Congo Actualité n. 203

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL: Après le M23, c’est le tour des autres groupes armés

1. LES POURPARLERS ENTRE LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS ET LE M23 À KAMPALA

2. APRÈS LE M23, D’AUTRES GROUPES ARMÉS DANS LA CIBLE DES FARDC

3. LA RÉACTION DES FDLR

4. LES MAÏ-MAÏ SENSIBILISÉS AU DÉSARMEMENT VOLONTAIRE

 

ÉDITORIAL: Après le M23, c’est le tour des autres groupes armés

 

1. LES POURPARLERS ENTRE LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS ET LE M23 À KAMPALA

Le 13 novembre, la RDCongo s’est dit prête à retourner à Kampala pour signer une “déclaration” reflétant la défaite militaire de la rébellion du M23. La délégation congolaise avait quitté Kampala la veille, refusant de signer un “accord” de paix avec le M23, pour ne pas légitimer le mouvement. François Muamba, un des principaux négociateurs congolais, a déclaré que le document final devait acter que les rebelles du M23 ont été vaincus et que la guerre ne s’est pas terminée grâce à un accord. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, «il n’existe aucun précédent dans l’histoire des nations où l’on a vu un gouvernement légitime être contraint de signer un accord de paix avec un mouvement rebelle battu, défait, qui a reconnu lui-même sa défaite». Toujours selon le ministre congolais de l’Information, «pourquoi devrait-on ressusciter un mouvement rebelle pour en refaire une structure légitime avec laquelle on signerait un accord de paix? En revanche, nous sommes prêts à prendre des engagements dans une déclaration».[1]

Le 13 novembre, certains membres du bureau politique du M23 se sont dit prêts à signer un document avec le gouvernement congolais, contre la volonté du leader politique du M23 Bertrand Bismimwa. Le secrétaire permanent du bureau, Serge Kambasu Ngeve, affirme être soutenu « presque par l’ensemble des membres » de l’ex-mouvement rebelle.

Selon la déclaration politique signée par le secrétaire permanent du M23 depuis Kampala, «le seul point de divergence ayant conduit au blocage reste le titre à attribuer au document sanctionnant la fin des pourparlers de Kampala. La délégation de notre Gouvernement, au vu de l’évolution opérée sur le plan militaire et d’autres considérations sociopolitiques du moment, propose le terme Conclusions des pourparlers de Kampala entre le Gouvernement de la RDC et le Mouvement du 23 mars [M23], tandis qu’ une minorité dans notre organisation tient mordicus au terme Accord de paix entre le Gouvernement de la RDC et le M23, mettant ainsi en péril la vie de toute une organisation et de toute une Nation. Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, ne peut en aucun cas, à notre humble avis, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent. Réalistes, nous avons ainsi décidé, devant l’histoire et devant notre propre conscience, de soutenir résolument la position émise par le Gouvernement de la RDC qui, de toute évidence, maitrise tous les paramètres sociopolitiques du moment afin de donner une chance à la paix et de permettre à la Communauté Internationale qui appuie ce Processus de s’atteler sur d’autres questions importantes, telle que la traque de toutes les forces négatives étrangères et nationales, en appui à notre Gouvernement, en vue de sécuriser définitivement l’Est de la RDCongo».[2]

Selon certains observateurs, le revirement de Serge Kambasu Ngeve se veut pragmatique. Le M23 est défait militairement et n’a plus vraiment d’autre choix que de s’avouer vaincu. En signant avec Kinshasa, Serge Kambasu Ngeve espère sans doute de pouvoir exister politiquement sur l’échiquier congolais. Pour rappel, le «réaliste» Kambasu a appartenu au RCD, puis a été secrétaire général du CNDP, avant de faire un virage à 180° pour rejoindre le PPRD, le parti présidentiel de Joseph Kabila. Derrière ce qui pourrait être l’ultime scission du M23, l’on pourrait y voir les tensions qui règnent aujourd’hui entre les deux parrains de la rébellion: l’Ouganda et le Rwanda. Car dans la bataille entre les deux nouvelles branches du M23, on peut y voir la rivalité entre Kampala, qui «manipule» les politiques du mouvement et le Kigali, qui tire les ficelles du «militaire». Dans cette séquence, Serge Kambasu Ngeve joue plutôt le jeu de l’hôte ougandais, qui, s’il n’a pas apprécié la volte-face de Kinshasa, souhaite tout de même sortir la tête haute avec la signature d’un document. La position de Bertrand Bisimwa fait aujourd’hui plutôt les affaires du Rwanda, qui joue profil bas depuis la défaite militaire de son poulain. La nouvelle scission aujourd’hui du M23 marque donc une nouvelle étape entre les tumultueux alliés rwandais et ougandais sur le dossier congolais. Des alliés de circonstance qui ne manquent jamais l’occasion de se faire un croche-patte.[3]

