ALERTE : L’AVANCÉE DE LA COALITION
M23 / RDF MENACE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE ET L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE DE LA RDCONGO
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION
2. CE QUE LES POPULATIONS DE L’EST DE LA RDC ATTENDENT DE LA VISITE DU PAPE FRANÇOIS
3. LE M23 AVANCE EN OCCUPANT D’AUTRES ZONES
4. LE RETRAIT DU M23: UNE DIVERSION
5. LES DÉCLARATIONS
6. LE M23 S’EMPARE DE KITSHANGA DANS LE MASISI
1. INTRODUCTION
Après avoir pris le contrôle de Bunagana, une cité transfrontalière avec l’Ouganda, de la ville de Rutchuru, chef-lieu du territoire homonyme, le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda avec armes, munitions et troupes, a dernièrement pris le contrôle de Kitchanga, un important centre commercial du territoire de Masisi.
C’est ainsi que le M23 contrôle désormais les deux principales routes qui relient la partie septentrionale (le Grand Nord) du Nord-Kivu à sa capitale, la ville de Goma, désormais complètement isolée, puisque le M23 a bloqué la circulation sur ces deux axes routiers, celui de Kasindi – Beni – Butembo – Kanyabayonga – Kitchanga – Goma et celui de Bunagana – Rutchuru – Goma. Par conséquent, la population de Goma souffre déjà de la pénurie et de la hausse des prix des denrées alimentaires et des autres produits de première nécessité.
Le M23 occupe actuellement plus de 100 villages dans le territoire de Rutchuru; dans beaucoup d’entre eux, il a établi une administration parallèle à celle de l’État, en nommant des nouvelles autorités locales à lui fidèles et en imposant des impôts illégaux; il a perpétré des massacres en ciblant des populations civiles (par exemple à Ruvumu et à Ruseke, respectivement les 21 juin et 1er juillet 2022, avec 21 victimes; à Kishishe, les 29 et 30 décembre 2022, avec 131 victimes selon la Monusco, 287 victimes selon le gouvernement congolais); il a procédé à des arrestations arbitraires et commis des actes de torture.
Comme démontré par le dernier rapport du Groupe d’experts de l’ONU pour la République Démocratique du Congo, publié vers la fin de décembre 2022, le M23 est appuyé par l’armée rwandaise (Rwanda Defence Force/RDF), qui lui fournit des troupes (plusieurs centaines de soldats rwandais, peut-être plus d’un millier), armes, munitions, uniformes, casques, gilets pare-balles.
L’objectif du M23 et de l’armée rwandaise serait de contraindre le gouvernement congolais à accepter des négociations, en vue d’une amnistie pour les membres du M23, leur intégration dans l’armée congolaise, la reconnaissance de l’aile politique du M23 comme nouveau parti politique, le retour de dizaines de milliers de Tutsis actuellement « réfugiés » au Rwanda.
Un deuxième objectif serait de maintenir le « Petit Nord » du Nord Kivu, c’est-à-dire la ville de Goma et les territoires de Nyiragongo, Rutchuru, Masisi et Walikale, très riches en minerais (or, coltan, cassitérite, cobalt), sous le contrôle économique, militaire et politique du régime rwandais.
De nombreuses initiatives ont été prises pour résoudre cette crise: la diplomatie de bon voisinage basée sur des accords économiques et militaires avec les Pays limitrophes, l’instauration de l’état de siège, les initiatives de paix de Luanda (Angola) et de Nairobi (Kenya) et la création d’une force militaire régionale par la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC), mais elles ont montré leurs limites et leur inefficacité.
Il est donc nécessaire un changement de stratégie. C’est pour cela que plusieurs organisations de la Société civile demandent
– À la Cour Pénale Internationale: entamer des enquêtes sur les massacres récemment commis par le M23 dans le territoire de Rutchuru (Nord Kivu).
– Au Conseil de Sécurité de l’ONU: créer un Tribunal Pénal International pour la RD Congo, chargé d’examiner tous les crimes commis en RD Congo, à commencer par ceux perpétrés, de 1993 à 2003, par l’Alliances des Forces Démocratiques de Libération (AFDL) et par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) en synergie avec l’armée rwandaise (APR) et décrits dans le rapport Mapping, jusqu’à ceux commis ensuite par le Congrès National pour le Développement du Peuple (CNDP) et le Mouvement du 23 mars (M23), toujours avec l’appui de l’armée rwandaise (RDF).
– À la Communauté Internationale: décréter des sanctions contre l’actuel régime rwandais, pour avoir violé l’embargo sur les armes destinées à un groupe armé (le M23, en l’occurrence) actif au Nord-Kivu et pour avoir violé, avec l’envoi de ses troupes, l’intégrité territoriale de la RD Congo.
