SOMMAIRE
ÉDITORIAL: RESPONSABILITÉ, TRANSPARENCE ET CRITIQUE CONSTRUCTIVE POUR DES ÉLECTIONS CRÉDIBLES
- LE PROCESSUS ÉLECTORAL
- Le projet de loi portant répartition des sièges au sein du Parlement
- À propos de candidatures
- UNE ANNONCE SUR LA LEVÉE DE LA SUSPENSION DES MANIFESTATIONS POLITIQUES
- L’UNION POUR LA DÉMOCRATIE ET LE PROGRÈS SOCIAL (UDPS)
- Un accord sur l’organisation des obsèques d’Étienne Tshisekedi
- Le meeting de Félix Tshisekedi
- « ENSEMBLE POUR LE CHANGEMENT »
- Nominations
- Nouvelles accusations contre Moïse Katumbi
- LA DÉCLARATION DU COMITÉ LAÏC DE COORDINATION (CLC)
ÉDITORIAL: RESPONSABILITÉ, TRANSPARENCE ET CRITIQUE CONSTRUCTIVE POUR DES ÉLECTIONS CRÉDIBLES
1. LE PROCESSUS ÉLECTORAL
a. Le projet de loi portant répartition des sièges au sein du Parlement
Le 16 avril, le Gouvernement a adopté le projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. Selon le compte rendu du conseil des ministres, «ce projet de loi prévoit que le Territoire de la République soit subdivisé en 181 circonscriptions électorales pour la députation nationale, pour 500 sièges à pouvoir et 201 circonscriptions électorales pour les députés provinciaux, pour 780 sièges dont 715 élus et 65 cooptés». Le même document renseigne que le quotient électoral est calculé sur base du total d’enrôlés divisé par le nombre de siège à pourvoir pour chaque catégorie d’élection. Le fichier électoral actuel compte au total 40.287.387 électeurs.[1]
Le 25 avril, l’Assemblée nationale a déclaré recevable le projet d’annexe de la loi électorale portant répartition des sièges. Après une présentation technique de ce texte par le ministre de l’Intérieur, Henri Mova Sakanyi, un débat général s’est ouvert. Dès le début de séance, le député Fabien Mutomb, membre de l’opposition, a demandé un report car, selon lui, examiner une loi élaborée à partir d’un fichier électoral qui doit encore être audité par l’OIF, cela n’a aucun sens.
«Manœuvre dilatoire», répondent des députés de la majorité. «Ce vote, c’est un pas décisif vers les élections», plaide alors le vice-Premier ministre, Henri Mova. La requête de renvoi a donc été rejetée. Puis, tout en reconnaissant que le toilettage du fichier électoral n’est pas totalement achevé, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a expliqué la logique ayant guidé cette répartition des sièges: «pour obtenir le « quotient électoral », nous avons divisé le nombre total des électeurs [40.287.387 ] par le nombre des députés à l’Assemblée nationale [500]». Après cette intervention du président de la CENI, le projet d’annexe à la loi électorale portant répartition des sièges a été donc déclaré recevable et envoyé à la commission Politique administrative et juridique (PAJ). Celle-ci dispose donc de 48 heure pour un examen approfondi de ce texte.[2]
Le 30 avril, avec 339 voix favorables sur les 341 députés nationaux présents, l’Assemblée nationale a adopté l’annexe à la loi électorale portant répartition de sièges par province et par circonscription électorale. Après 48 heures d’examen approfondi en commission Politique, administrative et juridique (PAJ), le contenu de cette annexe tel que conçu par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et présenté aux députés par le Gouvernement n’a pas connu beaucoup de modifications, au regard de son caractère technique. Le texte a été envoyé au Sénat pour une seconde lecture.[3]
Le 4 mai, le Sénat a adopté le projet de loi portant répartition des sièges pour les élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. Par rapport au texte envoyé par l’Assemblée nationale qui proposait que cette loi entre en vigueur 30 jours après sa promulgation, la chambre haute a suggéré qu’elle intervienne immédiatement après sa promulgation.
La répartition des sièges qui dépend de loi électorale se fait sur base notamment des circonscriptions électorales qui s’élèvent au total à 181 pour la députation nationale, dont le quotient électoral sera de 80.742.878.
Pour la députation provinciale, le pays est subdivisé en 201 circonscriptions électorales. Le nombre des sièges pour ce faire est de 780, dont 715 élus et 65 coptés pour l’ensemble du territoire national.
