Congo Actualité n. 357

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: ENTRE DÉBATS INUTILES ET ACTIONS PRIORITAIRES

  1. L’ENRÔLEMENT « TECHNIQUEMENT DIFFICILE » DES CONGOLAIS DE LA DIASPORA
  2. LA PUBLICATION DE LA LISTE DES PARTIS ET COALITIONS POLITIQUES
  3. L’AUDIT DU FICHIER ÉLECTORAL PAR L’OIF
  4. DES STRATÉGIES PRÉ-ÉLECTORALES
    1. Une éventuelle alliance entre la majorité présidentielle et l’opposition membre du gouvernement
    2. Les étranges déclarations sur une « possible » candidature de Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles
    3. Le retour du débat sur une transition sans Joseph Kabila
    4. Le communiqué signé par Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi
  5. LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE NATIONALE DE LA RD CONGO (CENCO)
    1. Le rapport de la Commission Justice et Paix
    2. Le point de presse du secrétariat général sur le processus électoral

 

ÉDITORIAL: ENTRE DÉBATS INUTILES ET ACTIONS PRIORITAIRES

 

 

 

 

1. L’ENRÔLEMENT « TECHNIQUEMENT DIFFICILE » DES CONGOLAIS DE LA DIASPORA

 

Le 5 mai, au cours d’une réunion avec le Président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a présenté l’état d’avancement des préparatifs de l’enrôlement des Congolais résidant à l’étranger. Il lui a annoncé que 220 kits électoraux ont été apprêtés, configurés et sont prêts à être déployés. Il a également ajouté que les sites d’enregistrement ont aussi été identifiés. Le président de la CENI a profité de cette séance pour présenter les défis liés à la réalisation de cette opération. Il y a notamment la difficulté de déterminer si les candidats à l’enrôlement ne possèdent que la nationalité congolaise comme l’exige la loi. Mais aussi la question de la sécurité, étant donné que certains Congolais de la diaspora se montrent parfois violents vis-à-vis de représentants des institutions actuelles. Selon une source de la Commission électorale, «l’hostilité des Congolais de la diaspora pose un réel problème de sécurité pour les agents (du recensement)». Selon le calendrier électoral, l’enrôlement des Congolais vivant à l’étranger est prévu du 1 juillet au 28 septembre.[1]

 

Le 5 mai, à l’issue de la réunion avec le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a affirmé qu’il est « techniquement difficile » d’enrôler les Congolais de la diaspora dans le respect du calendrier électoral: «La CENI ne légifère pas, elle exécute les lois. La loi dit que les Congolais de la diaspora doivent voter. En conséquence, nous nous préparons pour le faire. Nous avons préparé les kits d’enrôlement pour les déployer. Mais il y a certaines contraintes auxquelles il faut faire face et que nous avons présentées». Il a ajouté qu’il faudrait lever une option pour annuler cette opération.

Au cours de la plénière à la chambre basse, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a invité les élus du peuple à mettre de côté leur position partisane, afin de lever ensemble une option républicaine sur la question de l’enrôlement des congolais de la diaspora. Pour Aubin Minaku, le Parlement doit s’assumer en supprimant cet enrôlement, afin de permettre à la CENI d’aller droit vers les élections du 23 décembre 2018.[2]

 

Certains membres de l’opposition craignent que la complexité de cette opération soit utilisée comme alibi pour reporter les élections prévues en décembre 2018. Pour Delly Sessanga, secrétaire général d’«Ensemble», la plateforme politique qui soutient la candidature de Moïse Kutumbi à la prochaine présidentielle, la déclaration du président de la CENI s’inscrit dans une stratégie du pouvoir de reporter les élections au-delà du 23 décembre 2018: «C’est évident que la prochaine étape pour la CENI c’est de nous dire que nous n’avons pas les moyens pour financer le processus, pour pouvoir nous justifier à bout de chaine une décision inacceptable du report des élections au-delà de la date du 23 décembre 2018». Selon Peter Kazadi, proche de Félix Tshisekedi (UDPS), candidat de l’opposition, «Corneille Nangaa joue le jeu de Kabila. Il tente de priver l’opposition de ce réservoir à voix de la diaspora réputée hostile au président Kabila et à son groupe. C’est inacceptable! C’est son propre calendrier, il doit l’appliquer».[3]

 

Pour le député UNC Juvénal Munubo, cette position de la CENI risque d’exclure une partie de Congolais qui espérait pour la première fois participer au processus électoral. Cela pourrait avoir un impact sur la loi électorale qui devra être révisée en cas de non-participation de la diaspora aux prochaines élections. Juvénal Munubo a affirmé qu’il faut prioriser l’objectif principal de ce processus qui est, selon lui, la présidentielle en décembre 2018. «Si l’enrôlement des Congolais de la diaspora constitue ou risque de constituer un prétexte ou un obstacle», il préfère «ne pas le faire». A ses yeux, ce qui importe avant tout, «c’est le rendez-vous du 23 décembre 2018 pour l’alternance qui va suivre».[4]

