Congo Actualité n. 410

LA TRÈS CONTROVERSÉE DÉSIGNATION DE RONSARD MALONDA À LA TÊTE DE LA PROCHAINE ÉQUIPE DE LA COMMISSION ÉLECTORALE

SOMMAIRE

INTRODUCTION
1. LES POURPARLERS AU SEIN DES CONFESSIONS RELIGIEUSES
a. L’absence de consensus et un vote douteux
b. Les réactions des partis politiques, de la société civile et des mouvements citoyens
2. LA PRÉSIDENTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE AVEC LES CONFESSIONS RELIGIEUSES ET LES MOUVEMENTS CITOYENS
a. Les deux rencontres
b. Les déclarations qui s’en sont suivies
3. L’ASSEMBLÉE NATIONALE ENTERINE LA DÉSIGNATION DE RONSARD MALONDA
a. Les Églises catholique et protestante réitèrent leur désaccord
b. L’Église kimbanguiste et la Communauté islamique revoient leur position initiale
c. La complaisance du PPRD
d. L’opposition des autres partis politiques, de la société civile et des mouvements citoyens

INTRODUCTION

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) est composée de la plénière et du bureau. Le bureau comprend 6 membres dont le Président, le Vice Président, le Rapporteur, le Rapporteur Adjoint, le Questeur et le Questeur Adjoint. La plénière en compte 13 y compris les 6 membres du bureau.
Dans la répartition, selon l’article 10 de la loi organique de la CENI, 6 délégués viennent de la majorité parlementaire dont 2 femmes. Ils occupent les postes de vice-président, rapporteur adjoint et questeur, les trois autres siègent à la plénière. L’opposition politique a un quota de quatre délégués  dont 2 femmes. Les postes leurs réservés sont ceux de rapporteur, questeur adjoint et deux places à la plénière.
Par contre, 3 places ont été accordées à la société civile dont la présidence de la CENI et deux sièges à la plénière. Les délégués proviennent, précise la loi, des confessions religieuses, des organisations féminines de défense des droits de la femme et des organisations d’éducation civique et électorale en raison d’un délégué désigné par consensus ou par vote.
Dans le cas précis du président du Bureau de la CENI, cette responsabilité est normalement dévolue au délégué présenté par les confessions religieuses.
L’article 23 quater dit que les décisions se prennent par consensus, à défaut, par vote à la majorité absolue de ses membres. En cas d’égalité des voix, celle du président est prépondérante.
Les membres de la CENI ont un mandat de 6 ans non renouvelable. Ils prêtent serment devant la Cour Constitutionnelle avant leur entrée en fonction. Le président a rang de ministre tandis que le reste des membres ont rang de vice-ministre.[1]

1. LES POURPARLERS AU SEIN DES CONFESSIONS RELIGIEUSES

a. L’absence de consensus et un vote douteux

Le 8 et le 9 juin, sur demande de Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, les confessions religieuses ont entamé des échanges sur le renouvellement du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Leurs délégués ont discuté sur l’ensemble du processus électoral, le profil des membres du bureau et les noms de certaines candidatures. Ils ne se sont pas encore mis d’accord sur un nom.
Les membres du bureau de la CENI sont encore en place hormis Norbert Basengezi, vice-président de l’institution, qui a démissionné depuis le 17 juin 2019.
La CENI est composée de treize membres désignés par les forces politiques de l’Assemblée Nationale à raison de six délégués dont deux femmes par la Majorité et de quatre délégués dont une femme par l’opposition politique. La société civile y est représentée par trois délégués. Ces 13 membres constituent la plénière de la CENI. Pour sa part, le Bureau de la centrale électorale est composé de six membres dont au moins deux femmes, l’une issue de la majorité et l’autre de l’opposition politique.
Corneille Nangaa, président de la CENI, a déjà déposé depuis octobre 2019 au bureau de l’Assemblée nationale  le rapport général du cycle électoral de 2018.[2]

D’après certaines sources, les catholiques défendent la candidature de Cyrille Ebotoko, responsable du Programme d’Education Civique et Electorale à la Commission épiscopale Justice et paix, de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO). Il était également la cheville ouvrière de la mission d’observation électorale de l’épiscopat catholique qui avait déployé environ 40 000 témoins. Les protestants de l’ECC ont présenté Rémy Eyale, un formateur en gouvernance électorale, mais on a constaté  qu’il avait été candidat lors de dernières législatives pour le compte d’un partis d’opposition.
Les kimbanguistes ont donc pointé un problème d’indépendance, mais leur candidat, Ronsard Malonda, soutenu par cinq autres représentants des confessions religieuses, est l’actuel secrétaire exécutif national de la Ceni. Or, les membres de l’actuelle commission électorale sont soupçonnés par la Cenco et l’ECC d’être à l’origine de fraude massive. À ce stade, la situation s’est bloquée, chaque camp soutenant son propre candidat comme le meilleur. Même quand, pour favoriser un consensus, la Cenco a retiré sa candidature, le blocage a perduré.
Les représentants de six confessions religieuses menées par les kimbanguistes ont donc réclamé le passage au vote, mais le président de la séance, le cardinal Fridolin Ambongo, a suspendu la plénière, en espérant trouver un consensus dans les prochains jours. La charte régissant les confessions religieuses prévoit un vote uniquement en dernier recours, en cas de persistance de divergence.[3]

