SOMMAIRE
ÉDITORIAL: D’UNE « TRANSITION SANS KABILA » À DES « ÉLECTIONS SANS KABILA »
- LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE
- Le projet de restructuration du PPRD
- La conférence de presse du Président Joseph Kabila
- Les éclaircissements apportés par le porte-parole de la majorité présidentielle
- L’OPPOSITION
- Un nouveau schéma électoral
- Le retrait de l’ACO du G7
- L’UDPS / Limete annonce et reporte l’organisation de son congrès extraordinaire
- LA COMMISSION ÉLECTORALE
- LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
ÉDITORIAL: D’UNE « TRANSITION SANS KABILA » À DES « ÉLECTIONS SANS KABILA »
1. LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE
a. Le projet de restructuration du PPRD
Le 22 janvier, plus de 300 cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) ont assisté à l’adoption du projet révisant les statuts de ce parti. Parmi les innovations, le parti de Joseph Kabila devra être désormais dirigé par un Président secondé par un vice-président et un secrétaire permanent. Selon le nouveau texte, trois organes devront animer le PPRD. Il s’agit du Bureau Politique, du Conseil National et du Secrétariat Permanent. Le PPRD est actuellement dirigé par un secrétaire général, Henri Mova Sakanyi, ex-ministre et ancien ambassadeur de RDC en Belgique. Cette restructuration fait suite aux travaux d’une commission qui a été mise en place après la publication du calendrier électoral. «Je ne vois personne d’autre qui prendra la place du président du parti, à part Joseph Kabila», initiateur de ce parti fondé le 31 mars 2002, a dit un membre du directoire du PPRD. Les statuts modifiés devront être adoptés au cours d’un congrès qui devra être convoqué entre juin et juillet 2018.[1]
Selon certains membres de l’opposition, cette nouvelle structure fait évidemment penser à ce qui se passe à l’ANC de l’Afrique du Sud, où l’élection présidentielle est… indirecte et le président du parti qui remporte les législatives devient le président du pays. De quoi raviver la piste du référendum et de la modification du mode de scrutin présidentiel. Un scénario qui est dans les cartons de la majorité présidentielle depuis de très longs mois.
Le poste de président du PPRD reviendrait naturellement à Joseph Kabila lui-même, selon ces nouveaux statuts qui accordent cette présidence à l’Initiateur du parti. Comme il est aujourd’hui président de la République, il lui est difficilement possible de cumuler les deux postes. Un vice-président (que Kabila désignera tout seul et qu’il pourra éjecter à chaque session du Bureau politique, donc tous les trois mois – art 42) jouera donc les bouche-trous jusqu’à la tenue des législatives. Vu les budgets nécessaires pour organiser toutes ces élections, on supprimerait donc la présidentielle qui deviendrait un scrutin indirect. Le président du parti vainqueur des législatives devenant le président du pays. Il faut encore évidemment organiser un référendum pour faire passer la pilule. Pas évident, mais le PPRD est désormais obligé d’y passer. Sans cette modification, impossible pour Kabila de s’accrocher au pouvoir.[2]
b. La conférence de presse du Président Joseph Kabila
Le 26 janvier, à Kinshasa, le Président Joseph Kabila a tenu une conférence de presse devant des journalistes nationaux et internationaux au Palais de la Nation.
«Depuis plusieurs années, on vous a tout dit, sauf la vérité», a déclaré le chef de l’Etat, au cours de cette conférence de presse, la première depuis plusieurs années.
Le président de la RDC a rappelé le contexte dans lequel il a accédé au pouvoir en 2001: «Il faut commencer par le commencement. Le commencement, c’est le 26 janvier 2001. Dix jours avant cette date, la RDC venait de perdre son président, Laurent Désiré Kabila, assassiné». Le président Kabila a indiqué que le Congo était divisé en plusieurs zones d’infiltration «avec des armées d’occupation» du Nord au Sud. Face à cette situation, il fallait lancer un processus de dialogue. «Il n’y avait pas de perspectives vraies quant à l’issue de ce dialogue, quant à la réunification du pays ou à l’organisation des élections», a rappelé le chef de l’Etat.
Sur le plan économique, «les indicateurs étaient au rouge. On avait une dette de 14 milliards USD (…). Une dette à payer, qui n’était pas contractée par le président Laurent-Désiré Kabila mais que la RDC devrait payer», a indiqué le président Kabila. Le chef de l’Etat congolais a considéré ainsi comme sa plus grande réussite l’annulation presque totale de la dette extérieure par les institutions internationales et la «réunification du pays».
Joseph Kabila s’est par ailleurs félicité que la RDC ait pu adopter, sous sa gouvernance, une constitution votée par referendum qui a permis aux pays d’aller aux élections en 2006. «J’étais le seul à battre campagne pour l’adoption de cette constitution», s’est encore réjoui le président, en affirmant que la future loi fondamentale avait alors été combattue par ceux-là mêmes, l’opposition et l’église catholique, qui la défendent aujourd’hui. Une référence, sans doute et entre autres, sans mentionner son nom, au principal parti d’opposition, l’UDPS, qui avait appelé au boycott.