 

Selon Jean-Pierre Alumba Lukamba, directeur exécutif de la « diaspora congolaise pour le développement », le non-enrôlement des congolais de l’étranger risque de renforcer l’animosité qui existe déjà entre la diaspora congolaise et les institutions de la RDC: «Il y a déjà une animosité existante entre les institutions en place et les Congolais de la diaspora qui se croient toujours négligés et pas impliqués dans tout ce qui se passe au Congo. Si la CENI prend encore cette décision, cela va renforcer l’animosité parce qu’ils se croiront encore plus négligés».[5]

 

 

2. LA PUBLICATION DE LA LISTE DES PARTIS ET COALITIONS POLITIQUES

 

Le 10 mai, les listes des partis et regroupements politiques qui vont participer aux élections du 23 décembre prochain ont été publiées au journal officiel.

Quatre Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) sont retenues: l’UDPS/Tshisekedi dirigée par Félix Tshisekedi, l’UDPS/Tshibala dirigée par Tharcisse Loseke, l’UDPS/Rénovée dirigée par Valentin Mubake et l’UDPS/Kibassa dirigée par Augustin Kibassa Maliba. Toutes ces ailes de l’Union pour la démocratie et le progrès social se revendiquent de l’opposition. L’UDPS/Tshibala et l’UDPS/Rénovée ont fait dissidence de l’UDPS/Tshisekedi après la mort du présent du parti Étienne Tshisekedi.

Trois plates-formes de Moïse Katumbi sont retenues pour participer aux prochaines élections: l’alliance des mouvements Kongo (AMK) dirigée par Claudel Lubaya, l’alternance pour la république (AR) dirigée par Delly Sesanga, et le groupe de 7 (G7) dirigé par Pierre Lumbi. Ces trois plates-formes forment la plate-forme « Ensemble pour le changement » qui appuie la candidature, la vision et le programme de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle.

599 partis politiques et 77 regroupements politiques, prendront parts aux élections prochaines.

Le vice premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité Henry Mova, avait déposé à la Commission Electorale Nationale Indépendante la liste des partis et regroupements politiques qui vont participer aux élections le lundi 26 mars. Dans cette occasion, il avait déclaré: «Nous n’avons pas de juridiction sur la police que les partis doivent avoir comme loi interne. Ceux qui ne se sont pas mis d’accord, une médiation a été menée par le CNSA. On a trouvé parfois des ententes qui ont permis que les listes ne soient pas en contradiction. D’autres ne se sont pas mis d’accord. Étant donné que la volonté de ceux qui ont négocié l’accord de la CENCO était que les élections soient inclusives, nous avons dû aligner tout le monde. Si jamais des dissensions persistent, il y a des instances comme les cours et tribunaux. Ce qui a été fait enveloppe l’ensemble de la scène politique, de sorte que personne ne soit écarté du fait des problèmes qu’il aurait au sein de son parti. Quitte à ce que les autres instances jouent leurs partitions».[6]

 

Deux UDPS, celle de Tharcisse Loseke et celle de Félix Tshisekedi, sont logées à la même adresse, dans la commune de Limete. En plus, les deux ont un seul numéro, notamment le °91-049 du 17/01/1981. Pourtant, le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral CNSA n’avait reconnu que l’UDPS/Tshisekedi et celle de Kibassa, et avait clairement demandé à Tharcisse Loseke, proche du Premier ministre Bruno Tshibala, de créer un autre parti politique.

Ce document officiel consacre aussi la coexistence de l’ARC d’Olivier Kamitatu et de l’ARC originelle d’Elysée Munembwe. Ces dispositions sont par ailleurs contraires à la loi électorale qui, à l’article 19, stipule: «Un parti politique ou un regroupement politique ne peut utiliser un symbole ou un logo déjà choisi par un autre parti politique ou regroupement politique». Par contre, le MSR de Pierre Lumbi est disparu de la liste publiée au Journal officiel.[7]

 

Le 14 mai, au cours d’un point de presse organisé à Kinshasa, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) a demandé au ministère de l’Intérieur d’annuler les arrêtés qui sont à la base du dédoublement de partis et regroupements politiques autorisés à fonctionner en RDC. Le président de cette ONG, Georges Kapiamba, a soutenu que ces arrêtés violaient la loi sur le fonctionnement de partis politiques en RDC et, par conséquent, portent les germes des conflits pendant cette période préélectorale: «Nous demandons au Gouvernement de respecter la loi sur les partis politiques, qui interdit de consacrer l’existence d’un parti politique qui veut porter la dénomination d’un autre parti qui existe déjà. En le faisant, le gouvernement contribue à créer le germe de chao dans le pays et ce n’est pas ça la mission d’un gouvernement». Il a dès lors demandé au ministre de l’Intérieur d’annuler tous les arrêtés portants agréments de partis et regroupements politiques qui emploient la dénomination de formations politiques existantes.[8]