Pour les élections urbaines, municipales et locales, la RDC compte 311 communes, 470 secteurs et 364 chefferies, 6.095 groupements parmi lesquels 189 ont été incorporés dans les nouvelles communes et villes devenues chefs-lieux de provinces.[4]
Le 5 mai, l’Assemblée nationale et le Sénat ont approuvé le texte harmonisé sur la répartition des sièges. Députés et sénateurs ont donc convenu d’adopter la position de la chambre haute, qui proposait que cette annexe entre en vigueur dès sa promulgation.[5]
Le territoire de la Rdc est subdivisé en 181 circonscriptions électorales pour la députation nationale, réparties dans les 26 provinces du pays. Notamment sept pour le Bas-Uélé (avec 7 sièges), huit pour l’Equateur (avec 12 sièges), huit pour le Haut-Katanga (avec 30 sièges), six pour le Haut-Lomami (avec 16 sièges), sept pour le Haut-Uélé (avec 11 sièges), six en Ituri (avec 28 sièges), six au Kasaï (avec 19 sièges), six au Kasaï-central (avec 19 sièges), six au Kasaï-Oriental (avec 14 sièges), quatre à Kinshasa (avec 55 sièges), douze au Kongo central (avec 24 sièges), six au Kwango (avec 12 sièges), sept au Kwilu (29 sièges), sept à Lomami (avec 15 sièges), six à Lualaba (avec 13 sièges), neuf à Maï-Ndombe (avec 12 sièges), huit au Maniema (avec 13 sièges), quatre à Mongala (avec 12 sièges), neuf au Nord-Kivu (avec 48 sièges), cinq au Nord-Ubangi (avec 8 sièges), sept au Sankuru (avec 14 sièges), neuf au Sud-Kivu (avec 32 sièges), six au Sud-Ubangi (avec 16 sièges), sept au Tanganyika (avec 15 sièges), huit à Tshopo (avec 16 sièges) et sept à Tshuapa (avec 10 sièges).[6]
Avec 55 sièges contre 51 en 2011, Kinshasa restera la province la mieux représentée dans la prochaine Assemblée nationale, suivie par les deux provinces du Nord-Kivu (48 sièges) et du Sud-Kivu (32 sièges). Le Bas-Uélé (7 sièges), le Nord-Ubangi (8 sièges) et le Tshuapa (10 sièges) sont les provinces où on comptera moins de députés. Selon les statistiques de la CENI, en 2018 Kinshasa a enrôlé 4.462.245 électeurs contre 3.287.745 en 2011.
D’après le texte, les changements sont notamment motivés par l’évolution de la démographie. En comparant leurs circonscriptions, on remarque pourtant que l’augmentation du nombre d’électeurs ne s’accompagne pas toujours de l’évolution du nombre des sièges.
Dans les quatre provinces de l’ex-Katanga, le Tanganyika gagne 100.000 électeurs, mais perd un siège, comparativement à 2011. Le Haut-Lomami gagne 200.000 électeurs, mais perd deux sièges, quand le Luabala gagne 300.000 électeurs et deux sièges. Le Haut Katanga gagne un million d’électeurs et trois sièges, mais sa capitale Lubumbashi en perd deux.
Dans l’ex-Kasaï oriental, le Sankuru voit sa population électorale doubler et gagne trois sièges supplémentaires, quand le nouveau Kasaï Oriental gagne 30.000 nouveaux électeurs seulement et perd un siège.[7]
Après le vote, par le Parlement, de l’annexe à la loi électorale portant sur la répartition des sièges pour les législatives de décembre 2018, une partie de la société civile et certains opposants s’insurgent contre ce qu’ils appellent «une exécution mécanique» du calendrier électoral. Ils souhaitent que toutes les étapes de ce calendrier soient exécutées avec rigueur pour parvenir à des élections de qualité. À ce jour, presque toutes les opérations prévues dans le calendrier électoral ont été exécutées. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) s’en félicite, mais l’opposition dénonce «une absence de rigueur» dans l’exécution des opérations, ce qui annoncerait un chaos électoral en décembre. L’opposant Martin Fayulu ne comprend pas, par exemple, que le texte sur la répartition des sièges ait été voté alors que l’audit des statistiques des électeurs, par entités électorales, n’a pas encore eu lieu: «Comment faire la répartition des sièges sur base d’un fichier électoral non audité. Et si l’audit révèle que le fichier est faux, qu’est-ce que vous allez faire? Nous pensons qu’il y a une volonté manifeste de tricher … Les élections de Nangaa sont une parodie d’élections qui va provoquer un chaos électoral».[8]
Le 8 mai, le président Joseph Kabila a promulgué l’annexe à la loi électorale portant sur la répartition des sièges pour les élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.[9]
b. À propos de candidatures
Le 20 avril, le rapporteur de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a déclaré que l’appel d’offre international pour l’audit du fichier électoral, annoncé le 10 avril par le vice-président de cette institution, n’a trouvé aucun répondant, ce qui a suscité une nouvelle crainte, celle d’un retard dans le calendrier car, en théorie, tout doit être bouclé le 25 mai. C’est ainsi que la direction de la Commission électorale a affirmé qu’il n’y aura plus d’appel d’offre et que c’est l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui devrait réaliser cet audit. En effet, elle aurait été sollicitée formellement il y a un mois et demi par la Céni et, depuis, les discussions sont en cours.[10]
