Congo Actualité n. 352

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: UN CHANGEMENT DE CAP → DÉSORMAIS VERS LES ÉLECTIONS!

  1. UNE RÉUNION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU SUR LA RD CONGO
    1. Les propos de Nikki Haley
    2. La réaction du président de la Commission électorale
  2. LE PROCESSUS ÉLECTORAL
    1. La Commission électorale insiste sur l’introduction de la machine à voter
    2. Les réactions de l’Opposition sur la machine à voter
    3. Les différentes positions de l’Opposition sur une transition sans Kabila et sur une candidature unique pour la présidentielle
  3. LE CONCLAVE DU G7 ET DE L’AR À JOANNESBURG
    1. Le déroulement des assises
    2. Les répercussions sur l’UDPS et le Rassemblement de l’Opposition
  4. JUSQU’AU BOUT … MALGRÉ TOUT
    1. Une «journée ville morte» en mémoire des martyrs de l’accord de la Saint-Sylvestre
    2. Les cris d’alerte de l’ASADHO et de COJESKI
    3. Le rapport de la Commission CEM 3121
    4. Le communiqué de presse du Comité Laïc de Coordination (CLC)

 

ÉDITORIAL: UN CHANGEMENT DE CAP → DÉSORMAIS VERS LES ÉLECTIONS!

 

 

 

 

1. UNE RÉUNION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU SUR LA RD CONGO

 

a. Les propos de Nikki Haley

 

Le 12 février, lors d’une rencontre sur la RDCongo, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est dit favorable à la tenue des élections le 23 décembre 2018, conformément au calendrier électoral. Dans cette réunion, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, a insisté: «Nous ne pouvons pas avoir peur de faire pression sur le gouvernement, la commission électorale et l’opposition pour que le peuple congolais obtienne l’alternance pacifique et démocratique qu’il mérite». Dans son long discours, Mme Haley est également revenue sur sa dernière visite en RDC, où elle avait rencontré, outre le président Joseph Kabila, toutes les parties, dont l’opposition, l’Eglise catholique et des membres de la société civile. À ce propos, elle a rappelé que «ce qu’ils attendent de la communauté internationale, presque sans exception, c’est d’aider à faire avancer les élections. Ces élections, bien sûr, devaient avoir lieu l’année dernière. Nous ne pouvons pas permettre un autre délai».

Rappelant la conférence de presse du président Joseph Kabila, Mme Haley a noté que le Chef de l’Etat s’est engagé à ne plus se présenter aux prochaines élections. «C’est un développement positif, un pas important vers une transition pacifique du pouvoir au Congo. Avec cet engagement crucial derrière nous, toutes les parties intéressées peuvent aller de l’avant pour faire en sorte que les élections de décembre soient inclusives, ordonnées, libres, équitables et crédibles», a-t-elle expliqué. Si les Etats-Unis ont toujours appelé à la liberté des manifestations, ou encore à l’application des mesures de décrispation, toutefois ils ont surtout insisté, comme la quasi-totalité des Pays membres du Conseil de sécurité, sur la tenue des élections au 23 décembre 2018.

Lors de cette réunion informelle à l’ONU sur le processus électoral en RDC, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a aussi déclaré que les Etats-Unis sont opposés au recours à un système électronique de vote pour la triple élection prévue le 23 décembre en République démocratique du Congo, présidentielle, législatives et provinciales: «Nous sommes très préoccupés de voir l’insistance (de la Commission électorale indépendante CENI) à vouloir utiliser un système électronique de vote. Les bulletins électroniques n’ayant jamais été testés en RD Congo. l’utilisation d’une technologie inconnue, pour la première fois et lors d’une élection cruciale, est un énorme risque. Un tel recours représente un risque colossal et les Etats-Unis ne l’appuient pas, en souhaitant plutôt le recours à des bulletins de vote papier, pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat».[1]

 

b. La réaction du président de la Commission électorale

 

Le 12 février, lors de la réunion, le président de la Commission électorale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, venu à New York pour cette réunion, a rappelé que, «avec plus de 45 millions d’électeurs, les trois scrutins combinés le même jour imposent l’implantation de 23.000 centres de vote avec environ 90.000 bureaux de vote et de dépouillement. L’option prise de recourir à la machine à voter permet de réduire le poids de l’ensemble des matériels à déployer de 16.000 tonnes à moins de 8.000 tonnes. Et grâce au recours à la machine à voter, les coûts des scrutins ont pu être réduits de 554 millions de dollars à environ 432 millions, avec une épargne de 122 millions de dollars». Le président de la Commission électorale a affirmé que, sans l’utilisation des machines à voter, il ne sera pas possible d’organiser les élections le 23 décembre 2018 comme prévu. Il a ajouté que, s’il faut recourir aux bulletins papier, les élections devraient être organisées en juillet 2019.[2]