Ces sanctions pourraient prendre la forme, par exemple, d’une suspension de la coopération militaire avec le régime rwandais et d’un contrôle plus strict des exportations rwandaises de certains minerais (or, coltan, cobalt, cassitérite) provenant de l’est de la RD Congo. En effet, il n’est pas possible que le Rwanda, un petit pays pauvre en ressources minérales, soit devenu le premier pays exportateur de coltan dans la Région des Grands Lacs Africains, quand on sait que la République démocratique du Congo est un vaste pays très riche en ressources minérales.
– Au Gouvernement congolais: procéder à la réforme des services de sécurité (armée, police et renseignement), en améliorant le recrutement. la formation et les conditions de vie de leurs membres et en leur assurant tous les moyens (financiers et logistiques) nécessaires pour réaliser efficacement leur mission. Il devrait également procéder à la réforme du système judiciaire, en introduisant de nouveaux mécanismes de justice transitionnelle qui, adaptables aux situations de conflit et de post-conflit, peuvent mettre fin à l’impunité et rendre justice aux victimes.
2. Ce que les populations de l’est DE LA RDC attendent de la visite du pape François
Le Pape François foule le sol de la RDC le 31 janvier 2023 et y restera jusqu’au 3 février 2023. François ne se rendra pas à l’est du pays à cause de l’insécurité. C’est à Kinshasa, la capitale de la RDC, qu’il priera pour les populations de l’est, victimes de la barbarie et de la méchanceté des hommes depuis trois décennies. Dans l’est du pays se vit une brutalité cruelle et impitoyable couplée à une violence barbare voulue, programmée par l’Occident et exécutée par le Rwanda, l’Ouganda et les groupes armés locaux et étrangers. L’enjeu majeur du moment reste l’unité de tous les Congolais. Ils doivent mettre de côté toutes les dissensions et autres tiraillements pour gagner le combat contre la balkanisation du pays et sauver l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la RDC. Car, une maison divisée en elle-même ne peut tenir debout.
Pour Mgr Théophile Kaboy, évêque émérite du diocèse de Goma, «Dans ce message « Tous réconciliés en Jésus-Christ », leitmotiv du voyage pastoral du Pape François en RDC, les Congolais et Congolaises sont invités à intensifier la prière, pour raccommoder les certitudes délabrées et soigner les blessures de tout genre, à la manière du bon Samaritain les uns envers les autres, pour affronter ensemble les périls réels de chambardements du Pays, dont les symptômes sont aujourd’hui visibles. Voilà ce dont nous avons urgemment besoin à l’heure actuelle».
En effet, les Congolais attendent du pape François une dénonciation et une condamnation sans équivoque de la méchanceté de grandes puissances qui instrumentalisent le Rwanda et l’Ouganda dans la déstabilisation de la RDC. Ils attendent que le pape François nomme les charognards qui endeuillent la RDC. Qu’il condamne avec toute son énergie l’exploitation et le pillage des ressources naturelles de la RDC, don de Dieu. Dieu souffre avec l’est de la RDC. Il souffre avec Rutshuru, Beni, Ituri, Uvira. Les populations congolaises, toutes tendances confondues, attendent que le Pape François prie le Seigneur avec elles, pour sortir la RDC de cette tragédie indescriptible qui se joue en RDC. Accueillons le Pape François qui nous amène un message d’amour et d’espérance et qui nous invite à la résilience: « Peuple congolais, ne te laisses jamais voler ton espérance ».[1]
3. LE M23 AVANCE EN OCCUPANT D’AUTRES ZONES
Le 27 décembre, il y a eu des combats entre le Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée congolaise dans le groupement (ensemble de villages) de Bishusha. D’autres combats on eu lieu entre le M23 et une milice d’autodéfense à Marangara, dans le groupement de Tongo, où l’armée n’est pas présente. Dans ce groupement, le M23 a arrêté une cinquantaine de personnes accusées de collaborer avec les Nyatura (une milice congolaise anti-M23) et le FDLR (un groupe armé d’origine hutu rwandaise). Selon le neveu d’un otage, «les personnes arrêtées étaient des déplacés qui revenaient chercher de la nourriture dans leurs champs et que le M23 accuse de travailler avec les FDLR et Nyatura». Une autre personne a ajouté: «Mon père a 76 ans et a été arrêté avec d’autres personnes lundi dernier, Ils ont fait trois jours dans le cachot, ils étaient ligotés avant d’être transférés vers Rutshuru-centre. On les accuse de travailler avec les Nyatura et les FDLR».[2]
Le 27 décembre, dans la province du Nord-Kivu, une coalition des groupes armés congolais qui, encore actifs dans cette région, affirment se battre contre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), a appelé les autorités congolaises à la création d’un service de « para-militaires ». Jules Mulumba, porte-parole de cette coalition, qui rassemble les groupes armés CMC, APCLS, ANCDH, NDCR, FPP et autres, a déclaré à la presse: «Nous voulons la création d’une brigade spéciale qui, « composée des Résistants » (…) et « non attachée aux FARDC (armée congolaise) », puisse être une sorte de « service para-militaire ou de gardes de frontières». Début novembre, le président Félix Tshisekedi avait appelé la jeunesse du pays à « s’organiser en groupes de vigilance, en vue d’appuyer, d’accompagner et de soutenir les forces armées » face à la rébellion du M23.[3]
Le 1er janvier, le Mouvement du 23 mars (M23) a occupé la localité de Kiseguro, située sur l’axe Nyamilima-Ishasha, à 30 kilomètres de Kiwanja, après y avoir délogé les Mai-Mai et FDLR. Toutefois, sur une autres ligne du front, les FARDC ont réussi à repousser le M23 des villages Kamatembe et Karenga, situés dans le parc des Virunga, dans le territoire de Masisi.[4]
Le 2 janvier, à l’issue des combats contre les milices locales et les FDLR, le M23 a occupé le village Kisharo, chef-lieu du groupement Binza, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Le M23 y a mené un pillage systématique, en emportant des articles des boutiques, des bétails et autres biens de la population. Les FARDC sont repliées à Nyakakoma, à environ 30 kilomètres de Kisharo.