Le 26 avril, dans un communiqué de presse, le secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Jean-Baudouin Mayo Mambeke, a annoncé que ce parti présentera son candidat à la Présidentielle du 23 décembre lors d’un Congrès extraordinaire qui sera organisé à Kinshasa du 14 au 16 juin 2018. Vital Kamerhe, président et fondateur de ce parti qui compte 18 députés à l’Assemblée nationale et est arrivé troisième à la présidentielle de 2011, est le grand favori de ce Congrès. Cependant, l’ancien speaker de l’Assemblée nationale a fait savoir que ce Congrès ne remet nullement en cause sa démarche en faveur d’un candidat commun de l’opposition à la prochaine Présidentielle. «À l’image de l’UDPS qui a son candidat en la personne de Félix Tshisekedi, ou de la plateforme ENSEMBLE qui a présenté son candidat en la personne de Moïse Katumbi, l’UNC va aussi se choisir un candidat. Il en sera question pour les autres forces de l’opposition. Ensemble, nous entrerons en discussions pour dégager un consensus afin de désigner celui qui aura le plus de chance de l’emporter», expliquait Kamerhe dans une interview en mars dernier. Pour l’UNC, il est toujours possible de présenter un « candidat commun » de l’opposition à cette Présidentielle de décembre 2018. Selon un cadre de ce parti, «il faut s’unir pour l’emporter face au candidat de la majorité. Nous ne pouvons pas y aller en ordre dispersé».
Les opposants Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi ont été respectivement désignés candidats par la plateforme ENSEMBLE et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Cependant, les forces de l’opposition anti-Kabila ont toujours fait savoir leur disponibilité à s’allier derrière un seul candidat.[11]
Le 26 avril, lors d’une la conférence de presse, le porte parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, a déclaré que le nom du dauphin de Joseph Kabila sera révélé lors du dépôt des candidatures aux élections présidentielles qui débutera le 25 juillet 2018, conformément au calendrier de la CENI. A cette occasion, il a fait savoir que sa famille politique met désormais le cap sur les élections prévues en décembre de l’année en cours. Il a appelé l’ensemble de la classe politique à la responsabilité pour que l’objectif commun d’obtenir les élections soit atteint.[12]
2. UNE ANNONCE SUR LA LEVÉE DE LA SUSPENSION DES MANIFESTATIONS POLITIQUES
Le 20 mars, lors la 37ème session du Conseil des droits de l’homme à Genève, la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, a annoncé «la levée de la mesure de suspension des manifestations politiques sur la place publique, afin de permettre à tous les partis et regroupements politiques de mieux se préparer aux élections du 23 décembre prochain. Toutefois, ces manifestations doivent se tenir dans le respect de l’ordre public ainsi que des valeurs républicaines comme la tolérance, la coexistence pacifique et la non-violence».
Le 23 mars, au cours d’une conférence de presse, Abdoul Aziz Thioye, directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, répondant à une question d’un journaliste, a dit ne pas douter de la véracité de cette annonce faite par la ministre Mushobekwa: «la ministre Marie-Ange Mushobekwa a fait la déclaration au nom du gouvernement pour dire que les mesures d’interdiction des manifestations ont été levées. Moi, je vous dis, allez vérifier. Moi, je ferai ma vérification de mon côté. Je suis en face d’un gouvernement et je représente une institution. En tant qu’une institution, quand un gouvernement me dit quelque chose, je ne doute pas de ce que le gouvernement me dit. Donc, je vous prie de faire les vérifications. Ouvrons les yeux et voyons».[13]
Le 3 avril, le ministre provincial de l’intérieur, Emmanuel Akweti, a affirmé que le gouvernement de la ville de Kinshasa n’a pas levé la mesure de suspension des manifestations publiques et il a précisé que les demandes à manifester seront analysées au cas par cas, avec notamment les services de sécurité.[14]
Le 11 avril, dans un communiqué, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), l’Association « les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains » (ANMDH) et la Voix des sans voix (VSV) annoncent la suspension de leur participation à la commission mixte initiée par la ministre des Droits de l’homme, Marie-Ange Mushobekwa, sur les violences des droits de l’homme commises lors des manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018.
Les trois ONG justifient leur retrait de la commission d’enquête mixte par la non-application des recommandations adressées au gouvernement par la commission. Selon le communiqué, «il s’agit notamment de la levée de la mesure d’interdiction des manifestations publiques, la libération des personnes détenues en lien avec des manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018 et la prise en charge médicale des personnes blessées».