 

Le 13 février, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, a réagi via son compte tweeter aux propos du président de la CENI qui a affirmé que le rejet de la machine à voter va automatiquement repousser les élections d’au moins 6 mois, soit en juillet 2019. Selon Vital Kamerhe, le rejet de la machine à voter, qu’il appelle « machine à tricher », n’occasionnera pas de report des élections, prévues le 23 décembre 2018. En effet, «aux points 39-40, le calendrier électoral publié par la Ceni prévoit l’impression, le conditionnement, la livraison et le déploiement des bulletins de vote aux 15 hubs, du 7 octobre au 5 décembre 2018. La machine à voter n’est prévue nulle part», écrit l’ancien président de l’Assemblée nationale sur Twitter.[3]

 

Le 19 février, réagissant à  la proposition de Nikki Haley, souhaitant le retour au vote à papier, le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, a expliqué: «nous disons la même chose dans la mesure où le vote que nous proposons avec la machine c’est un vote à papier, car la machine ne nous sert qu’à imprimer in situ le bulletin de vote. Ce n’est pas la machine à voter qui fait le comptage des voix. Le comptage des voix va se faire manuellement comme toujours».[4]

 

 

2. LE PROCESSUS ÉLECTORAL

 

a. La Commission électorale insiste sur l’introduction de la machine à voter

 

Le 21 février, lors d’une présentation de la machine à voter à la presse, le rapporteur de la commission électorale (Céni), Jean-Pierre Kalamba, a affirmé que «ce n’est pas une machine à tricher, mais une machine à simplifier et à réduire le coût des élections». «Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections le 23 décembre 2018», avait prévenu il y a quelques jours le président de la Céni, Corneille Nangaa.

A vue d’œil, la machine de toutes les polémiques se présente sous la forme d’un simple écran tactile fabriqué en Corée du Sud. La machine ne fonctionnera qu’en français, langue officielle, et non dans les quatre langues nationales.

A l’ouverture du bureau de vote, son président devra glisser une carte verte dans la fente de la machine à voter. «Cette étape permet d’enregistrer l’heure d’ouverture du bureau et l’identité du président et ses assesseurs », poursuit Jean-Pierre Kalamba.

Ensuite, l’électeur glisse un seul bulletin dans la machine pour les trois élections. Pour chacune, les photos des candidats apparaissent sur l’écran tactile. «Pour choisir votre candidat touchez sur sa photo et la machine zoome sur le candidat choisi», explique la commission électorale. Il est possible d’annuler son choix, en cas d’erreur. A la fin de l’opération, la machine imprime les trois noms choisis au dos du bulletin de vote que l’électeur va plier et glisser dans l’urne.

A la clôture du bureau de vote, le président clôt les opérations en introduisant dans la machine une carte de couleur rouge. La machine affiche les résultats (nombre d’inscrits, de votants, taux de participation, nombre de voix par candidats). Le président et ses assesseurs peuvent passer au dépouillement manuel des bulletins glissés dans l’urne pour une «contre-vérification».

Pour sa part, l’opposition dénonce le coût exhorbitant de la « machine à voter ». «Une seule machine revient à 1500 dollars américains, et nous allons avoir à peu près 100.000 bureaux de vote. Donc, il faut plus ou moins 100 000 machines, c’est à dire 150 millions de dollars, rien que pour l’achat des machines», estime Eve Bazaiba Masudi, secrétaire générale du MLC. Pour elle, l’sage de la « machine à voter » risque de violer le secret du vote.

Les critiques émises par les acteurs politiques ne seraient que des faux-fuyants pour obtenir un report des élections. Pour Jean-Pierre Kalamba, «il y a des gens qui, peut-être, veulent une transition. Mais, au lieu de le dire ouvertement, ils veulent que ça sorte de la bouche de quelqu’un d’autre. Ils disent: nous refusons la machine,  pour que celui-là dise à son tour: si vous refusez la machine, les élections ne seront pas possibles. Donc, il y a transition. Alors, ils vont dire dans l’obscurité et dans l’ombre: bravo!».[5]

 

b. Les réactions de l’Opposition sur la machine à voter

 

Le 24 février, après avoir noté quelques avancées lors des échanges avec le président de la CENI sur le processus électoral, le Front pour le Respect de la Constitution (FRC), le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ont affirmé, dans une déclaration commune, leur détermination à aller aux élections suivant le calendrier publié par la CENI. Ce calendrier prévoit la tenue de la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales le 23 décembre 2018. Selon Ève Bazaiba et Vital Kamerhe, respectivement secrétaire général du MLC et président de l’UNC, la CENI a enfin accepté que l’audit du fichier électoral et du serveur sera fait par le groupe d’experts internationaux, les témoins des partis politiques et les observateurs indépendants.