 

 

3. L’AUDIT DU FICHIER ÉLECTORAL PAR L’OIF

 

Le 6 mai, une délégation des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est arrivée à Kinshasa. Cette délégation conduite par le Général Siaka Sangare a eu la toute première réunion de prise de contact avec le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces experts de l’OIF devront auditer le fichier électoral de la CENI du 7 au 25 mai prochain. Le 6 avril dernier, la CENI avait publié le fichier électoral, reconnaissant 40.287.387 électeurs sur l’ensemble du territoire national. 5.381.763 doublons et 902.290 mineurs avaient été radiés après toilettage du fichier.[9]

 

Le 7 mai, lors d’une première réunion entre la Céni et les experts de l’OIF, il a été convenu que, pour renforcer le caractère transparent de l’audit, des experts venant de la classe politique et de la société civile soient associés à ce travail en qualité d’observateurs. La Céni a donc annoncé qu’un comité ad hoc sera mis en place. Il sera composé de 7 représentants de la Céni, de 5 experts de l’OIF et de 12 observateurs, dont 3 de la société civile, 3 de la majorité présidentielle, 3 de l’opposition et 3 de la communauté internationale.[10]

 

Le 8 mai, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) et l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ont transmis à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) les noms de leurs trois experts qui devraient participer à l’audit du fichier électoral en qualité d’observateurs. Selon Delly Sessanga, secrétaire général de « Ensemble pour le Changement », cette plateforme aussi enverra son délégué.[11]

 

Le 9 mai, le comité ad hoc pour l’audit du fichier électoral s’est réuni officiellement pour la première fois au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

La Dynamique de l’Opposition aussi a envoyé le nom de son délégué à ce comité. C’est ainsi que, au lieu de trois, l’opposition aura 4 délégués.

Le général Siaka Sangare, qui conduit la délégation de l’OIF, s’est dit satisfait du caractère inclusif de ce comité: «Nous sommes heureux  de constater que tous les acteurs sont là: l’opposition, la majorité, la société civile et les partenaires techniques et financiers, dont l’Union européenne, la SADC, l’Union Africaine et la Monusco. Donc ce caractère inclusif est bien respecté et nous en sommes fiers». Le comité d’audit est enfin composé de 33 membres, dont 7 de la CENI, 7 de la société civile, 5 de l’opposition, 5 de la Majorité Présidentielle, 4 des partenaires extérieurs et 5 de l’OIF.[12]

 

Le coordonnateur de la Dynamique de l’opposition, Martin Fayulu, a insisté sur la nécessité que cette mission d’audit effectue des descentes sur terrain, pour mieux comprendre certaines anomalies décelées dans le fichier électoral. Allusion faites, par le député national, aux chiffres publiés par la Ceni le 6 avril dernier, lesquels sont différents de ceux ayant servis à la répartition des sièges.

Par exemple, explique Fayulu, la province du Sankuru, comptait au 6 avril plus ou moins 1.257.011 électeurs, lors de la répartition des sièges elle n’en compte plus que 1.171. 011 soit une baisse de 86.000 électeurs. Tanganyka: 1.174.710 le 6 avril dernier et 1.177.448 lors de la répartition des sièges, soit une augmentation de 2.738 électeurs. Tshopo: 1.221.150 lors de la publication du fichier électoral et 1.295.911, soit une augmentation de presque 75.000 électeurs. Deux sièges perdus donc pour le Sankuru et un siège récupéré aussi bien par la Tshopo et le Tanganyka.[13]

 

 

4. DES STRATÉGIES PRÉ-ÉLECTORALES

 

a. Une éventuelle alliance entre la majorité présidentielle et l’opposition membre du gouvernement

 

Le 12 mai, dans sa ferme de Kingakati, le président Joseph Kabila a rencontré les membres du bureau politique de la Majorité présidentielle (MP) et les présidents des partis membres de cette coalition politique. Selon des sources de la MP, Joseph Kabila a manifesté son intention de faire une alliance avec les membres de l’opposition qui participent au gouvernement. Il s’agirait de construire une large coalition, pour avoir moins d’adversaires politiques lors des prochaines élections.[14]

 

Le 14 mai, un ministre du gouvernement Tshibala a confirmé que l’Opposition qui participe au gouvernement suite à l’accord de la Saint-Sylvestre (31 décembre 2016) a déjà donné son accord pour un partenariat avec la Majorité présidentielle. Il a annoncé pour imminent le début des tractations formelles entre la Majorité présidentielle et les opposants membres du gouvernement Tshibala: «Le chef de l’État a déjà obtenu l’accord de principe de principaux cadres de l’opposition qui sont au gouvernement. Les négociations formelles pour finaliser le partenariat vont débuter sous peu». D’après certaines sources, les opposants, leurs partis politiques et leurs plateformes, ne vont pas se fondre dans la majorité présidentielle. Ils souhaitent tout simplement une alliance du type MP-Palu, dans laquelle ils seraient des partenaires avec la Majorité présidentielle et non des membres à part entière. Ces sources confirment que le partenariat consisterait à soutenir le candidat MP à la présidentielle. En cas de victoire de celui-ci, les opposants membres du gouvernement seront rétribuer en fonction du nombre des députés qu’ils auront à l’issue des élections générales en décembre 2018.[15]