A une journaliste qui lui a demandé s’il sera candidat à sa succession, alors que la constitution congolaise ne permet pas à un chef de l’Etat de briguer plus de deux mandats successifs, Joseph Kabila a renvoyé l’auteure de la question à la même constitution: «quelqu’un a-t-il une copie de la Constitution ici? Remettez-la à ma jeune sœur», a répondu le président Kabila dont le second mandat est arrivé à terme en décembre 2016.
A un autre qui cherchait à savoir si le chef de l’Etat, 46 ans et au pouvoir depuis 17 ans, avait l’intention d’aller au referendum, pour pouvoir se présenter à nouveau à la présidentielle, Joseph Kabila a dit: «La CENI a publié un calendrier. Je n’ai vu nulle part le référendum». Le calendrier électoral de la CENI prévoit l’élection présidentielle combinée aux législatives nationales et provinciales le 23 décembre 2018.[3]
Le Président Kabila s’est dit étonné de la résistance d’une frange de l’opposition et de la société civile, dont le Comité Laïc de Coordination, un groupe de chrétiens engagés de l’Eglise catholique, à propos du processus électoral. «Qu’est-ce qu’on nous propose?», s’est-il interrogé. «Un saut dans l’inconnu, sans base, sans cadre juridique, qui prendra combien de temps et qui va fonctionner comment?», a-t-il répondu lui-même. «De notre côté, nous avons une feuille de route claire: les élections», a-t-il dit. «Essayer de faire dérayer le processus électoral par des propositions farfelues, cela est intolérable», a prévenu Joseph Kabila, en concluant sur un ton sarcastique: «S’il y a ceux qui pensent d’être intelligents, d’avoir des idées pour améliorer le processus, la porte est ouverte. On attend les génies».
Interpellé par la presse sur les mesures de décrispation politique, le président de la République a répondu que «il y a eu beaucoup d’évolution et il y aura d’autres évolutions au fur et à mesure qu’on avance», tout en s’interrogeant: «De quoi s’agit-il en réalité? Faut-il libérer tous les 10.000 prisonniers pour parler de décrispation? Faut-il avoir 3000 partis politiques?» et en précisant que «la question de la décrispation est gérée par le CNSA».
- Kabila a présenté ses condoléances aux familles éplorées qui ont perdu des proches au cours des manifestations du 31 décembre et 21 janvier, organisées par le Comité de coordination des Laïcs catholiques. «Une manifestation pacifique ne doit pas conduire à une situation de mort d’homme», a-t-il dit, en soulignant que les bavures des forces de l’ordre doivent être punies. Cependant, pour le Raïs les organisateurs de ces manifestations doivent aussi répondre de leurs actes devant la justice.
Le président a dit que l’autorité urbaine avait aussi le droit d’interdire une manifestation, bien que cela soit un droit constitutionnel. Selon lui, la finalisation de la loi sur les manifestations publiques à la session de mars pourra régler beaucoup de choses: «Notre mission sera de faire en sorte qu’on arrive à empêcher une fois de plus la perte en vies humaines mais pas nécessairement en empêchant les manifestations».
Le chef de l’État n’a pas été tendre envers l’Église catholique. Sans la nommer, il l’a sérieusement pilonnée en affirmant qu’il faut donner «à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il ne faut pas mélanger les deux (politique et foi, ndlr), car les résultats seront négatifs».
Il a fait observer que une partie de l’église avait contesté les résultats des élections de 2006 et de 2011 proclamés par la Commission électorale (allusion au cardinal Etsou et au cardinal Monsengwo). «Je n’ai pas ma bible à côté de moi…mais Jésus-Christ n’a jamais présidé une commission électorale», a taclé Joseph Kabila.
Joseph Kabila a eu des mots durs envers la MONUSCO aussi, car elle se serait montrée incapable de lutter contre les groupes armés. «On a comme l’impression que c’est une mission qui a comme ambition de rester, mais rester jusque quand? Il n’y a rien de nouveau que je suis en train de dire. C’est depuis 2010 que j’ai demandé le plan de désengagement de l’ONU. Il n’y a pas une cogestion du pays avec la MONUSCO», a dit Joseph Kabila.[4]
Joseph Kabila a émis une réflexion sur un éventuel choix à opérer entre tenir les élections ou assurer le développement, au regard des moyens à mettre en œuvre. Pour le président congolais, avec un budget de plus d’1,2 milliards USD, le coût des élections est très cher, en prenant à elles seules un budget plus élevé que celui exigé pour le développement du pays. Aussi, il s’est demandé s’il faut que la RDC continue à faire bonne figure en tant que pays démocratique en organisant des élections ou s’il faudrait carrément lever l’option d’un équilibre entre élections et développement.
«Aujourd’hui, on tend vers la fin des opérations d’enrôlement dans le Kasaï. Nous sommes à plus ou moins 46 millions d’électeurs enrôlés. En Angola, c’était 20 millions. Nos frères juste en face (Congo Brazzaville), c’était 1,2 millions. Au Gabon il y avait 500 ou 600 000, au Kenya, c’était 24 millions d’électeurs avec un taux de participation de 30 % , cela veut dire 8 millions d’électeurs.