Toutefois, le MLC et l’UNC ont rejeté la machine à voter pour le processus électoral en cours, «afin de préserver et de garantir la paix sociale avant, pendant et après les élections». Selon Ève Bazaiba, «sur le plan de droit, l’usage de la machine à voter est illégal, car l’article 237 ter de la loi électorale exclut explicitement le mode de vote électronique pour les élections en cours.

En outre, l’usage de la machine à voter violerait le droit au secret de vote tel que prévu par l’article 5, alinéa 4 de la Constitution, car la majorité des électeurs ne saura pas l’utiliser et devra être assistée. Sur le plan technique, contrairement à ce qu’affirme la CENI, la machine à voter a montré ses limites, notamment en ce qui concerne le temps de vote, les erreurs d’impression, etc. Sur le plan économique, l’argument de rationalité évoqué par la CENI suite aux contraintes budgétaires n’est pas fondé. Alors que le prix d’une machine à voter est évalué à 400 USD, elle est curieusement livrée à la CENI à 1500 USD, soit 150 millions USD pour 100.000 machines. Sur le plan logistique, le calendrier du 5 novembre 2017 ne prévoit pas l’utilisation de la machine à voter ni toutes les activités y relatives. Il s’agit de la commande, de la livraison et du déploiement de ces machines à voter, du recrutement et de la formation des techniciens, etc. Le calendrier électoral prévoit plutôt l’utilisation des bulletins de vote».[6]

 

Le 27 février, après avoir été reçue par le président de la Ceni Corneille Nangaa dans le cadre des consultations initiées sur l’importance de l’utilisation de la machine à voter, l’Alternance pour la République (AR) a redit son non «catégorique» à l’utilisation de la machine à voter pour les prochains scrutins:  «Dans un processus électoral on peut toujours apporter des innovations. Cependant nous considérons que, en l’état actuel de notre pays, les difficultés de notre population pour pouvoir s’approprier cette innovation, l’absence d’un protocole assez rigoureux pour le test et la validation de cette machine et le très peu de temps que nous avons pour aller aux scrutins, ne nous permettent pas d’être partisans du déploiement de la machine à voter. Nous avons une préférence pour le vote à bulletin papier pour les scrutins à venir. Le cadre légal aussi interdit tout vote électronique».[7]

 

Le 1er mars, après un premier boycott, le porte-parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a finalement conduit une délégation de ce parti au siège de la CENI.  Cette visite entrait dans le cadre des contacts directs initiés par Corneille Nangaa Yobeluo avec les différentes parties prenantes au processus électoral. Au cours de cet entretien, l’UDPS a remis à la CENI un questionnaire écrit comprenant 45 questions qui se rapportent au processus électoral, principalement à la machine à voter. Sur demande expresse de ce parti, la CENI a été invitée à répondre par écrit au questionnaire lui transmis. Déjà opposée à l’usage de la machine à voter et réticente à prendre part aux élections organisées prochainement par la CENI, l’UDPS devra donner ses avis définitifs après les réponses de la CENI.[8]

 

Parmi les questions posées, on peut citer les suivantes:

  1. SUR LE PLAN TECHNIQUE
  2. Qui est le fabriquant de la machine à voter?
  3. Quel est l’adresse du fabriquant de la machine à voter?
  4. Quel est le prix de la machine à voter?
  5. Quel est le pays de la fabrication?
  6. Qui sont les sous-traitants?
  7. Qui est le fournisseur de la machine à voter?
  8. La fiche technique complète de la machine?
  9. Guide d’utilisation?
  10. Plan de formation du personnel?
  11. Procédures de transfert des données?
  12. Chiffrement de données stockées (standard type AES 256)?
  13. Chiffrement de données en transit?
  14. Schéma de la procédure de vote avec la machine à voter?
  15. Procédure d’alimentation en énergie de la machine?
  16. Est-il possible d’auditer chaque machine avant et après le vote?
  17. Quel logiciel utilisez-vous pour auditer chaque machine?
  18. Existe-t-il un fichier log qui enregistre toutes les actions faites sur la machine à voter? Si oui, quelles sont les garanties que ce fichier ne serait ni effacé ni accessible en l’absence des représentants des partis politiques?
  19. Serait-il possible de marquer chaque machine par son numéro mac adresse et que ce numéro soit rapporté sur les PV?
  20. Quel type de scellé comptez-vous mettre sur les machines avant et après le vote?
  21. Quels sont les mécanismes de vérification post élections?
  22. Comment l’opération de synchronisation des données va être effectuée, c’est-à-dire, la transmission des données des électeurs et des candidats à partir du serveur central de compilation à la machine à voter?
  23. Quels sont les moyens prévus pour la vérification de chaque machine avant le déploiement au bureau de vote? Cela s’effectuera en présence des experts informatiques à Kinshasa de chaque regroupement politique ou sur place au bureau de vote?
  24. Quel est la durée minimum effectuée par chaque électeur durant l’opération de vote?
  25. Au cas où le logiciel a un problème technique, quels sont les mécanismes prévus pour le trouble shooting et comment cela va être effectué?
  26. Est-ce que la machine à voter est accessible par voix d’internet ou hors un réseau local (LAN, MAN ou WAN)? Si elle est accessible, quels sont les modalités d’accès? et par qui?
  27. En cas d’absence d’électricité, quel est la durée de vie de la batterie installée à la machine à voter?
    38. Quels sont les mécanismes prévus en cas de pannes physiques de la machine durant l’opération de vote et combien de temps va-t-il prendre pour un remplacement immédiat?
  28. SUR LE PLAN JURIDIQUE
  29. Pourquoi la machine à voter n’est-elle pas prévue dans le calendrier électoral?
  30. Quel est le fondement juridique ou l’élément légal homologuant la machine à voter?
  31. Quels sont les modalités prévues afin de respecter la discrétion de vote spécifiée par la loi électorale?
    43. Quelle est la valeur juridique du vote exprimé et comptabilisé automatiquement par la machine à voter par rapport aux résultats du vote manuellement compilés?
  32. En cas d’écart entre les données électroniques et les données manuelles, lesquelles seront prises en compte par le Président du bureau de vote et par les cours et tribunaux en cas du contentieux
    électoral?
    45. En cas de contestation née de l’écart entre le vote électronique et le vote manuel, lequel des procès-verbaux, sera affiché devant le bureau de vote?[9]

 

c. Les différentes positions de l’Opposition sur une transition sans Kabila et sur une candidature unique pour la présidentielle

 

Le 3 mars, lors d’une séance de restitution de la rencontre avec le président de la CENI, Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République (AR), structure qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle, a déclaré que soutenir une transition sans Kabila équivaudrait à vouloir donner de nouveau des béquilles à un pouvoir finissant. «Nous ne sommes pas d’accord avec l’idée d’une transition sans Kabila. Toutefois, ne pas vouloir une transition sans Kabila ne veut pas dire que nous aimons Kabila», a-t-il déclaré, en ajoutant que  «chercher une autre transition va nous créer d’autres problèmes. Nous voulons les élections, des élections crédibles pour une alternance pacifique, pas des élections avec la machine à voter qui est une machine à tricher».[10]

 

Le 3 mars, le coordonnateur de l’Alternance pour la République (AR), Delly Sesanga, a insisté sur la mise en œuvre intégrale de l’accord de la Saint Sylvestre, afin de permettre la tenue d’élections libres et inclusives. Pour lui, les élections ne peuvent pas être inclusives sans la participation des tous ceux qui veulent se présenter comme candidats. «Le respect de l’accord passe par la décrispation politique, le retour des exilés politiques, la libération des prisonniers politiques, la fin du dédoublement de partis politiques, c’est des choses simples qui sont dans l’accord… On ne peut pas imaginer, par exemple, une élection présidentielle libre et inclusive sans la participation des candidats majeurs, comme Moïse Katumbi», a-t-il déclaré. A la question de savoir à quand le retour au pays de Moïse Katumbi, que le pouvoir ne considère pas comme un exilé politique, Delly Sesanga a expliqué que le problème qui touche Moïse Katumbi est de nature politique et que, par conséquent, ce cas doit trouver une solution politique, comme on en a parlé lors des négociations de la CENCO. «Si l’accord est appliqué, la question de Moïse ne se pose pas», a dit le Coordonnateur de l’AR.[11]

 

Le 6 mars, Jean Bertrand Ewanga, membre de la plateforme politique Alternance pour la république (AR), a affirmé que «l’opposition ne réussira pas à avoir un candidat commun. Je crois que les forces politiques se préparent à aller aux élections en ordre dispersé et que le meilleur gagne. Ce qu’il faut noter, c’est qu’il y a un double enjeu: le présidentiel et le parlementaire. En cas d’échec dans le présidentiel, il y a aussi la possibilité d’être majoritaire dans l’Assemblée».[12]

 

Le 6 mars, le secrétaire général adjoint de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social / Kibassa (UDPS/Kibassa), Djimi Mukendi, a déclaré que «il sera quasi impossible que l’opposition aie un candidat unique, étant donné que nous sommes dans ce jeu démocratique qui permet à tout le monde d’exprimer ses ambitions. La candidature unique de l’opposition relève de l’utopie».[13]

 

Des divergences persistent au sein Rassemblement à propos du processus électoral. Une situation qui met presqu’en mal la cohésion de cette plate-forme politique. Plusieurs idées émergent parmi les partis politiques qui composent cette organisation.