 

b. Les étranges déclarations sur une « possible » candidature de Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles

 

Le 15 mai, lors de son retour à Kindu en provenance de Kinshasa, le gouverneur du Maniema par intérim, Jérôme Bikenge, a demandé à la population de sa province de voter pour Joseph Kabila à la prochaine présidentielle: «Nous souhaitons que la population de Maniema choisisse encore le Raïs Joseph Kabila Kabange. On s’est entendu? Nous avons avancé avec le travail. Nous avons l’orientation du chef de l’Etat, l’autorité morale de la MP. Nous aimons le Raïs Joseph Kabila. Et comme nous l’aimons beaucoup, nous allons voter à 100% pour lui». Il faut ici rappeler que, malgré ces déclarations et selon les dispositions de la constitution, Joseph Kabila ne pourra pas se représenter pour un troisième mandat présidentiel.[16]

 

Dans certains milieux proches de la famille politique du président Joseph Kabila, on croit à la possibilité d’une nouvelle représentation du président aux prochaines élections. «Joseph Kabila peut briguer un nouveau mandat car ayant épuisé le premier en 2016» estimait dans un point de presse le juriste Jean Cyrus Mirindi, en estimant que «la modification de la loi électorale, due à la révision de la constitution en 2011, a touché certaines modalités sur le mandat présidentiel et leur comptage. Un nouveau régime juridique passé de deux à un tour et de la majorité absolue à une majorité simple a interrompu le comptage de mandats débuté en en 2006».[17]

 

Le 16 mai, dans un communiqué, le Comité Laïc de Coordination (CLC) a dit constater que la Majorité Présidentielle est déjà en train de battre campagne pour une éventuelle candidature de Joseph Kabila à la prochaine présidentielle: «Le Comité Laïc de Coordination (CLC) constate que la campagne électorale de la Majorité Présidentielle a déjà démarré dans les provinces de Kinshasa et de l’Equateur, de surcroît avec pour candidat à la présidentielle, le président de la République sortant, en violation flagrante de la Constitution, de l’Accord de la Saint-Sylvestre et de la loi électorale». Les laïcs catholiques interpellent la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), instance de régulation des médias.[18]

 

Le 17 mai, le gouverneur Jérôme Bikenge a expliqué ses propos controversés demandant de voter pour Joseph Kabila aux élections de cette année. Selon lui, cette déclaration signifie qu’il faut voter pour le candidat de la Majorité présidentielle choisi par Joseph Kabila: «Voter Kabila encore c’est voter la personne ou le choix de la MP. C’est ce que j’ai dit. Nous avons voté Kabila hier, nous allons le voter aujourd’hui et encore demain. Lorsqu’il jette son dévolu sur quelqu’un, nous allons faire la volonté du président Kabila, parce que c’est lui qui incarne cette majorité. C’est ça le contexte».[19]

 

La Présidence de la République a démenti les rumeurs sur une éventuelle candidature de Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles. «C’est de l’intox pure et simple. Il n’en est pas question», a répondu Jean Pierre Kambila, Directeur de cabinet adjoint du président Joseph Kabila. Des nombreuses informations partagées sur les réseaux sociaux avaient affirmé que la Majorité Présidentielle compte déposer la candidature de Joseph Kabila à la commission électorale et une saisine de la cour constitutionnelle qui tranchera en faveur du Chef de l’État. André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité Présidentielle, a démenti ces affirmations.[20]

 

Stanley Mbayo Pelesa, président du Mouvement des Indépendants Réformateurs (MIR), membre de la Majorité Présidentielle, a fait savoir que son parti va présenter la candidature de Joseph Kabila à la présidentielle du 23 décembre prochain, malgré le fait que la Constitution du pays interdit au président congolais de briguer un autre mandat.

Pour Mt Mbayo, son parti est libre de présenter la candidature du président Kabila, sans violer la Constitution: «La Constitution dit que le Président de la République est élu pour un mandat de cinq ans, une fois renouvelable. La loi électorale dit que le mandat appartient aux partis politiques et que, quand un élu démissionne de son parti, il perd son mandatEn 2006, Joseph Kabila se présente (comme) candidat indépendant aux élections présidentielles. En 2011, Joseph Kabila a renouvelé son mandat en tant qu’indépendant». Cet avocat et proche du Président congolais affirme donc que, aux prochaines élections, Joseph Kabila est libre de se présenter sous la bannière d’un parti politique. «Aux prochaine élections, la seule interdiction qui limiterait Kabila, c’est de se représenter en tant qu’indépendant» , dit-il, avant d’annoncer que son parti allait déposer la candidature du président Kabila à cette présidentielle.