Le 12 juin, dans une déclaration, les chefs de six confessions religieuse: la Communauté islamique, l’Eglise Kimbaguiste, l’Église de Réveil du Congo, l’Eglise Orthodoxe, l’Armée du Salut et l’Union des Eglises Indépendantes du Congo, ont rappelé le contexte des discussions et ont affirmé que, à défaut du consensus, «ils ont fait recours au vote, conformément à l’article 8 de la charte des confessions religieuse». En cas de vote, chaque confession religieuse exprime une seule voix.
Selon eux, trois de six candidats ont été accusés d’être portés part une force politique et de ce fait ont été écartés. Il était resté Ronsard Malonda, Eale Bosela et Cyrille Ebotoko.
D’après ces chefs religieux, la CENCO avait retiré la candidature de Cyrille Ebotoko, «au motif qu’il n’a pas le poids et la carrure de la fonction». Par la suite, ils ont relevé qu’Eale Bosela (ECC) avait une relation avec « Alternance pour la République », étant candidat député en 2018.
Ils révèlent aussi qu’un vote à mains levées a été organisé et Ronsard Malonda l’aurait emporté en engrangeant six voix et Eale Bisela deux suffrages.
Tirant les conséquences de ce fait, les six chefs de confessions religieuses l’ont désigné comme candidat commun à la CENI, et ce conformément à la charte des confessions religieuses, spécialement en son article 17.[4]

b. Les réactions des partis politiques, de la société civile et des mouvements citoyens

Le 10 juin, dans un communiqué de presse, le Comité Laïc de Coordination (CLC) a informé l’opinion tant nationale qu’internationale et, particulièrement, la Présidente de l’Assemblée Nationale que «le Peuple congolais n’acceptera jamais un membre de l’équipe Nangaa à la tête de la CENI. L’histoire la plus récente démontre que la gestion chaotique du processus électoral par l’équipe Nangaa est à la base de l’actuel dysfonctionnement des institutions de l’Etat, en bridant tous les espoirs du peuple congolais pour une alternance effective et un changement véritablement démocratique de la vie nationale». Et d’ajouter: «Devant un tel passif, il est manifestement indécent d’envisager, un seul instant, de hisser à la tête de la CENI une autre personne responsable de la manipulation des élections de 2018».[5]

Le 10 juin, dans une déclaration faite à la presse, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) estime qu’il n’est pas opportun de désigner les animateurs de la CENI avant l’audit du bureau sortant et la réforme du système électoral. Le président de l’ACAJ, Georges Kapiamba, plaide plutôt pour la réforme du système électoral comme préalable à la mise en place du nouveau bureau de la CENI.
De son côté, le coordonnateur général de la Société Civile Congolaise, Christopher Ngoy Mutamba, a affirmé que toute cette ‘’machination’’ est orchestrée par le bureau sortant de la CENI avec la bénédiction du bureau de l’Assemblée Nationale. C’est pourquoi, il met en garde le bureau sortant de la CENI et celui de l’Assemblée Nationale face à une démarche qui, selon lui, risque de déstabiliser le pays.[6]

Le 12 juin, dans un communiqué signé conjointement par Martin Fayulu, Moise Katumbi, Jean Pierre Bemba  et Adolphe Muzitu, la plateforme politique Lamuka s’est diet consternée par les manœuvres orchestrées lors des réunions tenues le 8 et le 9 juin pour la désignation du nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Les leaders de Lamuka ont été formels s’agissant du futur président de la centrale électorale: les personnes ayant pris une part active à l’organisation des élections passées doivent d’office être écartées car, ont-ils dit, «ayant contribué aux fraudes électorales massives que nous déplorons».
Ils ont salué la position de fermeté de certains hommes de Dieu et les ont encouragé à privilégier d’abord la réforme de la CENI et d’autres réformes institutionnelles avant la désignation de ses animateurs. Enfin, Lamuka exige un audit financier de la CENI pour faire la lumière de la somme de près d’un milliard de dollars dépensés pour l’organisation des élections « chaotiques » de 2018.[7]