Donc, les élections dans ce pays, la République démocratique du Congo, vu son étendue, est une vaste opération et, par expérience, nous avons l’obligation de préparer minutieusement ce processus. Le budget des élections est de 1,2 milliards USD. Je le dis assez souvent, les élections dans ce pays commencent à nous coûter beaucoup plus cher que même le développement du pays. À un certain moment, on sera obligé de lever l’option. Est-ce qu’il faudra que l’on soit cité à travers le monde comme un pays démocratique ou bien est-ce que c’est le développement qui compte? Sinon, il faut trouver l’équilibre entre les deux», a-t-il déclaré. Joseph Kabila a appelé à prendre des décisions “courageuses”, pour ne plus être obligé de dépenser autant d’argent juste pour organiser des élections. «Il faut prendre des options et des décisions les plus courageuses pour ne pas tomber ou retomber dans la situation avec un budget d’1,2 milliards pour les élections, alors qu’on a un budget total de 6 ou 7 milliards USD», a défendu le président congolais.[5]
c. Les éclaircissements apportés par le porte-parole de la majorité présidentielle
Le mandat du président Joseph Kabila s’est achevé en décembre 2016 sans avoir pu organiser les élections. De retard en report, la présidentielle devrait finalement avoir lieu en décembre 2018, mais certains doutent de sa tenue. Car si la Constitution interdit à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, l’opposition redoute que le président congolais ne manœuvre pour continuer à s’accrocher au pouvoir.
– À propos d’un éventuel troisième mandat présidentiel de Joseph Kabila, le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, a affirmé que une des dispositions de l’accord de la Saint-Sylvestre 2016 stipule que, ayant accompli deux mandats, le président ne peut pas se représenter une troisième fois. Dans les conditions actuelles, le président Kabila ne peut pas être candidat à la prochaine présidentielle. L’accord de la Saint-Sylvestre 2016 n’est pas caduque, même si la date des élections prévue fin 2017 n’a pas été respectée. Cet accord est toujours valable et court jusqu’à la fin des prochaines élections.
– En ce qui concerne le coût des élections, André-Alain Atundu a affirmé qu’elles coûtent très cher, alors que le développement économique aussi est très important.
Les élections coûtent de plus en plus cher, c’est une évidence. En 2006, c’était 350 millions de dollars, les secondes en 2011, 450 millions et actuellement 500 millions. Tout cela pour un budget national de 7 milliards de dollars. Le gouvernement a pris ses dispositions pour remettre chaque mois à la CENI la somme dont elle a besoin pour organiser le scrutin. La réflexion sur la réduction du coût des élections apparaît même dans le dispositif de l’accord de la Saint- Sylvestre. La modalité du scrutin indirect réduirait le coût de l’élection. Ce mode d’élection est appliqué en Angola, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis. Alors pourquoi ne pas réfléchir à cette option? Car n’oublions pas que les élections ne sont pas une fin en soi. La finalité est de donner au pays les acteurs nécessaires à son développement. Il n’y a donc pas de choix cornélien entre élections et développement. Toutefois, à seulement dix mois des élections, un changement de la modalité du scrutin n’est pas réaliste. Je dis que cette idée est au niveau de la réflexion. Pour les élections à venir, nous avons déjà un calendrier électoral. Changer de mode maintenant obligerait à modifier la Constitution et à recourir à un référendum. Ce n’est pas ce qui est prévu. Au contraire, dans la majorité, nous nous préparons aux élections. Nous avons mis en place une centrale électorale et un programme d’action.
– À propos de l’idée d’une transition de deux ans, avec des élections repoussées en 2019 et sans Joseph Kabila, come suggérée par Martin Fayulu, André-Alain Atundu a déclaré qu’elle n’est conforme ni à la Constitution, ni à l’accord de la Saint-Sylvestre 2016. C’est impensable. La majorité est en marche pour préparer les élections. La Majorité présidentielle est dans la logique du calendrier publié par la Commission électorale avec des élections fin 2018. L’opposition, qui n’est pas prête aux élections, alors elle va de contestations en contestations.
– En ce qui concerne l’éventualité d’un référendum pour modifier la Constitution, il a fait remarquer que tous les signataires de l’accord de la Saint Sylvestre: majorité, opposition et société civile ont pris l’engagement de ne pas modifier la Constitution et de ne pas initier de référendum. La Majorité n’est donc pas dans cette logique. Ceux qui prônent le référendum ne sont pas des partis signataires de l’accord, même si certains d’entre eux sont proches de la majorité.[6]
En visite à Paris, le porte-parole de la majorité présidentielle, André-Alain Atundu, a accepté de répondre aux questions lui posées par le Point / Afrique.
