Congo Actualité n. 354

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: UNE LISTE DES PARTIS POLITIQUES ET UNE SÉRIE DE NOUVELLES ALLIANCES ÉELECTORALES

  1. DE NOUVELLES PLATEFORMES OU COALITIONS POLITIQUES
  2. UNE LISTE DE 599 PARTIS POLITIQUES ET 94 COALITIONS
    1. Le rapport du CNSA sur le dédoublement des certains partis politiques
    2. La remise de la liste à la Commission électorale par le Ministre de l’Intérieur
  3. LE CONGRÈS DE L’UDPS / AILE LIMETE
    1. La convocation
    2. L’UDPS / aile Tshibala essaye de l’empêcher
    3. Félix Tshisekedi élu président de l’UDPS / aile Limete

 

ÉDITORIAL: UNE LISTE DES PARTIS POLITIQUES ET UNE SÉRIE DE NOUVELLES ALLIANCES ÉELECTORALES

 

 

 

 

1. LA CRÉATION DE NOUVELLES PLATEFORMES OU COALITIONS POLITIQUES

 

Le 13 mars, le secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Ramazani Shadary, a annoncé la désignation des six nouveaux secrétaires permanents adjoints. Il s’agit de Willy Bakonga, Ferdinand Kambare, José Ngookos, Kasongo Mwadia-Mvita, Béatrice Lomeya et Jacqueline Pembe, répartis dans six provinces selon l’ancienne configuration du pays. Ils travailleront en collaboration avec lui. Jeannine Mabunda devient présidente de la Ligue des femmes en remplacement de Tshiala Mwana. Tunda ya Kasende et Micheline Kilumba intègrent le bureau politique dont la composition intégrale sera annoncée dans les prochains jours. Il ne reste à pourvoir les postes de Président et de vice-président. Celui qui occupera l’un de ces postes est pressenti le dauphin de Joseph Kabila, atteint par la limite constitutionnelle de deux mandats maximum. Ramazani Sharady a expliqué que cette restructuration est voulue par l’initiateur du parti, Joseph Kabila, qui entend «donner la victoire au PPRD aux prochaines élections à tous les niveaux».[1]

 

Le 13 mars, après avoir échangé avec une délégation du MLC (Mouvement de Libération du Congo) et du PALU (Parti Lumumbiste Unifié), le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, a rencontré le président du Rassemblement de l’Opposition / aile Limete, Félix Tshisekedi. Selon lui, ces rencontres s’inscrivent dans la perspective de la création d’une grande coalition électorale qui puisse leur permettre de gagner aux prochaines élections présidentielles, prévues le 23 décembre 2018.[2]

 

Le 15 mars, les leaders de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) et de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) se sont rencontrés, à Kinshasa, pour échanger sur la situation politique du pays, surtout en ce qui concerne le processus électoral. Après une séance à huit clos entre eux, Felix Tshisekedi (UDPS), Eve Bazaiba (MLC) et Vital Kamerhe (UNC), ont signé une déclaration commune selon laquelle ils se sont accordés pour unir leurs efforts au sein d’un front républicain et démocratique pour la tenue effective des élections en décembre 2018. C’est ainsi qu’ils ont «réaffirmé leur détermination d’aller aux élections cette année 2018, tout en rejetant l’usage de la machine à voter lors de ces élections», car elle favoriserait, selon eux, le recours à des fraudes massives. Félix Tshisekedi, Eve Bazaiba et Vital Kamerhe ont signé cette déclaration au nom de leurs partis respectifs.[3]

 

Le 15 mars, dans la soirée, via son compte twitter,  le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, a fait savoir qu’il ne veut pas d’une coalition avec Vital Kamerhe, leader l’UNC: «Ce qui s’est passé n’engage pas l’UDPS. Jamais l’UDPS ne fera route ensemble avec Kamerhe qui, après avoir signé l’accord du Centre Interdiocésaine le 31 décembre 2016, il nous a laissé pour aller signer l’arrangement particulier au Palais du peuple, soutenant Kabila dans sa stratégie de dévoyer cet accord dit de la Saint-Sylvestre. Vaut mieux être seul qu’être mal accompagné. Une union de façade à l’opposition ne peut que profiter à l’adversaire». Jean-Marc Kabund a donc contredit Félix Tshisekedi, secrétaire général adjoint du parti, mais pressenti comme son prochain président.[4]

 

Le 17 mars, les partis politiques Congo en marche, Union républicaine et Congo en avant se sont regroupés avec 19 autres mouvements associatifs, pour lancer la plateforme politique « Sentinelle de l’alternance« . Médard Kankolongo, président de Congo en marche et porte-parole de cette plateforme, a affirmé que l’objectif est de surveiller le processus électoral jusqu’à son aboutissement et de se préparer pour gagner les élections de décembre 2018. Cette plateforme a recommandé au gouvernement congolais de libérer les prisonniers politiques et d’opinion, avant l’organisation des élections.[5]