Le 13 juin, dans une déclaration, une dizaine d’organisations de la société civile parmi lesquelles la Synergie des Missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL), l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) et Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) ont conditionné la désignation des nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI à la réforme de cette dernière.
Ces organisations demandent aux représentants des confessions religieuses «d’arrêter toutes leurs réunions de désignation des membres au bureau de la CENI et d’appuyer les réflexions nationales sur les réformes électorales préalables». La même demande est adressée au bureau de l’Assemblée nationale qui a appelé les confessions religieuses à choisir avant la fin de la session parlementaire en cours, les candidats pour la prochaine équipe dirigeante de la CENI.[8]

Le 15 juin, le député national Christophe Lutundula s’est dit préoccupé par la précipitation avec laquelle les confessions religieuses ont lancé le processus de désignation des nouveaux animateurs de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) en replacement de l’équipe Nangaa.
Pour lui, aller aux élections dans le même contexte de 2018, sans tirer les leçons des problèmes enregistrés lors du dernier cycle électoral, est incendiaire pour l’avenir du pays. Il estime qu’avant de renouveler le bureau, il faut procéder tout d’abord à la réforme du cadre institutionnel de la CENI. Christophe Lutundula est l’auteur d’une proposition de loi portant modification de la loi électorale: «C’est depuis 9 mois maintenant que cet instrument juridique a été déposé au bureau de l’Assemblée Nationale, mais il n’a jamais été soumis à l’examen».[9]

Le 15 juin, dans une déclaration publiée depuis Kinshasa, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), l’une des plateformes de la société civile congolaise composée de 800 organisations membres, a fustigé le processus « clandestin » de désignation des animateurs de la CENI et le comportement de certaines confessions religieuses et de la Présidente de l’Assemblée Nationale avant les réformes électorales et la dépolitisation de la CENI: «La Coordination nationale de la Nouvelle Société Civile Congolaise déplore la tentative opaque, cavalière, clandestine, clanique et précipitée de la désignation du Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) par les Responsables des Confessions religieuses, avec la complicité de la Présidente de l’Assemblée Nationale». La NSCC a dit constater également l’indifférence de l’Assemblée nationale sur les différents projets des lois relatives à la réforme du système électoral et déjà déposés sur sa table. Elle l’a donc appelée à donner la priorité aux réformes électorales et à la dépolitisation de la CENI, avant la désignation de ses membres.[10]

2. LA PRÉSIDENTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE AVEC LES CONFESSIONS RELIGIEUSES ET LES MOUVEMENTS CITOYENS

a. Les deux rencontres

Le 22 juin, la présidente de l’Assemblée Nationale, Jeannine Mabunda, s’est rencontrée avec les responsables des Confessions religieuses, a l’exception de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) qui lui ont fait le rapport de leurs divergences autour de la désignation du candidat président de la CENI. Selon le secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), l’abbé Donatien Nshole, les confessions religieuses ne sont pas allées confirmer à Jeannine Mabunda une quelconque candidature retenue au poste du président du bureau de la CENI. Il a déclaré que «il était simplement question de lui dire concrètement comment se sont passées les choses dans les échanges que l’on a eus pour désigner le candidat commun de la plateforme des confessions religieuses. Il y a eu des communiqués contradictoires, alors elle a voulu en savoir plus. Il faut d’abord relever le fait qu’il n’y a pas eu aucun vote régulier comme quelqu’un a prétendu dire».[11]

Le 29 juin, la Présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, s’est rencontrée avec des représentants du Comité Laïc de Coordination (CLC), Lucha, Filimbi et Congolais Début. Elle les avait convoqués le 26 juin, pour un échange sur le processus de désignation des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces mouvements citoyens ont affirmé avoir «réitéré» à Mme la présidente de l’Assemblée nationale leur position qui «fixe la réforme du système électoral national comme un préalable non négociable à toute initiative de renouvellement de la CENI». Selon eux, «cette réforme implique la révision de la loi électorale et celle de la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI. Pour que cette réforme tienne compte des erreurs et des déficiences du passé, nous estimons qu’il est plus adéquat que le processus de la réforme soit précédé de l’examen du rapport de la gestion des élections de 2018 et que ce rapport soit sanctionné par un audit de l’Inspection Générale des Finances et de la Cour des comptes».
Alors que ces mouvements citoyens prônent les réformes de la CENI et son audit comme préalable, la Présidente de la chambre basse du parlement leur a fait comprendre qu’elle ne pouvait pas satisfaire à leurs demandes, car «il ne faut pas conditionner la désignation des animateurs de la CENI à la réforme de sa structure». C’est pourquoi ils ont lancé un appel général à la mobilisation de l’ensemble de la population pour, «pacifiquement, barrer la route à une CENI instrumentalisée».[12]

b. Les déclarations qui s’en sont suivies

Le 23 juin, dans un communiqué, la CENCO a réaffirmé sa position d’exiger les réformes de la CENI comme préalables à la désignation et l’élection du prochain bureau de la CENI. Selon l’abbé Donatien Nshole, «la chose la plus importante c’est que logiquement, il faut d’abord des réformes, particulièrement la réforme de la loi électorale et de celle sur la CENI. Parce que on peut avoir le meilleur candidat, mais si c’est avec la même loi et la même configuration, on n’aura pas fait un grand pas».[13]

