SOMMAIRE
ÉDITORIAL: Pour une armée nouvelle et républicaine
1. LA VISITE DU MINISTRE BELGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES EN RDCONGO ET AU RWANDA
2. KIGALI SE DEFEND DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ MAIS SANS CONVAINCRE
3. UN MILLION DE SIGNATURES CONTRE LA GUERRE
4. L’ARMEE RECRUTE DES JEUNES
5. DES NOUVELLES PROVENENT DU NORD KIVU
ÉDITORIAL: Pour une armée nouvelle et républicaine
1. LA VISITE DU MINISTRE BELGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES EN RDCONGO ET AU RWANDA
a. Avant la visite.
Le 20 août, dans un communiqué publié à Bruxelles, la sénatrice belge Nele Lijnen appelle les autorités belges à suspendre leur aide militaire au Rwanda. «Je ne peux que constater que la situation ne fait que s’aggraver jour après jour et que notre diplomatie se tait dans toutes les langues à propos de cette ingérence du Rwanda à l’Est du Congo», dénonce la sénatrice libérale flamande.
Le parti écologique belge exige la même fermeté, vis-à-vis du Rwanda. Après avoir noté que plusieurs pays européens ont décidé de retarder ou de suspendre leur aide accordée au Rwanda dans l’attente d’éclaircissements quant au soutien de ce pays au mouvement rebelle M23, il appelle le gouvernement belge à appuyer la position du gouvernement congolais visant à confier à la Monusco la mission de la force neutre internationale chargée de désarmer les mutins du M23 et de sécuriser les frontières communes entre le Rwanda et la Rdc. Bien plus, les Ècolos belges doutent de l’efficacité du dialogue entre Kinshasa et Kigali, prôné par le gouvernement belge. «L’appel au dialogue est un voeu pieux, vu l’évolution de la situation sur place où les populations locales sont une fois de plus les premières victimes: déplacements massifs, viols, pillages étant le lot quotidien de la population congolaise du Kivu», dénonce leur communiqué.
Pour Ecolo, la Belgique doit «plaider au niveau européen pour faire de la Monusco une véritable force d’imposition de la paix et de désarmement des groupes armés, voire pour dépêcher une force d’intervention rapide européenne au Kivu». Le texte invite enfin le gouvernement belge et l’Union Européenne à «s’impliquer dans la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies relatives à l’embargo sur les armes dans la région des Grands Lacs et, dans l’exécution des mandats lancés par la Cour Pénale Internationale (CPI)».
Le silence de Bruxelles et de l’Union Européenne face à la souffrance des populations meurtries du Kivu est dénoncé aussi par plusieurs organisations non gouvernementales de la RDCongo. C’est notamment le cas de celui signé par la “Coalition Tous ensemble pour les femmes de la RDCongo” et la “Plate-forme Afrique Centrale du CNCD” qui demandent aux autorités belges de «condamner l’agression rwandaise contre la RDCongo et de s’impliquer davantage dans la recherche d’une solution définitive à cette crise sans fin». Pour ces organisations, «la Belgique et l’Union Européenne doivent plaider pour que le Conseil de Sécurité adopte une résolution condamnant clairement le Rwanda. Cette résolution doit exiger l’arrêt immédiat de la guerre menée par le M23 et dénoncer l’appui tant logistique que militaire du Rwanda à ce mouvement».[3]
La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) attend de la Belgique une condamnation explicite du régime de Kigali, pour son soutien apporté au M23 et sa protection de l’ex-général des Forces armées de la RDC, Bosco Ntaganda. À l’avis de la NSCC, la Belgique devrait également s’opposer à la candidature du Rwanda pour un siège non permanent au conseil de sécurité. Ce siège, a-t-elle ajouté, risquerait d’accroître l’influence de Kigali dans la déstabilisation du pouvoir de Kinshasa et de la sous-région. Une autre recommandation invite Bruxelles à initier des sanctions ciblées contre les officiels rwandais cités dans le rapport de l’ONU, dont le ministre de la Défense James Kabarebe, le chef d’état-major, le général Charles Kayonga, ainsi que les généraux Jack Nziza, Emmanuel Ruvusha et Alexis Kagame. L’implication de la Belgique devrait également permettre, selon la NSCC, de soutenir le processus de poursuite de Paul Kagame devant les juridictions internationales pour son assistance militaire aux terroristes du M23, à l’instar du cas de l’ancien président libérien Charles Taylor. La société civile attend de Bruxelles un appui à une résolution du Conseil de Sécurité tendant à revoir, renforcer et adapter le mandat de la Monusco à la nouvelle donne et la mobilisation de l’aide humanitaire pour la population des deux Kivu.[4]
b. La visite en République Démocratique du Congo.
Du 20 au 24 août, le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders, a effectué une visite officielle en RDCongo, où il a pu rencontrer, entre autres personnalités, le président de la République Joseph Kabila, le premier Ministre Augustin Matata Mponyo et le président de l’Assemblée Nationale Aubin Minaku. Il s’est rendu à Kinshasa, Lubumbashi, Bukavu e Goma, avant de poursuivre son voyage à Kigali (Rwanda).