– En ce qui concerne la désignation du successeur de Joseph Kabila et, donc, du candidat de la majorité présidentielle à la prochaine élection présidentielle, André-Alain Atundu a affirmé que «la décision sera prise à un moment stratégique donné. Le moment n’est pas encore venu. Nous avons mis en place une centrale électorale. Nous avons un programme d’action. Le secrétaire général fait une tournée d’inspection pour s’imprégner des réalités de nos partis en vue de certaines décisions stratégiques. Il ne s’agit pas seulement de désigner un candidat à la présidentielle, mais les candidats à toutes les élections qui se dérouleront en une seule séquence, le 23 décembre 2018. Devant le Congrès, réunissant les deux chambres du Parlement, le président a à peu près déclaré ceci, je le cite de mémoire: « Tous ceux qui s’intéressent à mon avenir doivent savoir que le sort des animateurs élus est réglé par la Constitution ». Cette déclaration a été reprise par le dispositif de l’accord du 31 décembre 2016. L’opposition a insisté. Cela signifie qu’après avoir accompli deux mandats, il ne peut plus se représenter».
– À propos des manifestations organisées le 31 décembre et le 21 janvier par le Comité Laïque de Coordination, André-Alain Atundu a rappelé que «depuis un certain temps, les autorités urbaines ont interdit les manifestations à caractère politique sur l’ensemble de la ville de Kinshasa. Cette interdiction frappe indistinctement la majorité, l’opposition et la société civile. Le comportement des acteurs catholiques doit se conformer à l’accord entre la RDC et l’État du Vatican qui reconnaît la liberté de culte, de religion et le caractère laïque de l’État congolais. Le Vatican reconnaît par cet accord l’autorité de l’État sur les citoyens congolais. Les catholiques, en tant que citoyens congolais, doivent se soumettre à l’autorité administrative. En ce qui concerne l’usage, par des policiers, de gaz lacrymogène contre des fidèles sans défense à l’intérieur de quelques églises, l’accord mentionné reconnaît l’inviolabilité des lieux de culte. Toutefois, en même temps, il dit aussi que les lieux de culte ne doivent pas servir d’officines politiques. Pour cela, il faut éviter la confusion des genres entre une procession religieuse et une marche politique. À aucun moment des manifestations, il n’y a eu une volonté d’étouffer l’expression de la foi catholique».[7]
2. L’OPPOSITION
a. Un nouveau schéma électoral
Le 26 janvier, au cours d’un colloque organisé à l’Université catholique du Congo, le président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), Martin Fayulu, a présenté sa vision politique actuelle. Transition sans Kabila, suspension des institutions de la République, y compris le parlement, dont le mandat est hors délai constitutionnel, restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), nouvelle opération d’identification et enrôlement des électeurs et report des élections en décembre 2019, tel est le schéma proposé par l’élu de Kinshasa pour l’avenir de la RDC. Cette opinion serait partagée par sa famille politique, le Rassemblement de l’opposition auquel appartient l’Ecidé.
Pour Martin Fayulu, il est inadmissible d’aller aux élections avec le président Joseph Kabila à la tête du pays, parce qu’ayant déjà épuisé son mandat depuis décembre 2016 et dépassé le délai de grâce d’un an dont il a bénéficié grâce à l’accord de la Saint-Sylvestre. Le dirigeant de l’Ecidé estime également que les institutions issues des élections de 2006 et 2011 sont depuis longtemps en dépassement de mandat et devraient être suspendues, les émoluments de leurs différents membres devant être mis à profit pour le financement des élections.
Pour parvenir à l’organisation de bonnes élections, Martin Fayulu propose une nouvelle opération d’identification et d’enrôlement des électeurs pendant une période de trois mois et de façon simultanée sur l’ensemble de la République, le fichier actuel n’étant pas fiable.
Ce schéma n’a pas rencontré l’assentiment de l’abbé Donatien Nshole, autre conférencier et membre de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Pour ce dernier, le calendrier de la Céni doit être respecté pourvu que soit appliqué strictement l’accord de la Saint-Sylvestre.[8]
Le mouvement citoyen « Paix et Solidarité » a publié le résultat final du « vote citoyen » organisé en novembre 2017, pour choisir un « Administrateur » susceptible de diriger une transition sans le président J. Kabila. Selon le mouvement « Paix et Solidarité », organisateur de ce « vote citoyen », en RDC et à l’étranger, l’«Administrateur» élu fait office de chef d’Etat.