Le 24 juin, dans un communiqué, le Comité Laïc de Coordination (CLC), le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), Filimbi et Les Congolais Debout s’insurgent contre la « précipitation et la politisation excessive » du processus de désignation du président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Ils proposent la désignation, l’élection et la mise en place du  président et des membres de la CENI en novembre 2020, après que l’Assemblée nationale ait examiné le rapport de la CENI (juillet 2020), que l’inspection des Finances et la cour des comptes aient diligenté un audit de l’organe (août-septembre) et  que l’Assemblée nationale ait adopté la réforme de la loi organique de la CENI et de la loi électorale (octobre). Les 4 structures préviennent que l’Assemblée nationale sera prise d’assaut, si une plénière est convoquée pour « entériner une quelconque désignation d’un président de la CENI »,  sans respect des préalables évoques ci-haut.[14]

Le 27 juin, les évêques du Comité permanent de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) ont dénoncé «la tentative des politiques de vouloir faire main basse sur cette institution d’appui à la démocratie». Pour eux, la priorité devrait être la reforme du système électoral: «Il faut préalablement réformer par consensus le système électoral de la RDC, particulièrement la loi électorale et celle portant organisation et fonctionnement de la CENI, d’une part, et éviter d’aligner dans le bureau de la CENI les personnes qui, bien qu’experts en matière électorale, ont déjà trempé dans les manipulations électorales, d’autre part».[15]

3. L’ASSEMBLÉE NATIONALE ENTERINE LA DÉSIGNATION DE RONSARD MALONDA

Le 2 juillet, l’Assemblée nationale a adopté à la grande majorité des députés présents à la plénière le procès-verbal des confessions religieuses, portant désignation de Ronsard Malonda comme futur président de la CENI en remplacement de Corneille Nangaa. Dans un communiqué, l’Assemblée nationale rappelle l’article 12 de la loi organique de la CENI qui limite son rôle à l’entérinement des décisions des composantes habilitées à en désigner les membres dont les confessions religieuses. Pour être effective, la nomination de Ronsard Malonda à la tête de la CENI doit être entérinée par le président de la République, Félix Tshisekedi.
Il faut rappeler que ce procès-verbal des confessions religieuses serait du 15 juin 2020 et que les confessions religieuses qui auraient pris part au vote étaient l’islam, l’église de réveil, l’ECC, l’église orthodoxe, l’armée du salut, l’église Kimbanguiste, l’Union des églises indépendantes et l’Église catholique. Lors du vote, Ronsard Malonda avait  obtenu 6 voix sur 8, malgré l’opposition de l’église catholique et de l’ECC. L’Église catholique et l’Église protestante s’étaient opposées à la candidature de Ronsard Malonda du fait de son appartenance à l’équipe sortante responsable, selon elles, des irrégularités qui ont marqué le processus électoral de 2018.[16]

a. Les Églises catholique et protestante réitèrent leur désaccord

Le 3 juillet, le secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nsole, a dit avoir appris avec « stupéfaction » l’entérinement de la candidature de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), car «ce choix a été fait avec beaucoup d’irrégularités, sur base d’un faux document, un procès-verbal qui n’est pas régulier». Pour lui, ce choix consacre la médiocrité des élections de 2023, car ceux qui seront proclamés élus seront de nouveau des personnes nommées, qui n’auront pas de comptes à rendre à la population congolaise. L’Abbé Donatien Nshole dit espérer que le chef de l’Etat utilisera son pouvoir pour ne pas cautionner cette décision.[17]

Le 4 juillet, l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) ont écrit au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi pour dénoncer l’entérinement du choix de Ronsard Malonda par certaines confessions religieuses comme futur président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le Cardinal Fridolin Ambongo et le Révérend André Bokundoa respectivement président et vice-président de la plateforme des confessions religieuses ont, dans leur correspondance expliqué au président de la république qu’à ce stade, aucun candidat futur président de la CENI n’a été désigné ou élu et que le processus était suspendu faute de consensus. Ils dénoncent une fraude orchestrée par l’Assemblée nationale qui a entériné un «faux» PV d’une élection fictive dressé par certains délégués des confessions religieuses non attitrés quant à ce et présentant le nom de Ronsard Malonda comme président de la CENI.
Le Cardinal Fridolin Ambongo et le Révérend André Bokundoa demandent au Président de la république de ne pas considérer le choix de M. Malonda qui est controversé par plusieurs couches socio-politiques du pays. Pour les deux représentants religieux, «la CENI ne peut pas être transformée en un lieu de conquête ou de conservation du pouvoir».
Ils ont réaffirmé la nécessité de procéder par des réformes de la CENI avant toute désignation des membres pour améliorer son fonctionnement, accroître son indépendance et son impartialité et ne pas tomber dans les erreurs du passé, car disent-ils, le peuple veut des élections crédibles, libres et transparentes.[18]

b. L’Église kimbanguiste et la Communauté islamique revoient leur position initiale

