Fuite de l’intégralité du rapport final de l’ONU (document)

Jambonews

 

Ce rapport définitif a été établi en tenant compte de la lettre du gouvernement rwandais mais cette dernière n’a cependant pas conduit à la révision des conclusions des experts onusiens car les  éléments apportés par Kigali ne constituaient pas, selon les experts, des« éléments de fond ».

Le rapport affirme que le Rwanda a continué son soutien au M23 et à d’autres groupes armés par le biais de violation de l’embargo sur les armes. Des officiers rwandais ont également procuré de l’aide militaire et ce en renforçant d’une manière permanente les troupes du M23, ainsi qu’en procurant de l’aide clandestine au M23 par le biais des unités spéciales de Rwanda Defense Force(RDF) qui sont stationnées auprès des FARDC à Rutshuru pour des opérations conjointes RDC-Rwanda.  Les RDF et le M23 ont également harmonisé leur équipement de communication afin de coordonner leurs opérations.

Par ailleurs, des recrutements pour le M23 ont, sous la responsabilité du Ministre de la défense rwandais James Kabarebe, eu lieu dans des villages rwandais. Des centaines d’enfants, aussi bien des fillettes que des garçons, ont de même été recrutés. Certains garçons ont été utilisé aux lignes de front afin de couvrir les troupes avançantes et ce parfois après à peine une semaine d’entrainement de ces premiers.

Des recrutements de sympathisants ainsi que des levées de fonds pour la rébellion ont même été organisés par des membres du FPR, parti politique au pouvoir dirigé par le Général Paul Kagame.

Le rapport nous apprend également que les rebelles M23 transportent la plupart de leurs blessés à l’hôpital militaire de Kanombe, au Rwanda. Quant aux morts parmi la rébellion, ils sont enterrés par des soldats du RDF.

Selon des anciens officiers et des soldats du M23, Bosco Ntaganda reste le plus haut commandant des rebelles, tandis que Makenga est responsable des opérations et de la coordination avec des groupes armés alliés au M23.
Quant à Laurent Nkunda, assigné à résidence au Rwanda, il se serait, en violation de son interdiction de voyager, rendu à Runyonyi pour rendre visite au M23 afin d’encourager les officiers.

Violations  des droits humanitaires et droits de l’homme internationales

Suite à la création du M23, les communautés locales dans l’est de la RDC ont soufferts de violations répandues des droits de l’homme. Des violences envers les civils par tous les groupes armés, FARDC y comprises, ont augmenté, ayant pour conséquence le déplacement de 400 000 personnes depuis avril 2012.

Le groupe d’experts a également identifié des cas de viols de masse commis par le Rai Mutomboki, les Mai Mai Morgan, et les FDLR en 2012. A la fin du mois de septembre, l’ONU ainsi que des ONG internationales des droits de l’homme répertoriaient 46 cas de viols par le M23.

Par ailleurs, des commandants du M23 ont ordonné l’exécution extra-judicaire d’au moins 15 recrutés. Ntaganda et Makenga ont donné l’ordre d’exécution d’au moins 20 prisonniers. Quant aux RDF, elles ont également exécuté des échappés du M23.

L’intégralité du rapport : DRC GOE Final Report (en anglais)