SOMMAIRE
ÉDITORIAL: À LA POURSUITE DES TUEURS DE BENI
- LES ADF SERVENT-ILS DE BOUCS EMISSAIRES?
- L’ENLÈVEMENT DES TROIS PÈRES ASSOMPTIONNISTES EN OCTOBRE 2012
- L’ASSASSINAT DU P. ASSOMPTIONNISTE VINCENT MACHOZI EN MARS 2016
- MASSACRES ET ENLEVEMENTS: UN DRAME QUI PERDURE
ÉDITORIAL: À LA POURSUITE DES TUEURS DE BENI
1. LES ADF SERVENT-ILS DE BOUCS EMISSAIRES?
Au cours des 18 derniers mois, les attaques contre les civils ont fait plus de 500 victimes dans la région de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les autorités congolaises accusent les Forces Démocratiques Alliées (ADF), un groupe rebelle islamiste entretenant des liens avec l’Ouganda, d’avoir commis ces massacres. Or cela n’est pas si simple: des éléments de preuve suggèrent en effet l’implication de certains éléments de l’armée congolaise et des liens potentiels avec des réseaux de contrebande. S’il ne fait aucun doute que les ADF sont responsables d’un certain nombre de meurtres, de viols et de recrutement d’enfants, un rapport publié récemment par le Groupe d’étude sur le Congo a remis en cause cette version officielle.
Fausses accusations
Les leaders politiques locaux décrivent l’organisation rebelle comme une «milice islamiste» et mettent l’accent sur les liens qu’elle entretient avec les réseaux extrémistes de la région, notamment avec Al-Shabab en Somalie et au Kenya. «Ce qui se passe à Beni aujourd’hui n’est pas différent de ce que l’on voit au Nigéria – où vous avez Boko Haram», a dit Jules Kasereka, le maire de Beni.
Certains leaders de la société civile et groupes de défense des droits de l’homme croient toutefois que les autorités exagèrent délibérément le rôle des ADF dans les attaques commises contre les civils. «Il est très difficile d’affirmer que les ADF sont responsables d’une attaque en particulier», a dit Michel Musafiri, chercheur auprès d’un groupe de défense des droits de l’homme dans la région de Beni. «Jusqu’à présent, seuls quelques rares attaquants ont été identifiés. Lorsque les autorités ont affirmé que les combattants étaient des membres des ADF, il est souvent apparu par la suite que ce n’était pas le cas», a-t-il ajouté.
Qui est responsable?
La fréquence des violences – qui se sont produites sur un vaste territoire – et le fait que certains des attaquants parlaient le kinyarwanda – une langue qui n’est généralement pas parlée dans cette région de la RDC – laissent supposer que de multiples groupes armés originaires d’une vaste région géographique sont impliqués.
«Les ADF ne sont pas réellement ce que les gens croient qu’ils sont», a dit Jason Stearns, le principal auteur du rapport. «Ce n’est pas une organisation islamiste étrangère, mais une milice profondément enracinée dans la société locale qui entretient des liens avec des acteurs politiques et économiques. S’il est vrai que les ADF sont responsables de la majeure partie des massacres, il est clair que d’autres groupes, comme des soldats congolais, sont également impliqués».
«En plus des commandants qui appartiennent strictement aux ADF, certains membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), des anciens [rebelles] du Rassemblement congolais pour la démocratie—Kisangani/Mouvement de libération (RCD–K/ML), ainsi que des membres des milices communautaires sont aussi intervenus dans les attaques contre la population civile», conclut le rapport.
Certains officiers ont dit qu’on leur avait offert jusqu’à 250 dollars pour chaque personne tuée, mais ils n’ont pas voulu révéler de noms. Dans certains cas, les soldats des FARDC sont arrivés dans les villages un ou deux jours avant le début des massacres.
«Les soldats étaient là pour protéger le village. Au lieu de quoi ils ont attaqué la population», a dit Modeste Makuta, un chauffeur de taxi de 27 ans de Tenambo, un village situé en périphérie d’Oicha, où plusieurs attaques ont eu lieu. Il a ajouté que «les agresseurs portaient l’uniforme de l’armée congolaise et j’ai reconnu leur commandant, un colonel appelé Byamungu. Nous n’avons jamais eu de problèmes avec les ADF et ils n’ont jamais attaqué le village».
Les soldats de maintien de la paix et les FARDC ne sont pas intervenus, même lorsque les massacres étaient perpétrés à proximité d’où ils étaient stationnés. On raconte même que, dans certains cas, les commandants des FARDC auraient ordonné à leurs hommes de ne pas intervenir.
Culture d’impunité
«Les autorités ont concentré tous leurs efforts sur la lutte contre les ADF sans chercher à identifier formellement les auteurs des attaques et [s’assurer] qu’ils [sont] traduits en justice», a dit Michel Musafiri. Les autorités ont arrêté un certain nombre d’individus apparemment associés aux ADF, mais aucun d’entre eux n’a été jugé ou condamné. Les groupes de défense des droits de l’homme soupçonnent dès lors l’existence d’une complicité au plus haut niveau.