Pour M. Reynders, «la priorité, c’est avant tout de pacifier l’Est de la RDC. Je crois qu’il faut maintenant condamner la rébellion qui a lieu dans l’Est du Pays, garantir l’intégrité du territoire du Congo, éviter toute ingérence de l’extérieur et rétablir la paix, la stabilité et l’Etat de droit».
Selon lui, «la solution de la guerre dans l’Est de la RDC passe par la réforme de l’armée».
M. Reynders pense que dans le passé, on a commis l’erreur d’intégrer, dans les rangs, des indisciplinés et lorsqu’on intègre les indisciplinés, on intègre l’indiscipline. Il faut donc mettre une croix à l’intégration de tous ces aventuriers qui prennent les armes, à l’idée qu’ils seront intégrés et obtiendront ainsi facilement les grades supérieurs, même si on n’a jamais été dans une académie militaire. Selon lui, «le fait d’intégrer les rebelles et les mutins au sein des Forces armées n’a peut-être pas été la bonne solution». Il s’est ainsi opposé à l’idée de continuer d’intégrer les hommes issus des différents groupes armés dans les Forces armées de la RDC (FARDC) comme avant. «Je crois que les solutions du passé ne sont plus praticables. Il faut donc penser à autre chose», a déclaré Didier Reynders, qui a ensuite indiqué que la Belgique est prête à apporter son appui pour matérialiser la réforme des FARDC.
Pour garantir l’intangibilité de la frontière avec le Rwanda, le chef de la diplomatie belge estime que la force internationale neutre devrait être constituée au tour de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDCongo (MONUSCO): «Je crois que c’est autour de la Monusco que pourrait se développer une force internationale neutre pour garantir l’étanchéité et la transparence de la frontière», a-t-il dit.
Selon M. Reynders, la pacification de l’Est du Pays passe aussi par un dialogue régional, en mettant autour d’une table, les partenaires de la région. Il a, par ailleurs, déclaré que: «si le Rwanda affirme de ne pas être une part du problème, nous souhaitons donc qu’il devienne une part de la solution. Il faut que le Rwanda participe activement à la fin de la rébellion et garantisse l’étanchéité de la frontière». Il a ensuite rassuré que la Belgique pourra appuyer un dialogue entre Kinshasa et Kigali. Le ministre belge s’est prononcé également sur les accusations de soutien au M23 qui pèsent sur le Rwanda et il a affirmé que, si des sanctions doivent être prises contre le Rwanda, elles devraient être consécutives à des concertations au niveau de l’Union Européenne ou des Nations Unies.
À long terme, l’Homme d’Etat belge envisage aussi une intégration régionale à l’image de celle qui a permis la pacification de l’Europe, après des siècles d’affrontement. «C’est l’intégration régionale qui sortira la RDC de ses difficultés», a-t-il soutenu.
Lors de sa visite à Bukavu (Sud Kivu), Didier Reynders, a proposé que l’intégration commerciale soit renforcée à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Pour le diplomate belge, cela constitue l’un des moyens de faire reculer la violence dans la région. «On ne choisit pas ses voisins, il faut apprendre à vivre avec eux. Plus il y aura des moyens de communication, plus il y aura de l’infrastructure, plus il y aura du commerce, d’activités et de l’échange entre pays voisins, plus on fera reculer la violence», a déclaré Didier Reynders.
À propos de la situation politique du Pays, Didier Reynders a déclaré que «La démocratisation de la RDC passe inévitablement par la reforme de la Ceni [Commission électorale nationale indépendante]. Cette reforme devrait faire participer l’opposition et la société civile».
Il a aussi indiqué que la Belgique est prête à soutenir la RDC dans l’organisation des prochaines élections provinciales, à condition qu’il y ait une reforme en profondeur de la Ceni qui puisse permettre de faire participer à sa gestion l’opposition politique et la société civile. Ce processus devrait également permettre la mise en œuvre des mécanismes de «contrôle réels sur terrain, non seulement du jour des élections, mais la compilation des résultats».
Il a enfin déclaré que «Il y a encore un énorme effort à faire du côté de la RDCongo, pour reformer l’armée, la police, l’administration, la justice, et instaurer l’Etat de droit».[5]
Dans une interview accordée au quotidien le Soir, après son entretien avec le ministre belge des Affaires Etrangères Didier Reynders, le premier ministre congolais Augustin Matata Mponyo a déclaré qu’il entend «mettre de l’ordre dans la gestion du secteur minier mais il y a des pays qui tirent profit du désordre qui existe dans certaines parties du pays, un désordre entretenu par ces mêmes acteurs…Ils ont compris que si de l’ordre est mis par ce gouvernement, il faut lui faire la guerre».
Selon le premier ministre, «la priorité des priorités c’est le rétablissement de la paix et la défense des frontières historiques du pays». Il déplore le fait que l’on a été obligés de réorienter vers la guerre une partie des fonds publics. C’est pour cela qu’il veut que cette guerre se termine. Il souhaite que la communauté internationale comprenne qu’on ne peut pas laisser un pays semer du désordre ailleurs et susciter une mutinerie pour organiser son économie.