Georges Kapiamba, coordonateur de l’ACAJ, parle de deux conditions que les ONG ont imposé pour réintégrer la Commission: «La première c’est que la réunion spéciale d’évaluation soit convoquée. La ministre m’a appelé pour me dire qu’elle la convoquera ce 16 avril. Deuxièmement, il faudra des garanties que les recommandations issues des ateliers des travaux seront appliquées. Il faut que toutes les personnes détenues soient libérées».
Mise en place en février dernier, cette commission regroupe des délégués du ministère des Droits humains, du ministère de la Justice, de la Commission nationale des Droits de l’homme (CNDH), de la société civile, du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et du Bureau de liaison de l’Union africaine (UA).[15]
Le 27 avril, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), les Amis de Nelson Mandela et la Voix des Sans Voix (VSV) pour les droits de l’homme ont déclaré d’être prêtes à reprendre leur participation à la Commission d’enquête mixte sur les manifestations publiques mise en place par le ministère des Droits humains. Georges Kapiamba, président de l’ACAJ, qui a livré cette information, justifie cette position par le fait qu’«il y a un début d’exécution», par le gouvernement, des recommandations formulées par ces ONG, notamment la prise en charge des victimes des manifestations. Il a aussi cité le fait que, le 24 avril, les autorités «ont encadré comme il fallait», le meeting de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).[16]
3. L’UNION POUR LA DÉMOCRATIE ET LE PROGRÈS SOCIAL (UDPS)
a. Un accord sur l’organisation des obsèques d’Étienne Tshisekedi
Le 21 avril, le gouvernement, l’UDPS et la famille biologique d’Etienne Tshisekedi ont signé un communiqué conjoint pour la mise en place d’une commission chargée de rapatrier la dépouille et d’organiser les obsèques d’Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles, en Belgique.
La signature du communiqué sanctionne ainsi les discussions entamées le 3 mars 2018.
Les discussions ont été facilités par le Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) et le conseiller du chef de l’État en matière de sécurité, Jean Mbuyu.
La commission ad hoc sera composée de neuf membres, en raison de trois délégués pour chaque partie. Elle sera dirigée par le vice premier ministre et ministre de l’Intérieur, secondé par un représentant de la famille et celui de l’UDPS.
L’Etat congolais s’engage à prendre en charge tous les frais d’organisation des funérailles d’Etienne Tshisekedi.
La date du rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi sera fixée par ladite commission.
Une fois rapatriée, la dépouille sera exposée au palais du peuple pour recueillement et hommages pendant deux jours.
L’inhumation se fera dans une résidence familiale dans la commune de N’sele.
Le communiqué commun invite les acteurs politiques à observer une trêve politique pendant le deuil. Pas de récupération politique, pas de provocation politique, insiste le document.
Le communiqué a été signé per le vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité, Henry Mova; le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta; le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund et le petit frère d’Etienne Tshisekedi, Mgr Gérard Mulumba.[17]
b. Le meeting de Félix Tshisekedi
Le 19 avril, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a saisi l’hôtel de ville de Kinshasa pour le meeting de son président, Félix Tshisekedi le mardi 24 avril, à la place Sainte Thérèse dans la commune de N’djili. Ce meeting devrait être la première grande activité de Félix Tshisekedi en tant que président de l’UDPS. Ce rassemblement devrait également lui permettre de dévoiler les grandes lignes de son projet de société en tant que candidat président de la République. À ce propos, le porte-parole du parole du parti, Augustin Kabuya, a déclaré que «la constitution veut que nous puissions informer, c’est ce que nous venons de faire. Il n’y a pas question d’avoir une autorisation, le meeting aura bel et bien lieu le 24 avril. Le gouvernement provincial doit prendre des mesures pour encadrer la manifestation».[18]
Le 20 avril, dans un communiqué, l’ONG de défense des droits de l’homme, la Voix des Sans Voix (VSV), a recommandé aux autorités de la ville de Kinshasa de ne pas empêcher la tenue du meeting du président de l’UDPS, Félix Tshisekedi, prévu le mardi 24 avril, à la place Sainte Thérèse, dans la commune de N’djili. La VSV a appelé l’autorité provinciale à prendre acte de l’organisation de ce meeting et à garantir la sécurité des manifestants, conformément à la constitution. La VSV a également demandé aux membres de l’UDPS et des Forces de l’ordre d’éviter tout débordement lors de la manifestation: «Dans le souci de prévenir tout débordement ou dérapage, d’une part la VSV invite les responsables de l’UDPS à bien conscientiser leurs militants et sympathisants, afin qu’ils observent un comportement digne et responsable sur terrain et d’autre part, elle invite les forces de l’ordre à exercer leur mission avec professionnalisme et ce, sans état d’âme, en faisant preuve de retenue et du sens de responsabilité».[19]