Le mouvement rebelle a éclaté pour la seconde fois en deux ailes différentes, à savoir l’aile Kambasu et celle de Bisimwa. Selon d’autres observateurs, c’est le jeu de Museveni et Kagame. Aujourd’hui que les crimes pèsent sur Makenga, voici que Kigali et Kampala trouvent une pièce de rechange, à savoir Serge Kambasu Ngeve, pour occuper la place de Bertrand Bisimwa, proche de Makenga. Kampala et Kigali cherchent toujours à trouver un pion qu’ils manipuleraient à la tête du mouvement rebelle pour continuer à déstabiliser la RDCongo. Ce que les deux pays n’ont pas pu gagner militairement, ils espèrent le gagner par le dialogue qu’ils veulent imposer à Kinshasa, en tenant à tout prix à la signature d’un accord entre la RD-Congo et le M23. Pour ne pas se sentir humiliés, les deux parrains du M23 vaincu chercheraient une issue qui le protégerait. Cette issue, c’est de procéder au changement de la direction de l’ex-mouvement rebelle. A la place de ceux qui sont poursuivis par la justice à cause des crimes de guerre et crimes contre l’humanité sur le sol RD-congolais, Museveni et Kagame rééditent leur exploit de changer la tête de l’ex-mouvement, comme ils avaient réussi à le faire avec Nkunda, Bosco Ntaganda et Runiga. «Nous pouvons faire le même jeu pour Sultani Makenga en proposant Kambasu comme négociateur et nous allons convaincre Kinshasa à signer l’accord», se sont-ils dits. C’est dans cette optique que le Mouvement du 23-Mars a été désormais poussé par ses parrains à éclater en deux branches distinctes.[4]

Le 13 novembre, le gouvernement ougandais a annoncé avoir déplacé le M23, un groupe armé appuyé par le Rwanda et l’Ouganda mais défait par les FARDC, pour des raisons de sécurité. Ofwono Opondo, porte-parole du gouvernement ougandais, a déclaré aux journalistes à Kampala que les quelques 1600 combattants rebelles ont été déplacés du district frontalier de Kisoro au district de Kasese, ajoutant qu’ils sont sous protection militaire. Selon lui, une délégation de l’Union africaine et de l’ONU doit rencontrer les combattants rebelles pour entreprendre un processus de vérification. M. Opondo a par ailleurs déclaré que l’ Ouganda ne se pliera pas devant les demandes du gouvernement congolais qui exige que les combattants lui soient remis. «Une fois que l’accord de paix aura été signé, ces gens seront remis à l’Union Africaine et au système onusien», a ajouté le porte-parole.[5]

Le 13 novembre, le représentant du Secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la Monusco, Martin Kobler, a déclaré que «l’on doit trouver rapidement une solution pour les ex- combattants du M23 qui sont maintenant en Ouganda dans les camps». Le gouvernement ougandais a affirmé qu’ils sont au nombre de 1.600 combattants. A Goma, plus de 350 combattants de l’ex-rébellion du M23 qui se sont rendus à la MONUSCO et aux Forces armées de la RDC (FARDC) sont cantonnés à Kanyaruchinya, localité située à 4 km de la ville de Goma, en attendant leur sort pour la démobilisation ou la réintégration. Environ 600 autres se trouvent au Rwanda depuis le mois d’avril dernier, après une scission interne de leur mouvement.[6]