Le 6 juillet, Delphin Elebe Kapalayi, qui a participé, au nom de l’Eglise Kimbanguiste, aux récentes discussions sur les futurs animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a été convoqué à Nkamba (Kongo central), pour être entendu par la commission de discipline de l’Eglise. Pour rappel, l’Eglise Kimbanguiste avait, dans une déclaration du 19 juin, fait une mise au point sur les tractations en rapport avec le futur remplaçant de Corneille Nangaa. Elle avait rejeté la position jusque-là défendue par Delphin Elebe qui avait apporté son soutien à Ronsard Malonda.[19]

Le 7 juillet, dans une correspondance, l’Église kimbanguiste a demandé à la présidente de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda, de ne pas considérer une signature qui serait posée en son nom, sur un document des confessions religieuses, désignant M. Ronsard Malonda.
Cette correspondance, dont l’objet est intitulé « dénonciation de fraude perpétrée en rapport avec la prétendue désignation du représentant des confessions religieuses à la CENI », a été signée par 3 autorités de l’église Kimbanguiste, dont le Directeur de l’école biblique Rev. Wumba Mbundu, le président général de la commission de discipline et conciliation Rev. Katembo Meya et le Chef du département de l’évangélisation et missions de l’église Rev. Swalezi Nlandu.
L’église Kimbanguiste dit avoir été surprise d’apprendre qu’elle a été représentée dans une plénière élective de la plate-forme « confessions religieuses » ayant porté son choix au candidat Ronsard Malonda. L’église Kimbanguiste dément formellement une telle information et informe à Jeanine Mabunda qu’elle n’a jamais délégué un des ses représentants dans une telle séance et qu’elle n’a pas été saisie par le président de la plate-forme « Confessions religieuses », Mgr Utembi ou son remplaçant de la tenue d’une telle séance élective. C’est pourquoi, elle demande à Jeanine Mabunda de ne pas considérer une signature apposée à n’importe quel document à son nom.
Dans le même jour, l’église Kimbanguiste a nommé le Révérend Covey Mududu Ndompaulu comme son nouveau Représentant auprès de la plateforme des confessions religieuses de la RDC et à la Commission d’Intégrité et médiation électorale (CIME).[20]

Le 8 juillet, dans une correspondance adressée au Procureur près la Cour de Cassation (Kinshasa-Gombe), l’asbl Congo Justice lui a transmis une plainte signée par son président Papy Mbaki Ndombele, à charge de Elebe Kapalay et de Ronsard Malonda. Selon cette plainte, «le révérend Elebe Kapalay, ancien représentant de l’Eglise Kimbaguiste à la Commission d’intégrité et de médiation électorale (CIME), a présenté frauduleusement la candidature de Monsieur Ronsard Malonda comme président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI)». Et de clarifier: «Selon la procédure de prise des décisions au sein de l’Eglise Kimbaguiste et surtout celle de la désignation du candidat président de la CENI, le Chef spirituel et Représentant légal de cette confession religieuse Simon Kimbangu Kiangani donne son accord préalable sur le choix du fidèle de l’église avant de le présenter publiquement à toutes les composantes».
Le Chargé des missions de Simon Kimbangu Kiangani, Monsieur Appo Salimba Mwana, avait déjà dénoncé cette désignation frauduleuse, en précisant que «Ronsard Malonda n’est pas Kimbaguiste et ne l’a jamais été». C’est ce qui expliquerait le non accord préalable du Chef spirituel et Représentant légal de l’Eglise Kimbaguiste, Simon Kimbangu Kiangani, quant au choix opéré sur la personne de Ronsard Malonda. «Ceci révèle que Monsieur Ronsard Malonda n’est pas le candidat désigné par l’Eglise Kimbaguiste, contrairement à ce que Monsieur Elebe Kapalay, en complicité avec Ronsard Malonda, a faussement déclaré à l’opinion publique», renseigne la plainte. Et de conclure: «Ce comportement est constitutif de l’infraction de faux et usage de faux dont votre Office est appelé à investiguer pour que des responsabilités soient établies».[21]