Quelles sont les causes des violences?
Les ADF sont basées en RDC depuis plus de deux décennies. Le groupe rebelle a forgé des liens solides avec des personnalités politiques et économiques locales et a exploité les réseaux de contrebande existants, principalement celui du bois, tirant profit de la corruption existante au sein des FARDC et de l’administration locale. Cette économie illicite est au coeur de la violence et de l’instabilité qui règnent depuis plusieurs décennies dans l’est du pays.
«Pour ramener la stabilité dans le Nord-Kivu, il faut absolument tenir compte aussi du fait que les rivalités locales aussi sont à l’origine des violations», a dit Teddy Kataliko, un leader de la société civile de la province du Nord Kivu, dans laquelle se trouve la région de Beni.[1]
À ce propos, en mars 2016, le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC) a publié un rapport intitulé « Qui sont les tueurs de Béni? » où il décrit la situation socio-éthnique du territoire de Béni dans les termes suivants:
La ville et le territoire de Beni, situés au nord du Nord-Kivu, dans l’est de la RDCongo, forment une région habitée par plusieurs communautés: Nande, Mbuba, Pakombe, Mbuti et Talinga. Des tensions entre ces communautés existent depuis l’époque coloniale, période durant laquelle l’administration belge avait favorisé la nomination des Nande dans l’administration locale, parce qu’elle les considérait plus sophistiqués. Elle avait même imposé des chefs Nande à des entités coutumières appartenant traditionnellement à d’autres communautés. Cette domination s’est accentuée avec l’immigration de Nande partis du territoire de Lubero, en quête de terres arables et d’opportunités politiques. Cette situation s’est vue reflétée lors des élections législatives provinciales de 2006, où les 10 élus pour la circonscription de Beni proviennent de la communauté Nande, et des élections nationales, où 8 des 10 députés sont des Nande. Les deux autres élus étant originaires de la communauté Talinga.
Le conflit qui oppose les Mbuba aux Nande semble être particulièrement pertinent: les premiers considèrent les seconds comme des intrus compte tenu de la migration d’un nombre considérable de Nande de Lubero, territoire à forte densité de population, vers les zones moins peuplées de Beni, traditionnellement occupées par les autres communautés. La pression qu’exercent les « agriculteurs » Nande sur les terres arables, où sont installées ces autres communautés depuis longtemps, n’a jamais cessé de croître, provoquant ainsi chez ces dernières de plus en plus de ressentiment, à mesure que les terres libres se raréfient.
Ces tensions se superposent à d’autres au sein de la communauté Mbuba, où trois clans se disputent la gestion du groupement Bambuba-Kisiki. Ce groupement s’étend le long de la route Oicha- Eringeti, où beaucoup de massacres ont eu lieu. Les clans Ombi et Mamba accusent le clan Bohio d’avoir profité de ses relations avec le pouvoir colonial pour usurper la direction du groupement, en dépit du fait que le clan Bohio ait immigré après eux. Ce conflit est resté latent jusqu’en 2012, année du décès du chef de groupement. Finalement, son fils lui succède, mais une contestation ouverte éclate au sein de la communauté et un chef du clan Mamba réclame le pouvoir. Celui-ci accuse, par ailleurs, le clan Bohio d’avoir favorisé l’implantation des Nande dans leur groupement. Des conflits similaires concernant la gestion des terres existeraient entre les Nande et les Talinga, mais aussi entre les Pakombe et les Mbuba. À partir de 2001, ces tensions auraient engendré la formation de milices locales qui se seraient ensuite alliées aux ADF-Nalu.[2]
2. L’ENLÈVEMENT DES TROIS PÈRES ASSOMPTIONNISTES EN OCTOBRE 2012
Le 19 octobre 2012, trois prêtres assomptionnistes de la paroisse Notre Dame de pauvre avaient été enlevés à Mbau, localité située à 20Km de la ville de Beni au Nord-Kivu (Est de RD Congo). Il s’agit des PP. Jean-Pierre Ndulani, Edmond Kisughu et Anselme Wasukundi. Jusqu’à ce jour, rien n’a filtré sur leurs ravisseurs, ni sur leur sort. Personne n’a pu établir avec certitude les circonstances de leur enlèvement. Sont-ils encore vivants? Personne ne le sait. Le père Benoit Grière, Supérieur général des Augustins de l’Assomption, a dit déplorer «le flou qui persiste autour de leur enlèvement».[3]
Le 21 octobre 2014, le journal « La Croix » avait consacré un article aux trois pères assomptionnistes enlevés au Nord-Kivu 2 ans auparavant.
Les P. Jean-Pierre Ndulani, Edmond Kisughu et Anselme Wasukundi, auraient été ravis par une milice armée, avant d’être revendus puis tués par un groupe de confession musulmane. À ce jour, personne n’a pu établir avec certitude les circonstances de leur enlèvement, ni ce qu’ils sont devenus. Absence de revendication, enchevêtrement de communautés ennemies, absence de l’État dans une région isolée, corruption et groupes armés, rumeurs, mensonges, manipulations… l’affaire est complexe et tout concorde pour entretenir l’incertitude autour de cet enlèvement et du devenir des trois religieux.