Kisharo abrite le bureau administratif du groupement de Binza. Il est situé à une vingtaine de kilomètres du poste-frontière d’Ishasha (frontière avec l’Ouganda) et à environ 17 kilomètres de Kiwanja (déjà sous M23). Importante agglomération commerciale de la zone habitée majoritairement par les Hutu, les Hunde et les Nande, Kisharo est connu pour le commerce notamment des poissons salés (qui viennent de Nyakakoma) et d’huile de palme.[5]
Le 4 janvier, le Mouvement du 23 mars (M23) s’est emparé de la cité stratégique de Nyamilima, située dans la chefferie de Bwisha, en groupement Binza, à quelque 110 kms de la ville de Goma. En l’absence de l’armée congolaise, qui s’y était déjà retirée depuis quelques semaines, le M23 a fait face à une résistance des milices locales, les Maï-Maï et les Nyatura, La prise de cette cité pourrait faciliter au M23 la conquête du poste frontière congolo-ougandais d’Ishasha, qui permet encore le trafic entre les 2 États, après la prise du poste frontalier de Bunagana le 13 juin 2022.[6]
Le 9 janvier, des affrontements entre le M23 et des combattants des FDLR, ont eu lieu dans le secteur de Kazaroho, en groupement de Tongo, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutchuru).
Le 10 janvier, d’autres affrontements ont été signalés dans le secteur de Katwiguru entre les combattants du M23 et des milices locales, les Maï-Maï Nyatura et le collectif des Mouvements pour le Changement (CMC). Katwiguru se trouve à environ 20 kilomètres à l’ouest de la cité de Kiwanja dans le groupement Binza, chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).[7]
4. LE RETRAIT DU M23: UNE DIVERSION
Le 31 décembre, dans un communiqué de presse publié après leur réunion conjointe avec le Mécanisme conjoint de vérification élargi, à Kibumba. les forces de l’EAC ont ordonné au M23 de quitter les localités de Rumangabo et Kishishe, dans le territoire de Rutshuru d’ici le 5 janvier. Selon le communique de cette réunion présidée par le commandant de la force régionale, général kenyan Jeff Nyagah, les forces de l’EAC ont constaté le retrait du M23 de Kibumba et entamé la prise de possession de cette localité. S’adressant aux parties au conflit, les forces de l’EAC et le Mécanisme conjoint de vérification élargi ont recommandé aux FARDC et au M23 de respecter la mesure de cessez-le-feu, décidée lors des processus de Luanda (Angola) et de Nairobi (Kenya). Ils ont ensuite invité les humanitaires à venir en aide aux milliers de déplacés internes, errant autour de Goma et d’autres agglomérations du Nord-Kivu.[8]
Le 3 janvier, plusieurs sources locales ont affirmé que le retrait du M23 de Kibumba n’est pas encore effectif, bien qu’annoncé dix jours auparavant, le 23 décembre. Un habitant a déclaré que le M23 a abandonné seulement ses « positions de Kamahoro et +Trois antennes+ », à environ 3 km de Kibumba-centre. Des membres de la société civile on déclaré que, même après l’annonce de son retrait, le M23 appuyé par l’armée rwandaise garde toujours ses positions dans le groupement Kibumba et Buhumba.
Dans le groupement Kibumba, la société civile cite particulièrement les collines Bizuru dans le village Kingarame, Lodge Mikeno/ICCN, Hehu, l’hôpital général/bureau du territoire, le tronçon école primaire Emmaüs dans des eucalyptus à Kingarame. Elle cite aussi le village Kabindi dans un champ des eucalyptus dénommé Kahingiro, mais également le lieu dénommé Bukavu dans le village Rulimba.