 

Le 17 mars, l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC), parti de l’actuel ministre du Plan, Modeste Bahati Lukwebo, a présenté sa nouvelle plateforme dénommée « Alliance des Forces Démocratiques du Congo et alliés » (AFDC et Alliés), constituée par une vingtaine d’associations et de personnalités politiques. Autorité morale de l’AFDC, Modeste Bahati a  parlé d’un « mariage » entre des partis et des personnalités «qui veulent la reconstruction et la croissance économique du pays, tout en assurant la prospérité et le bien-être de chaque citoyen». Il s’agit d’une façon, pour l’AFDC, d’envoyer un message à son partenaire, le PPRD, le parti de Joseph Kabila, en train de préparer la désignation d’un dauphin à l’actuel chef de l’Etat. Deuxième force politique au sein de la majorité après le PPRD, parti du président Kabila, l’AFDC pourrait, elle aussi, avoir la prétention de briguer la magistrature suprême. Contrairement au G7 qui a quitté le navire présidentiel pour rejoindre l’opposition, l’AFDC est restée dans le giron, sauvant du naufrage la Majorité. Ses dirigeants estiment donc qu’il ne serait que justice que l’AFDC puisse à son tour présenter un candidat à la succession de l’actuel chef d’Etat. L’AFDC, qui se revendique toujours de la MP, justifie aussi son initiative par l’introduction, dans l’actuelle loi électorale, d’un seuil électoral concernant les élections législatives: «Il faut se rassembler pour maximiser les chances de victoire aux prochaines élections».[6]

 

Le 17 mars, au cours d’une conférence de presse organisée à Kinshasa, les partis et autres regroupements politiques formant « Ensemble pour le changement » ont réaffirmé leur appartenance au Rassemblement. Le vice-président de cette plateforme, Pierre Lumbi, a affirmé que «le Rassemblement reste notre plateforme de combat, pour qu’il n’y ait pas de révision de la constitution et  pour que personne ne fasse de 3ème mandat».

Au sujet d’une éventuelle candidature unique de l’opposition, il a dit que leur plateforme est ouverte: «Si c’est possible d’avoir une candidature unique, nous nous en féliciterons. Et nous sommes ouverts. Toutefois, avoir deux ou trois candidats de l’opposition, cela ne nous dérange pas et nous n’empêcheront personne. C’est la démocratie». Pierre Lumbi a écarté toute hypothèse de soutenir un candidat autre que celui de « Ensemble » ou de remplacer Moise Katumbi, au cas où celui-ci, en exil depuis 2016, ne parvenait pas à rentrer au pays: «Moise Katumbi est notre plan A et notre plan B. Nous sommes convaincus qu’il va retourner au pays et gagner la prochaine présidentielle. Ceux qui disent que Katumbi a peur de retourner ont tort».[7]

 

Le 18 mars, dans une interview, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean Marc Kabund, a affirmé que la mise en place de la plateforme électorale « Ensemble » n’a rien de contradictoire avec les objectifs du Rassemblement et ceux de l’UDPS.

«Moïse Katumbi a le droit de créer sa plateforme électorale. Le Rassemblement demeure un regroupement de combat mis en place pour chasser Kabila et imposer l’alternance», a dit Jean-Marc Kabund, précisant que «l’UDPS aussi présentera ses candidats à tous les niveaux des élections».[8]

 

Le 19 mars, au cours d’une conférence de presse tenue à Lubumbashi, le coordonnateur du Rassemblement de l’Opposition (RASSOP) et de la nouvelle plateforme dénommée “Ensemble pour le changement” dans le grand Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, a affirmé son appartenance au Rassemblement de l’opposition, mais en soutenant la candidature de Moise Katumbi aux élections. «La plateforme « Ensemble pour le changement » est une plateforme électorale qui a comme candidat Moise Katumbi Chapwe, mais elle reste membre du Rassemblement. C’est ainsi que moi, je reste coordonnateur du Rassemblement du grand Katanga et directeur de campagne de Moise Katumbi au sein de la plateforme Ensemble pour le changement», a-t-il déclaré. D’après Gabriel Kyungu, chaque parti membre du RASSOP qui voudra présenter son candidat à la présidentielle, le fera. L’essentiel est qu’il y ait alternance à la tête de l’Etat avec l’avènement de l’opposition à la présidence de la République. Gabriel Kyungu a ajouté qu’il ne battra pas campagne pour le candidat de l’UDPS aux élections: «Donc nous n’aurons pas d’élections primaires au sein du Rassemblement. L’UDPS peut présenter un candidat président de la République, nous allons applaudir, mais je ne ferais pas campagne pour le candidat de l’UDPS aux prochaines élections».[9]