Quelle est la cause de l’enlèvement?
«Les trois pères assomptionnistes sont congolais, d’ethnie Nande. Mais ils ont été envoyés dans une paroisse majoritairement Bambuba, une ethnie traditionnellement ennemie des Nande», explique à La Croix Nicaise Kibel’Bel Oka, l’éditeur du bimensuel Les Coulisses, connu dans la région du grand Kivu pour être assez bien informé.
Selon ce journaliste, «la population de Mbau réclamait des prêtres issus de sa communauté. Une partie d’entre elle a sans doute été extrêmement déçue par le choix du diocèse lors du renouvellement de l’équipe paroissiale, en octobre 2012. Les trois prêtres ont été enlevés une semaine après leur installation par un groupe armé local, avant d’être remis aux ADF-Nalu».
Effectivement, le Kivu est une région traversée par de fortes tensions communautaires, exacerbées par des rivalités foncières ou l’exploitation des minerais.
L’Église catholique elle-même – l’une des rares institutions encore debout en RDC – n’échappe pas toujours à cette réalité: l’appartenance communautaire joue parfois un rôle non négligeable dans le recrutement, les nominations et l’acceptation des prêtres dans les communautés paroissiales du Kivu. L’ethnie qui domine largement le Nord-Kivu (diocèse de Butembo) est celle des Nande (environ 90 % de la population). «Souvent perçus comme un groupe dominateur et arrogant, ils ne sont pas toujours très appréciés dans la région», explique un Congolais de Goma. «Ils sont aux postes de commande dans le diocèse de Butembo», ajoute Taylor Toeka Kakalal, un journaliste catholique congolais qui sillonne le Kivu.
Qui sont les possibles auteurs de l’enlèvement?
Nicaise Kibel’Bel Oka évoque la responsabilité dans l’enlèvement d’un groupe local de Maï-Maï et du «brigadier général» Paluku Kombi Hilaire, transfuge de l’armée congolaise et véritable «parrain» de la zone. Ses partisans dominent en effet Beni et ses environs. Compte tenu de cette situation, il est difficile de croire qu’il ne soit pas mêlé de près ou de loin à cette affaire. «Soit il a commandité l’enlèvement, soit il a récupéré les otages auprès du groupe local qui les avait enlevés. Pour lui, détenir ces otages pouvait être une façon d’asseoir son autorité sur les populations et les groupes Maï-Maï, au moment où ses amis du Mouvement du 23 mars (M23) dominaient une partie du Nord-Kivu et marchaient sur Goma», analyse un observateur. En l’état de la question et vu le peu d’informations disponibles, cette hypothèse semble aujourd’hui la plus crédible.
Que s’est-il passé ensuite?
Nicaise Kibel’Bel Oka affirme ensuite que Paluku Kombi Hilaire aurait livré les trois prêtres contre des armes à un autre groupe armé, les Forces démocratiques alliées – Armée de libération de l’Ouganda (ADF-Nalu), un groupe rebelle de confession musulmane.
Une affirmation partagée par de nombreux observateurs de la région, comme la journaliste britannique Caroline Hellyer qui habitait Beni à cette époque. Jointe à Londres où elle se trouve aujourd’hui, elle affirme qu’«à la fin de l’été 2013, les ADF avaient ouvert des négociations pour les libérer». Mais une intervention militaire de l’armée congolaise «a fermé toutes les portes».
À ce stade, la raison pour laquelle ce groupe aurait décidé de récupérer les prêtres n’est pas limpide. Les ADF-Nalu ont toujours privilégié la discrétion et la dissimulation. «Leurs otages ne sont pas des personnes connues. Ils enlèvent ceux qui leur sont immédiatement utiles: des jeunes pour transporter les biens volés pendant les attaques, des paysans pour travailler aux champs, des menuisiers, des hommes à tout faire, femmes esclaves sexuelles, des enfants-soldats… Je ne vois pas en quoi ces prêtres leur sont utiles», souligne le chef d’une ONG internationale travaillant dans cette région et chargé d’enquêter sur les ADF.
Que sait-on du sort des prêtres aujourd’hui ?
Depuis début janvier 2014, l’armée congolaise a lancé une offensive contre les ADF-Nalu, l’opération Sukola. Environ 200 otages, dont une vingtaine d’hommes, en ont profité pour retrouver la liberté. Ceux qui les interrogent n’ont relevé aucun témoignage fiable sur la présence des prêtres parmi les otages.
Selon le journal Les Coulisses et Radio Kivu 1, les trois religieux assomptionnistes auraient été tués cet été par les ADF-Nalu, parce qu’ils refusaient de se convertir à l’islam. Mais rien ne le prouve.