Cette opinion des Kimbanguistes est aussi partagée par la Communauté musulmane qui se dit victime d’un faux. La Communauté Islamique en RDC (COMICO) dit de ne pas faire partie des 6 confessions religieuses ayant désigné Ronsard Malonda. C’est ce qu’affirme l’imam Abdoul Ngoma, qui se présente comme représentant légal adjoint de la COMICO: «Tout acte posé, dans ce sens, est un faux et n’engage que son auteur qui n’avait ni mandat, ni qualité pour engager la communauté islamique en RDC».
Les Églises indépendantes, l’Église copte et l’Église orthodoxe ont, dans une déclaration, demandé au Chef de l’Etat de «tenir compte de toutes les contestations sur la désignation et l’entérinement de Ronsard Malonda comme président de la CENI».
Et pourtant, il faut rappeler que, dans une déclaration faite le 12 juin, la Communauté islamique, l’Eglise Kimbaguiste, l’Église de Réveil du Congo, l’Eglise Orthodoxe, l’Armée du Salut et l’Union des Eglises Indépendantes du Congo, avaient appuyé la désignation de Ronsard Malonda comme candidat des confessions religieuses, à la CENI et la régularité du processus de sa désignation: «Le candidat Ronsard Malonda qui a obtenu 6 voix est resté seul en lice. Tirant les conséquences de ce fait, les 6 chefs des confessions religieuses l’ont désigné comme candidat commun à la CENI et ce, conformément à la charte des confessions religieuses, spécialement en son article 17».[22]

c. La complaisance du PPRD

Le 3 juillet, le président du groupe parlementaire PPRD à la chambre basse, le député national Didi Manara, a affirmé que l’Assemblée nationale a entériné le choix des chefs religieux parce que le procès-verbal qu’ils ont établi est clair. «Le PV nous a renseigné que sur les 8 candidats qui ont pris part à la compétition, M. Ronsard Malonda a obtenu 6 voix sur 8. Le rôle de l’Assemblée nationale est uniquement celui de l’entérinement du choix porté par le collectif des chefs religieux, et cela au regard de la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI», a expliqué Didi Manara, selon qui les tractations pour cette désignation ont eu lieu les 9 et 12 juin 2020 entre les huit chefs des confessions religieuses.[23]

Le secrétaire permanent adjoint du PPRD, Ferdinand Kambere, s’est réjoui de l’issue du processus de désignation du président de la CENI dont le dévolu a été jeté sur Ronsard Malonda par 6 confessions religieuses et approuvé par l’Assemblée nationale. Il a plaidé de prime abord pour la mise sur pied du nouveau bureau de la centrale électorale, ce qui, selon lui, permettra d’engager les réformes nécessaires pour améliorer le processus électoral, dont la révision de la loi électorale et de celle portant organisation et fonctionnement de la CENI.[24]

d. L’opposition des autres partis politiques, de la société civile et des mouvements citoyens

Le 3 juillet, dans une interview, Steve Kivuata, secrétaire général du parti politique Nouvel Élan et membre de la coalition Lamuka, a affirmé que l’entérinement par l’Assemblée nationale du procès-verbal des confessions religieuses portant désignation de Ronsard Malonda comme prochain président de la CENI est « irrégulier ». Il révèle que le document sur lequel les députés nationaux se sont basés ne porte la signature ni du président, ni du vice-président des confessions religieuses. Pour lui, les députés ont travaillé sur base d’un « faux document ».
Steve Kivwata, membre de la coalition LAMUKA, a fait savoir que sa famille politique envisage d’engager une action judiciaire contre les 6 confessions religieuses pour « faux en écriture ».
«Ronsard Malonda n’a jamais été choisi par les confessions religieuses parce qu’il n’y a jamais eu vote. Les 6 confessions religieuses auraient confectionné un procès verbal de vote qui n’a jamais eu lieu. Si les 6 confessions religieuses se sont mises à côté pour procéder à un vote et imposer le choix de Ronsard Malonda, alors il s’agira là d’un faux en écriture», a annoncé Steve Kivwata. Ces 6 confessions religieuses sont: l’Armée du Salut, Églises Orthodoxe et  Kimbanguiste, la  communauté islamique en RDC, l’Union des Églises Indépendantes et de l’Église de réveil.
Estimant que Malonda est à la solde du Front commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale de l’ancien président Joseph Kabila, Steve Kivuata a déclaré: «Nous avons toujours désapprouvé la candidature de M. Ronsard Malonda. C’est un Nangaa Bis [ancien président de la CENI], qui a participé à la planification et à l’exécution du hold-up électoral de 2018. Il ne peut pas être celui qui va nous organiser les prochaines élections, parce que nous souhaitons qu’elles soient démocratiques et transparentes».[25]