 

Le 21 mars, le porte-parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, a affirmé que l’UDPS mettra en place sa plateforme électorale, en perspective des élections prévues en décembre prochain, d’après le calendrier électoral. Cette plateforme électorale devrait avoir comme appellation « UDPS/Tshisekedi et Alliés », a expliqué Augustin Kabuya, en ajoutant que l’objectif de cette plateforme est de permettre à l’UDPS de fédérer toutes les forces autour d’elle, pour gagner aux prochaines élections à tous les niveaux. Toutefois, le secrétaire général de l’UDPS, Jean Marc Kabund, continue à poser des préalables pour engager l’UDPS dans le processus électoral. Selon lui, il s’agit d’être rassuré notamment de la fiabilité du fichier électoral et de la fin de dédoublement de l’UDPS à l’instar d’autres partis de l’Opposition.[10]

 

Le 21 mars, le président de Congo Na Biso (CNB), Freddy Matungulu, a annoncé la sortie officielle, pour le mois de mai, de sa plateforme électorale dénommée « Synergie Électorale Notre Congo » (SYENCO). Congo Na Biso est un parti politique membre du Rassemblement de l’Opposition. Selon F. Matungulu, cette plateforme poursuit trois objectifs: rétablir la dignité; s’assurer du retour de la paix au pays; lancer les travaux de développement…

«Ce nouveau regroupement prendra part aux prochaines joutes électorales. Je suis candidat à la prochaine présidentielle, mais j’entends travailler avec d’autres amis pour ce qui concerne la candidature unique de l’opposition», a-t-il déclaré. Selon cet ancien cadre du Fonds monétaire international, «l’idée est de nous retrouver avec d’autres amis pour que nous puissions former un front commun». Il est candidat à la présidentielle, mais il s’est dit prêt à travailler à une candidature commune de l’opposition.[11]

 

Sept partis politiques de l’opposition signataires de la charte du mouvement « Ensemble pour le Changement » ont créé la plateforme électorale « Alliance des Mouvements du Kongo ». Il s’agit de

Ensemble Changeons le Congo (ECCO) d’Adam Bombole, du Front Social des Indépendants Républicains (FSIR) de Chérubin Okende, du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR) de Jean Claude Vuemba, du Parti National pour la Démocratie et le Développement (PND) de Salomon SK Della, de la Renaissance du Congo (RECO) de Masumbu Baya Andre, de  l’Alliance des Démocrates Unitaristes pour le Redressement du Congo (ADURE) de Sam Bokolombe et de l’Union Démocratique africaine originelle (UDAO) d’André-Claudel Lubaya.

Le député national André-Claudel Lubaya a été désigné pour diriger cette plateforme électorale.[12]

 

Le 23 mars, le parti Congo Na Biso (CNB) et alliés, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et alliés ainsi que l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et alliés se sont rencontrés pour parler de l’actuelle situation politique et de la possibilité de parvenir à une candidature commune de l’opposition en ce qui concerne les prochaines élections présidentielles. CNB et alliés, MLC et alliés et UNC et alliés ont également réitéré leur opposition à la machine à voter proposée par la CENI pour les élections de décembre 2018.[13]

 

Le 24 mars, le président de la Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo (NOGEC), mouvement citoyen, a annoncé l’avènement de sa plateforme électorale dénommée « NOGEC et alliés », afin de se préparer aux prochaines élections. Hier mouvement citoyen, aujourd’hui plateforme électorale, la NOGEC a déjà enregistré quelques nouvelles adhésions, dont l’Alliance nationale de congolais pour la démocratie et le développement et la Convention africaine pour la démocratie et le développement. Cette plateforme nouvellement créée a comme président Constant Mutamba, vice-président: Jacques Mbelolo, secrétaire général: Ivan Ilunga et secrétaire général adjoint: Zéphyrin Mbambu.[14]

 

Le 24 mars, le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) a invité la Majorité Présidentielle (MP) à soutenir son futur candidat à la présidentielle 2018, par principe de « réciprocité symétrique« .