Selon Matata Mponyo, «la gouvernance est un concept global et on ne peut pas parler de réussite économique si ce succès est obtenu en pillant le voisin. On ne peut pas faire de la bonne gouvernance en tirant profit des ressources de son voisin: il ne s’agit pas là d’une gouvernance fondée sur des valeurs éthiques, il s’agit plutôt de tricherie».
Il a affirmé que «les réseaux mafieux existent et que cette guerre est fondée sur l’exploitation frauduleuse des minerais par des groupes mafieux qui, à partir de l’étranger, ont des relais à l’intérieur aussi de la RDC. Il y a des Pays qui exportent des minerais et n’en sont pas producteurs». Il assure qu’il est décidé à «s’attaquer à tous ces réseaux, qu’ils soient transfrontaliers ou non».[6]
Le 23 août, lors de la visite du Ministre Didier Reynders à Bukavu (Sud Kivu), la Société Civile du Sud Kivu a demandé au Gouvernement Belge de s’impliquer davantage dans ce qui suit:
1. Peser de son poids au sein de l’Union Européenne et au niveau du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour stopper la guerre au Kivu et appliquer le Droit International contre tout Etat, toute personnalité politique et militaire qui alimente les guerres et les massacres contre les populations congolaises;
2. Que le rapport des Experts des Nations Unies sur la guerre à l’Est de la RDC et le rapport Mapping sur les crimes commis en RDCongo de 1993 à 2003 soient suivis d’effets réels, conformément à la charte des Nations Unies, de l’Union Africaine, du Pacte International de la Conférence sur la paix et la sécurité dans la Sous Région des Grands Lacs et d’autres instruments juridiques du Droit International ;
3. Le renforcement de la coopération bilatérale Belgique-RDC en vue de l’effectivité d’une armée républicaine, car le processus de brassage, de mixage, et d’intégration accélérée a montré ses faiblesse et ses limites, d’où la nécessité d’une restructuration de l’Armée et de la Police, afin de protéger les civils et de garantir l’intégrité du territoire et des frontières congolaises telles que héritées de la conférence de Berlin ;
4. Amener le Gouvernement rwandais à demander aux M23 de stopper la guerre, si réellement il ne reconnaît pas sa présence et son soutien à ce mouvement ;
5. Amener les dirigeants de la Sous Région des Grands Lacs africains à la vraie démocratisation de leurs pays, à la promotion des Droits de l’Homme, du Genre et à la lutte contre l’impunité, gage de toute paix durable pour le bien être des citoyens ;
6. Accompagner le plaidoyer de la Société Civile congolaise pour la restructuration rapide de la CENI actuelle et l’organisation urgente des élections locales, provinciales et sénatoriales, en vue de consolider la démocratie en RDC et donner la chance à la décentralisation effective ;
7. De cesser tout soutien financier, politique et diplomatique à tous les dirigeants de la Sous région qui alimentent les guerres et les violations des Droits de l’Homme dans les pays des Grands Lacs africains.
c. La visite au Rwanda.
Le 25 et 26 août, Didier Reynders, a effectué une visite de 48 heures au Rwanda.
À l’issue d’une visite au camp de transit de Nkamira (ouest du Rwanda), qui héberge encore un millier de déplacés rwandophones en attente d’un transfert vers le camp plus permanent de Kigeme, il s’est dit « particulièrement horrifié par les violences que l’on voit depuis quelques mois en RDC« . Des femmes tutsies ont dit avoir été violées en RDCongo. Ce qui a soulevé l’indignation du ministre belge des Affaires étrangères. Pourtant Didier Reynders a bien entendu certains récits contradictoires des femmes tutsies réfugiées, dont les maris étaient censés avoir été tués en Rdc mais qui en réalité étaient au front, dans les lignes du M23.
Visiblement le Vice Premier ministre a été abusé par les montages de Kigali qui s’est arrangé pour concentrer des Tutsi victimes de la stigmatisation d’autres communautés qui les accusent de traîtres à la solde du M23. Sans nier le fait qu’il y a eu des réactions exacerbées de la part de certains groupes contre des personnes d’apparence tutsi, il s’est agit, toutefois, de faits rares et isolés, immédiatement condamnés par la société civile et les autorités congolaises. La réalité est que c’est bien le Rwanda qui est à la base de cette traque contre les Tutsi du Nord-Kivu. La faute incombe à ceux qui, à cause de leur soif de pouvoir et de prédominance, de leurs actes de violence (massacres, viols, arrestations arbitraires, imposition de taxes illégales) et de leur volonté de s’emparer des ressources naturelles (minerais, terres et pâturages), exposent les Tutsi au mépris d’autres Congolais, alors que ce sont des frères et sœurs qui vivent dans les mêmes villages, sont membres d’un seul peuple et sont présents dans les rouages de l’appareil d’Etat congolais, compris l’Armée, la Police et l’Administration. En outre, c’est le M23 qui a essayé de recruter, par la force, de jeunes gens Tutsi dans leurs villages au Nord-Kivu, les obligeant à fuir.