Le 14 novembre, au cours d’un point de presse à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a accusé la facilitation ougandaise d’être à la base de l’échec de la signature du document qui devait sanctionner la fin des pourparlers de Kampala entre Kinshasa et le M23. Il a expliqué qu’«il était entendu clairement que le contenu à signer ne devait pas être un accord». Selon le ministre, le préambule du document lui-même ne tenait pas compte de la dissolution du M23: «La facilitation n’avait pas tenu compte, dans le préambule du texte destiné à la signature, la déclaration de renonciation à la rébellion faite par le M23, ni du communiqué du gouvernement de la RDC prenant acte de cette déclaration du M23». De plus, le porte-parole du gouvernement a souligné que la facilitation ougandaise n’avait pas tenu compte de beaucoup de points dont l’évolution de la situation sur le terrain des hostilités: «Le M23 ne contrôlait plus aucune portion du territoire congolais et cette débâcle militaire du M23 rendait sans objet certaines dispositions préalablement convenues». Selon Lambert Mende, la RDC a refusé de signer avec le M23 un « accord de paix », estimant que cela équivaudrait à donner « un statut légitime à une force négative » qui, en plus, a été défaite par les armes.

Le porte-parole du gouvernement congolais a aussi déclaré que «le gouvernement congolais réaffirme sa volonté de mener à bon terme les pourparlers de Kampala en procédant à la signature, avec le M23, d’un document qui, sans être un « accord », permettrait juridiquement de donner une force contraignante à la déclaration de renonciation à la rébellion faite par le M23 le 5 novembre dernier et de régler les questions liées au cantonnement, au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion sociale de ses ex-combattants». Si aucun consensus n’est trouvé, dans un « délai raisonnable », sur un document qui n’occulte pas la défaite militaire du M23,  «le gouvernement appliquera lui-même les principales dispositions sur lesquelles les deux parties s’étaient entendues avant le 5 novembre», date qui avait marqué la défaite militaire de la rébellion, a indiqué M. Mende.

Concernant la question de la réintégration des ex-combattants du M23 dans l’armée, le porte-parole du gouvernement congolais a rappelé que cela ne se ferait pas « automatiquement »: «On ne peut pas être intégré au sein des forces armées par le fait d’avoir été membre du M23», a-t-il déclaré. Néanmoins, a-t-il expliqué, les membres du M23 qui auront bénéficié de l’amnistie individuelle, que le gouvernement prévoit d’accorder à ceux qui ne se seraient pas rendus coupables de crimes graves, pourront à terme se présenter aux bureaux de recrutement de l’armée, une fois qu’ils auront récupéré leurs droits et qu’ils auront été réinsérés dans la société congolaise.

Lambert Mende a également annoncé que «le gouvernement n’accepte pas l’intégration / réintégration des éléments de l’ex-rébellion du M23 au sein des FARDC. Cela, d’autant plus qu’une telle intégration, individuelle ou collective, ne fait pas partie des obligations qui lui incombent aux termes des Pourparlers de Kampala. La seule option, qui a été retenue au cours de ces pourparlers concernant l’avenir de ces éléments, est la démobilisation, suivie de la réinsertion sociale».

S’agissant de « l’octroi d’une amnistie aux membres de l’ex-rébellion du M23 », «le gouvernement s’engage à proposer incessamment, au Parlement, un projet de loi d’amnistie pour faits de guerre et d’insurrection couvrant la période allant du 1er avril 2012 jusqu’à ce jour, en faveur de tout membre du M23 qui s’engagerait, individuellement et par écrit, à s’abstenir de manière permanente de recourir aux armes et/ou de participer à un mouvement insurrectionnel pour faire aboutir une quelconque revendication». Le porte-parole du gouvernement a ajouté qu’une autre condition pour pouvoir bénéficier de l’amnistie exige que «l’on accepte que toute violation de cet engagement rende automatiquement caduque l’amnistie accordée et disqualifie l’auteur de ladite violation du bénéfice de toute amnistie ultérieure».

Lambert Mende a précisé que, «conformément au droit national et international, cette amnistie ne concernera pas les auteurs des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité, en ce compris les viols et violences sexuelles, le recrutement d’enfants soldats et autres violations massives des droits de humains».

A propos de la démobilisation et de la réinsertion sociale des ex-combattants du M23, le gouvernement congolais, « sous réserve de l’amnistie », a décidé qu’elles seront effectuées par les structures appropriées de l’Etat avec le soutien de la Monusco et d’autres partenaires.