Le résultat du vote citoyen organisé par Paix et Solidarité se présente de la manière suivante :
- Cardinal Laurent Monsengwo 3.581.423 voix (34.22 %)
- Docteur Dénis Mukwege 1.934.254 voix (18.48 %)
- Pasteur André Bokundua 808,052 voix (7.72%)
- Mgr. Marcel Utembi 799,646 voix (7.64%)
- Mgr. Fridolin Ambongo 717,137 voix (6.85%)
- Mr. François Biyombo 517,215 voix (4.94%)
- Mr. Paul Nsapu 481,837 voix (4.6%)
- Prof. André Mbata 396,307 voix (3.79%)
- Mr. Christopher Ngoy 361,747 voix (3.46%)
- Abbé Donatien Nshole 320,070 voix (3.06%)
- Julienne Lusenge 295,420 voix (2.82%)
- Madeleine Kalala 254,181 voix (2.43%)
Plusieurs mouvements citoyens en RDC ont participé à ce vote notamment, Filimbi, Lucha, Congolais Debout, Compte à rebours, Il est temps, Réveil citoyen congolais, etc.[9]
b. Le retrait de l’ACO du G7
Le 30 janvier, dans une longue lettre adressée au président du G7, Pierre Lumbi, le député Dany Banza a officialisé le retrait de son parti, l’Avenir du Congo (ACO), de ce regroupement politique qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle:
«Le 10 octobre 2015 l’Acte Constitutif du « G7 » est scellé avec comme objectifs principaux:
- La lutte pour respect de la Constitution du 18 février 2006, particulièrement sur la question électorale, entendu à ce moment-là tant dans les délais que sur le principe d’alternance;
- Le non recours au Referendum pour les articles verrouillés par la Constitution;
- La publication du calendrier électoral garantissant la première alternance pacifique en République Démocratique du Congo;
- La participation aux élections avec un programme et un candidat communs à la Présidence de la République.
Dès lors, le G7 s’est démarqué par sa participation active dans l’opposition notamment:
– lors de la création du Rassemblement des forces de l’opposition acquises aux changements
« RASSOP », avec à sa tête le feu Président Etienne Tshisekedi décédé le 01 février 2017, dont le combat politique reste mémorable et unique;
– ainsi que l’avènement de la signature de l’Accord du 31 décembre 2016, qui souffre encore de son application globale.
Cependant deux faits politiques majeurs ont marqué la fin de l’année 2017, à savoir primo la publication par la CENI du calendrier électoral fixant les élections Présidentielles, législatives nationales et provinciales au 23 décembre 2018 et secundo l’adoption de la loi modifiant et complétant la loi électorale 06/006 du 9 Mars 2006 avec l’introduction d’un seuil de représentativité de 1% au niveau national et de 3% au niveau provincial.
Le premier fait a ouvert la voie à un processus électoral qui mène jusqu’à nouvel ordre notre pays vers l’alternance tant souhaitée, processus qui de toute évidence a le soutien tacite de la population Congolaise qui a soif d’élections et de façon déclarée le soutien de toute la Communauté Internationale.
Le deuxième fait, qui est l’introduction pour les partis politiques d’un seuil d’éligibilité, constitue pour nous un véritable bouleversement politique, comparable à la signature des accords de Sun City, parce qu’il annonce un nouvel ordre politique où beaucoup de forces disparaitront, il exige à toute formation politique des choix actuels déterminant et même capital pour leurs avenirs.
Pour l’Avenir du Congo « ACO », le parti estime à ce jour qu’il a rempli sa mission vis-à-vis du G7 en ce qui concerne ses trois premiers objectifs cités ci-haut.
Pour ce qui est du quatrième objectif, la participation aux élections avec un candidat commun du G7 à la Présidence de la République, il s’avère que nous avons atteint des divergences difficiles à concilier, au point que notre participation effective au sein du G7 est affectée et qu’une méfiance s’est installée avec l’instauration des réunions sélectives. En outre, les choix que le G7 avait fait, l’étaient dans des conditions précises et aujourd’hui la création du Rassemblement, dont le G7 est membre, nous exige une logique de Candidature de l’opposition unique à la Présidentielle de la République pour maximiser les chances de victoire.
De plus, le parti n’oublie pas d’où il vient et que c’est son poids politique qui lui a permis d’abord de siéger jadis au bureau politique de la Majorité Présidentielle, au Gouvernement de la République, ensuite comme membre du Présidium du G7, membre du bureau politique du G7 et membre du conseil des sages du Rassemblement de l’Opposition. Ce poids politique se doit d’être, si pas amélioré, conservé et cela n’est possible qu’à travers un travail à la base dans le Congo profond, travail qui reste titanesque au regard de la grandeur du pays et du temps imparti d’ici aux élections.
Le parti reste ferme dans ses convictions, principalement celles du principe démocratique et d’alternance … et il persiste dans cette position, parce que focalisé sur la véritable attente du peuple, « les élections libres, démocratiques et apaisées ». Un tien vaut mieux que deux tu auras, dit-on, nous avons la date du 23 décembre 2018, il semble à notre humble avis que toutes les forces vives de la nation doivent œuvrer dans le sens de ne pas pouvoir occasionner un quelconque report de cette date. Aussi, pour ne pas s’égarer de cet objectif primordial, les efforts et la lutte pour l’application des mesures de décrispations de l’Accord de la Saint Sylvestre doivent se faire concomitamment à la préparation des élections à la date susmentionnée.