Le parti Orange, de Fiyou Ndondoboni, «ira aux élections quelles que soient les conditions».

Une position rejetée par le G7 qui affirme que «il n’y aura pas de participation aux élections, sans la décrispation politique et le retour de Moise Katumbi», alors que l’ECIDE de Martin Fayulu et l’UDPS de Félix Tshisekedi ne jurent que par une «transition sans Kabila».

Du côté de Félix Tshisekedi, leader de l’UDPS et président du Rassemblement, et de Martin Fayulu, on estime que «il serait absurde de faire encore confiance à quelqu’un qui a déjà trahi tous ses engagements». Selon Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’UDPS, son parti est favorable aux élections, mais pas avec l’actuel bureau de la commission électorale, encore moins avec Joseph Kabila comme chef de l’Etat.

Pour Pierre Lumbi, président du G7, «réclamer une transition sans Kabila est peu réaliste et reviendrait à disqualifier l’accord de la Saint-Sylvestre». Toujours pour le G7, il faudrait par contre redoubler de pressions pour que cet accord soit appliqué, parce qu’il prévoit entre autre le retour de l’exil de Moïse Katumbi, candidat soutenu par cette plateforme à la présidentielle. Selon une source proche de cette plateforme, «il est nécessaire que le Rassemblement se retrouve autour d’une table, pour harmoniser ses objectifs sur les élections à venir. Sinon, on risquera de vivre les mêmes réalités de 2011: une seule candidature de la MP face à plusieurs de l’opposition».[14]

 

 

3.  LE CONCLAVE DU G7 ET DE L’AR À JOANNESBURG

 

a. Le déroulement des assises

 

Le 10 mars, les partis politiques membres de l’Alternance pour la République (AR) et du G7, deux plates-formes de l’opposition politique de la RDC, ont entamé leur conclave à Johannesburg (RSA).

Selon les organisateurs, ces assises de trois jours permettront aux participants d’aborder des questions concernant les prochaines échéances électorales en RDC, leur programme politique, leurs stratégies électorales et la mise en application de l’accord de la saint Sylvestre dans toute son intégralité. Les participants sont venus de la RDC, d’Europe, du Canada ainsi que d’Afrique du Sud. Selon des sources proches du G7 à Johannesburg, ce conclave regroupe plusieurs personnes qui soutiennent la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle.

Pour sa part, Olivier Kamitatu, modérateur du conclave, a évoqué la question de la création d’un nouveau mouvement politique, les « forces du changement », qui va porter «la vision, le programme et la candidature» de Moïse Katumbi aux prochaines échéances électorales.

Il faut toutefois rappeler que Moïse Katumbi, qui vit en exil depuis 2015, avait été condamné par contumace à trois ans de prison dans une affaire de spoliation d’immeuble. Son dossier a été transféré devant la Cour de cassation.[15]

 

Le 11 mars, au deuxième jour du conclave de Johannesburg, les participants se sont penchés à la mise en place d’un mouvement qui devrait fédérer toutes les autres plates-formes de soutien à la candidature, au programme et à la vision de Moise Katumbi. S’il est approuvé, ce mouvement aurait pour appellation «Ensemble pour le changement». Il devrait être présidé par Moise Katumbi. Pierre Lumbi pourrait être désigné à la coordination du bureau politique et Delly Sesanga au secrétariat général. «C’est ça même le fond de ces travaux. Mettre en place ce mouvement qui va nous aider à mieux nous préparer pour affronter les élections à venir», a confié un des participants.

Les participants au conclave ont réaffirmé leur appartenance au Rassemblement qui demeure un regroupement politique de « combat » et qui laisse la liberté à chaque parti de s’organiser sur le plan électoral. Dans ce contexte, Gregoire Kiro, secrétaire général du RCD/KML de Mbusa Nyamwissi, a déclaré que «il n’y a aucun divorce avec le Rassemblement. Nous nous préparons aux élections avec le candidat Moïse Katumbi. Le Rassop était créé pour pousser Kabila à la sortie à la fin de son mandat. Il n’a jamais été une plate-forme électorale. Chacun s’organise en rapport avec les élections».[16]

 

Le 12 mars, Moïse Katumbi a annoncé la création d’une plateforme dénommée « ENSEMBLE » pour soutenir sa candidature à la prochaine présidentielle. Sur son compte Twitter, il a écrit: «Aujourd’hui, nous créons notre mouvement électoral pour changer le Congo! « Ensemble » est un mouvement ouvert à tous. « Ensemble » nous mettrons fin à la dictature et nous irons gagner les élections à tous les niveaux: présidentielle, législatives, provinciales et locales».