Son secrétaire permanent Wolf Kimasa a lancé cet appel lors d’un point de presse à Kinshasa: «En 2011, le PALU n’a pas présenté un candidat à la présidentielle et avait soutenu le candidat Joseph Kabila. Il avait indiqué qu’à l’élection présidentielle de 2016, le PALU attendrait le soutien de la MP par jeu de réciprocité en faveur du candidat PALU». Wolf Kimasa a aussi retracé l’accord politique conclu le 30 septembre 2006, entre le camarade Gizenga et le président de la République Joseph Kabila Kabange, dont les termes et le contenu étaient notamment articulés sur la formation d’une coalition en vue de constituer une majorité parlementaire pour la direction du parlement: «L’accord prévoyait aussi la mise en place d’un gouvernement de coalition dirigé par le premier ministre issu du PALU et donner la victoire électorale au candidat Joseph Kabila au second tour de la présidentielle». Enfin, Wolf Kimasa a annoncé que le PALU alignera près de 500 candidats députés nationaux, près de 700 candidats députés provinciaux et un candidat Président de la République en la personne de Antoine Gizenga, 92 ans, chef du regroupement politique Palu et alliés. Du côté de la Majorité présidentielle (MP), on ne reconnaît pas l’existence d’un pacte qui obligerait le camp Kabila à soutenir le candidat du Palu en 2018. Le porte-parole de la MP, André Alain Atundu, a affirmé que, «si le PALU a des ambitions, il doit approcher la MP et négocier avec elle».[15]

 

 

2. UNE LISTE DE 599 PARTIS POLITIQUES ET 94 COALITIONS

 

Le 13 mars, pour assurer le déroulement des élections en décembre 2018, le président de la commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa, a lancé un ultimatum au vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur, Henri Mova Sakanyi, en lui demandant de lui transmettre la liste des partis politiques agréés, avant le 26 mars au plus tard.[16]

 

Le 22 mars, dans un communiqué de presse, la Commission électorale a lancé un ultime appel aux partis et regroupements politiques, afin qu’ils se mettent en règle avec le ministère de l’Intérieur concernant les éléments nécessaires en vue d’être en ordre avec certaines exigences légales pour la poursuite du processus électoral. Il s’agit notamment de la dénomination, du logo du parti ou regroupement politique, de l’adresse physique, du nom de la personne qui engage le parti ou le regroupement et enfin son numéro de téléphone. La CENI insiste sur le fait qu’un parti ne peut se retrouver dans plus d’un regroupement politique ou ne peut utiliser un symbole ou logo d’un autre parti.[17]

 

a. Le rapport du CNSA sur le dédoublement des certains partis politiques

 

Le 21 mars, le Conseil National de Suivi de l’Accord du 31 décembre (CNSA) a publié son rapport sur le dédoublement des partis politiques. Le CNSA a recommandé la fin du dédoublement des partis politiques Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), Union Nationale des Démocrates Fédéralistes (UNADEF), Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC) et Parti démocrate-chrétien (PDC) qui devraient revenir respectivement à Olivier Kamitatu, Kyungu wa Kumwanza, Christian Mwando et José Endundo, tous anciens de la Majorité présidentielle, aujourd’hui parmi les soutiens de Moïse Katumbi.

Il a recommandé au ministère de l’Intérieur de reconnaître le MSR (membre de la Majorité Présidentielle), dirigé par François Rubota, au détriment de celui dirigé par Pierre Lumbi, ancien conseiller de Joseph Kabila en matière de sécurité et aujourd’hui bras droit de Moïse Katumbi.

Le président du CNSA, Joseph Olengankoy, explique: «Le MSR n’avait pas des documents. De 2006 à 2015, il n’avait aucun document. En tant que parti politique dirigé par Pierre Lumbi, le MSR n’avait jamais obtenu l’arrêté d’enregistrement et utilisait, jusqu’en 2015, l’arrêté d’enregistrement n° 91/0042 du Mouvement pour la Nouvelle République (MNR), créé en 1991. Donc le MSR fonctionnait sans document réel. En 2016, le MSR a obtenu un document par l’honorable Rubota [président du MSR resté au sein de la Majorité présidentielle, NDLR]. Le premier document du MSR a été enregistré en 2016, alors que le MSR existait depuis 2006. Il s’agit de l’arrêté d’enregistrement N°25/CAB/VPM/MINITER SEC/EB/001/2016 du 23 janvier 2016». Le CNSA a donc recommandé à Pierre Lumbi de créer son propre parti politique et il a demandé au ministère de l’Intérieur de lui en faciliter la tâche. En ce qui concerne les autres partis politiques dédoublés dont les cas ont été ultérieurement portés à la connaissance du CNSA, à savoir l’ACO, l’UDPS et d’autres partis, Joseph Olenga Nkoy affirme que leurs cas seront aussi examinés.[18]

 