Les circonstances ainsi que le contexte politique qui nous ont mis ensemble récemment n’étant plus les même et au regard des raisons sus évoquées, principalement celle qui porte sur le désaccord se rapportant au point 7 de l’article 3 de l’acte constitutif du G7 qui stipule: «présenter une candidature commune et unique à la prochaine élection présidentielle», nous avons le devoir de vous transmettre la décision du parti Avenir du Congo « ACO » de son retrait volontaire du G7, conformément à l’article 11 point 1 du même Acte Constitutif. Le parti est dans le besoin tout en restant dans l’opposition, de recouvrer toute son autonomie de manière à lui permettre de lever en toute indépendance les options face aux enjeux qui s’imposent à lui».[10]
c. L’UDPS / Limete annonce et reporte l’organisation de son congrès extraordinaire
Le 1er février, les trois tendances de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ont respectivement participé à trois messes d’action de grâce pour honorer la mémoire d’Etienne Tshisekedi, le président du parti décédé le 1er février 2017 à Bruxelles (Belgique) et dont la dépouille mortelle est toujours conservée dans un funérarium de cette ville, suite à la persistance de divergences entre le gouvernement, le parti et la famille biologique, à propos des modalités des funérailles et du lieu d’inhumation du corps. La messe de l’UDPS/Limete a eu lieu à la Cathédrale Notre Dame du Congo à Lingwala, celle de l’UDPS/Tshibala s’est déroulée à Notre Dame de Fatima à Gombe et celle de l’UDPS/Mubake a été célébrée à la paroisse catholique Christ Roi à Lemba.
Un an après le décès d’Etienne Tshisekedi, l’UDPS est toujours là, mais plus divisé qu’autrefois et toujours orphelin. La présidentielle est prévue en décembre 2018, mais le parti évolue encore sans tête. Il n’a toujours pas tenu son congrès. Etienne Tshisekedi n’a donc pas été remplacé. Le parti est aussi victime de ses divisions. Elles couvaient déjà du temps du « Sphynx » mais ont éclaté au grand jour à sa mort. Exemple: Bruno Tshibala, compagnon de route d’Etienne Tshisekedi, dispute depuis un an l’héritage au fils d’Etienne Tshisekedi, Félix, au point d’être exclu du parti. Contre l’avis de ses anciens camarades, il a accepté le poste de Premier ministre et il a enfin engagé une bataille juridique pour tenter de récupérer le label et le siège du parti. Privé d’Etienne Tshisekedi, figure intransigeante et mobilisatrice, l’UDPS a aussi beaucoup plus de mal qu’autrefois à faire descendre les Congolais dans la rue. «Nous avons connu des échecs», a reconnu un proche de l’équipe dirigeante. «Du temps d’Etienne, un simple appel lancé depuis chez lui pouvait suffire», une époque révolue![11]
Dans une intervention vidéo, le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, a affirmé que le leader du Rassemblement, Félix Tshisekedi, longtemps présenté comme le candidat de son père pour diriger le gouvernement de transition dans le cadre de l’accord de la Saint-Sylvestre, n’était finalement pas le choix d’Etienne Tshisekedi. Jean-Marc Kabund a affirmé sans détour qu’Etienne Tshisekedi, leader historique de l’opposition congolaise et président du Rassemblement à l’époque, ne voulait pas voir son fils être le candidat Premier ministre de cette coalition. «Au départ, il [Etienne Tshisekedi] avait proposé le nom de Valentin Mubake comme Premier ministre. Il n’a pas proposé [le nom de Félix Tshisekedi]», a-i-il expliqué dans cette intervention en Lingala. A en croire M. Kabund, ce sont les différentes composantes du Rassemblement, notamment le G7 et le AR, qui seraient allées jusqu’à menacer de quitter la coalition au cas où Mubake était désigné Premier ministre. «Le président Tshisekedi a eu beaucoup de peine pour accepter le nom de Félix», a-t-il insisté.
Valentin Mubake, ancien Secrétaire général adjoint de l’UDPS, a été exclu du parti pour avoir contesté la désignation de Félix Tshisekedi à ce poste, finalement confié à un autre cadre de l’UDPS, Bruno Tshibala.[12]
Le 8 février, à Kinshasa, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean Marc Kabund, a annoncé que le parti tiendra son congrès extraordinaire du 26 au 27 février 2018, en vue d’élire son nouveau président en remplacement d’Etienne Tshisekedi décédé le 1er février 2017. Au total, 617 délégués du parti et 100 invités sont attendus, à ces assises dont le budget s’élève à près de 170 000 dollars américains. Ce montant doit provenir des cotisations des militants et cadres du parti, a précisé M. Kabund.
Il a donné quelques critères pour être candidat président de l’UDPS: être de nationalité congolaise, être membre de l’UDPS depuis au moins vingt ans, justifier d’un niveau d’études égal au moins au graduat ou d’une expérience professionnelle et politique prouvée à travers un parcours régulier au sein de l’UDPS. Jean Marc Kabund a affirmé que le fils d’Étienne Tshisekedi, «Félix Tshilombo, est évidemment candidat à la présidence du parti», ajoutant que, «s’il est retenu comme président de l’UDPS, il sera candidat à la présidentielle». Cette candidature est rejetée d’emblée par Tharcisse Loseke, président délégué de l’UDPS fidèle à Bruno Tshibala, rappelant que «toute succession dynastique à la tête de l’UDPS est immorale et inadmissible».