«Les ADF sont connus pour pratiquer la conversion forcée et torturent ceux qui résistent. La Mission de l’ONU pour la stabilisation en RD-Congo (Monusco) en a trouvé la preuve dans le camp de Medina, tombé entre les mains de l’armée congolaise au printemps. Pour le reste, personne ne peut en dire plus sérieusement», ajoute le chef d’une cellule urgence d’une ONG internationale, résumant le point de vue général. La probabilité de retrouver vivants les trois prêtres paraît malheureusement assez faible.[4]
3. L’ASSASSINAT DU P. ASSOMPTIONNISTE VINCENT MACHOZI EN MARS 2016
Le 20 mars, pendant la nuit, le P. Assomptionniste Vincent Machozi Karunzu, originaire du village de Vithungwe, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu (Est de RD Congo) et affecté à la paroisse de Lyambo /Kalemire en ville de Butembo, a été assassiné dans l’enceinte du Centre social «Mon Beau Village», situé à Vitungwe-Isale.
C’est à 23 heures que quelque dix hommes en uniformes des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) lourdement armés, arrivés à bord d’une jeep, ont fait irruption dans l’enceinte du Centre social «Mon Beau Village» et l’ont immédiatement abattu.
Le P. Machozi, en tant que président international de la communauté Nande (sous le nom de « Kyaghanda Yira »), était un homme influent et apprécié. Sur le site Benilubero.com, qu’il avait fondé en 2010, il dénonçait systématiquement toutes les violences perpétrées contre la population locale, systématiquement chassée de ses terres, terrorisée et massacrée par des groupes armés. Le P. Machozi se disait fier d’avoir informé sur «les 1.155 cas des martyrs dans toute la RD-Congo» et d’avoir dénoncé «les manœuvres actuelles d’occupation rwandaise du Kivu et de balkanisation» de la RD-Congo. Selon lui, Joseph Kabila (président de la RD-Congo depuis 2001), en lien avec Paul Kagamé (président du Rwanda depuis 2000), serait derrière tous ces massacres commis dans le territoire de Béni, pour pouvoir en exploiter le sous-sol, très riche en coltan. Il réclamait d’ailleurs une enquête internationale sur les exploitations minières illégales et l’implication des armées congolaises et rwandaises dans ces massacres.[5]
Le 3 mars, 17 jours avant son assassinat, dans une lettre envoyée par e-mail, le P. Machozi écrivait:
«Mobiles du Génocide des populations au Kivu-Ituri:
– L’occupation géoéconomique du Kivu-Ituri par le Rwanda et l’Ouganda en complicité avec le Président congolais Joseph Kabila. Sans être démembrée officiellement, le Kivu-Ituri est depuis 1996 économiquement exploité par le Rwanda et l’Ouganda, deux pays supplétifs des multinationales minières intéressées par l’Or, le pétrole, le coltan, la cassitérite, le diamant, le bois, le cacao, etc.
– Les velléités expansionnistes du Rwanda et de l’Ouganda, expliquées par le plan du contrôle des zones minières de l’Est de la R.D.Congo.
– Les exécutants des massacres des Yira sont principalement des troupes et milices rwandophones.
– Le mode opératoire des tueurs (commandos mobiles), la méthode d’exécution des victimes (mutilation des cadavres), les armes utilisées (machettes, haches, armes à feu) ainsi que la langue principale des tueurs (le Kinyarwanda) ressemblent forts aux caractéristiques du génocide du M23 (2010-2013) et du génocide rwandais de 1994. La main du Rwanda est ainsi omniprésente dans le génocide en cours.
– Pour occuper l’Est de la R.D. Congo, il faut une force d’occupation conséquente. C’est ainsi que le régime Tutsi de Kigali instrumentalise les Hutu du Rwanda et de la R.D. Congo pour servir de force d’occupation. Dans le cas d’une victoire des populations congolaises sur les occupants Hutu, le régime Tutsi de Kigali ne regretterait rien, car il se serait débarrassé du trop-plein des Hutu du Rwanda. Dans le cas d’une réussite du génocide des Yira, le régime Tutsi de Kigali se féliciterait d’avoir conquis une terre fertile et riche en minerais à l’Est de la R.D. Congo.
– Les massacres des populations autochtones visent ainsi à rendre l’Est de la R.D. Congo ingouvernable et non sécurisée pour l’organisation de toute élection avant son occupation effective par des populations rwandophones. Ces dernières occuperaient les terres laissées par les populations locales massacrées ou condamnées à l’errance loin des zones minières convoitées par le Rwanda et l’Ouganda.
– Le déferlement massif actuel des populations Hutu du Rwanda au Nord-Kivu et en Ituri, lesquels immigrés hutu rwandais arrivent en RDCongo munis des cartes d’identité des congolais, des feuilles de route signées par les autorités congolaises du Nord-Kivu participe de cette stratégie d’occupation et explique la parfaite implication du gouvernement congolais dans cette occupation progressive de l’Est de la R.D. Congo par des populations Hutu du Rwanda.