Dans le groupement de Buhumba, la société civile rapporte que le M23 est positionné à l’Eglise catholique dans le village Chegera, à Harama/Nakabumbi, à l’école primaire Jibu dans le village Ngobera, au CLPC Buhumba, sur la colline Nyundo dans le village Rwibiranga, à Kitotoma/Hehu, à l’école primaire Mizabibu dans le village Kabuye, à l’entrepôt du PAM vers Ruhunda/Rwibiranga et à Kabagana, etc.[9]
Le 3 janvier, les notables du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ont déploré la lenteur dans le processus de retrait du M23 des localités par lui occupées. Ils désapprouvent la procédure de retrait village par village et proposent que ces rebelles quittent immédiatement tous les villages, pour rentrer dans leur bastion initial, selon l’accord du mini-sommet de Luanda. A ce jour, le M23 et leurs alliés occupent plus de 100 villages en groupements de Bwisha et Bwito dans le territoire de Rutshuru.[10]
Le 4 janvier, dans un communiqué, l’un des porte-paroles du M23, Laurence Kanyuka, a annoncé que le M23 remettra le camp militaire de Rumangabo sous l’entière responsabilité de la force militaire régionale de l’l’EAC le 5 janvier prochain.[11]
Le 6 janvier, le M23 a officiellement remis le camp militaire de Rumangabo, situé à 40 km au nord de Goma, dans le groupement de Kisigari, chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru, à la force militaire régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Peu avant de se retirer, le représentant du M23, le Colonel Amani Nzenze, a mis en garde la RDC contre des attaques menées contre le reste de ses positions: «Si on continue à nous attaquer, nous répondrons avec nos armes. Plus on nous attaque, plus nous allons nous défendre, et nous allons toujours étendre notre rayon de défense». En effet, pendant qu’il se retire de certaines positions, le M23 continue son offensive dans d’autres secteurs de la région, vers l’est en direction de l’Ouganda et à l’ouest vers le territoire congolais du Masisi.[12]
Le 8 janvier, des témoins ont attesté que le M23 ne s’est pas encore retiré du territoire de Nyiragongo. en dépit du déploiement de la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).
Les M23 sont signalés notamment près de l’Hôpital général de référence de cette entité, plus précisément au centre de santé de Kingarame, où ils font soigner leurs blessés de guerre. Selon des sources concordantes, les M23 occupent également le village Kiroje, un poste hospitalier du parc national des Virunga et la colline de Hewu. Les mêmes sources affirment qu’ils ont nommé un nouveau chef qui, désormais, administre les groupements Kibumba et Buhumba. Les responsables de cette administration parallèle mise en place par le M23 font payer des taxes aux populations démunies et leurs imposent également des travaux forcés.
Les éléments de la force régionale de l’EAC sont cantonnés près du village Kingarame. dans un endroit communément appelé «Trois antennes». La population de cette contrée dit ne pas savoir l’agenda de cette force de l’EAC qui, selon elle, déçoit les attentes de la population sur son intervention.[13]
Le 9 janvier, le président de la société civile de Rutshuru, Jean-Claude Mbabaze, a affirmé que le retrait annoncé du M23 de Rumangabo n’est qu’«une simple diversion». Selon ses déclarations, le M23 continue d’occuper les alentours du camp de Rumangabo, notamment à Katale, à Rugari et à Mushoro,
Pour le chercheur en relations internationales à l’Université de Lubumbashi (UNILU), Frédéric Amani, la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a échoué dans sa mission de mettre le M23 hors d’état de nuire: «Le non-respect (par le M23 de) l’appel de la force de l’EAC de se retirer des localités occupées démontre l’aveu d’échec de cette organisation et son incapacité de contribuer véritablement aux efforts de rétablissement de la paix et de la sécurité dans cette partie meurtrie par des conflits interminables».[14]
Le 12 janvier, à Mombasa au Kenya, Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), a rencontré les responsables du M23 au sujet de la question sécuritaire au Nord-Kivu, où le M23 contrôle plusieurs entités en territoire de Rutshuru depuis juin 2022. Le M23 était directement représenté par Bertrand Bisimwa, président du mouvement ainsi que d’autres dirigeants politiques, à l’instar de Laurence Kanyuka, Mponimba et Castro. Auprès de l’ancien président kenyan, après avoir annoncé leur retrait de la cité de Kibumba et de la base militaire de Rumangabo, ces derniers se sont engagés à quitter progressivement d’autres entités et à observer le cessez-le-feu. Cette rencontre est la première du genre, alors qu’il se prépare, en mi-février prochain, sauf changement, de nouveaux pourparlers (Nairobi IV) entre le gouvernement congolais et les groupes armés. Le M23 avait été exclu des assises de Nairobi III par Kinshasa, car considéré comme mouvement terroriste.[15]
Le 16 janvier, plusieurs habitants du territoire de Rutchuru ont affirmé d’avoir observé des mouvements de retrait du M23 de la partie Est de Kiwanja, de Nyamilima, de Burumba et de Kisharo.