Le secrétaire général de l’UDPS a rappelé que ce congrès extraordinaire est convoqué conformément à l’article 26 des statuts du parti, selon lesquels, « en cas de décès, de démission, d’empêchement définitif et d’expiration du mandat du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la convention démocratique du parti, du secrétaire général du parti et du président de la commission électorale permanente du parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours, au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès en vue de l’élection du nouveau président du parti ». Cependant, il a reconnu que la situation est exceptionnelle, car deux des trois membres du directoire national habilités à convoquer le congrès ne sont plus, selon lui, en fonction. D’autre part, l’aile du parti fidèle au Premier ministre Bruno Tshibala, a déjà tenu son propre congrès et désigné un remplaçant d’Etienne Tshisekedi.[13]
Le 12 février, porte-parole de l’UDPS, Augustin Kabuya, a annoncé que le congrès du parti, prévu du 26 au 27 février prochain, a été reporté au mois de mars prochain. Le parti justifie ce report par la marche des chrétiens catholiques prévue le 25 février. «Il est question de mobiliser la base pour la marche programmée le 25 février par les laïcs. On a reporté le congrès pour le mois de mars, la date vous sera communiquée dans un communiqué» , a-t-il dit. C’est pour «soutenir la marche programmé le 25 février par le comité laïc de coordination», indique un communiqué rendu public par le département de communication de ce parti de l’opposition. Selon le même communiqué, c’est dans le soucis de faire un front commun pour augmenter la pression sur le pouvoir de Kinshasa que l’Udps dit mobiliser ses combattants: «Il est prié à tous les combattants et combattantes de répondre massivement à cette marche». Pour plusieurs observateurs, le parti a du mal à réunir les 170.000 $ budgétisés par la Commission préparatoire pour organiser le Congrès après la disparition de son leader en février 2017. Ce congrès aura pour objectif d’élire le successeur d’Étienne Tshisekedi, décédé il y a un an en Belgique.[14]
3. LA COMMISSION ÉLECTORALE
Le 31 janvier, le président de la CENI, Corneille Nangaa, a annoncé la fin des opérations d’identification et d’enregistrement des électeurs. Selon les statistiques données, il y a eu 17.784 centres d’inscription (CI), ouverts sur 17.759 prévus, soit 25 centres d’inscription supplémentaires. 54 millions de cartes d’électeur commandées et 46.021.454 électeurs enrôlés à la date du 29 janvier 2018, dont 24.231.197 hommes et 21.790.257 femmes, soit 111,9% par rapport aux électeurs attendus.
M. Nangaa précise que les données fournies sont brutes et seront envoyées au centre de traitement.
Il a précisé que le traitement et la consolidation des données doivent se faire en utilisant le Système Automatique d’Identification Biométrique nommé AFIS/ABIS. Cette opération consistera à détecter automatiquement des doublons potentiels: comparaison des empreintes digitales et des photographies à partir de la base de données des électeurs et la confirmation ou non des doublons détectés (adjudication).
Selon Corneille Nangaa, les enfants qui ont été enrôlés seront tous radiés du fichier. Dans le cas des doublons, on va garder seulement le dernier enrôlement de chaque personne enrôlée deux ou plusieurs fois. Cette catégorie des personnes, donc les doublons, seront traduites en justice.
Les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs avaient été lancées le 31 juillet dernier à Gabdolite, dans le Nord-Ubangi. Elles ont duré dix-huit mois.
L’opération d’enrôlement des électeurs sera suivie de:
la centralisation, traitement et consolidation des données;
la publication, le 6 avril 2018, des statistiques des électeurs par entité;
l’adoption, le 23 avril, et la promulgation, le 8 mai, de la loi portant répartition des sièges;
l’audit du fichier électoral, du 6 au 25 mai;
la convocation, le 23 juin, de l’électorat;
le dépôt et traitement des candidatures provinciales du 24 juin au 8 juillet;
le dépôt et traitement des candidatures présidentielles et législatives du 25 juillet au 8 août et
les scrutins directs combinés, le 23 décembre 2018.[15]
4. LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Le 18 janvier, le Parlement européen a adopté une résolution demandant au président congolais Joseph Kabila et à son gouvernement de garantir la tenue des élections présidentielles et législatives le 23 décembre 2018. Il a regretté que l’échéance fixée pour leur organisation, l’année dernière, conformément à l’accord de la Saint Sylvestre, n’ait pas été respectée. Le Parlement européen a appelé le gouvernement de la RD Congo à garantir l’organisation de ces élections libres et inclusives, à publier un budget électoral réaliste, à donner des moyens à la Commission électorale pour organiser ces scrutin à la date prévue, à libérer les prisonniers politiques, à juger les auteurs de violences, notamment celles perpétrées lors de la répression de la marche du 31 décembre. Les eurodéputés ont souligné que toute contribution de l’UE au processus électoral devrait être conditionnée à ces mesures concrètes du gouvernement, démontrant la volonté politique de tenir les élections en décembre.[16]