– L’occupation rwando-ougandaise de l’Est de la R.D. Congo est facilitée par les institutions congolaises chargées de la sécurité et de la défense du territoire national de la R.D.Congo, à savoir l’armée (FARDC), la Police Nationale Congolaise (PNC), les services des renseignements (ANR).
Il sied de faire remarquer que pendant ses deux mandats au pouvoir, le Président Joseph Kabila a infiltré plusieurs rwandais dans son armée, sa police, ses services de renseignement, les entreprises de l’Etat, etc. En effet, les soi-disant rebellions de l’Est de la R.D. Congo sont toutes des alliés des régimes de Kinshasa, de Kigali et de Kampala pour asservir la population congolaise locale, piller impunément les richesses de la région, faciliter l’infiltration rwando-ougandaise dans toutes les institutions de la R.D. Congo, occuper durablement les terres fertiles de la région, et tracer la voie de la balkanisation ou de l’autonomisation de la région convoitée.
– L’implication du régime de Joseph Kabila se fait voir aussi par l’inaction des Fardc, de la Police Nationale Congolaise (PNC en sigle) pendant les massacres des populations congolaises. C’est souvent longtemps après les massacres que ces forces de sécurité congolaise arrivent sur le lieu du crime pour faire un simple constat. En plus, il n’y a ni enquête ni poursuite des tueurs qui vont impunément de tuerie à tuerie au grand dam des populations civiles».[6]
Le 3 avril, dans un article intitulé « L’heure des révélations sur l’assassinat du Père Vincent Machozi et les massacres de Béni », le site benilubero.com présente une petite chronologie, non exhaustive, d’un plan d’assassinat du P. Vincent Machozi:
– En avril 2015, le bureau du Père Vincent apprend que Nzanzu Kyakere Roger, alias Berlin, a entrepris des démarches pour initier un mouvement Maï-Maï, ayant l’objectif de se battre contre les tueurs qui venaient d’ouvrir les massacres de Béni. Cette démarche s’effectuait à Kampala. L’entourage du Père Vincent décide alors de contacter Roger, pour le décourage dans cette ambition, car la communauté nande avait perçu que cela était un piège.
– En juin 2015, le bureau du Père Vincent constate avec regret que, au lieu de voir Nzanzu Kyakere Berlin se décourager, suite au conseil qu’il avait reçu de la part de sa communauté de base, il devenait de plus en plus hautain, bénéficiant de la protection des services de sécurité, dont l’ANR, à travers la personnalité de Jonas Kabuyaya, le chef de Poste de l’ANR/Butembo.
– En septembre 2015, il y a apparition d’un nouveau groupe Mai-mai dénommé «Mai-mai Kyaghanda-Yira», conduit par Nzanzu Kyakere Roger, alias Berlin, avec la collaboration de Daniel Masinda, alias Eric. Le vrai objectif de la création de ce groupe consiste à servir de couverture pour camoufler la vraie identité de ceux qui tuent les Nande dans Béni-Lubero et à soutenir la thèse de Joseph Kabila que les Nande s’entretuent eux-mêmes.
– Entretemps, le bureau du Père Vincent obtient des preuves démontrant que Roger Nzanzu Kyakere alias Berlin et Daniel Masinda alias Masinda et leur groupe Mai-mai se sont associés à l’officier déserteur des FARDC, le colonel Richard Bisambaza.[7]
– Depuis le 13 janvier 2016, Daniel Masinda alias Eric, fort du soutient des services de sécurité, entreprend des menaces plus ouvertes contre le Père Vincent Machozi, afin qu’il cesse d’enquêter sur ses activités communes avec son chef Nzanzu Kyakere Roger alias Berlin ainsi que sur leur mouvement Mai-mai.
– Le 11 mars 2016, Benilubero.com recueille l’information faisant état d’une intense collaboration entre Roger et Bisambaza, en vue de ramener quelqu’un à la tête des ex-soldats M23 dans le Graben. En effet, stimulé par Clovis Kalonda qui se fait passer pour le nouveau patron du M23, Bisambaza accepte de devenir son agent militaire privilégié.
– Le 17 mars 2016, quelques témoins informent Benilubero.com que Daniel Masinda alias Eric, le collègue de Berlin, était aperçu dans la contrée de Vitungwe, le rayon dans lequel sera tué le Père Vincent trois jours plus tard.
– Le 20 mars 2016, le Père Vincent Machozi informe le bureau de Benilubero.com et ses proches collaborateurs du Kyaghanda qu’il est sollicité par le Mwami Abdul Kalemire III pour se rencontrer à Vitungwe. Il s’y rend en toute innocence. Un échange tête à tête se tient entre les deux personnes jusque tard dans la nuit, aux environs de 23 heures, heure locale. C’est seulement quelque minute après que le chef Abdul l’ait quitté que les malfaiteurs lourdement armés surgissent et l’abattent. Tout ceci se passe dans la concession du Père Machozi, au centre social MON BEAU VILLAGE, que le chef Abdul Kalemire III avait lui-même proposé pour cette rencontre avec le Père, et pour la réunion des chefs coutumiers qu’il avait convoquée pour le jour qui suivrait.