Arrivé à la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays depuis le 20 décembre 2016, le Président congolais ne peut plus se présenter à la prochaine présidentielle. Néanmoins, l’absence de choix clair de successeur au sein de sa famille politique pousse l’opposition congolaise à accuser le Chef de l’Etat de vouloir briguer un nouveau mandat.[21]

 

Le 24 mai, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André Alain Atundu, a affirmé que sa plateforme n’a jamais fait des déclarations pour remettre en cause ce que le président de la République, Joseph Kabila, avait lui-même dit sur son sort concernant la question d’une éventualité de briguer un nouveau mandat. André Alain Atundu a rappelé que, «comme il l’avait dit devant le Congrès, le Président de la République respectera toutes les dispositions de la constitution». Il a aussi salué la volonté du gouvernement de respecter toutes les échéances convenues au niveau de décaissement de fonds, pour faciliter les opérations électorales.[22]

 

Des affiches déployées par des partisans du parti au pouvoir à Kinshasa présentant Joseph Kabila comme « candidat » à la présidentielle du 23 décembre sont au cœur d’une vive polémique dans les milieux de la société civile et de l’opposition.

« Notre candidat Joseph Kabila », peut-on lire sur une affiche signée par les Amis de Mova Sakanyi (Amos – PPRD), installée dans le marché Lalu, dans le quartier Binza Delvaux, dans l’ouest de Kinshasa, sur une artère très fréquentée. Une autre affiche, placée juste à côté de celle du président, montre le ministre de l’Intérieur Henri Mova Sakanyi derrière un micro avec ce message: « L’homme de la situation difficile du pays ».

À ce propos, le président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), Georges Kapiamba, a déclaré que «ces affiches font partie d’une stratégie politique dangereuse mise en place par le PPRD, afin de préparer l’opinion à accepter un troisième mandat pour le président Kabila. Nous condamnons cette attitude et nous en appelons au sens de la responsabilité du président Kabila pour qu’il mette fin à ces manœuvres mijotées par ses proches collaborateurs».

Pour Peter Kazadi, directeur du cabinet adjoint du président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti historique de l’opposition, «cet affichage montre que Joseph Kabila est en train de tout manigancer pour se maintenir au pouvoir. C’est très dangereux, nous ne l’accepterons jamais».[23]

 

Devant les nombreuses réactions de désapprobation au sein de la population, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a demandé à tous les bourgmestres d’enlever les affiches, les calicots et les banderoles et de mettre fin à tout ce qui pourrait se rassembler à une précampagne électorale à faveur de l’actuel président Joseph Kabila qui, selon les dispositions constitutionnelles, ne pourra pas briguer un troisième mandat présidentiel.[24]

 

c. Le retour du débat sur une transition sans Joseph Kabila

 

Le 19 mai, à l’occasion de la sortie officielle de son parti officiellement reconnu par le ministère de l’intérieur, l’UDPS/Renovée, Valentin Mubake a affirmé que, «tant que Kabila restera au pouvoir, il n’y aura jamais d’élections en RDC». «Les élections avec Kabila? Il faut oublier, c’est une distraction. Tant que Kabila restera au pouvoir, il n’y aura jamais d’élections. Voilà pourquoi nous soutenons la démarche du Cardinal Monsengwo et du CLC. Nous devons chasser Kabila pour avoir de bonnes élections», a-t-il déclaré. À cette même occasion, Mubake a annoncé la création de sa plateforme dénommée : Union pour le Changement. L’objectif, c’est de se préparer aux élections qui auront lieu après le départ de Kabila. Pendant ce temps, en attendant la tenue du conclave de son UDPS, Mubake s’est autoproclamé président a.i. du parti qu’il dirige.[25]

 

Le 21 mai, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean Marc Kabund, a appelé ses pairs de l’opposition ainsi que la population à “une prise de conscience”, afin d’exiger une transition sans Joseph Kabila à la tête du pays. Il a affirmé que les élections organisées avec Kabila au pouvoir seront forcément  “truquées” en faveur de sa famille politique: «On ne laisse jamais à un tyran, à un dictateur chevronné d’organiser les élections, parce qu’il ne perdra jamais. Il les organisera toujours pour se maintenir au pouvoir. Joseph Kabila est un président sans mandat ni légitimité (…) Il y a un fichier électoral foutu, nous avons cette problématique de la machine à voter. C’est pour dire que Kabila n’a pas l’intention d’organiser des véritables élections. Il voudra toujours chercher des subterfuges pour nous plonger dans des élections où lui et sa majorité gagneront. En dehors de l’accord politique, laisser Kabila nous organiser les élections c’est de la naïveté».

