SOMMAIRE
1. NORD-KIVU: LES GROUPES ARMÉS CONTINUENT À FRAPPER
a. Les ADF-Nalu
b. Les Maï – Maï
2. UN PLAN DE DÉSARMEMENT ET DE REINTÉGRATION (DDR)
3. UN NOUVEAU RAPPORT DU GROUPE DES EXPERTS DE L’ONU
1. NORD-KIVU: LES GROUPES ARMÉS CONTINUENT À FRAPPER
a. Les ADF-Nalu
Le 13 et le 14 décembre, treize corps sans vie ont été découverts à Kyavikere, un groupement du secteur de Ruwenzori situé à environ 70 kilomètres au nord-est de Beni (Nord Kivu). Selon des sources locales, ces personnes ont été tuées par des rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF/Nalu). Huit corps ont été découverts vendredi et cinq autres samedi dans les extrémités de Musuku et Biangolo, deux villages du groupement de Kyavikere. Selon des sources locales, trois filles mineures auraient été violées par les assaillants avant d’être décapitées à la machette. Le corps mutilé et démembré d’un enfant aurait aussi été retrouvé sur un arbre, dans le village de Musuku. La découverte de ces corps a été confirmée par le chef du secteur de Ruwenzori, Bozi Sindiwako, selon qui plus des vingt personnes ont été exécutées par ces rebelles ougandais dans l’intervalle de trois jours seulement. D’après ses déclarations, les victimes étaient des habitants des cités de Bulongo, Mutwanga et Kikingi, qui avaient été enlevés soit dans leurs champs soit sur différents axes routiers. Dans un communiqué publié dimanche matin, la société civile du Nord-Kivu a appelé les FARDC et la Monusco à déclencher les opérations de traque contre les ADF/Nalu pour mettre fin a cette insécurité récurrente. Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, annonce pour bientôt la neutralisation de ces rebelles ougandais.
L’ADF-Nalu sévit dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, frontalière de l’Ouganda, entre le lac Albert et le lac Édouard. Composée de 800 à 1.200 miliciens, l’ADF est la branche islamiste de l’ancienne rébellion ougandaise de l’ADF-Nalu, née en 1995 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986: les musulmans des Forces Alliées Démocratiques (ADF) et les combattants de l’Armée Nationale pour la libération de l’Ouganda (Nalu). Après avoir échoué à renverser le régime de Kampala, les membres de la Nalu quittent le mouvement et se rendent en 2007. La composante Nalu a depuis lors disparu mais le mouvement conserve son appellation d’origine. Aujourd’hui uniquement composée d’islamistes, les forces de l’ADF-Nalu sont dirigées depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l’islam. Les États-Unis les ont placées sur leur liste d’organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l’ONU depuis 2011, et de l’Union européenne depuis 2012.[1]
Le 16 et le 17 décembre, deux militaires congolais et deux motards qui les transportaient ont été tués, en deux embuscades successives, sur l’axe Mwenda-Kikingi-Kamango, dans le secteur de Rwenzori, à l’Est de Beni (Nord-Kivu). L’administrateur du territoire, Amisi Kalonda, attribue ces crimes aux rebelles ougandais des ADF/Nalu.[2]
Le 23 décembre, des sources locales ont révélé que les rebelles ougandais des ADF–Nalu ont renforcé leurs positions dans plusieurs localités de la chefferie de Batalinga, à environ 90 kilomètres de la ville de Beni. Le renforcement des positions des ADF-Nalu est observé depuis une semaine à Kikawa, Kitimba, Budinguya, Buvata et Ndama. Des sources de la société civile locale ont affirmé que 21 des 25 localités de la chefferie de Watalinga sont occupées par les ADF-Nalu. Elles estiment aussi que ces rebelles se prépareraient à s’opposer à leur désarmement par les FARDC. D’après le mêmes sources, depuis juillet dernier, plus de 108 personnes ont été tuées et 123 autres kidnappées par les ADF-Nalu dans la chefferie de Watalinga. La société civile locale demande aux FARDC et à la Monusco de déclencher rapidement les opérations de traque contre ces rebelles étrangers, pour ne pas leur laisser le temps de s’organiser davantage.[3]