– Le 21 mars 2016, à une heure du matin, le chef Kalemire informe les membres de la communauté Yira de la diaspora trop tôt que le Père Vincent a été fusillé, et que lui-même l’a échappé bel, uniquement du fait qu’il avait quitté le centre social quelque minute avant l’irruption des assaillants.
Aussitôt après, d’autres témoins oculaires informent que le chef Kalemire III était toujours dans l’enceinte du centre social au moment du drame, mais enfermé dans la chambre qui lui était préparée pour la circonstance de réunion des chefs coutumiers qu’il avait convoqués. Il n’en est sorti qu’au matin, et en se dérobant à la vue des personnes qui venaient. La garde du chef Kalemire n’a fourni aucun effort de défense pour essayer de protéger la victime, malgré l’alerte qui lui avait été donné par les personnes présentes. Bien plus la Police Nationale de Bulambo non plus n’a point bougé. Entretemps, dans l’euphorie de cette « victoire », Daniel Masinda distribue des texto pour demander à un de ses correspondants d’avertir le Coordonnateur General du Kyaghanda de la diaspora que le Père Vincent vient d’avoir sa part et qu’il s’attende également à son tour.[8]
4. MASSACRES ET ENLEVEMENTS: UN DRAME QUI PERDURE
a. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR)
Le 25 avril, vers 16h30, 5 civils ont été kidnappés dans leurs champs au Village Kalembe-Kalonge, dans le Secteur des Wanyanga, en territoire de Walikale. Ils auraient été kidnappés soit par les combattants de la milice NYATURA, soit par les rebelles rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR).[9]
Le 27 avril, pendant la nuit, trois personnes ont été tuées et trois autres blessées lors d’une attaque armée contre une position des Forces armées de la RDC (FARDC) dans la localité de Mulamba, en territoire de Masisi (Nord Kivu). Des sources locales attribuent cet acte à un groupe des combattants Nyatura appuyés par des FDLR. Les combattants Nyatura auraient mené cette attaque pour se venger des actions récemment menées contre eux par le commandant de la police de Mulamba.[10]
Le 28 avril, vers 19h00, Mr. Luanda Bonne-Année, Chef de Groupement Bambo, en Chefferie de Bwito, dans le Territoire de Rutshuru, a été assassiné à son domicile de Bambo. Si certains croient que ce Chef de Groupement aurait été tué par des FDLR ou des miliciens NYATURA, d’autres parlent des bandits armés non autrement identifiés. Certains habitants sur place soutiennent que le Chef de Groupement serait victime de conflits de pouvoir et que sa mort proviendrait des mécontents au sein de la famille régnante. Par contre, d’autres pensent que ce Chef Coutumier de la communauté hunde aurait été victime de conflit ethnique et que ses assassins seraient des extrémistes de l’ethnie hutu.[11]
Le 28 avril, vers 16h00, à Mukumomole, en Groupement Itala, en territoire de Lubero, les FDLR ont kidnappé un couple de paysans revenant de leur champ à leur domicile de Miriki.[12]
Le 28 avril, les miliciens Nyatura coalisés aux FDLR ont tué quatre personnes sur une dizaine enlevées au village Kalembe, en territoire de Walikale. Selon la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu, les corps de ces victimes ont été retrouvés dans une grotte.[13]
Le 30 avril, 5 civils ont été kidnappés sur la route à Kinyondo/Mapera entre Kayna et Kanyabayonga, au Sud du Territoire Lubero. Selon Jackson Mulenge Molo, qui a pu s’échapper, les 6 ravisseurs étaient des présumés FDLR bien armés, vêtus en uniformes militaires et policières.[14]
Le 3 mai, vers 10h00, 3 humanitaires, chauffeurs du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), ont été kidnappés par des hommes armés d’expression rwandaise. Ils les ont fait descendre de leurs véhicules sur le tronçon Kishishe-Bambu, en Groupement Mutanda (à 40km-sud de Kibirizi), en territoire de Rutschuru. Selon les témoignages recueillis, les ravisseurs à défaut d’être combattants de la milice NYATURA doivent être des FDLR.[15]
Le 6 mai, 7 civils ont été kidnappés au tour de 12h00 à Kishi, entre Kibirizi et Nyanzale. Les victimes sont des hommes et des femmes qui étaient à bord d’un véhicule de marque Fuso. Les ravisseurs ont intercepté le véhicule amenant avec eux en brousse le chauffeur et 6 passagers à bord. L’aide chauffeur a été abandonné sur la route avec le véhicule. Les ravisseurs, qui s’exprimaient en kinyarwanda, pourraient être des présumés rebelles rwandais FDLR, si non des miliciens NYATURA.[16]