Cette situation profite à Paul Kagame, dans la mesure où le plan vise à démontrer à la face du monde que les Tutsi sont en danger de mort en Rdc et plus particulièrement au Nord-Kivu. Ce qui servirait, encore une fois, comme prétexte lors d’éventuelles négociations, en vue d’obtenir, comme par le passé, que les soldats tutsi qu’on intégrerait dans les FARDC ne quittent pas le Nord-Kivu, sous prétexte de protéger les leurs. Mais la réalité est que les soldats tutsi tiennent à être cantonnés au Nord-Kivu pour continuer à exploiter, pour leur compte, mais aussi pour le compte de certaines autorités politiques et militaires du Rwanda, les ressources naturelles (minerais, terres et pâturages) du Kivu.[7]
À Kigali, le chef de la diplomatie belge a rencontré, entre autres, le Président Paul Kagame et le ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo. Il a exhorté le Rwanda à prendre une part active dans le processus de pacification de la région et à prouver qu’il n’est pas une partie du problème, sous peine de sanctions internationales.
Si le ministre des Affaires étrangère laisse à Kigali le bénéfice du doute, quant à son implication dans le conflit dans le Nord-Kivu, en ne suspendant notamment pas le versement de son aide au développement de manière isolée, comme l’ont fait plusieurs pays occidentaux, Didier Reynders a haussé le ton face à Kigali.
Il a appelé tous les pays voisins de la République démocratique du Congo (RDC) et en particulier le Rwanda, à s’abstenir de tout soutien à la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23), sous peine d’une « escalade » dangereuse pour Kigali. Ce qui pourrait se traduire par des sanctions internationales, a-t-il laissé entendre.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue rwandaise, il a ainsi conclu: «Il y a beaucoup de choses à faire à Kinshasa (de la part des autorités congolaises pour instaurer un état de droit sur son territoire), mais il y a aussi beaucoup de choses à faire dans les pays voisins pour éviter toute ingérence».[8]
Selon certains observateurs, en laissant au Rwanda le bénéfice du doute, là où les choses sont claires comme l’eau de roche, le Ministre belge se lance dans des contradictions. Il affirme que la Belgique n’a pas encore établi de manière inattaquable la complicité du Rwanda et, qu’à l’heure actuelle, elle ne prendra aucune mesure isolée de gel de son aide substantielle au Rwanda, comme l’ont fait les autres pays occidentaux. Mais, poursuit-il, si au niveau de l’Onu, les autres pays prennent des sanctions contre le Rwanda, la Belgique s’y alignera. Comment la Belgique qui n’a pas encore établi la complicité du Rwanda votera pour des sanctions contre ce pays qui pour elle jusqu’à ce jour n’est pas derrière le M23?
Reynders a fait beaucoup de déclarations sur la nécessité de mater le M23 pour mettre fin à la guerre en RDC. Mais comment en découdre avec les rebelles qui ne sont que des sous-traitants sans résoudre l’équation de leur soutien qui n’est autre que le Rwanda?[9]
2. KIGALI SE DEFEND DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ MAIS SANS CONVAINCRE
Le 28 août, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité a voulu entendre les parties concernées par le rapport des experts de l’ONU selon lequel Kigali soutient les rebelles du M23: le Rwanda et la RDCongo. Un conseiller du président Paul Kagamé a présenté la réponse du Rwanda qui a réfuté les accusations des experts de l’ONU. Il a notamment affirmé que le camp militaire pointé par les experts et censé abriter des rebelles du M23 près de l’aéroport de Kigali, n’est pas adapté à des entraînements et que les munitions trouvées dans l’arsenal du M23 ne sont pas du même type que celles utilisées par l’armée rwandaise. Des arguments «fragiles» ont répliqué les experts de l’ONU. Dans la salle, plusieurs diplomates ont jugé la défense du Rwanda peu convaincante.[10]
Le 29 août, le Conseil de Sécurité a entendu les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais suite aux accusations portées par le rapport de l’ONU contre le Rwanda. La ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a accusé le coordinateur des experts, l’Américain Steve Hege, de mener une vendetta contre le Rwanda et dénoncé la décision de plusieurs pays de suspendre leur aide: «L’aide au développement ne devrait pas être utilisée comme un instrument de chantage». Pour l’heure, les membres du Conseil de sécurité soutiennent les conclusions des experts. Sous couvert du huis clos, ils ont adressé un message très ferme à Kigali: le Rwanda doit cesser tout soutien aux rebelles et respecter la souveraineté de la RDC. Le ministre congolais Raymond Tshibanda a demandé que le Conseil de Sécurité sanctionne les responsables rwandais. Selon un diplomate, le Comité pourrait choisir de sanctionner le M23 plutôt que de s’en prendre directement à Kigali.[11]