Le 25 décembre, des rebelles ougandais de l’ADF/Nalu ont occupé la localité de Kamango, à 90 Km au nord-est de Beni. Après environ une demi-heure de violents affrontements avec les rebelles, autour de 6h du matin, les Forces armées de la RDCongo (FARDC) ont décroché de Kamango. Les rebelles ont également pris le contrôle de Bwisegha, une localité voisine de Kamango. Selon le président de la Société Civile du territoire de Beni, Teddy Kataliko, ces rebelles progressent présentement vers la localité de Nobili où il y a plusieurs milliers de civils ayant fui les affrontements. Ces déplacés ne savent où aller. Selon des sources administratives, l’Ouganda a fermé sa frontière avec la RDC. L’administrateur du territoire de Beni, Amici Kalonda, dit craindre «un carnage» à Nobili, si cette localité, vers laquelle se dirigent les rebelles, passe sous leur contrôle. «L’Ouganda empêche la population de traverser la frontière. Ils doivent se réfugier alors ils sont obligés de traverser la rivière la nuit pour atteindre l’Ouganda. L’ennemi s’est vraiment organisé. Il est tout près de Kikimbi où on a massacré beaucoup de gens. C’est le moment des opérations de grande envergure. Nous demandons de faire vite parce que la population souffre», a-t-il affirmé. Le gouverneur du Nord Kivu dit avoir alerté toutes les autorités. Il plaide pour le déclenchement immédiat des opérations de traque des ADF/Nalu.[4]
Certains observateurs doutent de l’identité des agresseurs. Des sources locales soupçonnent ces hommes d’être des rebelles du M23 se faisant passer pour des rebelles ougandais. Le responsable de la chefferie de Watalinga, Saambili Bamukoka, affirme que ces assaillants lourdement armés et bien équipés sont des rebelles du M23 venus de l’Ouganda voisin déguisés en ADF/Nalu. Ces rebelles étaient infiltrés dans la chefferie de Watalinga depuis quelques jours, a-t-il ajouté.
D’autres sources, par contre, accusent le régime de Kampala d’avoir fabriqué les ADF-Nalu pour déstabiliser le Grand Nord congolais pour des visées hégémonistes. L’Ouganda aurait en effet des ambitions sur cette région de la RDCongo riche en pétrole et en minerais.
Selon la société civile du Nord Kivu, l’armée ougandaise collabore (UPDF) avec l’ADF-Nalu. En effet, le soir du 24 décembre, 4 véhicules de l’UPDF ont déchargé de centaines d’éléments en localité de Kichanga, à 13km-nord de Kamango. Ces derniers auraient fait jonction avec ceux qui ont précédé il y a une semaine, pour rejoindre les pseudo-Adf/Nalu déjà positionnés dans les localités de Ndiva, Kitimba et Kibele, à l’ouest de Kamango. Une autre preuve irréfutable c’est que le Lieut-Colonel Ndahura, Commandant de l’UPDF en District de Bundibugyo, en Ouganda, a déployé le 24 décembre plus d’un bataillon à Butogho, frontalier avec la RDCongo, en face de Kichanga, où étaient infiltrés les militaires ougandais. Lui-même a passé la nuit du 24 décembre au Pont Lamia, frontalier avec la RDC. Jusqu’à ce moment lui et sa garde ont pris position en ce lieu, toute la frontière étant déjà garnie d’hommes de troupe-UPDF lourdement armés.
À l’état-major de l’armée congolaise à Goma, on ne confirme pas l’implication des militaires ougandais dans les affrontements de Kamango, encore moins celle des ex-combattants du M23. Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC) dans le Nord-Kivu précise: « Nous avons été attaqués par des combattants ADF, mais nous n’écartons pas l’hypothèse d’une alliance entre ces rebelles ougandais et d’autres groupes armés depuis le territoire ougandais ou congolais ».[5]
Le 25 décembre, dans la soirée, les FARDC ont repris le contrôle de la localité de Kamango.