Concernant le retour et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées internes, le gouvernement s’engage à «œuvrer pour une mise en œuvre rapide des Accords Tripartites sur le rapatriement des réfugiés, signés avec les Etats voisins et le Haut Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (HCR) ainsi que pour la réinsertion urgente des personnes déplacées internes».

Quant aux « autres questions pertinentes », le gouvernement s’engage à mettre en œuvre toutes les autres Dispositions convenues lors des pourparlers, en rapport avec:

• la Sécurité des membres du ex M23 lors de leur Cantonnement, Démobilisation et Réinsertion sociale;

• la libération des membres du ex M23 faits prisonniers du fait de leur appartenance à ce mouvement;

• la formation éventuelle d’un Parti politique par les membres du ex M23, dans le respect de la Constitution et des lois de la République;

• la réconciliation nationale;

• les réformes économiques;

• la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives à la décentralisation;

• les poursuites judiciaires pour crimes de guerre, crimes de génocide et crimes contre l’humanité, en ce compris les viols et violences sexuelles, le recrutement d’enfants soldats et les violations massives des droits humains.[7]

2. APRÈS LE M23, D’AUTRES GROUPES ARMÉS DANS LA CIBLE DES FARDC

Le 5 novembre, après la victoire contre le M23, Kinshasa a annoncé que les FARDC allaient lancer « incessamment » une offensive contre les rebelles hutus rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). «Il n’y a plus de place dans notre pays pour des groupes armés quelques qu’ils soient», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, selon qui, «après les FDLR, ce sera les ADF-NALU et la LRA (rebelles ougandais) puis les FNL burundais et ensuite les différentes milices congolaises».

Le président congolais Joseph Kabila avait enjoint le 30 octobre tous les groupes armés présents sur le territoire à rendre les armes volontairement, sous peine de s’exposer à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle contre le M23.[8]

Le 5 novembre, le programme de Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) de la Monusco au Nord-Kivu a rapatrié, dans leur pays d’origine, 44 ex-combattants des Forces de libération du Rwanda (FDLR), dont 18 dépendants. On estime encore entre 800 et 1000 le nombre des FDLR encore sur le territoire congolais». En avril dernier, ils étaient 24 000 les ex-combattants des FDLR rapatriés au Rwanda depuis 2002.[9]

Le 6 novembre, le Conseil de Sécurité de l’ONU a pris acte de la dissolution du M23. La réunion a été marquée par les remontrances de l’ambassadeur rwandais, Eugène Gasana, qui reproche à l’ONU de ne pas déployer les mêmes efforts contre les rebelles hutus du FDLR. Martin Kobler a promis que la Monusco chassera les FDLR comme les autres groupes armés. «Insuffisant», a tonné le diplomate rwandais qui veut que l’ONU fasse du désarmement des FDLR une priorité. L’ambassadeur rwandais, Eugène Gasana, actuellement membre non permanent du Conseil de Sécurité, s’est dit particulièrement exaspéré par les opérations des FDLR de part et d’autre de la frontière et il a déjà prévenu que le Rwanda était prêt à intervenir en RDC. «Le Rwanda reste prêt à faire usage de tous les moyens nécessaires pour protéger ses habitants et son territoire», a-t-il déclaré au Conseil de Sécurité. Eugène Gasana s’en est pris au Conseil de sécurité responsable selon lui d’avoir laissé en 1994 les génocidaires hutus se mêler aux réfugiés civils en RDCongo.

Visiblement très agité, l’ambassadeur rwandais s’est levé et a quitté la salle du Conseil. La mission rwandaise à l’ONU assure que l’ambassadeur était simplement en retard pour un autre rendez-vous, mais que le Rwanda veillera à que la Monusco s’attaque aux FDLR avec la même énergie que celle déployée contre le M23.[10]

Le 6 novembre, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a déclaré que la force onusienne allait renforcer le contrôle des frontières du pays pour empêcher des rebelles hutus rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), présents dans l’est de la RDC, de retourner au Rwanda.[11]

Le 6 novembre, le Président de la République, Joseph Kabila, a présidé à Lubumbashi, en sa qualité de commandant suprême des Forces Armées de la RDCongo (FARDC) et de la Police nationale Congolaise (PNC), une réunion extraordinaire du conseil supérieur de la défense.