Investi candidat à la Présidentielle bien qu’en exil depuis mai 2016, Moïse Katumbi a fait savoir qu’il pourrait regagner le sol congolais au mois de juin, afin de déposer sa candidature pour les élections de décembre. L’ex gouverneur pourrait être arrêté dès son arrivée en Rdc, puisqu’il a été condamné à trois ans et demi de prison pour une affaire de spoliation immobilière. Cependant, Kinshasa avait fait savoir l’année dernière que ce dernier était libre de regagner le pays, étant donné que son procès en appel est toujours en cours. Moïse Katumbi a plusieurs fois annoncé son retour au pays sans que cela se concrétise. « Ensemble » est une nouvelle plateforme électorale qui n’a pas encore obtenu le soutien des grands partis politique comme l’UDPS qui compte aussi présenter son candidat à la prochaine présidentielle et se dit ne pas être prêt à soutenir la candidature de son allié au sein du Rassemblement, Moïse Katumbi.[17]

 

b. Les répercussions sur l’UDPS et le Rassemblement de l’Opposition

 

Le 10 mars, le porte parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a précisé que le conclave de Johannesburg ne concerne pas le Rassemblement de l’Opposition dans son entièreté, mais seulement les deux plates formes (le G7 et l’AR) qui y participent et qui devront y choisir leur candidat à la présidentielle. «L’UDPS a déjà son candidat», a affirmé son porte-parole, Augustin Kabuya.

L’ancien conseiller juridique d’Étienne Tshisekedi, Peter Kazadi, qui continue à exercer les mêmes fonctions aux côtés de Félix Tshisekedi, actuel président du Rassemblement de l’Opposition, a déclaré que «Félix Tshisekedi ne soutiendra jamais la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle de 2018. L’Udps ne s’est pas battue pendant 32 ans pour laisser la place à quelqu’un d’autre». Il a par ailleurs annoncé un probable nouveau rassemblement électoral autour de Félix Tshisekedi, qu’il qualifie d’«héritier politique d’Étienne Tshisekedi».

En outre, Félix Tshisekedi a déclaré que le conclave initié à Johannesbourg, en Afrique du Sud, par Moïse Katumbi, n’est pas une trahison: «Ce qui se passe en Afrique du Sud n’est pas une trahison. Ils sont en train de s’organiser pour les élections et nous sommes toujours ensemble dans le cadre du Rassemblement. Le Rassemblement est un regroupement qui a pour objectif de faire partir Kabila, mais après, chaque composante peut s’organiser en ce qui concerne les élections». Il a ajouté que «Moïse Katumbi n’est pas notre ennemi, il a le droit de faire ce qu’il veut, chacun trace son chemin. En politique, il faut savoir sauvegarder la famille, savoir rester frères parce qu’il se pourrait qu’un jour nous puissions travailler ensemble dans un même gouvernement après avoir gagné les élections».[18]

 

Selon certains observateurs, c’est peut être la fin du « Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement », ou Rassemblement de l’Opposition (RASSOP), plate-forme politique créée en juin 2016 autour de feu Étienne Tshisekedi, pour faire respecter la constitution qui prévoyait les élections en décembre 2016.

Son acte de décès risque d’être signé par les «Forces du Changement», c’est comme ça que pourrait s’appeler le mouvement politique des Katumbistes. Et pour cause, l’une des principales composantes du Rassop, les Katumbistes, vont créer leur propre plate-forme politique, le 12 mars à Johannesbourg en Afrique du Sud, pour concrétiser l’alternance en décembre 2018.

Bien que le Rassop n’était pas une plate-forme électorale, la création d’un mouvement qui va endosser la candidature de M. Katumbi à la prochaine présidentielle, sans que leurs partenaires du Rassemblement n’y soient conviés, démontre bien qu’il y a malaise au sein de la mégastructure politique créée à Genval à Bruxelles.

Pour rappel, des divergences sont apparues entre l’UDPS-ECIDE et le G7-AR sur les moyens pour atteindre l’alternance : transition sans Kabila pour les uns, refuser par les autres qui insistent sur l’application intégrale de l’accord de la Saint Sylvestre surtout dans son volet décrispation politique. Bien avant, il y avait la premier cassure avec le Rassemblement dit Kasavubu au sujet de la nomination du Premier ministre. Aujourd’hui, le Rassemblement n’est plus que l’ombre de lui-même.[19]

 

 

4. JUSQU’AU BOUT … MALGRÉ TOUT

 

a. Une «journée ville morte» en mémoire des martyrs de l’accord de la Saint-Sylvestre

 

Le 5 mars, au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa, le collectif des mouvements citoyens, dont la Lutte pour le Changement (Lucha) et Filimbi, ont annoncé une «journée ville morte» ce vendredi 9 mars sur toute l’étendue de la République, en mémoire des victimes de la répression des dernières manifestations, dont Rossy Mukendi Tshimanga et Eric Bokolokolo, tués respectivement à Kinshasa et à Mbandaka le dimanche 25 février.[20]