Le 31 août, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a indiqué que la RDCongo a demandé à l’ONU de sanctionner des responsables militaires rwandais pour leur soutien au mouvement rebelle M23. M. Tshibanda n’a pas nommé devant la presse les « personnalités étrangères » contre lesquelles Kinshasa souhaite des sanctions de l’ONU. Mais dans une déclaration devant le Conseil de sécurité, il avait mentionné plusieurs responsables militaires rwandais mis en cause dans le rapport des experts de l’ONU, notamment le ministre de la défense, le général James Kabarebe, et le chef d’état-major Charles Kayonga. Evoquant lors d’une conférence de presse une « situation de guerre » entre les deux pays, le ministre a aussi demandé que «le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) soit « amendé et renforcé« et sa composition modifiée, afin qu’elle soit à même de combattre les rebelles et de surveiller la frontière avec le Rwanda». «Ce que nous demandons n’implique pas nécessairement d’augmenter la taille de la composante militaire de la Monusco mais suppose certains changements dans son mandat et ses règles d’engagement ainsi que dans les troupes qui la composent», a-t-il expliqué.[12]
Le 31 août, la Société civile du Nord-Kivu a accusé le Conseil de Sécurité de l’ONU de faire preuve de laxisme envers le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 qui déstabilisent, depuis plusieurs mois, l’Est de la RDC. Pour le vice-président de cette structure, Omar Kavota, l’ONU devrait sanctionner le Rwanda au lieu de lui demander de cesser son soutien à ces rebelles.[13]
L’attitude du Conseil de Sécurité de l’Onu face à la réponse du Rwanda n’a certainement pas satisfait les autorités de Kigali. James Kabarebe, Ministre rwandais de la défense, interviewé par Colette Braeckman, journaliste du quotidien belge Le Soir, a déclaré que «le groupe d’experts de l’ONU, ces jeunes hommes et femmes qui ont rédigé le rapport, comme Steven Hege, qui prône la négociation avec les FDLR, il a aussi été manipulé par le gouvernement congolais. Comment les Nations unies peuvent elles désigner comme experts des gens aussi jeunes, aussi peu expérimentés, qui se perdent même dans les acronymes. Même leur intégrité est sujette à caution…Ils n’ont pas le niveau de compréhension minimum nécessaire dans cette région».[14]
Il y’a quelques mois le nom de Steve Hege, ce haut fonctionnaire onusien était inconnu du grand public suivant l’actualité de la Région des Grands Lacs, si ce n’est qu’il est expert auprès du Conseil de sécurité de l’ONU et coordinateur du groupe d’experts sur la RD Congo. Après avoir présidé les travaux du groupe d’experts ayant remis un rapport à l’ONU il y’a quelques semaines sur la situation trouble au Nord Kivu et accusant Kigali de soutenir le M23 et d’être artisan de ces troubles, Hege est devenu la cible médiatique du régime de Kigali et de ses médias satellites qui l’accusent d’être «révisionniste», «raciste», «pro génocidaires» et «hostile à Kigali en soutenant les FDLR».
Le quotidien en ligne rwandais IGIHE , Albert Rudatsimburwa, rédacteur en chef de Contact FM Kigali et Jean Pierre DUSINGIZEMUNGU, président de l’association IBUKA sont les plus virulents à l’égard de Hege et se basent pour ce faire sur un article de février 2009 et intitulé «Understanding the FDLR in the DR Congo ; key facts on the disarmament and repatriation of Rwandan rebels» faisant parti d’un rapport que l’expert avait adressé à la Peace Appeal Foundation, une ONG américaine qui soutient et encourage toutes les initiatives de prévention des conflits et de maintien de la paix.
Dans cet article, pour la première fois, un expert onusien apporte des éléments de réflexion politique sur la rébellion FDLR (Front Démocratique de Libération du Rwanda) que le régime de Kigali a toujours voulu relié au génocide rwandais de 1994, afin de bloquer toute éventuelle négociation et de se prévaloir du droit d’annexer le Nord Kivu au nom de la lutte contre ce mouvement qualifié de terroriste.
Loin d’être un plaidoyer en faveur de la rébellion FDLR, l’expert Onusien dresse un état des lieux sur le difficile maintien de la paix et de la stabilité dans la région et traite la question FDLR à travers les enjeux politiques régionaux.
Dans son article, Steve Hege essaie d’expliquer que les FDLR, qui ont toujours été dépeint par Kigali comme la cause de l’instabilité dans cette région, «ne sont qu’une des nombreuses conséquences de cette instabilité».
L’expert Onusien estime que «les FDLR doivent être analysés au regard de l’histoire régionale caractérisée par la formation de rebellions armées de réfugiés». Le régime FPR en est lui-même issu. «Les FDLR ne peuvent pas être systématiquement reliées au génocide rwandais de 1994 mais être plutôt situées dans la période 1996-1999 caractérisée par les massacres massifs de réfugiés Hutus dans l’Est du Zaïre». (La création des FDLR, en tant que telles, remonte à l’an 2.000).
Steve Hege pointe du doigt le double langage et la mauvaise volonté du régime de Kigali et du gouvernement congolais qui ne favorisent pas et entravent le désarmement et le retour en paix des réfugiés et combattants. Malgré les promesses de rapatriement de la déclaration de Rome de 2005 et du programme «go and see», les officiels du FDLR pointent du doigt les intimidations et l’absence d’une commission internationale censée assurer leur sécurité dans l’hypothèse d’un retour.