Le Comité Laic de Coordination (CLC) et des mouvements citoyens, dont Lucha, Filimbi et Congolais Debout rejettent «totalement la décision prise par l’Assemblée Nationale d’entériner le choix de Ronsard Malonda à la tête de la CENI et appelons la population congolaise à refuser catégoriquement cette tricherie». Ils regrettent le fait que les recommandations faites au cours des entretiens qu’il ont eus, le 29 juin, avec les membres du bureau de l’Assemblée nationale n’aient pas été prises en compte. Ces activistes avaient proposé que la désignation des membres de la CENI soit faite après les reformes électorales. Enfin, ils ont appelé toute la population kinoise à participer massivement, vêtue en blanc et avec rameaux en main, à une manifestation prévue le 4 juillet 2020, pour protester contre la désignation de Ronsard Malonda comme délégué des confessions religieuses à la CENI.[26]

Les députés de Cap pour le Changement (CACH) se sont opposés une fois de plus au choix de Ronsard Malonda comme éventuel successeur de Corneille Nangaa à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Ils recommandent au président de la République de ne pas procéder à son investiture parce que, disent-ils, «sa désignation n’a pas obtenu le consensus des membres de sa composante». Ils demandent aussi à la Cour Constitutionnelle de ne pas recevoir le serment de Ronsard Malonda.[27]

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a rejeté formellement l’entérinement de Ronsard Malonda. Le parti du président Tshisekedi a appelé à une marche populaire de protestation le jeudi 09 juillet 2020. L’UDPS invite la majorité artificielle du FCC à reconsidérer sa démarche et recommande aux différentes composantes de la société civile de convoquer leurs assisses, afin de désigner à la lumière du jour, les 3 candidats devant les représenter à la plénière de la CENI.[28]

Les députés de l’opposition ont invité Félix Tshisekedi à ne pas cautionne l’entérinement de Ronsard Malonda comme éventuel successeur de Corneille Nangaa à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Dans une déclaration signée par Grégoire Kio (AMK et alliés), Alexis Lenga (MLC-ADN) et Dieudonné Bolengetenge (MS-G7), ils exigent aussi l’évaluation du processus électoral passé et la réforme de la CENI avant la désignation de ses animateurs. Ils ont fait remarquer que l’acte d’entérinement devrait être fait de manière collective. Ils expliquent que c’est après leur investiture par le Chef de l’Etat et à l’issue d’une séance augurale présidée par le secrétaire exécutif national, que les membres de la CENI devraient désigner leur bureau, dont le président issu de la société civile.[29]

Les dirigeants de Lamuka se sont dits indignés d’apprendre la validation «d’une manière malicieuse par l’assemblée nationale du prochain président de la CENI, alors que les enseignements correctifs du déroulement de derniers scrutins ne sont pas encore, de façon consensuelle, coulés en réformes de notre système électoral». Enfin, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Adolphe Muzito et Moise Katumbi aussi ont annoncé une manifestation prévue le 13 juillet et ils appellent à la mobilisation de la population.[30]

Le président du Conseil d’administration de  l’Observatoire de la  Dépense Publique (ODEP), Florimond Muteba, a affirmé que l’entérinement de la désignation de Ronsard Malonda comme président de la Commission électorale Nationale Indépendante (CENI) est dangereux pour la RDC, car Ronsard Malonda fait partie des dirigeants de la CENI qui a donné au pays des élections à la base de la crise actuelle: «Ronsard Malonda fait partie de l’équipe de Corneille Naanga. Il est donc l’un des acteurs actifs du hold-up électoral de décembre 2018 qui a permis à Joseph Kabila de se fabriquer une majorité parlementaire. Et c’est cette majorité qui l’entérine pour un autre hold-up électoral en 2023».
Florimond Muteba a déclaré qu’une autre raison qui a poussé la majorité parlementaire à entériner Ronsard Malonda comme président de la CENI est celle de pouvoir faire le flou sur toute la magouille financière qu’il y a eu dans la gestion des fonds destinés à l’organisation des élections de décembre 2018. Ronsard Malonda est surtout la personne idéale pour couvrir toutes ces magouilles dont il est au courant. Il est celui qui connaît le mieux comment les résultats ont été fabriqués pour que tous ces députés et sénateurs soient là. On a donc besoin de quelqu’un qui peut protéger tout ce qui s’est passé et qui va aider à refaire les mêmes bêtises. Florimond Muteba a saisi cette occasion pour réitérer l’appel de son organisation à donner la priorité à la réforme de la centrale électorale et à son audit financier, avant la désignation de ses animateurs, comme moyens par excellence d’assurer au pays des élections libres, transparentes et réellement démocratiques en 2023.[31]

Le 6 juillet, le Comité Laïc de Coordination (CLC) et les mouvements citoyens dont Lucha, Filimbi, Les Congolais debout et une dizaine d’autres ont annoncé une nouvelle manifestation prévue le 19 juillet, pour protester contre la désignation de Ronsard Malonda comme président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).[32]