Selon la société civile locale, ce sont des colonnes d’hommes munis de leurs munitions et des colis sur la tête, qui sont observées dans la cité de Kiwanja et Rutshuru-Centre. Ils prennent, les uns, la direction Sud de Rutshuru c’est-à-dire, ils se dirigent vers Burayi, 2 km de Rutshuru et Rubare, où on observe une forte concentration de leur présence. Alors que d’autres se dirigent vers Kahunga sur l’axe nord Kiwanja–Kanyabayonga. Certaines sources renseignent que ces rebelles se retirent de la chefferie de Bwisha et renforcent leurs positions dans deux groupements de la chefferie de Bwito: Bishusha et Tongo notamment. Les mêmes sources affirment que c’est à Bwiza précisément, leur quartier général, que ces hommes se sont renforcés
Selon plusieurs sources, ce retrait se fait en exécution de la feuille de route des recommandations issues de Luanda. Celles-ci accordaient jusqu’au 15 janvier, date limite du retrait du M23 des zones occupées dans le Rutshuru et Nyiragongo, afin de se replier de leurs positions initiales de Sabinyo et Chanzu. Toutefois, les habitants de cette région ainsi que la société civile restent sceptiques quant à ce retrait. Ils parlent de « mouvements de distraction », pour tromper l’opinion, étant donné que la date de l’ultimatum leur lancé a expiré le 15 janvier.[16]
Le 17 janvier, le président du M23, Bertrand Bisimwa, a maintenu la position officielle de son mouvement, en déclarant que «le retrait des forces de défense de l’ARC/M23, tel que convenu, ne doit aucunement servir aux redéploiements des Fardc et de leurs supplétifs miliciens armés dans les zones confiées à la sécurisation de la East African Community Regional Force».[17]
Le 19 janvier, le chef administratif de Bambo, dans le groupement Tongo, territoire de Rutshuru a alerté sur le renforcement d’autres positions du M23, après son retrait de la cité de Nyamilima. Il a expliqué que ces rebelles sont en train de se renforcer sur les axes Tongo, Mulimbi, Kishishe, Bwiza, Mabenga-Rwindi: «Nous constatons que ces gens veulent couper la route Goma-Sake et prendre SOMIKI, la cité de Kibirizi, Kitshanga et prendre aussi Kirolirwe pour aller dans les entités minières de Rubaya». Malgré cela, une accalmie précaire est observée depuis environ cinq jours sur toutes les lignes de front dans le territoire de Rutshuru. Toutefois, la situation reste tendue dans la zone de Tongo notamment à Mudugudu, Shonyi et Rusekera, où la milice CMC Nyatura et autres, dont les FDLR, tendent régulièrement des embuscades aux M23, donnant lieu à des affrontements à répétition.[18]
5. LES DÉCLARATIONS
Le 12 janvier, dans un communiqué de presse, les animateurs de la Société Civile du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont constaté que, alors que l’armée congolaise observe un cessez-le-feu unilatéral et que les troupes de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) tardent à s’engager au combat, le M23 continue de s’emparer d’autres localités et d’entretenir des atrocités sur des civils.
A ce sujet, ils ont rappelé que le 8 janvier dernier, les rebelles ont installé un nouveau chef à la tête du groupement Buhumba et que le 10 janvier, ceux-ci ont attaqué des populations qui étaient à la recherche des bois de chauffage et du charbon dans la zone de Kisimba. Ils ont rappelé aussi que le même 10 janvier, le M23 a surpris des agriculteurs dans leurs champs à Kalengera et les a fouettés à mort au motif qu’ils ont bafoué l’interdiction d’aller dans les champs. Puis, le 7 janvier, les mêmes assaillants ont tué par fouets 2 civils à Biruma au motif que ces derniers ont refusé d’obtempérer à leur ordre. Par ailleurs, ayant tenté une attaque repoussée par les FARDC, le M23 a massacré, le 9 janvier dernier, des agriculteurs dans leurs champs à Marangara dans le groupement Tongo, à Rutshuru. Toutefois, la société civile a constaté que, en dépit de toutes ces exactions, les autorités congolaises ainsi que l’EAC restent passives et prennent part à des cérémonies de « façade » dites de « retrait du M23 », alors que les rebelles maintiennent toujours leurs positions. «Cessez de dorloter les terroristes du M23 au détriment des milliers des vies humaines en errance», ont dit les sociétés civiles du Nord et Sud-Kivu.