La contre-offensive de l’armée a été appuyée par l’aviation militaire de la Monusco. Depuis l’après-midi, deux hélicoptères des combats de la Monusco ont en effet bombardé les positions des ADF/Nalu à Kamango, à Bwisegha et au pont de Semliki pour empêcher l’avancée rebelle vers la localité voisine de Nobili. Les responsables militaires dans la zone donnent un bilan de plusieurs morts: une dizaine côté rebelles, cinq dans les rangs des FARDC et sept civiles tués par les ADF/ Nalu. Le chef de la chefferie de Watalinga, Saambili Bamukoka, a confirmé la reprise de Kamango par l’armée, mais il a précisé que, avant d’abandonner cette localité, les ADF/ Nalu ont incendié un hôtel et quelques maisons des civils. De son côté, la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) condamne cette attaque de l’Adf/Nalu contre les FARDC à Kamango. Elle affirme suivre l’évolution de la situation et que sa force est en alerte maximale. Par la même occasion, la Monusco rappelle que le mandat que le Conseil de Sécurité des nations unies lui a confié est sans équivoque: il consiste, entre autres, à neutraliser les groupes armés, y compris les ADF-Nalu.[6]
Selon la société civile Nord-Kivu, jusqu’à la mi-journée du 26 décembre, le bilan provisoire des affrontements fait état d’au moins 31 morts dont 12 civils, 9 militaires des FARDC et 10 rebelles, dont le Capitaine en charge du Peloton-UPDF basé à Busigha, en District de Bundibugyo (Uganda). S’agissant de 12 corps de civils découverts, on dénombre 3 enfants, 2 femmes et 7 hommes. Nombreux sont les corps qui présentent des signes de mutilation (oreilles coupés, yeux percés, langues ou organes intimes sabotés,…). Et, faudrait-il ajouter que parmi les 12 cadavres civils, 6 corps et 4 autres ont été retrouvés enfuis dans des latrines abandonnées, servant de fosses communes pour les agresseurs. Par ailleurs, sans compter du coté rebelle, 14 blessés ont été enregistrés dont 7-FARDC et 7 autres dans le rang de civils. Parmi les derniers, 3 femmes et 2 hommes de troisième âge (64 et 75ans).
Selon la Société Civile du Nord Kivu, les objectifs majeurs de l’Ouganda pour entretenir la destabilisation dans l’est de la RDCongo sont les suivants:
– Détenir le contrôle, si non annexer les Collectivités de Watalinga et Rwenzori, pour en exploiter le sol (le bois, vivres) et le sous-sol (pétrole). La stratégie est celle de l’occupation de la zone à travers la coalition ADF-NALU, M23 et UPDF;
-Contraindre le Gouvernement congolais à lui laisser l’exploitation du pétrole du bloc albertine;
-Obliger la communauté internationale à revisiter les frontières de la RDC, de l’Ouganda et du Rwanda, en annexant notamment les Territoires de Beni, Lubero (Nord-Kivu), Irumu et Mambasa (Province Orientale) à l’Ouganda ainsi que Nyiragongo, Rutshuru et Masisi au Rwanda.[7]
Le 26 décembre, des corps des militaires de l’armée ougandaise gisant sur le sol ont été découverts après la reprise de la localité de Kamango par les Forces armées de la Rd-Congo. «Nous avons vu leurs cartes d’identité et les tenues qu’ils portaient, sont celles de l’Updf-armée ougandaise», a confirmé Mwami Sambili Bamboka, le chef de la chefferie de Watalinga.[8]
Le 27 décembre, le commandant de la 8eme région militaire des Forces armées de la RDC (FARDC), le général-major Lucien Bauma Ambamba, a annoncé que l’armée congolaise allait bientôt lancer une opération pour désarmer les rebelles ougandais des ADF/Nalu à Beni. Un premier contingent de la brigade d’intervention des Nations unies est arrivé à Beni, pour appuyer l’action de l’armée contre les ADF/Nalu.[9]