Le 21 avril, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a adressé une correspondance au secrétaire général de l’UDPS, Jean Marc Kabund, pour lui demander de se présenter à l’hôtel de ville lundi 23 avril, à 16 :00, pour une “séance de travail” en prévision de la manifestation du 24 avril.[20]
Le 23 avril, à l’issue d’une réunion de travail avec les dirigeants de l’UDPS, le gouverneur de la ville province de Kinshasa, André Kimbuta a pris acte de l’organisation du meeting prévu par le président de l’UDPS, Félix Tshisekedi le mardi 24 avril 2018 à la place Sainte-Thérèse, dans la commune de N’djili, à Kinshasa. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’UDPS, le gouverneur Kimbuta a écrit: «Je note que votre parti se propose de tenir un meeting ce mardi 24 avril 2018 à la place Sainte Thérèse à N’djili pour commémorer l’ouverture de la RD Congo au multipartisme politique. J’en prends acte et je vous invite par conséquent, à veiller au bon déroulement de votre activité, prévue de 11 heures à 15 heures, et au respect strict de la loi régissant les manifestations et réunions publiques dans notre pays». Il a également invité la police à prendre des dispositions pour assurer l’ordre public au cours de la manifestation.[21]
Le 24 avril, le meeting de Félix Tshisekedi s’est déroulé dans le calme, devant plusieures milliers de militants venus l’écouter à la place Sainte Thérèse de N’djili, à Kinshasa.
Félix Tshisekedi a commencé son discours en demandant une minute de silence pour les victimes congolaises du Kasaï et de l’Est du Congo. Il a tout de suite démenti les rumeurs propagées sur les réseaux sociaux et certains médias sur des prétendues négociations avec le pouvoir pour sa probable nomination à la Primature, en contrepartie d’un énième «glissement» du calendrier électoral: «Il n’y a rien comme dialogue avec la MP pour une quelconque primature. C’est une distraction, il ne faut pas suivre ça. Nous visons la présidence et non la Primature. Le congrès m’a élu pour être candidat président; alors comment me rabaissez – vous à la primature? Conduisez-moi à la victoire finale lors de la présidentielle». Et d’ajouter: «les seules négociations que nous avons eu avec le pouvoir en place c’est pour le rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi qui sera inhumé dans la commune de la Nsele».
Concernant le processus électoral en cours, Felix Tshisekedi a dit rejeter la machine à voter, désormais dénommée machine à tricher. À propos du fichier électoral qui, selon lui, contiendrait encore beaucoup de personnes fictives, il a insisté sur un audit externe par l’OIF et d’autres experts internationaux.
Il a aussi plaidé pour le remplacement d’ici la fin de ce mois du délégué de l’UDPS au poste de rapporteur de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). UN poste occupé à ce jour par Jean-Pierre Kalamba.
Au chapitre de la décrispation, le président de l’UDPS a félicité la police d’avoir bien encadré les manifestants. Il a salué la décision des autorités d’autoriser ce rassemblement, tout en les incitant à aller plus loin sur le chemin de la décrispation, en libérant les prisonniers politiques (Eugène Diomi, Franck Diongo, Claude Muyambo, Beni Carbone, Christian Lumu, Gecoco Mulumba, …) et en autorisant les exilés politiques (Moise Katumbi, Mbusa Nyamwisi) de retourner au pays.
Dans un second temps, le nouveau président de l’UDPS a dévoilé les grandes lignes de son programme. Il a fustigé la corruption, qui selon lui gangrène la RDC, et longuement insisté sur l’éducation en promettant notamment la gratuité pour les écoles primaires en cas d’élection.
Il également a promis de restaurer la bourse d’études pour les étudiants des établissements supérieurs et universitaires publics, le service militaire pour les jeunes à la fin de leur cycle secondaire.
Le président de l’UDPS a également évoqué l’organisation d’un recensement général de la population congolaise, pour résoudre définitivement le problème de la double nationalité: «Nous allons procéder au recensement des Congolais, ce qui leur permettra d’utiliser des cartes d’identité et pas seulement des cartes d’électeurs … Les enfants doivent être enregistrés à la commune, afin que, dans le futur, on ne puisse pas avoir des étrangers qui se feront des congolais. Ceux qui sont congolais, on les fait des étrangers et ceux qui ne le sont pas sont devenus congolais». Le dernier recensement avait été organisé en 1984.
Pour Félix Tshisekedi, le programme d’action de son parti, qui sera rendu public incessamment, permettra de mobiliser suffisamment des ressources pour renverser le paradoxe d’un Congo scandaleusement riche habité par une population extrêmement pauvre.