Dans le même article, Steve Hege ajoute que «Eradiquer la branche armée de l’opposition FDLR n’apportera pas la liberté politique à Kigali tant que l’économie et l’espace politique seront dominés par la même élite tutsie ougandaise issue du FPR». Hege constate simplement que le pouvoir réel est verrouillé en faveur non pas des Tutsi en général mais de la seule «élite tutsie ougandaise issue du FPR», c’est-à-dire des anciens exilés anglicisés et américanisés et ceci au détriment des Rwandais du Rwanda ou revenant d’autres pays africains, fussent-ils Tutsi.
A l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, le régime rwandais se borne à propager l’idée selon laquelle les FDLR est un mouvement terroriste, constitués de génocidaires qui se financent en pillant des mines du Nord Kivu dans le seul objectif de générer une instabilité perpétuelle dans la région. Mais en réalité, les choses sont plus complexes.
Bien qu’ils bénéficient des ressources minières, comme la plupart des rebellions (y compris les rebellions pro rwandaises de l’AFDL, du RCD et du CNDP) et des forces armées régulières congolaises, les FDLR se financent également au travers de l’agriculture et le commerce au détail des produits de première nécessité.
Effectivement, Steve Hege propose une analyse du mouvement FDLR à contre courant de la position de Kigali et, selon lui, 16 ans après, on ne peut plus continuer à se servir du génocide rwandais de 1994 pour occulter et ne pas traiter les problèmes politico-sociaux économiques qui nuisent à la stabilité régionale. L’instabilité tient surtout à la question épineuse des intérêts économiques rwandais dans le Nord Kivu, l’absence de l’Etat Congolais et une gestion désastreuse des ressources minières congolaises.
Certes, on peut ne pas partager l’analyse d’Hege, mais l’instrumentalisation du génocide et le recours par certains médias aux termes «révisionnistes, racistes, pro génocidaires » est non seulement dangereux et hâtif, mais démontre aussi une allégeance claire à la position du régime FPR.
En effet, pour ce régime et certains médias est «négationniste», «révisionniste», presque «génocidaire» et fort près d’être un «homme à abattre», non seulement celui qui s’écarte du discours dominant sur le «génocide» mais aussi celui qui s’oppose à la lecture de tous les faits postérieurs avec les seules lunettes de Kagame.
Enfin, raisonnablement, pour être «négationniste» ou «révisionniste» par rapport à un point de l’histoire, en l’occurrence, le «génocide de 1994», il faut en parler, ce que Steve Hege, l’homme à abattre, n’a pas fait. Les paroles ou les écris qu’on lui reproche ne sont pas relatifs aux événements de 1994, mais à des faits qui y sont postérieurs. Prétendre que la vérité historique pourrait être quelque peu différente du discours justificateur de Kagame fait de vous un «négationniste», ce qui n’est pas loin d’être un «génocidaire».[15]
Toujours à propos des FDLR, au cours d’une conférence-débat, animée en la salle Concordia de Bukavu, sous le thème «La crise sécuritaire dans l’Est de la RDC: enjeux, défis et voies de sorties» et organisée par le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), M. Baudouin Hamuli Kabaruza, coordonnateur national pour la RDC, du mécanisme national de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), a déclaré que « les FDLR ne constituent plus une menace sécuritaire pour le Rwanda ».[16]
3. UN MILLION DE SIGNATURES CONTRE LA GUERRE
Le 25 août, les chefs de différentes confessions religieuses ont organisé, à la Cathédrale du centenaire de Kinshasa, un culte œcuménique pour marquer la fin de la collecte des signatures de la pétition qu’ils ont initiée contre la guerre dans l’Est de la RDC et contre la balkanisation du pays. Au moins un million de signatures ont été apposées au bas de ce document, qui devrait être transmis au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Une délégation des chefs religieux devra se rendre en Europe et aux Nations unies pour tenter d’obtenir de vraies sanctions contre le Rwanda. Les chefs religieux, réunis le 12 juillet à Kinshasa, avaient lancé cette pétition pour dire non à toute forme de négociation avec les «éternels criminels» en RDC, dont les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Dans ce document, ces chefs religieux, parlant au nom du peuple congolais, disent refuser toute tentative de balkanisation du pays. «Nous voulons tout simplement que le pays ne soit pas divisé et que le peuple congolais demeure uni», a souligné Cheik Abdallah Mangala. Les initiateurs de cette pétition exigent aussi l’arrestation de tous les criminels recherchés par la justice internationale et la répression des crimes commis par le Rwanda en RDC.[17]