Le 5 janvier, les FARDC et les rebelles ougandais des ADF/Nalu se sont affrontés à l’est de Kamango, à environ 90 kilomètres au nord-est de la ville de Beni. Un militaire des FARDC a été tué. Dans la même région et le même jour, un hélicoptère de la Monusco a essuyé des tirs de ces rebelles. La Monusco a farouchement répondu par des tirs. Les rebelles des ADF/Nalu ont été repoussés dans la forêt.[10]
b. Les Maï – Maï
Le 16 décembre, deux personnes ont été tuées, une autre grièvement blessée et dix autres portées disparues sur l’axe Kiwanja-Nyamilima, dans le groupement de Binza, en territoire de Rutshuru. Selon des sources locales, les auteurs de ces crimes seraient des rebelles rwandais des FDLR et des Maï-Maï non encore identifiés. La première victime, Agnès Kahamba, mère de huit enfants a été tuée dans un champ à Rudi, une localité abandonnée située non loin de Nyamilima. Des sources concordantes attribuent ces actes aux FDLR Rudi. A en croire les mêmes sources, des éléments d’un groupe de Maï-Maï non encore identifié ont tiré à bout portant sur un jeune homme dans la nuit du 16 au 17 décembre, dans la localité de Kisharo, à 30 kilomètres de Kiwanja. Le jeune homme est décédé sur place. Les mêmes sources parlent également de l’enlèvement de dix personnes en fin d’après-midi du même lundi par des inconnus dans les champs.[11]
Le 23 décembre, le chef milicien Maï-Maï Kakule Muhima, alias Shetani [«Satan», en swahili], a été arrêté par les militaires congolais à Kiwanja, à environ 4 kilomètres de Rutshuru-centre. Ce colonel autoproclamé dirige depuis plusieurs années le groupe Maï-Maï Shetani, une milice locale d’autodéfense active sur l’axe routier Kiwanja-Nyamilima dans le territoire de Rutshuru. Shetani a été transféré à Goma. Composée d’environ une centaine d’hommes, la milice de Shetani prétend défendre les localités congolaises contre des combattants étrangers. En septembre 2012, elle a fait partie d’un mouvement armé dénommé «Force populaire pour la démocratie» (FPD) créé pour combattre la rébellion du M23 qui occupait plusieurs localités du Nord-Kivu.
Le lieutenant-colonel Olivier Amuli, porte-parole des forces armées congolaises (FARDC) au Nord-Kivu, a précisé que l’autorité de Shetani était, depuis peu, «contestée au sein même de sa milice». En cause, ses relations troubles et son rapprochement avec la rébellion du M23, qui a récemment conduit à sa destitution et à la nomination d’un nouveau chef.
Le groupe de Shetani s’affrontait régulièrement avec d’autres groupes dits d’autodéfense pour le contrôle des localités du Nord-Kivu, très riche en minerais, faisant craindre la résurgence d’un conflit interethnique entre les Hutus et les Nande, tribu à laquelle appartient Shetani.
Kakule Muhima était recherché pour différents crimes de guerre, parmi lesquels de nombreux cas de viols, de torture, et d’assassinats. Ces crimes ont été commis, pour la plupart, pendant la présence du mouvement rebelle M23 dans le territoire de Rutshuru.[12]
2. UN PLAN DE DÉSARMEMENT ET DE REINTÉGRATION (DDR)
Le 18 décembre, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a affirmé que environ 11.000 membres de groupes armés ont fait défection depuis le début des opérations menées contre eux par l’armée et les forces de la Monusco. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC a affirmé être en contact avec le gouvernement congolais afin de développer un système de désarmement, démobilisation et de réintégration (DDR) de ces démobilisés. «On n’a pas encore un plan national de DDR. On a offert de construire un camp de DDR à Rumangabo et à Sake, mais c’était rejeté par le gouvernement. On n’a pas un plan compréhensif sur le DDR», a-t-il affirmé.