Le 21 mars, le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) proche du Rassemblement a dénoncé la décision du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) proposant au ministère de l’Intérieur de reconnaître le MSR allié de la Majorité présidentielle, au détriment de celui conduit par Pierre Lumbi. Pour le Secrétaire général du MSR/Lumbi, Dieudonné Bolengetenge, son parti détient des documents légaux qui justifient son existence, contrairement aux allégations faites par le CNSA: «Les partis politiques n’existent pas seulement sur base de l’arrêté. Un parti peut changer de directoire en cours d’existence, peut changer de nom. Ce que la loi demande, c’est de verser les éléments de ces changements au ministère de l’intérieur. Et quand vous le faites, si c’est conforme à la loi le ministère prend acte, et ne vous donne pas un autre arrêté. Et le ministre, en ce qui nous concerne, a pris acte en 2006, lorsque le MNR s’est mué en MSR. En effet, le MSR est sur les listes des partis ayant participé aux élections de 2006 et 2011. Il y a des documents du Ministre de l’intérieur adressés à la Cours suprême de justice à l’occasion de l’arbitrage sur les contentieux électoraux où il est dit clairement que le MSR a une existence légale». En outre, Dieudonné Bolengetenge, a rappelé que, dans le cadre de la décrispation politique, «au chapitre 5 alinéa 6, l’accord du 31 décembre 2016 demande au ministère de l’intérieur d’annuler l’arrêté créant l’autre MSR (celui de Rubota). Nous attendons que le ministère de l’intérieur exécute l’accord du 31 décembre 2016».[19]

 

Le 24 mars, le secrétaire général du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) / aile de la Majorité Présidentielle, récemment reconnu par le CNSA, a expliqué que, juridiquement, ce parti était inexistant, car il fonctionnait sous couvert d’un arrêté régissant le parti Mouvement pour la Nouvelle République (MNR). Selon François Rubota, c’est après le départ des membres du G7 de la MP, aujourd’hui au sein de l’opposition qu’il a fait enregistrer le parti MSR au ministère de l’Intérieur pour le compte de la famille politique du président Kabila: «Le MSR est une initiative du président Joseph Kabila. Et depuis 2006, le parti fonctionnait sous couvert de l’arrêté ministériel du Mouvement pour la Nouvelle république (MNR). Et quand nos amis ont quitté la majorité présidentielle, les responsables du MNR, dont Yoko Yakembe, ont récupéré le parti et son appellation de 1991. C’est alors que nous avons décidé de faire enregistrer le MSR comme parti politique en 2016, pour soutenir Joseph Kabila. Le MSR avant janvier 2016 n’avait aucun document légal». En effet, dans un document brandi par François Rubota, un procès verbal de novembre 2015, le MNR dénonce Pierre Lumbi pour avoir quitté la MP au profit de l’opposition, alors que «les objectifs du parti sont notamment, d’appuyer et de soutenir le chef de l’État».[20]

 

Le 29 mars, se prononçant sur le dédoublement des partis politiques, notamment en ce qui concerne l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le Conseil National de Suivi de l’Accord du 31 décembre 2016 (CNSA) a tranché en faveur de l’UDPS dirigée par le secrétaire général Jean-Marc Kabund, au détriment de l’UDPS conduite par Tharcisse Loseke, bras droit du Premier ministre Bruno Tshibala. Le CNSA «a recommandé à Monsieur Bruno Tshibala Nzenze de créer un nouveau parti et de choisir une autre dénomination qui ne prête pas confusion, étant donné qu’ils ont élaboré des nouveaux statuts depuis leur congrès» et a réitéré la même recommandation au groupe conduit par Valentin Mubake, ainsi que celui de Corneille Mulumba.[21]

 

Le 30 mars, dans une conférence de presse, l’Union pour la démocratie et le progrès social dirigée par Bruno Tshibala (UDPS/Tshibala), a dénié au Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) la qualité de prendre des décisions sur l’affaire du dédoublement des partis politiques. Tharcisse Loseke, président délégué de l’UDPS/Tshibala, a affirmé que trancher sur la question du dédoublement des partis politiques relève de la compétence des cours et tribunaux. Il accuse le CNSA d’avoir violé l’accord de la Saint-Sylvestre 2016 qui, dans son chapitre 5/4., dispose: « Les parties prenantes demandent au ministère de l’Intérieur de s’abstenir de se mêler de quelle que manière que ce soit ou d’arbitrer les conflits internes des partis politiques qui relèvent des cours et tribunaux ».[22]

 

b. La remise de la liste à la Commission électorale par le Ministre de l’Intérieur

 

Le 26 mars, le ministre de l’Intérieur, Henri Mova Sakany, a déposé à la CENI la liste actualisée des partis et regroupements politiques légalement reconnus et pouvant participer aux prochaines élections. Selon le ministre de l’Intérieur, il s’agit de presque 600 (599) partis politiques et moins d’une centaine (94) de regroupements politiques. Le ministre Mova a affirmé que, au nom de l’inclusivité du processus électoral, la liste reprend tous les partis politiques dans leur ensemble, y compris les « dédoublés » que le CNSA n’a pas su régler, comme le MSR et l’ACO. Ce sera finalement à la CENI et au Cours et Tribunaux de trancher quel est le parti ou le regroupement politique qui est conforme ou qui ne l’est pas en vertu de la loi. Au sujet des partis dédoublés, Henri Mova Sakani leur recommande de trouver une solution amiable. Au cas contraire, poursuit-il, ils n’ont qu’à se référer aux instances judiciaires: «Ceux qui ne se sont pas mis d’accord, une médiation a été menée par le CNSA. Parfois on a trouvé des ententes. Mais pour ceux qui ne se sont pas mis d’accord, il y a d’autres instances, comme les cours et tribunaux».