La pétition a été remise, le 1er septembre, à Hervé Ladsous, Secrétaire adjoint de l’ONU chargé du maintien de la paix, représentant le Secrétaire général de l’organisation, Ban Ki Moon, se trouvant en Iran, au siège de l’ONU à New York par une délégation de responsables religieux congolais. La délégation en question était conduite par S.Exc. Mgr Nicolas Djomo, Président de la Conférence épiscopale congolaise (CENCO) et comprenait Pierre Marini Bodho, Président de l’église du Christ au Congo (ECC) et El Hadj Cheick Abdallah Mandala, Président de la communauté islamique au Congo (COMICO). Le 4 septembre, la délégation a été reçue au Congrès de Washington et a rencontré des fonctionnaires de la Maison Blanche.[18]
Le 31 août, dans une déclaration faite à Kinshasa, le syndicat des enseignants de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) a recommandé aux institutions de la République de suspendre les relations diplomatiques avec le Rwanda. Ils se disent indignés de l’insécurité qui prévaut dans l’Est du pays. Les enseignants de l’EPSP demandent aussi au gouvernement congolais de renforcer l’armée sur tous les plans pour anéantir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ainsi que toutes les forces négatives opérant dans cette partie de notre pays. Tout en dénonçant le projet de balkanisation de la RDC, les enseignants demandent à la communauté internationale d’exiger du Rwanda le retrait de son armée sans délai du territoire congolais. Ils souhaitent aussi le positionnement des forces neutres aux frontières entre la RDC et le Rwanda et non entre les positions de M23 et le FARDC. A la classe politique et la société civile congolaise, les enseignants les invitent à l’unité et la cohésion nationale, la vigilance et la sensibilisation de l’ensemble de la population sur le bien fondé de l’intégrité territoriale. Les enseignants appellent aussi l’armée à défendre avec bravoure l’intégrité territoriale de la RDC.[19]
4. L’ARMEE RECRUTE DES JEUNES
Depuis le début du mois d’août, l’état-major général des FARDC a lancé une opération de recrutement, sur base volontaire et sur toute l’étendue du pays, des jeunes congolais âgés de 18 à 25 ans. Le chef de la délégation chargée du recrutement au Nord-Kivu, le colonel Mwitcho Wabateyi assure que cette opération n’est pas forcément liée à la guerre dans l’Est mais vise plutôt à rajeunir l’armée dans le cadre de la réforme entreprise par le gouvernement congolais. Le colonel Mwitcho Wabateyi précise que les nouvelles recrues devront bénéficier d’une formation de base de six mois dans les différents centres de formation disséminés à travers le pays, avant d’être orientés vers d’autres domaines de spécialisation.
L’opération de recrutement commence par l’enregistrement des candidats. Le colonel Mwicho Wabateyi explique que chaque candidat présente sa carte d’identité pour être enregistré.
Il est par la suite envoyé à l’hôpital pour des examens médicaux. Si le médecin déclare le candidat apte au service militaire, il sera retenu pour des exercices physiques prévus avant le service militaire proprement dit. Le Colonel Mwicho Wabateyi affirme que les recrues du Nord-Kivu suivront une formation fondamentale à la base de Kitona dans le Bas-Congo et à Kamina au Katanga.
Il indique aussi que quelques sites de recrutement sont installés dans la province du Nord-Kivu, notamment les communes de Karisimbi et Goma, à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, à Saké à 27 kilomètres de Goma dans le territoire de Masisi et à Tongo dans le territoire de Rutshuru.[20]
Dans une interview au Potentiel, le président des jeunes de Rutchuru, Sinza Wolf, a décrié le laxisme de certaines autorités militaires et chefs de services de sécurité de la province du Nord-Kivu et la complicité de plus en plus visible dans le chef de la chaîne de commandement militaire.
Selon Sinza, la planification de la présente guerre a eu lieu à Goma, sous un regard complice des services de sécurité. Par conséquent, la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 ne serapas une surprise, parce que beaucoup de ces rebelles s’y trouvent déjà, a-t-il averti.