Les acteurs de la société civile ont dénoncé «l’hypocrisie» du M23 lorsqu’il annonce, conformément aux décisions des Chefs d’Etats du Mini-sommet de Luanda, son retrait de certaines zones occupées, Ils ont donc appelé le gouvernement de la RDC et le Commandant de la Force de l’EAC à arrêter des cérémoniales avec les terroristes du M23 et à ramener urgemment la paix et la sécurité en territoires de Rutshuru et de Nyiragongo. Ils ont aussi annoncé que, dépassé le 15 janvier 2023 sans solution, ils vont appeler la population à des soulèvements populaires illimités contre tous ceux qui ne veulent pas trouver solution à la guerre qui a duré plus de deux décennies. De ce qui précède, ils ont recommandé à la Communauté internationale d’accentuer la pression, en infligeant des sanctions sévères au Rwanda qui ne respecte en aucun cas ses engagements pour la restauration de la paix et la sécurité dans la Région des Grands Lacs Africains. Ils ont enfin recommandé au Président de l’EAC de convoquer une réunion des Chefs d’Etats, pour constater la volonté du M23 et du Rwanda à distraire l’opinion sur un retrait «hypocrite» et ordonner à la force régionale l’usage de la force pour les y contraindre car, selon eux, ils n’entendent que la voix des armes.[19]
Le Prof André Mbata, 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale corrige le Sénateur républicain de l’État d’Arkansas (USA), John Nichols Boozman, au sujet de l’agression de la RDCongo par le Rwanda, à travers le M23. Il faut rappeler que tout récemment le Sénateur Boozman a déclaré que, «au stade actuel, ce serait un rêve de voir l’armée congolaise récupérer les zones occupées par le M23. Il faut donc que l’ONU commence à réfléchir sur le statut à donner à ces zones». La réplique du constitutionnaliste congolais est cinglante: «Le respect de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures sont les principes fondateurs de l’ONU. Les Congolais n’accepteront jamais de perdre une portion du territoire de leur pays, si riche en ressources naturelles, au profit du Rwanda, du M23 ou de n’importe quel autre pays du monde».[20]
Le 18 janvier, dans un communiqué, le Vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula, a déclaré: «Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo prend acte du refus répété du M23 d’exécuter les prescrits du plan de paix établi par le Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda et en application des recommandations du Conseil de sécurité des Nations Unies; Prend acte du non-respect par le Rwanda des engagements pris dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda et du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ainsi que de son refus de cesser de soutenir le groupe terroriste du M23 et d’agresser la RDC; Interpelle l’ONU, I’UA, la CAE, la CIRGL et les partenaires bilatéraux et leur demande de prendre leurs responsabilités, notamment en sanctionnant, selon leurs mécanismes et règles propres, les autorités rwandaises et les dirigeants du M23 qui ne cessent de les défier et de violer le droit international ainsi que les droits fondamentaux de l’Homme à l’Est de la RDC … De sa part, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo assumera toutes ses responsabilités constitutionnelles, pour sauvegarder l’intégrité territoriale ainsi que la souveraineté de l’État congolais et assurer la sécurité de ses populations».[21]
Suite au non respect du délai de la part du Mouvement du 23 mars (M23) de se retirer des zones qu’il occupe dans la partie Est de la RDC, conformément aux recommandations du mini-sommet de Luanda, qui a eu lieu le 23 novembre 2022, des structures de la société civile congolaise ont demandé à la communauté internationale de recourir à des mesures contraignantes.
Le coordonnateur de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Georges Kapiamba, a déclaré: «Il faudrait que l’Union africaine, les Nations Unies et la Communauté des États de l’Afrique de l’Est ainsi que les chefs de commandement intégré dans cette communauté puissent prendre de mesures contraignantes, c’est-à-dire un désarmement forcé». Il a cependant salué le recours, par le gouvernement congolais, aux processus de paix de Nairobi et de Luanda pour faire cesser la crise sécuritaire dans l’est de la RDC: «Il faut toujours continuer avec la ligne diplomatique. Vous savez, on peut bien commencer la guerre, mais on ne sait pas comment elle va se terminer. Quels vont être les dégâts. S’il est encore possible de parvenir à la mise en œuvre intégrale de ces résolutions, notamment le désarmement des membres du M23, nous pensons que c’est la bonne chose, parce que ça va épargner des pertes en vies humaines et des dépenses à la RDC».
De son côté, le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), Jonas Tshombela, a affirmé: «Le M23 est un conglomérat de gens sin foi, ni loi à qui il ne faut pas faire confiance et qu’on doit désormais désarmer par la force. Actuellement la société civile est extrêmement inquiète de l’hypocrisie des pays de la sous-région. Nous estimons en effet que la force africaine c’est une force très suspecte, à partir du moment où elle occupe des portions de territoires auxquelles les FARDC, qui sont habilitées par la constitution de la République, ne peuvent pas accéder. Donc nous pensons que ces forces n’ont plus de raisons de rester sur notre sol, parce qu’elles n’accomplissent pas la mission. Les personnes sont en train d’être tuées, l’insécurité bat son plein et ça n’a pas de sens. Je pense que l’État congolais doit pouvoir s’assumer, pour protéger les personnes et leurs biens. Le moment est venu de nous assumer comme peuple et comme nation, avec une armée prête à défendre l’intégrité. Nous n’avons plus le temps de nous fier à des textes, avec des gens qui ne considéreront jamais leur application comme prioritaire».[22]
Le 21 janvier, dans un entretien avec la presse, à propos de la situation sécuritaire dégradante dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo, suite aux hostilités lancées depuis près d’une année par le M23, le député national Crispin Mbindule Mitono a suggéré l’option militaire comme unique voie pouvant permettre à la RDC de désarmer ses membres. L’élu de Butembo a justifié cette recommandation suite à la progression de l’ennemi vers Masisi, où il menace de récupérer les zones minières de Kichanga et Kiloliwe, dans le territoire de Masisi. Il faut ajouter que, selon certains analystes, soutenu par l’armée rwandaise, le M23 a l’intention de prendre la ville de Goma, pour négocier avec le gouvernement congolais en position de force. Par conséquent, Crispin Mbindule a invité la force régionale de l’EAC à accomplir sa mission en RDC, en entamant des combats directs contre les troupes de l’ARC/M23.[23]
Selon John Lupala, acteur politique, si le Congo avait des institutions normales et des vrais congolais parmi les gouvernants, la question relative à l’exportation du coltan congolais par le Rwanda le hissant même au rang de premier exportateur de la Région des Grands Lacs Africains devait être débattue au sein du parlement, en interpellant tous ces voyous complices du Rwanda qui sont dans nos institutions. Personne n’en parle et pourtant l’étendue du dégât est énorme. Rien ne se fait, car la complicité des congolais dans cette chaîne de destruction de notre pays s’avère puante. C’est la conséquence de l’absence de légitimité de certains officiers et autorités qui gèrent ce pays.
