soumis dans ce centre, depuis environ deux ans.
Pour exprimer leur mécontentement, ces ex-combattants ont marché de la base militaire de Kamina au centre-ville, parcourant 35 km. Une situation qui a semé de la panique au sein de la population. Les commerçants locaux n’ont pas hésité à fermer les boutiques, les marchés et les magasins.
Selon certaines sources, c’était depuis trois jours que ces ex-combattants avaient commencé à manifester dans cette base militaire. Mais les autorités militaires n’ont pas su les contenir, la situation devenant de plus en plus grave. D’autres sources indiquent que dans leur mémorandum qu’ils cherchent à adresser à la Monusco et aux autorités militaires, ces ex-combattants exigent l’amélioration de leurs conditions de vie et d’hébergement dans ce camp de transit. Ils veulent aussi que les autorités militaires accélèrent le processus de leur intégration dans l’armée nationale.[27]
Le 25 octobre, le ministre de la Défense, Crispin Atama, a invité les six cents ex-combattants à regagner la base de Kamina. En séjour à Kamina, dans le Haut-Lomami, Crispin Atama a promis à ces ex-combattants des groupes armés une accélération du processus de leur démobilisation. D’ici trois mois, ils apprendront différents métiers qui faciliteront leur réintégration dans la société, a-t-il garanti. Les ex-combattants ont momentanément installé leur quartier général dans la localité de Lukulwe, à environ 8 km de la base militaire de Kamina. Les contestataires ont finalement accepté de rentrer dans la base militaire.[28]
Le 25 novembre, la troisième phase du programme national de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) des ex-combattants a été officiellement lancée à la base militaire de Kitona au Kongo-Central. Les ex-combattants issus des groupes armés regroupés dans cette base militaire vont apprendre des métiers. Ils seront notamment formés à la maçonnerie, la coupe couture, l’agriculture et la conduite automobile. Des formations seront notamment dispensées par l’Institut national de préparation professionnelle (INPP), Caritas Congo, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union européenne.
Le début de cette phase du programme DDR réjouit les ex-combattants. Mais certains doutent qu’elle aille jusqu’au bout. «Nous sommes vraiment satisfaits. Mais je doute fort que ce gouvernement réalisera tout ce qu’il vient de nous promettre ici parce que ça fait deux ans que nous sommes dans le centre à Kitona sans compter les centres où on nous regroupait dans nos provinces respectives», indique un ancien combattant.
Pour sa part, le vice-ministre de la défense, René Nsibu, qui a présidé cette cérémonie a fait savoir que, après leur formation, les anciens combattants vont réintégrer la société. Cette formation va durer de trois à six mois, selon le vice-ministre.
Cette phase du programme est lancée quelques jours après un mouvement de colère des ex-combattants de la base de Kitona. Une centaine d’entre eux avaient décidé de descendre à Kinshasa pour réclamer leurs primes. Après être arrivés à Boma, ils ont regagné le centre de formation de Kitona à bord des camions des forces armées de la RDC (FARDC), car ils auraient trouvé une barrière érigée par les FARDC. Un mois avant, d’autres anciens combattants des bases de Kamina et Kotakoli ont protesté pour les mêmes raisons. Cette troisième phase de DDR a été lancée le 24 novembre à la base militaire de Kamina aussi, où d’autres ex-combattants sont également regroupés.[29]
3. LA QUESTION DES RÉFUGIÉS RWANDAIS
Le 16 novembre, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale des réfugiés (CNR) on invité les réfugiés rwandais encore présents dans l’Est de la République démocratique du Congo à regagner leur pays. Ils ont lancé cet appel à l’occasion de l’atelier de formation organisé à Bukavu à l’intention des autorités du Sud-Kivu et du Maniema. Pour le HCR et la CNR, les autorités de ceux deux provinces devraient sensibiliser ces réfugiés au retour volontaire au Rwanda. Cette sensibilisation va de pair avec l’opération de leur enregistrement biométrique. Selon certaines estimations, ils seraient plus de deux cent cinquante mille. La CNR indique qu’elle a déjà rapatrié, en collaboration avec le HCR, 65.000 réfugiés rwandais. Ceux qui demeurent encore en RDC, spécialement dans l’Est du pays ne sont pas chauds au retour volontaire. La CNR a commencé à les identifier depuis juin dernier. 4000 ont été recensés et ont obtenus chacun une attestation de statut de réfugié. Un chiffre qui ne suffit pas, selon la CNR et le HCR, qui invitent les autorités à s’impliquer dans la sensibilisation. Le coordinateur de la CNR au Sud-Kivu et au Maniema, Gratien Mupenda, évoque quelques difficultés rencontrées dans l’identification de ces réfugiés: «Le fait d’abord que les réfugiés sont dispersés dans beaucoup de coins, ils ont déjà beaucoup de familiarité avec la population locale». Le chef de bureau du HCR à Goma a rappelé que les réfugiés rwandais vont perdre le statut de réfugié le 31 décembre 2017.[30]
[1] Cf Christophe Rigaud – Afrikarabia, 22.11.’15; AFP –Kinshasa, 01.12.’15
[2] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 08 Novembre 2015
[3] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 08 Novembre 2015
[4] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 12 Novembre 2015
[5] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 14 Novembre 2015
[6] Cf Radio Okapi, 19 et 20.11.’15
[7] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 18 Novembre 2015
[8] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 18 Novembre 2015
[9] Cf Radio Okapi, 24.11.’15
[10] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 22 Novembre 2015
[11] Cf Radio Okapi, 26.11.’15
[12] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 23 Novembre 2015
[13] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 24 Novembre 2015
[14] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 26 Novembre 2015
[15] Cf CEPADHO – Bulletin d’information du 26 Novembre 2015
[16] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 28 Novembre 2015
[17] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 29 Novembre 2015
[18] Cf Radio Okapi, 25.11.’15
[19] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 12 Novembre 2015
[20] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 13 Novembre 2015
[21] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 19 Novembre 2015
[22] Cf CEPADHO – Bulletin d’Information du 25 Novembre 2015
[23] Cf Radio Okapi, 29 et 30.11.’15; CEPADHO – Bulletin d’Information du 30 Novembre 2015
[24] Cf Radio Okapi, 18.11.’15
[25] Cf Radio Okapi, 24.11.’15
[26] Cf Radio Okapi, 19.11.’15
[27] Cf Radio Okapi, 24.10.’15
[28] Cf Radio Okapi, 26.10.’15
[29] Cf Radio Okapi, 26.11.’15
[30] Cf Radio Okapi, 17.11.’15