Le 6 mai, les trois employés congolais du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), enlevés le 3 mai ont été libérés. C’est au tour de 17h30 que les 3 ex-otages sont arrivés à BAMBO. Certaines indiscrétions parlent l’éventuelle versement de la rançon par le CICR en échange de leur liberté.[17]
Le 10 mai, vers 23h00 locale, des combattants FDLR se sont introduits au domicile de Jade Ndaki (30 ans) à Kikuku, en Chefferie de Bwito, Territoire de Rutshuru. Ils l’ont fait sortir de sa maison ainsi que son épouse et ses 3 enfants pour lui loger une balle dans sa poitrine avant de l’égorger.[18]
Le 11 mai, au tour de 19h00, des FDLR ont investi le Village de Bwalanda, en territoire de Rutshuru, où ils ont pillé plusieurs habitations et volé 15 chèvres. Ce dernier temps, les habitants de Bwalanda ne savent plus accéder à leur champs ni se mouvoir dans le milieu, car encerclés par les FDLR et leurs alliés NYATURA.[19]
Le 12 mai, entre 9 et 14h00, les FDLR ont coupé la route Kikuku-Kyaghala à hauteur de Malianga, en territoire de Rutshuru. Ils ont entre autres ravi 4 motos taxis avant de dépouiller de tout les Taximen et leurs clients. Nombreuses des leurs victimes sont ceux qui se rendaient au marché de Kikuku.[20]
Le 12 mai, l’administrateur du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), Justin Mukanya, a annoncé qu’environ deux cents personnes sont détenues depuis le début du mois de mai à la prison centrale de Rutshuru, suspectés d’être, directement ou indirectement, à la base de l’insécurité constatée dans la région à partir du mois de février dernier. Selon Justin Mukanya, la situation sécuritaire s’est cependant beaucoup améliorée, même si l’on enregistre encore des attaques sur des véhicules, des meurtres et des enlèvements des voyageurs.[21]
Le 14 mai, vers minuit, des hommes armés ont attaqué une position de l’armée tuant deux militaires et blessant un autre dans la localité de Kilimanyoka, secteur de Kibati, territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu. L’échange des tirs entre les assaillants et les militaires a duré près d’une heure. Les assaillants n’ont pas été identifiés. Selon le capitaine Guillaume Djike, il pourrait s’agir des FDLR.
Selon le CEPADHO, il pourrait s’agir d’une attaque de la RDF (la Rwanda Defense Forces) suite à l’attaque survenue à Mudende, dans le District de Rubavu, au Rwanda, en avril dernier. Pour le Rwanda, cette attaque aurait été l’oeuvre des FDLR avec la complicité directe des FARDC. L’objectif du Rwanda serait d’avoir des éléments à présenter comme preuve contre les FARDC, pour les incriminer dans l’attaque de Mudende/Rubavu: il sied de rappeler que les autorités rwandaises avaient promis à l’équipe du Mécanisme Conjoint de Vérification (MCV) de la CIRGL d’apporter des preuves irréfutables attestant la participation des FARDC dans l’attaque du District de Rubavu. Il est donc évident que ce sont les armes et munitions emportées dans l’attaque de Kilimanyoka qui seront présentées prochainement au MCV de la CIRGL par Kigali, comme preuve contre les FARDC.[22]
b. Les Forces Démocratiques Alliées (ADF)
Le 1er mai, vers 6h00 et 7h20, les ADF ont attaqué des éléments FARDC à Kamungu et à Lese, en Groupement Bambuba-Kisiki, au nord-est du Secteur de Beni-Mbau. 2 civils ont été tués lors des affrontements, dont Mr. BOLUSE, chef coutumier de Kamungu. 2 membres des ADF aussi ont été tués. Au moins 17 civils ont été kidnappés, dont 6 à Kamungu et 11 à Lese.[23]
Le 3 mai, entre 19h45 et 21h00, les ADF ont fait incursion à Mimibo et Mutsonge, en localité de Baungatsu-Luna, proche d’Eringeti, dans le Secteur de Beni-Mbau. Selon divers témoignages, les assaillants se sont introduits dans certaines habitations tuant à la machette / hache et par balles au moins 17 civils (5 Femmes, 4 enfants et 8 hommes). Si les civils tués sont membres de différentes familles, 7 sont d’une même famille. Et on note parmi les morts, un chef local, le Capita Donia. Selon certaines sources, les assaillants ont attaqué les civils à la machette pour ne pas alerter les militaires et la mission onusienne basés dans la région.