Pour parvenir à une transition sans Joseph Kabila, Jean Marc Kabund a préconisé deux options: la démission de l’actuel chef de l’État et l’application de l’article 64/1 de la constitution. Il a dit espérer de Joseph Kabila “une prise de conscience” en quittant volontairement le pouvoir afin, dit-il, de prioriser les intérêts des Congolais: «Si aujourd’hui Kabila prend conscience et réalise que le Congo a trop souffert de lui et que ce pays vaut plus que tout, il faut mettre les intérêts des Congolais avant les intérêts des individus, je crois que sa prise de conscience aidera à trouver une voie de sortie qui est celle de se mettre à l’écart et mettre en place une gouvernance transitoire qui pourra nous organiser des élections crédibles». En dépit des répressions dans le sang des manifestations contre son maintien au pouvoir, le numéro deux de l’UDPS a affirmé que la rue reste une option valable pour obtenir le départ de Joseph Kabila: «C’est un tyran, le peuple congolais aura la responsabilité de le mettre hors d’état de nuire donc de l’enlever de là où il est en appliquant l’article 64 de la constitution parce que le peuple est souverain».

Le président de l’Engagement citoyen et le développement (ECIDE), Martin Fayulu, est aussi parmi ceux qui soutiennent une transition sans l’actuel chef de l’Etat avant la tenue des élections, pourtant prévues en décembre de cette année conformément au calendrier publié par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).[26]

 

d. Le communiqué signé par Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi

 

Le 25 mai, dans une déclaration conjointe signée à New York, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, respectivement présidents de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et de la plateforme « Ensemble pour le changement », ont affirmé: «Déjà rassemblés en juin 2016 pour obtenir la tenue des élections démocratiques dans les délais fixés par la constitution, nous avons mis en place un cadre de concertations et d’actions communes. Nos équipes sont à pied d’œuvre en vue de l’élaboration d’un programme commun et de la désignation, le moment venu, d’un candidat unique à la prochaine élection présidentielle». Dans le même document, les deux hommes ont demandé à Joseph Kabila de «cesser toute velléité de briguer, en violation de la constitution, un autre mandat». Ils ont également rejeté l’utilisation de la machine à voter et ont demandé «la libération de Jean-Claude Muyambo, d’Eugène Diomi, de Franck Diongo et de  tous les autres prisonniers politiques; la fin des poursuites judiciaires injustifiées contre Moïse Katumbi; le retour au pays des exilés; le respect des libertés publiques et le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi».[27]

 

Le 26 mai, le secrétaire général de Ensemble pour le changement, Jean Claude Vuemba, s’est félicité de la convergence de vue affichée à New-York par Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi au sujet d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle de cette année. Jean Claude Vuemba s’est même dit favorable à soutenir la candidature de Félix Tshisekedi au cas où Katumbi demanderait de le faire.[28]

 

 

5. LA  CONFÉRENCE ÉPISCOPALE NATIONALE DE LA RD CONGO (CENCO)

 

a. Le rapport de la Commission Justice et Paix

 

Le 15 mai, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (Cenco), à travers la Commission Justice et Paix, a publié les rapports d’observation électorale et de monitoring des manifestations et réunions publiques en RDC pour la période allant du mois de décembre 2017 à celui de mars 2018. Lesdits rapports présentent quelques statistiques sur l’environnement pré-électoral, à 7 mois de la tenue des scrutins présidentiel, législatifs nationaux et provinciaux.

En ce premier trimestre de l’année 2018, il y a eu 15 morts dont 14 par balles, 226 blessés dont 50 par balles et 396 interpellés par la police. Comme si cela ne suffisait pas, la Commission a révélé la destruction et le sabotage des biens liturgiques, la violation des lieux de cultes et l’extorsion des biens par des éléments de la police. Quelques actes de vandalisme ont également été commis par des manifestants. Plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit du Gouvernement, de la Ceni, des partis politiques, de la société civile, de la population.

De l’analyse de ces différents rapports, JPC/CENCO a formulé les recommandations ci-après:

«Au gouvernement de la R.D. Congo, et autres autorités publiques compétentes,

  • De remplir correctement leur rôle régalien en sécurisant les parties du pays aujourd’hui touchées par l’insécurité afin d’éviter un nouveau report des élections attendues le 23 décembre 2018;
  • De s’en tenir au respect de la liberté des Manifestations Publiques consacrée par la Constitution de la RD Congo, de prendre les mesures d’encadrement chaque fois qu’une manifestation est programmée et de se réserver d’entreprendre tout acte contraire ;
  • De s’abstenir de prendre des mesures restreignant la liberté des manifestations et des réunions publiques pacifiques sur toute l’étendue du territoire national;
  • De donner des directives républicaines à la Police Nationale Congolaise afin qu’elle veille au respect des Droits de l’Homme avant, pendant et après les manifestations publiques en évitant l’usage disproportionné de la force.
  • De créer et d’installer les Cours et Tribunaux administratifs, les Cours d’Appel, les Tribunaux de Grandes Instances dans les villes et territoires, spécialement dans les nouvelles provinces; et de renforcer les capacités du personnel judiciaire en matière des contentieux électoraux.