Tout en assurant au gouvernement son soutien, la Monusco dit refuser de prendre la responsabilité, à cet instant, de quelque chose qu’elle ne connait pas. «Il faut avoir le plan, la vision et puis on va assurer le support», a assuré Martin Kobler.[13]
Le commandant des forces de l’Onu en RDC, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, a affirmé que près de 120 combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ont aussi fait défection depuis le début de l’opération menée contre eux par l’armée et la Monusco dans le Nord-Kivu. Martin Kobler, chef de la Monusco, a précisé que cette milice comptait 1.800 combattants, dont seulement 30% sont des Hutus qui se sont enfuis du Rwanda après le génocide de 1994. «La plupart sont des jeunes gens, 70% ont moins de 30 ans. Ils n’ont pas participé au génocide de 1994, ce qui fait que c’est plus facile pour eux de se livrer à la Monusco», a précisé Martin Kobler. L’ambassadeur de France auprès de l’Onu, Gérard Araud, a révélé que le « patron » de la Monusco avait déclaré devant le Conseil de sécurité que la guerre contre les FDLR nécessitait une approche différente de celle utilisée contre les hommes du M23. «Le fait que les FDLR vivent au milieu de leurs familles constitue un obstacle majeur. Le M23 menait une guerre traditionnelle, avec un front et des forces armées très facilement identifiables, alors que les FDLR sont formés de groupuscules qui vivent très souvent dans de petits hameaux avec leurs familles, ce qui veut dire au milieu de civils», a ajouté le diplomate français.[14]
Le 26 décembre, un nouveau plan de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-rebelles de l’est de la RDCongo a été présenté en conseil des ministres par le ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo. Ce programme consiste en une première opération de communication pour faire comprendre « l’utilité » de cette opération et obtenir « l’adhésion et l’appui du plus grand nombre ». Viendront ensuite les phases concernant le désarmement des combattants et leur regroupement dans trois centres ouverts à Kitona (Ouest), Kamina (Sud-Est) et Kotakoli (Nord-Ouest) où leur « identification biométrique » sera organisée. Puis viendra la phase de réinsertion où les ex-combattants seront aidés pour un « retour harmonieux à la vie civile ». Ensuite, « ils entameront la phase de réintégration durable sur un site de leur choix » et ils « bénéficieront d’un suivi (…) pendant une période de cinq ans ». Ce programme, qui sera piloté par un comité interministériel présidé par M. Luba Ntambo, est une « actualisation du programme national de désarmement, démobilisation et réintégration » qui avait été mis en oeuvre en 2004.[15]
3. UN NOUVEAU RAPPORT DU GROUPE DES EXPERTS DE L’ONU
Selon un rapport encore confidentiel des Nations Unies, le M23 continue de recruter au Rwanda malgré sa défaite. «Le M23 a reçu un soutien continu en provenance du territoire rwandais», écrit le groupe d’experts de l’ONU dans la version définitive de son rapport destiné au comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU. «Le groupe a reçu des informations crédibles qui montrent que les dirigeants du M23 sont libres de leurs mouvements en Ouganda et que le M23 a continué de recruter au Rwanda», ajoute-t-il.
Les experts de l’ONU ont accusé à plusieurs reprises le Rwanda voisin d’appuyer la rébellion du M23. «La forme la plus constante de soutien passait par le recrutement et la fourniture d’armes et de munitions, particulièrement dans les périodes de combats», écrivent les experts de l’ONU dans leur rapport de 48 pages daté du 12 décembre. «Le M23 a également reçu des renforts de troupes directs de la part de soldats rwandais en août … Durant les combats d’octobre, des chars rwandais ont tiré en RDC pour appuyer le M23», poursuivent les auteurs.
Le groupe d’experts de l’Onu accuse en outre les autres groupes armés et les forces armées de RDC (FARDC) de diverses atteintes aux droits de l’homme, dont enrôlement d’enfants soldats, exécutions sommaires et violences sexuelles. Elle les accuse aussi d’exploitation illégale des ressources minières de l’Est de la RDCongo, où une multitude de groupes armés ont pris les armes depuis les années 1990 pour tenter de prendre le contrôle des gisements d’or, de cassitérite, de coltan, de diamants, de cuivre, de cobalt et d’uranium.[16]
[1] Cf Radio Okapi, 16.12.’13; AFP – Jeune Afrique, 17.12.’13
[2] Cf Radio Okapi, 18.12.’13
[3] Cf Radio Okapi, 24.12.’13
[4] Cf Radio Okapi, 25.12.’13
[5] Cf Radio Okapi, 25.12.’13; Dépêche de la Société Civile du Nord Kivu, 25.12.’13; Trésor Kibangula – Jeune Afrique, 26.12.’13
[6] Cf Radio Okapi, 25.12.’13
[7] Cf Société Civile du Nord-Kivu, 26.12.’13
[8] Cf 7sur7.cd – Beni, 28.12.’13
[9] Cf Radio Okapi, 27.12.’13
[10] Cf Radio Okapi, 07.01.’14
[11] Cf Radio Okapi, 18.12.’13
[12] Cf Radio Okapi, 24.12.’13; RFI, 24.12.’13
[13] Cf Radio Okapi, 18.12.’13
[14] Cf Cf Radio Okapi, 18.12.’13; Reuters – Zonebourse, 11.12.’13
[15] Cf AFP – Kinshasa, 27.12.’13
[16] Cf Reuters – Africatime, 18.12.’13