Le 6 juillet, dans un communiqué, le regroupement politique AFDC-A, du sénateur Modeste Bahati Lukwebo, dénonce et rejette la désignation de Ronsard Malonda comme candidat des confessions religieuses à la présidence de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI): «Redoutant l’expérience malheureuse de la confiscation de la volonté de notre peuple, l’AFDC-A dénonce et rejette la désignation non consensuelle et précipitée de Ronsard Malonda, candidat des confessions religieuses minoritaires, à la présidence de la CENI en complicité avec le bureau de l’Assemblée nationale».
L’AFDC-A exige avant toute désignation de nouveaux animateurs de la CENI, l’examen du rapport sur les trois dernières séquences électorales (2006, 2011 et 2018) ainsi qu’un audit indépendant par une commission spéciale composée des délégués de la société civile, des observateurs nationaux de la Dépense publique, de l’inspection générale des finances et des délégués des Nations Unies, suivi des profondes réformes juridiques, organisationnelles et fonctionnelles de la CENI.
«À toute fin utile, aucun ancien membre de la CENI ne devra faire partie de la nouvelle équipe tant au niveau national que provincial. À quoi bon d’organiser les élections si les élus seront remplacés par des personnes nommées? C’est tout simplement un coup d’État et une confiscation de la souveraineté du peuple», s’interroge l’AFDC-A.[33]

La Voix des Sans Voix (VSV) a demandé à Ronsard Malonda de renoncer à sa désignation comme délégué des confessions religieuses à la présidence de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), ce qui lui permettra de «sauver son honneur, avant qu’il ne soit trop tard».
La VSV affirme que sa désignation est à la base des manifestations publiques annoncées à travers le pays, dont certaines ont déjà eu lieu. Elle rappelle, de ce fait, que «les animateurs de la Commission électorale doivent impérativement jouir de la confiance de la majorité des forces sociales et politiques et de toutes les parties prenantes au processus électoral». Par ailleurs, la VSV appelle à la dissolution de la plateforme des confessions religieuses qui «n’inspire plus confiance aux yeux de leurs fidèles compte tenu de son instrumentalisation par le Front Commun pour le Congo (FCC) depuis de nombreuses années». En outre, elle exhorte le chef de l’État à dissoudre la chambre basse du Parlement, à défaut pour elle de revenir sur son entérinement politisé et  controversé de Ronsard Malonda.[34]

[1] Cf Fonseca Mansianga – Actualité.cd, 03.07.’20
[2] Cf Actualité.cd, 10.06.’20
[3] Cf Pascal Mulegwa – RFI, 11.06.’20
[4] Cf Christine Tshibui – Actualité.cd, 12.06.’20
[5] Cf Ivan Kasongo – Actualité.cd, 10.06.’20
[6] Cf Radio Okapi, 10.06.’20
[7] Cf Radio Okapi, 13.06.’20
[8] Cf Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 13.06.’20
[9] Cf Radio Okapi, 15.06.’20
[10] Cf Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 15.06.’20
[11] Cf Radio Okapi, 23.06.’20
[12] Cf Politico.cd, 30.06.’20
[13] Cf Radio Okapi, 23.06.’20
[14] Cf Ange Makadi Ngoy – 7su7.cd, 24.06.’20
[15] Cf Actualité.cd, 27.06.’20
[16] Cf Radio Okapi, 02.07.’20
[17] Cf Radio Okapi, 03.07.’20
[18] Cf Actualité.cd, 04.07.’20
[19] Cf Actualité.cd, 06.07.’20
[20] Cf Thierry Mfundu – Politico.cd, 09.07.’20; Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 07.07.’20
[21] Cf Hervé Pedro – Politico.cd, 08.07.’20
[22] Cf Thierry Mfundu – Politico.cd, 04.07.’20
[23] Cf Radio Okapi, 03.07.’20
[24] Cf Merveil Molo – 7sur7.cd, 03.07.’20
[25] Cf Radio Okapi, 03.07.’20; Roberto Tshahe – 7sur7.cd, 03.07.’20
[26] Cf Actualité.cd, 03.07.’20; Politico.cd, 03.07.’20
[27] Cf Actualité.cd, 03.07.’20
[28] Cf Thierry Mfundu – Politico.cd, 03.07.’20
[29] Cf Actualité.cd, 03.07.’20
[30] Cf Actualité.cd, 03.07.’20
[31] Cf Orly-Darel Ngiambukulu – 7sur7.cd, 03.07.’20
[32] Cf Ivan Kasongo – Actualité.cd, 06.07.’20
[33] Cf Radio Okapi, 06.07.’20
[34] Cf Prince Mayiro – 7sur7.cd, 06.07.’20