 

Le 7 mars, dans un communiqué, le Comité Laïc de Coordination (CLC) a annoncé «son soutien total à l’initiative de la journée ville morte de ce vendredi 9 mars décrétée par le Collectif des mouvements citoyens, en mémoire des Martyrs de l’Accord de la Saint-Sylvestre».[21]

 

Le 9 mars, l’appel à « la journée ville morte » lancé par un collectif de mouvements citoyens en mémoire de victimes de différentes marches organisées par les laïcs catholiques, n’a pas été suivi par la population. A Kinshasa, par exemple, la circulation était normale. Les transports en commun, bus et taxis, ont fonctionné comme à l’accoutumée. Les marchés, les boutiques, les magasins, les écoles et les stations-service étaient ouverts.[22]

 

b. Les cris d’alerte de l’ASADHO  et de COJESKI

 

Le 5 mars, dans un communiqué de presse, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) s’est dite très préoccupée par les informations parvenues à son bureau, faisant état de l’existence, auprès des services des renseignements, d’une liste de plusieurs jeunes des mouvements citoyens ciblés pour être neutralisés.

En effet, plusieurs jeunes des mouvements citoyens ont saisi l’ASADHO au sujet des menaces de mort ou d’arrestation, visites domiciliaires et intimidations dont ils sont victimes de part des agents des services des renseignements.

Du recoupement des informations obtenues de plusieurs sources, il ressort que les agents des services des renseignements détiendraient une liste de 419 jeunes pro-démocratie qui sont jugés meneurs des marches qui ont été organisées en date des 31 décembre, 21 janvier et 25 février 2018 et qu’ils recherchent activement dans le but de les neutraliser. Il s’agit principalement de jeunes pro-démocratie de NGABA et LEMBA, deux communes de Kinshasa.

Face à ce qui précède, l’ASADHO recommande:

  1. Au Président de la République de:

– Prendre les mesures qui s’imposent pour que tous les jeunes pro-démocratie jouissent de toutes les libertés publiques leurs reconnues par la Constitution et les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC;

  1. Au Procureur Général de la République de:

– Faire diligenter des enquêtes en direction des agents de renseignements qui menacent de mort les jeunes pro démocratie des communes de LEMBA et NGABA.

– Prendre des mesures pour sécuriser ces jeunes qui se sentent menacés à cause de leur engagement citoyen et démocratique.[23]

 

Le 9 mars, le Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI) a désapprouvé la «traque ciblée de la jeunesse», qui n’encourage pas la décrispation du climat social et politique. En dénonçant l’usage excessif de la force pour disperser les manifestants, le COJESKI a appelé le gouvernement à s’impliquer activement pour que cesse les multiples interpellations, arrestations arbitraires et autres enlèvements des jeunes congolais durant ou après les manifestations pacifiques. Il exige par ailleurs des procès publics et médiatisés contre tous les agents de l’ordre qui font usage de balles réelles lors des manifestations pacifiques.[24]

 

c. Le rapport de la Commission CEM 3121

 

Le 10 mars, au ministère des Droits humains, la commission d’enquête mixte sur les violations des droits de l’homme lors des manifestations organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, a publié un bilan de 14 morts, dont 12 personnes tuées par balles et deux autres personnes asphyxiées suite à l’usage de gaz lacrymogènes. On a relevé 65 blessés, dont plusieurs par balles, et au moins une quarantaine de cas d’arrestation, de détention, de tortures et de traitements cruels, inhumains ou dégradants.

La Commission a évoqué aussi des attaques contre des lieux de culte. «Plusieurs paroisses ont été prises d’assaut dès les premières heures par des policiers, militaires et agents de sécurité lourdement armés», affirme ce rapport qui ajoute que certains chrétiens ont été empêchés d’accéder à des églises. D’ailleurs certaines églises ont été carrément scellées par les agents de la police sans aucune décision judiciaire.

Cette commission dénommée CEM 3121, présidée par la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, est composée des délégués des organisations de la société civile, du ministère de la justice, de la commission nationale des droits de l’homme et des observateurs du BCNUDH et de l’Union Africaine.

Dans son rapport, la commission souligne que le déploiement d’un important dispositif policier et militaire, ainsi qu’un usage excessif de la force ont conduit à la violation des instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux. Selon ce rapport, l’interdiction générale et à durée indéterminée des manifestations publiques est parmi les conséquences des violations et atteintes aux droits de l’homme.