Pour le cas UDPS, le ministère de l’Intérieur a renvoyé ce dossier au ministre de la Justice Alexis Nthambwe Mwamba de pouvoir trancher sur cette affaire qui relève de sa compétence. Pour ce faire, tous les UDPS sont d’office reconnus par le ministère de l’Intérieur, entre autres l’UDPS/Tshisekedi conduit par son secrétaire général Jean-Marc Kabund, UDPS aile Bruno Tshibala l’actuel Premier ministre et enfin l’UDPS/ le peuple de Valentin Mubake, ancien conseiller d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

Il est don fort probable que tous les partis dédoublés aient été retenus dans cette liste actualisée, mettant dans une grande confusion la CENI, qui avait insisté sur l’identification claire du nom, du logo, du responsable du parti pour une meilleur différenciation de ceux-ci.[23]

 

 

3. LE CONGRÈS DE L’UDPS / AILE LIMETE

 

a. La convocation

 

Le 13 mars, le porte-parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a annoncé que ce parti tiendra son congrès extraordinaire du 30 au 31 mars 2018 à Kinshasa, en vue d’élire son nouveau président qui succédera à Etienne Tshisekedi décédé le 1er février 2017. Au total, 617 délégués du parti et 100 invités sont attendus, à ces assises dont le budget s’élève à près de 170 000 dollars américains. Ce montant doit provenir des cotisations des militants et cadres du parti, précisent les dirigeants du parti. Les critères pour être candidat président de l’UDPS sont connus: Etre de nationalité congolaise, être membre de l’UDPS depuis au moins vingt ans, justifier d’un niveau d’études égal au moins au graduat ou d’une expérience professionnelle et politique prouvée à travers un parcours régulier au sein de l’UDPS.

Augustin Kabuya a aussi annoncé la création très prochaine d’une plateforme électorale de l’UDPS et ses alliés, pour un soutien probable à la candidature de Félix Tshisekedi à la prochaine présidentielle: «L’UDPS respecte tout le monde, toutefois le nom de notre plateforme électorale sera connu dans quelques jours». Cette annonce intervient 24 heures après la création d’une autre plateforme dénommée « Ensemble » par une partie des composantes du Rassemblement qui soutient Moïse Katumbi comme candidat président.[24]

 

Le 20 mars a eu lieu la clôture des dépôts des candidatures au poste de président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Parmi les candidatures, on peut remarquer celle de David Mukeba, actuellement vice-président de la jeunesse de l’UDPS. Architecte de formation, il enseigne à l’IBTP. Un autre candidat c’est Paul Tshilumbu. Même s’il n’occupe pas une fonction officielle au sein du parti, il fait partie des militants de première heure. 47 ans, professeur à la Faculté de pharmacie. Il y a aussi la candidature de Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi. 55 ans, il est diplômé en marketing et communication de l’Institut des Carrières Commerciales à Bruxelles. Il est actuellement parmi les quatre Secrétaires Généraux adjoints du parti. Le vote du nouveau président de l’UDPS en remplacement d’Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles, aura lieu pendant le congrès du parti prévu du 30 au 31 mars 2018.[25]

 

b. L’UDPS / aile Tshibala essaye de l’empêcher

 

Le 27 mars, le Tribunal de paix Kinshasa-Matete a convoqué Jean Marc Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour comparution ce mercredi 28 mars 2018. Cette convocation fait suite à une plainte déposée par l’aile de l’UDPS/Tshibala contre Kabund qu’elle accuse de « faux en écriture » pour avoir signé « frauduleusement« , le 13 mars 2018, un acte appelé « décision convoquant le congrès de l’UDPS pour le 30 au 31 mars 2018« , afin d’élire le successeur d’Etienne Tshisekedi à la tête du parti. La plainte est signée par Tharcisse Loseke, président délégué de l’UDPS/Tshibala. Le 13 mars dernier, Jean Marc Kabund, en qualité du secrétaire général de l’UDPS, a convoqué un congrès du 30 mars au 31 mars prochain pour désigner le remplaçant d’Etienne Tshisekedi mort il y a une année. Ces assises, affirme le camp Tshibala, a pour objectif de « entériner » la dynastie à la tête du parti. Allusion faite à Félix Tshisekedi qui est l’un des candidats en lice.[26]

 

Selon Tharcise Loseke, Jean Marc Kabund a violé l’article 26 des statuts de l’UDPS qui prévoit que, en cas de la disparition du président national de l’UDPS, comme cela a été le cas le premier février 2017 lors du décès d’Étienne Tshisekedi, le pouvoir de convoquer le congrès revient au directoire du parti et cela endéans un mois. Jean-Marc Kabund s’est simplement substitué au directoire en prenant cette décision de convoquer le congrès.