En réaction à ces massacres, la société civile de Beni a déploré «négligence» de la part des Forces armées de la RDC (FARDC) et des troupes de la Monusco, dont les bases, d’après elle, sont situées à environ 300 mètres seulement du lieu des massacres. Le président de cette structure citoyenne, Teddy Kataliko, précise même que des alertes avaient été données par la population, quelques heures avant le drame. La société civile dénonce donc «une certaine inefficacité par rapport à la gestion même de l’information. Parce que, la population a fait sa part et qu’il aurait moyen de prendre des dispositions utiles pour contrer l’ennemi».[24]
Le 6 mai, les rebelles ougandais des ADF auraient tué neuf personnes à Tingwe, en localité Baungatsu-Luna, Secteur de Beni-Mbau, au nord du Territoire de Beni, à la limite entre la province du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les corps des victimes ont été retrouvés, le soir, découpés à la machette par ces assaillants, rapporte la société civile de Komanda. Après leur forfait à Tingwe, les ADF se sont dirigés à Biane, village situé entre Ndalia et Katabei, Chefferie des Walese-Vukutu, en Territoire d’irumu, Province de l’ituri. Ici, ils ont massacré au total 12 Civils dont 4 Femmes et 8 Hommes. Les assaillants qui ont opérés entre 13 et 15h00 locale se sont livrés en outre au pillage du bétail. Quelques heures avant ce massacre, ces assaillants estimés à plus d’une dizaine, munis d’armes blanches et de fusils et habillés en tenues militaires, étaient aperçus par la population dans la brousse vers Ndalya. Les habitants ont ensuite alerté les Forces armées de la RDC (FARDC) qui se sont déployées dans cette localité pour traquer ces assaillants. La société civile de Komanda demande aux autorités militaires de renforcer leurs positions, pour sécuriser la population qui redoute de nouveau massacres dans leurs entités.[25]
Le 14 mai, cinq civils ont été tués et des maisons incendiées en Ituri au cours d’une attaque des présumés rebelles ADF contre les localités Ndalia et Katabeyi, voisines de la province du Nord-Kivu. Des témoins rapportent que l’attaque a été lancée dans l’après-midi. Les assaillants auraient d’abord tué deux personnes soignées au centre de santé de Katabeyi avant d’incendier cette structure sanitaire. Les mêmes rebelles auraient ensuite tué un conducteur de taxi et une dame qu’il transportait. La dernière victime de cette attaque est un enfant âgé d’environ deux ans. Des sources locales indiquent que des militaires, informés de cette attaque, se sont mis à la poursuite des rebelles. Selon le commandant adjoint du secteur opérationnel de l’armée en Ituri, deux assaillants ont été tués. Un autre a été capturé. Cette attaque est la deuxième attribuée à des présumés ADF en Ituri en l’espace d’environ deux semaines. Les deux attaques ont fait au moins 16 morts.[26]
[1] Cf Katarina Höije – Irin – Beni, 08. 04.’16
[2] Cf Texte complet : http://congoresearchgroup.org/wp-content/uploads/2016/03/Rapport-Beni-GEC-21-mars.pdf
[3] Cf Le Potentiel – Kinshasa, 21.10.’15
[4] Cf Laurent Larcher – La Croix, 21.10.’14 http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Que-sont-devenus-les-trois-pretres-enleves-il-y-a-deux-ans-au-Nord-Kivu-2014-10-21-1224823
[5] Cf Claire Lesegretain – La Croix, 23.03.’16
[6] Cf Benilubero.com, 12.04.’16 – Texte complet: http://benilubero.com/une-lettre-confidentielles-du-pere-vincent-machozi-qui-dit-tout/
[7] Le colonel Richard Bisamaza, ancien militaire du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) intégré dans l’armée nationale congolaise, puis commandant du secteur opérationnel à Beni, avait déserté l’armée en août 2013, pour intégrer la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). Après la défaite du M23, il a fui en Ouganda et, depuis lors, il vit à Kampala. Néanmoins, il existe des rapports crédibles qui font état de sa présence dans les environs de Beni, même après son départ, comme par exemple, le 11 février 2015, à Mapobu, près de Mayi Moya. Quand le Colonel Bisamaza a fait défection, la plupart de ses éléments ont rejoint le groupe Maï-Maï d’Hilaire Kombi.
[8] Cf Beni Lubero Online, 03.04.’16
[9] Cf Bulletin d’information-CEPADHO du 27 Avril 2016
[10] Cf Radio Okapi, 29.04.’16
[11] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 28 Avril 2016
[12] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 29 Avril 2016
[13] Cf Radio Okapi, 01.05.’16
[14] Cf Bulletin d’information-CEPADHO du 02 Mai 2016
[15] Cf Bulletin d’information-CEPADHO du 03 Mai 2016
[16] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 06 Mai 2016
[17] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 06 Mai 2016
[18] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 14 Mai 2016
[19] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 14 Mai 2016
[20] Cf Bulletin d’Information-CEPADHO du 14 Mai 2016
[21] Cf Radio Okapi, 12.05.’16
[22] Cf Radio Okapi, 15.05.’16; AFP – Africatime, 15.05.’16; Bulletin d’Information-CEPADHO du 15 Mai 2016
[23] Cf 2è Bulletin d’information-CEPADHO du 1er Mai 2016
[24] Cf Radio Okapi, 04.05.’16; Bulletin d’Information-CEPADHO du 04 Mai 2016
[25] Cf Radio Okapi, 07 et 08.05.’16; Déclaration du Cepadho à la suite du nouveau massacre de civils par les ADF à Biane et Tingwe, 07 mai 2016
[26] Cf Radio Okapi, 15.05.’16