Lorsqu’on est un gouvernant légitime, on défend les intérêts légitimes de son pays. Par conséquent il est inadmissible et inconcevable qu’un pays étranger vienne exploiter nos richesses et repartir sans que nos gouvernants ne puissent réagir. Pour se débarrasser de l’occupation nous imposée par le régime de Paul Kagame, il faut que le peuple congolais soit déterminé et doté d’esprit de sacrifice.[24]
6. LE M23 S’EMPARE DE KITSHANGA DANS LE MASISI
Le 24 janvier, les rebelles du M23 ont lancé un assaut tôt le matin contre trois positions, notamment celles des groupes armés APCLS-Kambuzi, NDC-R de Guidon et des FARDC érigées à Uli, à 4 Km de Kitshanga, un important centre commercial de plus de 105.000 habitants, dans le groupement de Bishusha. dans le territoire de Masisi, à une septantaine de kilomètres de Goma (Nord-Kivu). D’autres combats ont eu lieu aux alentours de Bishusha, Ngesha, Bwiza et Bishakishaki. Les Forces armées de la République Démocratique du Congo et les Maï-Maï ont pu bloquer la progression du M23 vers le centre de Kitshanga, mais les affrontements se sont poursuivis vers Tebero, Kabeza et Tabi, des localités à cheval entre les territoires de Masisi et Rutshuru. Selon les sources locales, le M23 a attaqué ces positions avec comme objectif de couper la seule voie qui, depuis la fermeture de la RN2 qui passe par le territoire de Rutshuru sous occupation rebelle, relie actuellement la ville de Goma à la partie Nord de la province du Nord-Kivu. Le M23 semble vouloir renforcer ses positions dans cette zone avec pour objectif d’atteindre les entités minières de Rubaya et de couper la route Kitchanga-Masisi et l’axe Sake-Goma.
Dans le territoire de Rutshuru, des habitants ont signalé des mouvements de combattants du M23 qui, provenant de Nyamilima, se dirigeaient vers Kitshanga. [25]
Le 25 janvier, dans la matinée, les combats ont repris entre les FARDC et le M23 d’une part et entre le M23 et les Maï-Maï, d’autre part. Ils se passent sur les deux lignes de front dans les territoires de Masisi et Rutshuru (Nord-Kivu). Dans le territoire de Masisi, d’intenses combats se sont déroulés à Rugarama, à 2 kilomètres de Kitshanga. Le M23 a tenté de prendre la cité de Kitshanga sans y parvenir, en ayant rencontré une résistance des Forces armées de la RDC. Toutefois, il est parvenu à occuper la route Kitshanga-Goma, à partir de Rugarama. C’est ainsi que la ville de Goma est désormais coupée de la partie grand Nord, car cette route de Masisi restait la seule voie d’approvisionnement entre Goma-Rutshuru-Butembo et Beni. Dans le territoire de Rutchuru, du côté de Bwito, les autorités locales affirment que le M23 occupe depuis la matinée, les entités de Bambo et Kishishe, alors que, la veille, il avait été repoussés par les FARDC et les Maï-Maï.[26]
Le 26 janvier, dans la matinée, l’armée a engagé des combats contre le M23 à Burungu, 10 km au sud de Kitshanga, en direction du parc des Virunga, pour libérer la route Kitshanga – Goma.
D’autres affrontements ont été signalés du côté de Rugarama, à moins de 5 Km de Kitshanga.