Pour mieux mener sa campagne électorale lors de prochaines élections, Félix Tshisekedi a promis de lancer dans les prochains jours, une campagne de récolte de fonds dénommée «1 dollar pour l’UDPS».[22]
4. « ENSEMBLE POUR LE CHANGEMENT »
a. Nominations
Le 8 avril, Moïse Katumbi, président de « Ensemble », a nommé les membres dirigeants de cette plateforme électorale: Pierre Lumbi a été nommé vice-président, Olivier Kamitatu a été nommé porte-parole et Delly Sesanga secrétaire général.
Il a nommé aussi les membres de son Cabinet, dont le Directeur est le même Olivier Kamitatu.
Il a enfin nommé les secrétaires généraux adjoints et les coordonnateurs régionaux.
Le secrétaire général de la plateforme électorale Ensemble, Delly Sessanga, a affirmé: «Le Rassemblement n’a pas de candidats à l’élection présidentielle: ni Félix Tshisekedi ni Moïse Katumbi, car le Rassemblement n’a jamais été une plateforme électorale … Félix Tshisekedi est le candidat de l’UDPS et Moïse Katumbi est le candidat de l’Ensemble. Cela est le propre d’une démocratie. Nous espérons que, les jours prochains, l’on puisse opérer ce que les Congolais attendent: avoir un candidat unique ou commun de l’opposition».
Felix Tshisekedi, président de l’UDPS et Moïse Katumbi, président d’Ensemble ont annoncé chacun leur intention de se porter candidat à l’élection présidentielle de décembre 2018, alors qu’ils font tous partie d’une même plateforme politique « Le Rassemblement de l’Opposition / aile Limete ».[23]
Le 19 avril, la plateforme électorale de Moïse Katumbi, Ensemble pour le changement, a annoncé un meeting le 09 mai prochain à Kinshasa.[24]
b. Nouvelles accusations contre Moïse Katumbi
Le 20 avril, dans une interview réalisée par l’hebdomadaire Jeune Afrique, le responsable des renseignements militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), Delphin Kahimbi, a affirmé que Moïse Katumbi aurait financé les actions militaires du général déserteur John Tshibangu et que des prêtres catholiques auraient facilité la connexion entre Katumbi et John Tshibangu. Delphin Kahimbi a précisé que, lors de son interrogatoire, John Tshibangu à cité par trois fois le nom de Moïse Katumbi parmi ceux qui ont financé sa tentative de déstabilisation des institutions.
Joint au téléphone à Bruxelles par Jeune Afrique, Moïse Katumbi a déclaré: « Je ne connais pas John Tshibangu et je n’ai jamais discuté avec lui … Mon combat est démocratique et ma seule rébellion consiste à réclamer la tenue d’élections libres et inclusives dans mon pays».
Le général John Tshibangu avait déserté l’armée congolaise depuis mi 2012, à l’époque où Moïse Katumbi était encore gouverneur de l’ex province du Katanga. Après une longue cabale, il a été arrêté fin janvier 2018, à l’aéroport de Dar es-Salaam, en Tanzanie, quelques jours après avoir diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle il donnait un ultimatum de 45 jours à Joseph Kabila, avant de menacer de le «faire tomber» par la force. Extradé à Kinshasa au mois de février 2018, il est détenu dans un cachot des renseignements militaires.[25]
Le 1er mai, le secrétaire général d’Ensemble, Delly Sesanga, a déclaré que cette plateforme n’entrevoit pas une élection sans son candidat à la présidentielle, Moïse Katumbi:
«Au niveau d’Ensemble, nous n’envisageons pas qu’il y ait une élection où Moïse Katumbi pourrait être exclu pour des raisons politiques et fallacieuses. Ces questions ont été réglées par les évêques qui ont fait une enquête sur les prétendues affaires collées à Moïse et par le contenu de l’accord qui prévoit que tous les Congolais doivent participer aux élections à venir».
Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga, qui a démissionné du PPRD en 2015 et rejoint l’opposition, est poursuivi par la justice congolaise dans une affaire d’immobilier où il a été condamné à trois ans et dans un autre dossier dit de mercenariat transféré désormais à la Cour suprême. Ces ennuis auxquels devrait s’ajouter le problème lié à sa nationalité mettraient Katumbi en position de faiblesse pour se faire élire.[26]
Le 4 mai, à Lubumbashi, des éléments de la police ont empêché plusieurs jeunes de se rendre à la résidence de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, coordonnateur interprovincial de « Ensemble pour le changement », où ils devaient prendre part à une rencontre des jeunes membres de cette plateforme électorale qui soutient la candidature de Moise Katumbi à la présidence de la République.
