RDC : Le M23 veut rendre Goma ingouvernable

Kongotimes

 

Depuis le retrait partiel de Goma, les rebelles consolident du jour au lendemain leurs positions. La stratégie est aussi d’assurer une insécurité permanente dans la ville de Goma et ses faubourgs afin de les rendre ingouvernable. C’est ce qui justifie, des attaques croissantes à Goma dont certaines viseraient des autorités politico-sécuritaires. A trois reprises, ses rebelles ont attaqué le camps des déplacés à Mugunga, pillé et violé de pauvres femmes – dont de vieilles mamans et de jeunes filles mineures – dans ce camps et dans la localité de Rusayo, voisine de Mugunga.

Affaibli par les sanctions, lui infligées par les Nations unies et la Communauté internationale, le M23 a, sans triompher, tenté de contraindre le gouvernement congolais à un cessez-le-feu. Pourtant sur le terrain, ses rebelles, mettent tout en œuvre et leur manœuvre dilatoire, laisse présager la relance des hostilités.

Devant le refus catégorique du gouvernement congolais à l’appel au cessez le feu, la rébellion crie à la mauvaise foi. A tort, sont convaincus nombreux de Congolais, qui savent bien, que ce mouvement monté de toutes pièces par Kigali, a été déclaré par les Nations Unies, force négative, au même titre que les Fdlr. La communauté internationale le sait aussi, Crispus Kiyonga, le négociateur en chef à Kampala, le sait aussi. C’est la raison évidente qui lui a conduit à contraindre le M23 à poursuivre le dialogue avec le gouvernement congolais en abandonnant le cessez le feu, tant réclamé ; qu’il avait posé comme préalable avant toute poursuite des négociations.

A 5 ou à 60Km ?

En voulant que soit signé un cessez le feu, les rebelles, jouent au chat et à la souris. D’abord, le monde entier sait aussi bien, sauf, Jean Marie Runiga et sa bande, que sa soldatesque, n’a jamais respecté scrupuleusement, la décision des chefs d’Etats prise à Kampala, demandant à la rébellion de  se retirer à 20 Km au-delà de Goma. Ses rebelles, qui ont mis à sac et vandalisé les services de l’administration publique, lors de leur prise de Goma, campent à quelques dizaines de mètres du bureau de la collectivité chefferie de Bukumu à Munigi, à seulement 5 km au nord de Goma. D’ailleurs, sa présence, met en mal, l’administration coutumière de la chefferie, qui assiste à une immixtion sans scrupule des militaires rebelles dans les affaires civiles, revenant de droit au Mwami de cette chefferie. La population, très mécontente, est contrainte de fuir la partie sous occupation rebelle. Et comme pour se moquer même de cette recommandation des Chefs d’Etats, le chef de la délégation M23 à Kampala, Ruchogoza avait même osé dire que ses hommes se trouveraient à 60Km de Goma, depuis la grande barrière. Ce qui est étonnant, Ne sachant pas peut être faire un simple calcul mathématique, savoir que les 20 Km sont à calculer à partir de la sortie de Goma vers le Nord en direction de Kibumba. Logiquement donc, le M23, devait, s’il est sérieux et prétend vouloir faire la paix, camper ses hommes à Kibumba.

Ensuite, sur le terrain, le camp de Rumangabo, aux mains rebelles, reçoit quotidiennement des recrues. Des jeunes et vieux parmi lesquels, des enfants et des militaires FARDC trouvés à Goma et obligés de rejoindre Rumangabo – lors de sa prise par la rébellion. Ces militaires, contraints de devenir  des prisonniers de guerre sont soumis à des corvées nuit et jour et mangent à peine une fois par jour. La torture morale et physique, sont un repas prêt à être servi à tout instant. Des dizaines d’entre eux, qui l’ont témoigné ont réussi à se soustraire de ses atrocités. ‘’On ne savait pas que la situation tournerais de cette façon. C’est l’enfer dans laquelle nous avons été soumises durant tout ce temps. Certains de nos frères d’armes malchanceux ont été tués par les rebelles et d’autres succombent suite à de dures conditions de vie avec une alimentation médiocre’’, a témoigné un haut officier FARDC qui a réussi à s’échapper et rejoindre Goma.

Recrutés de force par les rebelles, de nombreux enfants, estimés à une centaine, sont soumis, à Rumangabo, aux mêmes conditions que les adultes. ‘’Personne ne se soucie d’eux, aucun traitement particulier à leur égard ‘’, explique l’officier, qui cite entre autres formateurs politico-militaires, Vianney Kazarama, Séraphin Mirindi et le chef d’état-major rebelle en personne.

Rendre Goma ingouvernable

Sur terrain, la ligne de front bouge. Depuis le retrait partiel de Goma, les rebelles consolident du jour au lendemain leurs positions. La stratégie est aussi d’assurer une insécurité permanente dans la ville de Goma et ses faubourgs afin de les rendre ingouvernable. C’est ce qui justifie, des attaques croissantes à Goma dont certaines viseraient des autorités politico-sécuritaires. A trois reprises, ses rebelles ont attaqué le camps des déplacés à Mugunga, pillé et violé de pauvres femmes – dont de vieilles mamans et de jeunes filles mineures – dans ce camps et dans la localité de Rusayo, voisine de Mugunga. Ses paisibles Congolais, peuvent aujourd’hui dormir aisément grâce au déploiement d’une unité spéciale de la PNC, décidé par le Gouv’ Julien Paluku.

A Goma comme à Mugunga et Rusayo, des unités de la PNC, assurent la sécurité des biens et des personnes. Les patrouilles régulièrement organisées, ont permis à ces jours l’arrestation de plusieurs criminels. Des évadés de la prison centrale de Munzenze, mais aussi des éléments rebelles infiltrés dans la ville pour semer chaos et terreur. Tout en appelant la population à ne pas céder face aux chantages, le chef de l’exécutif provincial,  demande aux brebis égarées, qui se sentent encore congolais et patriotes, à rejoindre le camp de la patrie. Au nom de l’unité et de la cohésion nationale, prônée par le président Joseph Kabila. ‘’ Ils doivent cesser de faire couler inutilement le sang des congolais pour des intérêts égoïstes et sordides, autour d’un  plan machiavélique de balkanisation de la RDC depuis les pays voisins‘’, interpelle le gouverneur Julien Paluku.

[Sam Mambo]

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