Dans l’après midi, selon un habitant de Kitshanga, «vers 16h, le M23 a largué deux obus sur la cité de Kichanga, causant deux blessés dans un site des déplacés. Quelques minutes après, les militaires des FARDC se sont retirés. Ils ont pris la direction de Mweso, en allant vers Kanyabayonga et Walikale, un des six territoires de la province du Nord-Kivu, très riche en minerais (cobalt, or, cassitérite, etc). Quelque temps après, il y a eu retentissement de plusieurs coups des balles dans tous les coins de Kitshanga et c’est là qu’on a compris que l’ennemi venait de faire son entrée dans la cité». De leur part, les FARDC ont indiqué avoir abandonné Kitshanga pour ne pas engager des combats en pleine cité en vue d’éviter des victimes parmi les civils. Le porte parole du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2, le lieutenant colonel Njike Kaiko Guillaume a parlé même d’un «repli stratégique». Ces récents combats auraient fait au moins 14 morts, selon des sources sécuritaires et sanitaires.[27]
Le 27 janvier, selon des sources locales, les combattants du M23 ont commencé à piller des boutiques situées en plein centre de Kitchanga. La paroisse catholique Saint-Barthélemy de Kitshanga, située dans le quartier Mungote et l’hôtel Nyarusumba, qui servait de quartier général de l’armée, ont été complètement pillés. Le M23 et ses alliés rwandais ont également cassé des portes de plusieurs maisons privées qu’ils ont occupées.[28]
Le 27 janvier, en intervenant en Conseil des ministres, le ministre congolais de la défense, Gilbert Kabanda, a une fois de plus accusé le Rwanda d’avoir facilité la prise de Kitshanga, en envoyant des troupes rwandaises dotées notamment des moyens terrestres et anti-aériens.
Un membre de la société civile de Kitshanga a affirmé que, «nos militaires se sont repliés vers Mweso. Ils ont combattu depuis longtemps, mais ils n’ont visiblement pas reçu de renfort conséquent. Voilà pourquoi ils ont décroché. Situation que nous condamnons avec la dernière énergie, parce qu’après Kitshanga, nous ne savons pas où est-ce que le M23 trouvera une autre résistance qui l’empêcherait d’avancer».
Le porte-parole de l’Armée congolaise, le Général-Major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, a révélé «la présence, dans le Masisi, d’un corps expéditionnaire des forces spéciales de l’armée rwandaise, chargé de commettre un massacre ciblé contre des Tutsis congolais, afin d’attribuer ces actes ignobles aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo et de trouver un alibi convaincant, pour justifier devant l’opinion internationale la présence des troupes d’agression rwandaises en RDC». Après la prise de Kitshanga, dans le territoire de Masisi, le porte-parole militaire du M23, Willy Ngoma, avait déjà dit: «Nous nous battons pour la légitime défense et empêcher le massacre de nos familles».[29]
[1] Cf Lescoulissesrdc.info, 22.01.’23 https://lescoulissesrdc.info/rdc-ce-que-les-populations-de-lest-attendent-de-la-visite-du-pape-francois/
[2] Cf Actualité.cd, 27.12.’22
[3] Cf AFP – Actualité.cd, 28.12.’22
[4] Cf Radio Okapi, 02.01.’22
[5] Cf Radio Okapi, 03.01.’23; Actualité.cd, 03.01.’23
[6] Cf Isaac Kisatiro – 7sur7.cd, 04.01.’23
[7] Cf Radio Okapi, 09 et 10.01.’23.
[8] Cf Radio Okapi, 01 et 03.01.’23
[9] Cf Isaac Kisatiro – 7sur7.cd, 03.01.’23
[10] Cf Radio Okapi, 03.01.’23
[11] Cf Isaac Kisatiro – 7sur7.cd, 04.01.’23
[12] Cf AFP – Actualité.cd, 07.01.’23; Merveilles Kiro – Politico.cd, 07.01.’23
[13] Cf Radio Okapi, 09.01.’23
[14] Cf Radio Okapi, 10.01.’23
[15] Cf Isaac Kisatiro – 7sur7.cd, 13.01.’23
[16] Cf Radio Okapi, 16.01.’23
[17] Cf Actualité.cd, 17.01.’23
[18] Cf Radio Okapi, 19.01.’23
[19] Cf Isaac Kisatiro – 7sur7.cd. 13.01.’23; Christian Okende – Politico.cd, 12.01.’23
[20] Cf 7sur7.cd, 13.01.’23
[21] Cf Clément Muamba – Actualité.cd, 18.01.’23; Radio Okapi, 19.01.’23
[22] Cf Grâce Guka – Actualité.cd, 22.01.’23
[23] Cf Azarias Mokonzi – Politico.cd, 22.01.’23
[24] Cf Charitenewsrdc.com, 20.01.’23
[25] Cf Jonathan Kombi et Claude Sengenya – Actualité.cd, 24.01.’23; Radio Okapi, 24.01.’23
[26] Cf Radio Okapi, 25.01.’23
[27] Cf Jonathan Kombi – Actualité.cd, 26 et 27.01.’23
[28] Cf Radio Okapi, 27.01.’23
[29] Cf Clément Muamba – Actualité.cd, 28.01.’23