Le commandant de la police de ville de Lubumbashi Ouest de son côté reconnait être intervenu sur le lieu pour rétablir l’ordre, troublé selon lui par plusieurs jeunes venus des différents coins de la ville et qui se dirigeaient vers la résidence de Kyungu wa Kumwanza en scandant des chansons de provocation.[27]
5. LA DÉCLARATION DU COMITÉ LAÏC DE COORDINATION (CLC)
Le 1er mai, après s’être réunis à Kinshasa le 30 avril et le 1er mai 2018, pour évaluer la situation générale du pays et, en particulier le processus devant conduire à la tenue d’élections présidentielle, législatives et provinciales transparentes, crédibles et apaisées à la date du 23 décembre 2018, les membres du Comité Laïc de Coordination (CLC) et d’autres délégués provenant des six provinces ecclésiastiques de la RDC ont publié une déclaration dont voici des extraits:
«Nous avons relevé que, en dépit de la publication du calendrier électoral par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), de la promulgation de la loi électorale modifiée, de la clôture des opérations d’enrôlement des électeurs et de l’adoption en cours de la loi portant répartition des sièges aux élections législatives, provinciales, municipales et locales, les sacrifices du Peuple congolais et les efforts de la communauté internationale n’ont pas encore donné les résultats escomptés.
Au cours de nos travaux, nous avons fait le constat amer que la situation générale de la RDC reste préoccupante et l’avenir du pays plus que sombre parce que incertain.
Constat
Cinquante-trois jours après le 10 mars, la date d’annonce de notre trêve au Secrétaire Général des Nations-Unies, à huit mois des élections programmées au 23 décembre 2018, le constat unanime est le suivant:
- L’incertitude du calendrier électoral: Le calendrier publié par la CENI fixe la date des élections combinées (présidentielle, législatives et provinciales) au dimanche 23 décembre 2018. Cette date étant considérée comme ultime, elle ne doit naturellement plus être dépassée quelles que soient les circonstances. Pourtant, à 55 jours du 24 juin, la date de convocation de l’électorat pour l’ouverture des Bureaux de Réception et Traitement des candidatures des députés provinciaux, et à 86 jours du 25 juillet, la date de l’ouverture des Bureaux de Réception et Traitement des Candidatures présidentielles et des députés nationaux, la CENI continue à gaspiller à la fois son temps, ses moyens et son énergie à la défense de son projet illégal et conflictuel d’imposition d’un matériel électoral décrié sur le plan national et déconseillé par tous les pays amis y compris celui de provenance de cette technologie.
Il faut rappeler que, avant ces dates ou parallèlement, devaient également être organisés l’enrôlement des Congolais vivant à l’étranger, l’audit du fichier électoral et la formation des agents en charge des opérations électorales. Il est peu probable qu’à la date critique du 19 septembre 2018, la CENI puisse être capable de rendre publiques, comme prévu par le calendrier électoral, les listes définitives des candidats à tous les niveaux en vue des scrutins présidentiels, législatifs nationaux et législatifs provinciaux, du 23 décembre 2018.
- Aucune mesure de décrispation politique n’a été véritablement d’application. En effet, à ce jour, à trois mois d’ouverture des Bureaux de réception et traitement des candidatures pour l’inscription des candidatures présidentielles et des députés nationaux, aucun opposant politique emblématique n’a été libéré; aucun exilé politique n’a pu retourner au pays; le contentieux du dédoublement des partis politiques n’a pas été vidé; les espaces démocratiques et médiatiques n’ont pas été libéralisés; les poursuites judiciaires contre les opposants n’ont pas été abandonnés; les mesures d’interdiction des manifestations pacifiques n’ont pas été levées; la liste des partis politiques autorisés à participer au processus électoral n’est toujours pas publiée.
III. La partialité de la CENI: La haute direction de la Commission Electorale Nationale Indépendante n’a cessé de se disqualifier par son incapacité à s’inscrire dans les objectifs de l’Accord du 31 décembre 2016 et, surtout, par son manque d’impartialité, en se comportant telle une administration électorale partisane, comme l’illustre son entêtement à vouloir imposer la machine à voter, la constitution non transparente du fichier et de la cartographie électorale, l’opacité dans la passation des marchés et la gestion peu orthodoxe des fonds électoraux. En effet, on ne sait toujours rien de la destination de l’argent budgétisé et décaissé pour les présentes élections depuis 2012; l’audit de la CENI se fait toujours attendre; le budget électoral, visiblement trop onéreux pour les capacités réelles du pays, il serait prêt à servir d’alibi pour de nouveaux reports.