D’où ces quelques recommandations lues par Me Georges Kapiamba, rapporteur de la commission et président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ):

«Au président de la République de veiller à l’amélioration de la protection et de la promotion des droits de l’homme par les institutions publiques et à la poursuite de la mise en œuvre des mesures de décrispation politique;

au gouvernement, de lever l’interdiction générale des réunions et manifestations publiques et pacifiques d’autant plus que la RDC est à neuf mois de la tenue des élections et que les acteurs politiques et sociaux ne sauraient s’y préparer sans la jouissance de ces libertés».

La commission appelle les FARDC à interdire formellement aux militaires d’«intervenir dans les missions de maintien et de rétablissement de l’ordre public lors des manifestations publiques».

Pour cette commission, l’établissement d’un comité indépendant d’experts chargé de la révision complète du système de commandement et du protocole de déploiement des forces de défense et de sécurité dans des situations des manifestations pacifiques est d’une importance capitale. Celui-ci devrait publier son rapport et ses recommandations bien avant la campagne électorale.

La CEM 3121 recommande par ailleurs la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement à l’Agence nationale des renseignements (ANR) et à l’Etat-Major des renseignements militaires (ex-DEMIAP), à la suite de ces deux manifestations.​

La commission invite le ministre de la Justice à instruire le Procureur général de la république (PGR) et l’auditeur général des forces armées de la RDC (FARDC) à engager des poursuites contre les auteurs des violations graves des droits de l’homme survenus lors des marches des fidèles catholiques des 31 décembre et 21 janvier à Kinshasa.[25]

 

d. Le communiqué de presse du Comité Laïc de Coordination (CLC)

 

Le 12 mars, dans un communiqué de presse, le Comité Laïc de Coordination (CLC) de l’église catholique a annoncé un arrêt momentané de ses manifestations pour «évaluer les petites victoires qui constituent le principal acquis de ces manifestations». En dépit de cette suspension de marches, le CLC appelle le peuple à rester mobilisé pour des actions futures par:

« • la participation à la messe de morts des martyrs du 25 février 2018, le vendredi 16 mars à 10 Heures à la cathédrale Notre Dame du Congo;

  • la sonnerie des cloches, tous les jeudis à 21 heures dans toutes les paroisses, de Kinshasa et de nos provinces, accompagnée des sifflets, klaxons et autres bruits de casseroles;
  • la poursuite assidue des formations à la non-violence évangélique active dans nos différentes paroisses de Kinshasa et de l’intérieur du pays;
  • l’organisation des prières, sermons et autres prêches de réarmement spirituel pour continuer à porter notre croix, passage obligé vers la résurrection de la nation congolaise;
  • des actions diplomatiques en direction des nombreux partenaires de notre pays avec l’aide de nos compatriotes de la diaspora».[26]

[1] Cf Politico.cd, 14.02.’18; AFP – Radio Okapi, 12.02.’18

[2] Cf AFP – Radio Okapi, 12.02.’18

[3] Cf 7sur7.cd, 14.02.’18

[4] Cf Clément Dibwe – Cas-info.ca, 20.02.’18

[5] Cf AFP – Jeune Afrique, 21.02.’18 ; Eric Topona – DW, 22.02.’18

[6] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 24.02.’18; Adiac-Congo / MCN, via mediacongo, 27.02.’18

[7] Cf Actualité.cd, 27.02.’18

[8] Cf Daniel Ngoie – 7sur7.cd, 02.03.’18

[9] Cf Le Phare – Kinshasa, 05.03.’18  http://www.lephareonline.net/machine-a-voter-45-questions-de-ludps-a-ceni/

7sur7.cd, 03.03.’18  https://7sur7.cd/new/2018/03/polemique-sur-lusage-de-la-machine-a-voter-voici-les-45-questions-posees-par-ludps-a-la-ceni/

[10] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 04.03.’18

[11] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 04.03.’18

[12] Cf Roberto Tshahe – Cas-info.ca, 06.03.’18

[13] Cf Tony-Antoine – Cas-info.ca, 06.03.’18

[14] Cf Jean-Hilaire Shotsha – Actualité.cd, 05.03.’18

[15] Cf Radio Okapi, 10.03.’18

[16] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 11.03.’18

[17] Cf Politico.cd, 12.03.’18; Jeancy Ngampuru – Politico.cd, 13.03.’18

[18] Cf Edmond Izuba – Cas-info.ca, 09.03.’18; Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 10.03.’18

[19] Cf 7sur7.cd, 10.03.’18

[20] Cf Auguy Mudiayi – Actualité.cd, 05.03.’18

[21] Cf 7sur7.cd, 08.03.’18

[22] Cf Radio Okapi, 09.03.’18

[23] Cf Congoforum, 05 03 18

[24] Cf Radio Okapi, 09.03.’18

[25] Cf Radio Okapi, 10.03.’18; RFI, 10.03.’18

[26] Cf texte complet: http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=41&newsid=210254&Actualiteit=selected