Réfutant la thèse selon laquelle les militaires congolais étaient incapables de faire face au M23, il a affirmé qu’il s’agit plutôt d’un problème de manque d’organisation et de trahison constatée dans les rangs de certains responsables de l’armée dont il a suggéré la révocation.[21]
Déjà le rapport du Bureau des droits humains de 2009 décrivait le malaise du soldat congolais au front comme suit: «les FARDC connaissent des difficultés structurelles, dont le manque de formation et de discipline et des faibles salaires, ainsi qu’une vaste corruption. Les soldats sont très mal payés, voire pas payées, et les aides pour leurs dépendants sont presque inexistantes. En conséquence, lorsqu’ils sont redéployés, ils voyagent avec leurs familles, même lorsqu’ils sont engagés dans des opérations militaires. Ceci, combiné au manque d’appui logistique appropriée (rations, tentes militaires), fait que les troupes en mouvement doivent se fournir elles-mêmes la nourriture et l’hébergement pour elles et leurs familles, soit en se construisant des campements militaires de fortune composés de huttes de paille, soit en occupant des résidences privées. Les faibles paies, souvent versées avec retard ou détournées le long de la chaine de paiement, quand elles sont versées, conduisent les soldats à recourir à la force pour assurer leurs propres moyens de subsistance». Selon ce rapport, «les FARDC sont constituées des groupes armés «dotés d’un fort sentiment d’appartenance plus à la communauté ethnique» qu’à la nation congolaise. Par conséquent les différents groupes intégrés font leur « principale allégeance à leurs villages d’origine qu’envers le gouvernement».[22]
5. DES NOUVELLES PROVENANT DU NORD KIVU
Le 21 août, tout comme le Rwanda, Jean Marie Runiga, président du M23, a affirmé que «la Monusco ne peut pas jouer un rôle dans la force internationale neutre, pour avoir pris activement part aux combats aux côtés de l’armée régulière et lui a fourni du matériel de guerre».[23]
Le 23 et 24 août, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) se sont affrontés au nord de Kiwanja, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Certaines sources précisent que les rebelles du M23 ont tenté de contourner la ligne de front établie par les FARDC. Ils ont été repoussés jusque vers la cité de Mabenga, à environ 18 km au nord de Kiwanja.[24]
Le 24 août, le chef du commandement militaire de la rébellion du M23, le colonel Makenga Sultani, annonce que son mouvement accepterait d’observer une trêve. Cette trêve aurait été obtenue par le président ougandais et président en fonction de la CIRGL, Yoweri Museveni, qui aurait demandé au groupe rebelle de cesser les affrontements avec les FARDC afin de faciliter le travail de la CIRGL sur la résolution de la situation dans l’est de la RDC. «Le président ougandais, Yoweri Museveni, nous a demandé d’arrêter les hostilités pour que nous trouvions une issue politique négociée à la crise», explique le colonel Sultani.[25]
Le 27 août, à une question sur la présence annoncée du président français François Hollande au sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre, Jean-Marie Runiga, coordonnateur politique de la rébellion du M23, a affirmé: «je dois avouer que j’ai été très surpris de la confirmation de sa présence à Kinshasa. Toutes les conditions posées pour sa présence dans la capitale congolaise n’ont pas encore été tenues: la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et le respect des droits humains. Venir dans la capitale dans ces conditions constitue une humiliation pour le peuple congolais. Nous considérons que François Hollande viendra à Kinshasa légitimer un pouvoir en difficulté, illégitime et décrié par la majorité du peuple congolais».[26]
La Société civile du Nord-Kivu se dit scandalisée par les propos de l’ambassadeur de la RDC en Ouganda, Jean-Charles Okoto. Il a affirmé qu’il n’y a pas de militaire ougandais sur le territoire congolais. Pour le vice-président et porte- parole de cette structure, Omar Kavota, la présence de ces militaires étrangers sur le sol congolais est «avérée», et la prise de position de l’officiel congolais montre sa complicité dans cet envahissement. Selon Omar Kavota, la société civile détient des preuves de la présence de l’armée ougandaise dans les territoires de Beni et Rutshuru (Nord Kivu).[27]
[1] Cf Radio Okapi, 29.08.’12
[2] Cf Wa Mutuishayi – Le Potentiel – Kinshasa, 29.08.’12 http://www.lepotentielonline.com/661-wa-mutuishayi
[3] Cf FKB – La Référence – Kinshasa, 21.08.’12
[4] Cf Jules Tambwe Itagali – Les Dépêches de Brazzaville – Kinshasa, 21.08.’12
[5] Cf Cf Radio Okapi, 21 et 24.08.’12 ; Le Palmarès – Kinshasa, 23.08.’12; La Prospérité – Kinshasa, 24.08.’12
[6] Cf Le carnet de Colette Braeckman – Le Soir, 22.08.’12
[7] Cf Kandolo M. – Forum des As – Kinshasa, 28.08.’12
[8] Cf Belga – La libre Belgique, 26.08.’12; RFI, 27.08.’12
[9] Cf Kandolo M. – Forum des As – Kinshasa, 28.08.’12
[10] Cf RFI, 29.08.’12
[11] Cf RFI, 30.08.’12
[12] Cf AFP – Jeune Afrique, 01.09.’12
[13] Cf Radio Okapi, 01.09.’12
[14] Cf Le Carnet de Colette Braeckman – Le Soir, 29.08.’12
[15] Cf Marie Umukunzi – Jambo News, 29.08.’12
http://www.jambonews.net/actualité/20120829-rwanda-rdc-steve-hege-lhomme-a-abattre/
[16] Cf ACP – Congo Indépendant, 28.08.’12
[17] Cf Radio Okapi, 26.08.’12
[18] Cf Agence Fides, New York, 04.09.’12
[19] Cf Radio Okapi, 31.08.’12
[20] Cf Radio Okapi, 22 et 28.08.’12
[21] Cf Le Potentiel – Kinshasa, 29.08.’12
[22] Cf Tshiswaka Masoka Hubert – Kongo times, Kinshasa, 28.08.’12
[23] Cf Lefils Matady – La Tempête des Tropiques – Kinshasa, 23.08.’12
[24] Cf Radio Okapi, 25.08.’12
[25] Cf Réseau de recherche sur les opérations de paix, 24.08.’12; Afriscoop, 24.08.’12
[26] Cf Trésor Kibangula – Jeune Afrique, 28.08.’12
[27] Cf Radio Okapi, 25.08.’12