A l’UDPS / aile Limete, l’on considère que l’article 26 des statuts de ce parti évoqué par Tharcisse Loseke, accorde bel et bien le pouvoir au secrétaire général Jean-Marc Kabund de convoquer le congrès devant permettre la succession d’Étienne Tshisekedi comme il l’a fait. En outre, c’est à titre individuel que l’actuel premier ministre Bruno Tshibala a convoqué en décembre 2017 le congrès dit de l’UDPS (l’UDPS Limete lui déniant la qualité de convoquer le congrès et d’utiliser le label UDPS parce que auto-exclu en avril 2017) au terme duquel il a été élu le 10 décembre par acclamation, président de l’UDPS.[27]

 

Le 28 mars, le Secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean Marc Kabund a répondu à la convocation du tribunal de grande Instance (TGI) de Kinshasa-Matete.

«La stratégie des avocats de Kabund a consisté  à contester la congolité de Loseke qui détient la nationalité belge. Nous avons soulevé ça comme premier moyen. Comme deuxième moyen, nous avons dit que Loseke n’a pas qualité d’intervenir dans les affaires internes d’un parti politique dont Jean Marc Kabund est reconnu par le ministère de l’intérieur comme son chef, alors que Loseke est membre d’un autre parti dirigé par Bruno Tshibala. Loseke n’a pas qualité d’engager un parti politique auquel il n’appartient pas», a déclaré Peter Kazadi, avocat de Jean Marc Kabund après l’ouverture du procès.

Pour les avocats de l’UDPS, l’article 26 des statuts de l’UDPS de 2013 affirme clairement que, « en cas de décès du président du parti, le secrétaire général, le président de la convention démocratique et le président de la commission électorale permanente engagent le parti ».

«La partie citée était venue avec intention de présenter des moyens dilatoires et a évoqué des exceptions évoquant, entre autre, que Loseke était étranger. Mais lorsque nous avons produit les éléments attestant que Loseke avait renoncé à sa nationalité belge, nous estimons que le tribunal est amplement éclairé», a déclaré Paulin Mukala, avocat de Tharcisse Loseke.

D’après l’UDPS/Limete, Tharcisse Loseke avait acquis la nationalité belge le 19 janvier 2010, selon le Moniteur Belge (Journal Officiel de la Belgique) publié le 15 juin 2010. Dans le camp de Tharcisse Loseke, on affirme qu’il a recouvré la nationalité congolaise en février 2017, après avoir introduit une requête auprès du ministre de la justice Alexis Thambwe Mwamba en date du 26 janvier 2017.[28]

 

Sur base des pièces versées au dossier, l’organe de la loi a indiqué se trouver en face de deux statuts, à savoir ceux de 2013, présentés par Jean Marc Kabund-a-Kabund, et ceux de 2017, présentés par Tharcisse Loseke. Après un examen rapide des deux textes, il a conclu à l’existence de deux partis politiques différents. Selon les Statuts de 2013, le parti est dirigé par un président et, en cas d’empêchement, c’est le Secrétaire général qui assume son intérim.

Par contre, dans les statuts de 2017 déposés par Tharcisse Loseke, le parti est dirigé par un président ainsi que des vice-présidents. En cas d’empêchement du président, un président délégué assume sa
responsabilité et le président devient dans ce cas « Autorité morale ».Il s’en suit que, s’agissant de deux partis différents, Tharcisse Loseke n’a aucune qualité pour initier une action en justice contre Jean Marc Kabund-a-Kabund.

Le collectif d’avocats de Jean-Marc Kabund a précisé que rien ne confère à Tharcisse Loseke les  prérogatives d’initier une action judiciaire contre l’actuel Secrétaire général de l’UDPS. Membre d’un parti politique différent de l’UDPS, il ne peut pas s’ingérer dans les actes que pose Jean Marc Kabund-a-Kabund. Il a été rappelé aux avocats de Loseke que le ministère de l’Intérieur a reconnu tous les « UDPS » et inscrits leurs noms sur la liste des partis et regroupements politiques déposée à la CENI pour les élections du 23 décembre 2018.