- Instrumentalisation de la Cour Constitutionnelle: Comme organe compétent pour la gestion du contentieux des candidatures et du résultat de vote pour les élections présidentielle et législatives nationales, cette cour peut, en dernier ressort, invalider des candidatures et rectifier les résultats de vote. Malheureusement, en référence à certaines décisions iniques intervenues dans le cadre du processus électoral, cette haute Cour a donné la preuve de son instrumentalisation par le régime Kabila, comme le témoignent ses arrêts autorisant respectivement la nomination des Gouverneurs de province (Commissaires Spéciaux, septembre 2015) et la prorogation de fait du mandat du Président de la République (octobre 2016), arrêts rendus en violation flagrante de la Constitution, de sa loi organique et son règlement intérieur.
En conclusion,
Nous constatons que le processus électoral actuel risque d’aboutir à l’un des deux scénarios suivants:
*soit le gouvernement et la CENI repoussent les échéances électorales à de nouvelles dates hypothétiques, en prenant prétexte des difficultés opérationnelles et logistiques, manipulant une fois de plus l’opinion nationale et internationale;
*soit que ces deux organes conduisent le pays aux élections sans mesures préalables de décrispation politique, ni de garantie de transparence et de crédibilité, la Cour Constitutionnelle étant d’avance programmée pour statuer sur les litiges électoraux suivant les injonctions qui lui seront données.
Disons trois fois NON à ces deux scénarios. Le peuple congolais qui a consenti tant de sacrifices pour mettre fin à la dictature et qui a investi tant de vies humaines pour la tenue des élections crédibles, transparentes et apaisées, ne peut tolérer de nouveaux reports, encore moins la mise en scène d’une parodie électorale. Raison pour laquelle nous interpellons une fois de plus le Chef de l’Etat et le gouvernement. Il n’est pas encore trop tard pour changer le cours de l’histoire. Car nous n’accepterons jamais cette situation et nous ne baisserons pas les bras.
Pour ces différentes raisons, nous prenons aujourd’hui la décision de mettre un terme à la trêve que le Comité Laïc de Coordination avait décrétée pour donner le temps nécessaire à tous les acteurs de la crise politique en RDC de trouver une solution acceptable.
À la date d’aujourd’hui, 1er mai 2018, annonçons le démarrage des préparatifs de nos actions pacifiques d’envergure, de protestation et de revendication, sur l’ensemble du territoire national.
Demandons au peuple congolais de se mobiliser, dans l’unité, à travers toutes les provinces: villes, villages, quartiers, avenues et rues.
Demeurons ensemble, prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur, à savoir, le respect de notre dignité, la conquête de notre liberté confisquée et la protection, la préservation et la promotion de notre patrimoine commun: la République Démocratique du Congo».[28]
La description chaotique de la situation par le CLC n’a pas laissé indifférente la Majorité présidentielle. Le député PPRD Célestin Tunda a accusé le CLC de manquer d’objectivité: «Il s’agit là d’une évaluation abusive qui manqué d’objectivité. On ne peut pas dire à ce stade que le processus électoral bat de l’aile au moment où tout le monde est engagé pour que tous les actions puissent se réaliser à tous les niveaux».[29]
[1] Cf Actualité.cd, 17.04.’18
[2] Cf Radio Okapi, 26.04.’18; RFI, 26.04.’18
[3] Cf Radio Okapi, 01.05.’18; Actualité.cd, 30.04.’18
[4] Cf Actualité.cd, 04.05.’18
[5] Cf Radio Okapi, 06.05.’18
[6] Cf Politico.cd, 06.05.’18
[7] Cf RFI, 05.05.’18
[8] Cf RFI, 06.05.’18
[9] Cf Actualité.cd, 08.05.’18
[10] Cf RFI, 20.04.’18
[11] Cf Politico.cd, 27.04.’18
[12] Cf mediacongo.net, 27.04.’18
[13] Cf Actualité.cd, 24.03.’18
[14] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 03.04.’18
[15] Cf Will Cleas Nlemvo – Actualité.cd, 11.04.’18; Radio Okapi, 12.04.’18
[16] Cf Radio Okapi, 27.04.’18
[17] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 21.04.’18; Radio Okapi, 21.04.’18
[18] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 19.04.’18
[19] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 21.04.’18
[20] Cf Richard Mfumu/Stagiaire UPN – Actualité.cd, 21.04.’18
[21] Cf Radio Okapi, 23.04.’18; Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 23.04.’18
[22] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 24.04.’18; Radio Okapi, 24.04.’18; RFI, 24.04.’18
[23] Cf Radio Okapi, 09.04.’18
[24] Cf 7sur7.cd, 19.04.’18
[25] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 20.04.’18; Politico.cd, 20.04.’18
[26] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 01.05.’18
[27] Cf Radio Okapi, 04.05.’18
[28] Cf congoforum.be, 01.05.’18
http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=1&newsid=210546&Actualiteit=selected
[29] Cf Cas-info.ca, 02.05.’18