A la CENI,

  • De publier ses mesures d’application de la Loi électorale afin que l’on en fasse large diffusion auprès des électeurs;
  • De redynamiser le cadre de concertation avec les partis politiques et les autres parties prenantes pour plus de transparence dans l’organisation des élections ;
  • De rassurer et d’apaiser le Peuple congolais quant à l’introduction de la machine à voter en faisant certifier celle-ci auprès des experts nationaux et internationaux ;
  • De poursuivre l’élan actuel dans la mise en oeuvre du calendrier électoral caractérisé par le respect des dates et leurs échéances respectives.

Aux Partis politiques,

  • D’intensifier les activités d’éducation civique et d’information des leurs membres sur les enjeux électoraux en cours;
  • De se conformer aux exigences de la loi quant à leur enregistrement au Ministère de l’intérieur et d’éviter toute tentative d’usurpation de logo et de dénomination des partis tiers, à dessein de dédoublement;
  • De s’approprier le calendrier électoral en se préparant à temps à l’opération de réception et de traitement des candidatures qui débute le 24 juin 2018 ;
  • De veiller au respect de la procédure administrative et du caractère pacifique du déroulement des manifestations publiques pacifiques ;

Aux organisations de la société civile,

  • De poursuivre et d’intensifier les activités d’éducation civique et d’information des électeurs dans toutes les villes et territoires de la RD Congo sur le calendrier électoral et ses mesures d’application ainsi que sur les enjeux du processus électoral en cours;
  • De veiller au respect de la procédure administrative et du caractère pacifique du déroulement des manifestations publiques.

Au Peuple congolais,

  • De veiller attentivement à la réalisation des étapes importantes du calendrier électoral, notamment la convocation de l’électorat le 23 juin 2018 et le début de la réception et du traitement des candidatures le 24 juin 2018.
  • De veiller au respect du caractère pacifique du déroulement des manifestations publiques auxquelles il participe».[29]

 

b. Le point de presse du secrétariat général sur le processus électoral

 

Le 24 mai, dans un point de presse sur le processus électoral, le secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole, a lancé un appel à la responsabilité:

«À un mois du dépôt des candidatures pour la députation provinciale et à deux mois du dépôt des candidatures pour la députation nationale et la présidence de la République, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) se réjouit du respect, jusque-là, des grandes étapes du calendrier électoral et des déclarations de la CENI et du Gouvernement rassurant la tenue des trois scrutins (présidentiel, législatif national et provincial) le 23 décembre 2018. En même temps, elle est très préoccupée par l’inertie dans la mise en œuvre de certaines dispositions de l’Accord du 31 décembre 2016, considérées comme des préalables nécessaires à la bonne organisation de ces élections, et par les déclarations de certains acteurs politiques qui nous éloignent davantage de la Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre, unique feuille de route pour sortir pacifiquement le pays de la crise.

C’est pourquoi, dans la perspective de la mission prophétique de l’Eglise, la CENCO a chargé le Secrétariat Général  d’appeler les uns et les autres à un sens élevé de responsabilité pour ne pas manquer ce rendez-vous historique salutaire pour notre pays.

Tout en reconnaissant quelques efforts fournis dans le sens de la décrispation du climat politique, la CENCO reste très insatisfaite tant que les cas emblématiques explicitement signalés dans l’Accord du 31 décembre 2016 ne sont pas pris en compte par les gouvernants. Elle rappelle la nécessité  de tenir des élections crédibles, transparentes et inclusives pour la stabilité du pays.

En outre, la CENCO est préoccupée par le non-respect des libertés de manifestations publiques. Ce droit reconnu au peuple congolais par la Constitution est devenu un cadeau que les autorités du pays donnent à qui elles veulent, quand elles le veulent et comme elles veulent. Cela est un déshonneur pour un régime qui prétend être démocratique. Dans la perspective d’élections « apaisées, crédibles et inclusives », la levée du décret interdisant les manifestations publiques est une nécessité majeure pour rassurer toutes les parties prenantes d’un climat favorable à la préparation des scrutins.

La liste des Partis et Regroupements politiques publiée dans le Journal Officiel le vendredi 11 mai 2018, viole quelques dispositions pertinentes de l’Accord global et inclusif du Centre interdiocésain de Kinshasa, notamment les points 4 et 9 du chapitre V où les parties prenantes interdisent au Ministre de l’Intérieur d’arbitrer les conflits internes des partis politiques qui relèvent des cours et tribunaux et demandent que les formations politiques qui font l’objet de dédoublement soient rétablies dans leur situation d’avant le dédoublement. A ce sujet, une correction de la liste s’impose pour apaiser les Partis et le Regroupements lésés.