Le collectif d’avocats de Jean Marc Kabund a réaffirmé que, comme citoyen belge et conformément à la législation congolaise, Tharcisse Loseke ne peut pas appartenir à un parti politique congolais car, la nationalité congolaise est une et exclusive. S’il a réellement renoncé à sa nationalité belge, il doit être détenteur d’un document établi par l’administration belge et qui ne lui reconnaît plus la qualité de citoyen belge. Toutefois, jusqu’à ce jour, le professeur Loseke n’a pas encore déposé devant les instances administratives et judiciaires congolaises compétentes l’acte authentique de sa renonciation à la nationalité belge et approuvée par l’administration du Royaume de Belgique.

Pour le collectif des avocats de Loseke, l’argument de la nationalité belge de leur client n’est pas à prendre en considération, car Loseke est détenteur d’une carte d’électeur congolais, d’un passeport diplomatique congolais et était membre du gouvernement Badibanga comme Congolais.[29]

 

Au terme de l’audience, le ministère public a requis auprès des juges de reconnaitre au Secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, la qualité d’engager son parti. L’affaire est prise en délibéré. Le jugement est donc attendu dans un délai de 8 jours, conformément à la loi.[30]

 

c. Félix Tshisekedi élu président de l’UDPS / aile Limete

 

Le 30 mars, dans l’après midi, le secrétaire générale de l’Union pour Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean Marc Kabund, a déclaré ouvert le congrès du parti. Tard dans la nuit, Félix Tshisekedi Tshilombo a été élu président de l’UDPS. Il succède ainsi à Etienne Tshisekedi, son père biologique décédé à Bruxelles depuis le 1 février 2017. Son investiture est prévue ce samedi 31 mars. Par main levée,790 délégués, soit 98,38 % sur les 803 qui ont participé au vote, ont voté pour le président du Rassemblement, ancien secrétaire général adjoint de l’UDPS en charge des relations extérieures. Guy Bao seul candidat resté en lice avec Félix Tshisekedi, après le désistement de Paul Tshisumbu et David Mukeba, a recueilli 8 voix. 994 délégués ont participé à ce congrès de l’UDPS. Immédiatement après cette élection, les participants au congrès, ont voté une résolution, faisant de Félix Tshisekedi Tshilombo le candidat à la magistrature suprême pour les élections prévues en décembre prochain.[31]

 

Le 31 mars, investi président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et désigné candidat aux élections présidentielles du 23 décembre prochain, Félix Tshisekedi s’est fixé 5 objectifs:

– Gagner haut la main la présidentielle de décembre 2018;

– Avoir le plus grand nombre des députés provinciaux et nationaux;

– Avoir le plus grand nombre des gouverneurs;

– Avoir le plus grand nombre des sénateurs;

– Conquérir la majorité des entités territoriales décentralisées.

Par ailleurs, il s’est dit ouvert aux alliances avec d’autres forces politiques et sociales acquises au changement, afin d’obtenir l’alternance au sommet de l’État.[32]

[1] Cf Alphonse Mudherwa – 7sur7.cd, 13.03.’18; Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 13.03.’18

[2] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 13.03.’18

[3] Cf Radio Okapi, 15.03.’18

[4] Cf Politico.cd, 16.03.’18

[5] Cf Radio Okapi, 18.03.’18

[6] Cf RFI, 18.03.’18

[7] Cf Actualité.cd, 17.03.’18; Stanys Bujakera – Actualité.cd, 18.03.’18

[8] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 18.03.’18

[9] Cf Roberto Tshahe – Cas-info.ca, 20.03.’18; Radio Okapi, 19.03.’18

[10] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 21.03.’18

[11] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 21.03.’18

[12] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 24.03.’18

[13] Cf Will Cleas Nlemvo – Actualité.cd, 24.03.’18

[14] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 25.03.’18

[15] Cf Radio Okapi, 25.03.’18

[16] Cf Daniel Ngoie – 7sur7.cd, 13.03.’18

[17] Cf Radio Okapi, 23.03.’18

[18] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 21.03.’18; Radio Okapi, 22.03.18

[19] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 22.03.’18

[20] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 24.03.’18

[21] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 29.03.’18

[22] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 31.03.’18

[23] Cf Radio Okapi, 26.03.’18; Politico.cd, 26.03.’18; Roberto Tshahe – Cas-info.ca, 27.03.’18

[24] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 13.03.’18; Politico.cd, 13.03.’18

[25] Cf Actualité.cd, 20.03.’18

[26] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 27.03.’18

[27] Cf Politico.cd, 27.03.’18

[28] Cf Radio Okapi, 28.03.’18; Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 28.03.’18; mediacongo.net, 28.03.’18

[29] Cf Yves Kadima – Le Phare – Kinshasa, 29.03.’18

[30] Cf Radio Okapi, 28.03.’18; Christine Tshibuyi – Actualité.cd, 28.03.’18; mediacongo.net, 28.03.’18

[31] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 31.03.’18; RFI, 31.03.’18

[32] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 31.03.’18