Le 20 janvier, dans un communiqué conjoint, les ambassades des Etats Unis et de la Grande Bretagne, Jennifer Haskell et John Murton, ont marqué leur adhésion à la revendication de l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre et ont appuyé les initiatives populaires qui l’encourage, notamment les marches pacifiques organisées par le Comité laïc de coordination. Les deux pays ont affirmé que la mise en œuvre de l’Accord est en cours, mais qu’ elle est encore imparfaite et ils ont fortement regretté la non application des mesures de décrispation politique et la répression violente de manifestations pacifiques. Les deux ambassadeurs des USA et de la Grande Bretagne se sont dits convaincus du fait que l’accord de la Saint-Sylvestre constitue la base essentielle pour arriver au premier transfert pacifique du pouvoir de l’histoire de la RDC. Dans ce cadre, ils ont dit de ne pas soutenir l’appel à une « transition sans Kabila » conduite par des personnalités non élues. Cette position des anglo-saxons a fortement déplu à certains mouvements citoyens, qui estiment être dans leur bon droit d’actionner l’article 64 de la Constitution, pour sanctionner l’incurie du président Kabila, dont le mandat a expiré depuis décembre 2016.[17]
Le 25 janvier, dans une lettre adressée à Joseph Kabila, 5 sénateurs américains demandent des garanties de la tenue effective des élections à la date arrêtée par la CENI et appellent le président congolais à déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections présidentielles. Appuyant les déclarations du Conseil de sécurité, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne et, très récemment, de l’Eglise catholique sur l’exigence de tenir les élections à la date indiquée, les sénateurs américains ont exigé des garanties claires sur le fait que «le gouvernement et la CENI mettront en œuvre le calendrier électoral et n’entreprendront aucune action qui puisse retarder davantage les élections», en ajoutant: «à cette fin, nous veillerons à ce que le gouvernement prenne des mesures nécessaires pour soutenir le calendrier de la CENI, en fournissant des ressources adéquates et en adoptant les lois électorales nécessaires».
Les cinq sénateurs ont insisté sur le fait que non seulement les élections doivent se tenir, mais qu’elles doivent également répondre aux critères de liberté et de transparence. Ils ont affirmé que la révision de la constitution pour garantir un mandat de plus au président sortant serait « contre-productive » et ils ont insisté sur le fait que Joseph Kabila devrait exprimer publiquement son engagement à ne pas y recourir: «Tout effort visant à modifier la constitution ou à modifier les limites du mandat présidentiel serait contre-productif. Les représentants de votre gouvernement continuent d’insister sur le fait que vous vous engagez à réaliser ces élections et que vous n’avez pas l’intention de servir au-delà des deux termes prescrits par votre constitution. Nous vous demandons de faire une déclaration publique à cet effet».
Selon ces sénateurs, l’application des mesures liées à la décrispation politique, dont la libération des prisonniers politiques, l’arrêt des répressions des manifestations publiques et l’ouverture de l’espace politique seraient les signes de l’engagement à œuvrer dans le sens de la promotion de la démocratie en RD Congo.[18]
[1] Cf Actualité.cd, 22.01.’18
[2] Cf Hubert Leclercq – La Libre / Afrique, 26.01.’18 https://afrique.lalibre.be/14197/rdc-changer-les-regles-du-jeu-pour-prolonger-kabila/
[3] Cf Radio Okapi, 26.01.’18
[4] Cf 7sur7.cd, 26.01.’18
[5] Cf Actualité.cd, 26.01.’18
[6] Cf Christophe Rigaud – Afrikarabia, 31.01.’18
[7] Cf J. J. Arthur Malu-Malu – Le Point/Afrique, 01.02.’18 http://afrique.lepoint.fr/actualites/andre-alain-atundu-il-ne-s-agit-pas-d-une-operation-de-persecution-des-chretiens-01-02-2018-2191391_2365.php
[8] Cf Adiac-Congo – Mediacongo.net, 27.01.’18
[9] Cf Stanislas Ntambwe – Le Potentiel – via Mediacongo.net, 06.02.’18
[10] Cf Trésor Kibangula – Jeune Afrique, 31.01.’18 http://www.jeuneafrique.com/525683/politique/rdc-moise-katumbi-perd-un-allie-dany-banza-quitte-le-g7/
[11] Cf Radio Okapi, 01.02.’18; RFI, 01.02.’18
[12] Cf Politico.cd, 08.02.’18
[13] Cf Radio Okapi, 08.02.’18
[14] Cf Stanys Bujakera Tshiamala – Actualité.cd, 12.02.’18; Grevisse Tekilazaya – Cas-info.ca, 12.02.’18; Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 12.02.’18
[15] Cf Gel Boumbe – diacenco.com, 01.02.’18; Radio Okapi, 01.02.’18;
[16] Cf mediacongo.net, 18.01.’18
[17] Cf Israël Mutala – 7sur7.cd, 20.01.’18; Actualité.cd, 20.01.’18 https://actualite.cd/2018/01/20/rdc-usa-grande-bretagne-actions-pacifiques-respect-de-laccord-contribuent-processus-electoral/
[18] Cf Jacques Kini – Actualité.cd, 26.01.’18