Par ailleurs, la CENCO regrette que jusqu’à présent la décision prise dans l’Accord de la Saint Sylvestre de désigner les nouveaux membres du CSAC dans le respect de l’inclusivité (IV.6) est restée lettre morte. Elle  est également préoccupée par le manque d’égalité d’accès aux médias publics par tous les courants politiques (cf. Chapitre V.3).

La CENCO remarque que le fait que l’opinion est divisée sur l’utilisation de la machine à voter ne rassure pas la tenue des scrutins dans les bonnes conditions. Pour cela, elle souhaite vivement que les travaux de la certification de ces machines qui devraient être faits avec l’appui de la Grande Bretagne puissent être conclus avant la fin du mois de juillet, pour qu’en cas de renonciation éventuelle à cette machine, la CENI puisse être à mesure de s’employer pour l’impression des bulletins de vote tel que prévu dans le calendrier électoral (cf. lignes n°38, 39 et 40).

La CENCO demande à la CENI et à l’Assemblée Nationale d’assumer à temps leurs responsabilités respectives (techniques ou législatives) à propos de l’enrôlement des Congolais vivant à l’étranger afin d’éviter que cela devienne une raison pour justifier un énième report.

Elle déplore le fait que le plan de décaissement des fonds pour l’organisation des élections ne suit pas le rythme convenu entre la CENI et le Gouvernement. Le Peuple Congolais a pris acte de la déclaration solennelle de ce dernier de disposer des moyens nécessaires pour financer seul les élections. Les raisons financières ne devraient donc pas être évoquées pour justifier un éventuel report des élections.

Il est malheureux de constater que les zones d’insécurité ne font qu’accroître au pays. Pourtant, l’Accord de la Saint Sylvestre recommande aux autorités de prendre des dispositions nécessaires pour sécuriser davantage le pays. Cette situation s’aggrave et interpelle au vu de la recrudescence du banditisme urbain. Il ne se passe pas un jour sans que l’on soit informé de scènes terrifiantes de tuerie, d’enlèvement ou de kidnapping en plusieurs territoires du pays. La CENCO invite les autorités à un sursaut de patriotisme pour protéger la population et ses biens et restaurer sa confiance vis-à-vis des forces de l’ordre.

Plus grave encore est la série de déclarations que l’on enregistre de la part de certains ténors de la Majorité présidentielle qui évoquent la possibilité d’un autre mandat pour l’actuel Président de la République, au grand mépris de notre chère Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre qui est clair à ce sujet. Ces propos, motivés par les intérêts de leurs auteurs et non du Chef de l’Etat qui ne gagnera pas à être responsable  de l’embrasement du pays, doivent être déconseillés par ceux qui aiment le Congo car, ils peuvent facilement déboucher sur des situations de violence préjudiciables pour la paix et la stabilité de la RDC et de toute la sous-région».[30]

[1] Cf RFI, 06.05.’18

[2] Cf Radio Okapi, 06.05.’18

[3] Cf Radio Okapi, 07.05.’18; AFP – Mediacongo.net, 06.05.’18

[4] Cf Willy Akonda Lomanga – Actualité.cd, 05.05.’18

[5] Cf Radio Okapi, 07.05.’18

[6] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 12.05.’18; Forum des As – Kinshasa, 15.05.’18  http://www.forumdesas.org/spip.php?article15671

[7] Cf Radio Okapi, 14.05.’18

[8] Cf Radio Okapi, 15.05.’18

[9] Cf Radio Okapi, 07.05.’18

[10] Cf RFI, 08.05.’18

[11] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 08.05.’18; Actualité.cd, 08.05.’18

[12] Cf RFI, 10.05.’18; Jephté Kitsita – 7sur7.cd, 09.05.’18

[13] Cf 7sur7.cd, 09.05.’18

[14] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 12.05.’18

[15] Cf Zabulon Kafubu – 7sur7.cd, 15.05.’18

[16] Cf Actualité.cd, 17.05.’18

[17] Cf Politico.cd, 16.05.’18

[18] Cf Actualité.cd, 16.05.’18

[19] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 17.05.’18

[20] Cf Politico.cd, 17.05.’18

[21] Cf Politico.cd, 22.05.’18

[22] Cf Radio Okapi, 24.05.’18

[23] Cf VOA /MCN via mediacongo.net, 24.05.’18

[24] Cf RFI, 25.05.’18

[25] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 20.05.’18

[26] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 22.05.’18

[27] Cf Actualité.cd, 25.05.’18

[28] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 26.05.’18

[29] Cf Le Phare – Kinshasa, 16.05.’18  http://www.lephareonline.net/pistes-de-cenco-elections-apaisees/

[30] Cf http://cenco.org/point-de-presse-du-secretariat-general-de-la-cenco-sur-le-processus-electoral/

http://cenco.org/la-cenco-lance-un-appel-a-la-responsabilite-aux-parties-prenantes-dans-le-processus-electoral/