Dans un communiqué lu par le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, le conseil a pris acte du très bon comportement des FARDC qui ont mis fin à l’occupation, depuis plusieurs mois, d’une partie du pays, particulièrement le territoire de Rutshuru, par le M23. Le président du conseil a présenté des félicitations méritées aux membres des Forces armées pour leur prestation sans précédent. Par ailleurs, des instructions ont été données pour que la Police Nationale Congolaise occupe les localités libérées afin de sécuriser la population, notamment les déplacés et pour permettre ainsi la reprise des activités sociaux économiques pour le développement. Les participants ont recommandé aux groupes armés encore actifs sur le territoire national de saisir l’opportunité leur offerte de déposer les armes et suivre le processus de Démobilisation, désarmement, réinsertion et rapatriement (DDRR), sinon ils y seront contraints par la force. Le conseil a par ailleurs recommandé un complément d’informations avant de se prononcer sur les allégations d’un rapport de l’Onu contre le général-major Gabriel Amisi Kumba dit Tango Four. Suspendu depuis novembre 2012 pour raison d’enquête, l’ancien chef des forces terrestres de l’armée congolaise avait été accusé de vente d’armes aux groupes armés opérant dans l’Est du pays.[12]

Le 13 novembre, à propos des nombreux groupes armés qui pullulent encore dans l’est de la RDC, Martin Kobler a dit opter pour la voix paisible, et qu’il était de loin préférable que ces groupes et milices déposent d’eux-mêmes les armes, faute de quoi ils y seraient contraints par la force.

Au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, le chef adjoint de la Monusco, le général Abdallah Wafi, a affirmé que la RDC doit se doter d’un plan qui permette la démobilisation, le désarmement et la réinsertion sociale ou le rapatriement (DDRR) de tous les combattants appartenant aux groupes armés nationaux ou étrangers présents sur son sol. Pour le chef adjoint de la Monusco, sans un plan clair de DDRR, la paix et la sécurité ne peuvent pas être garanties à long terme dans le Kivu.[13]

Le 15 novembre, la Monusco a appelé les groupes armés opérant au Nord-Kivu à déposer rapidement les armes au risque d’y être contraint. Le commandant des forces onusiennes en RDC, le général Dos Santos Cruz, a lancé cet appel au cours d’une conférence de presse à Goma. Il a confirmé que la Monusco reste déterminée à éradiquer le phénomène “groupes armés” dans l’Est de la RDC, conformément à son nouveau mandat, repris dans la, résolution 2098 du conseil de sécurité de l’Onu. Une quarantaine de groupes armés nationaux et étrangers sévissent encore dans l’Est de la RDC, notamment dans les Nord et Sud-Kivu, le Maniema, le Katanga et la Province Orientale.

La plupart de ces milices, dénommées Maï-Maï, sont rattachées à des communautés locales.

En visite le 12 novembre à Goma, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, avait également demandé à ces milices de déposer les armes. Il avait par ailleurs appelé la population du Nord-Kivu à être solidaire des autorités dans la lutte contre ces groupes armés qui troublent la paix sociale dans cette partie du pays.[14]

Le 17 novembre, l’Agence nationale de renseignements congolaise (ANR) a arrêté un falsificateur des cartes d’électeurs, à Rutshuru-centre, à environs 70 km au Nord de Goma. Des sources concordantes indiquent que Justin Irenge Baguma, reconnu comme responsable d’un secrétariat public, était depuis juillet dernier aux services des rebelles du M23 dans cette partie du Nord-Kivu.

L’homme arrêté affirme avoir délivré plusieurs centaines de fausses cartes d’électeurs à partir de la maquette qui lui a été remise par les responsables rebelles. Justin Irenge Baguma, 28 ans révolus affirme également que les responsables du M23 à Rutshuru, lui avaient remis un ordinateur portable et une imprimante en couleur pour faire son travail. «Ces deux kits, font partie de matériels informatiques de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), pillés par les rebelles pendant l’occupation de la cité de Rutshuru par le M23», affirme l’inculpé. «Je n’avais pas de choix. Je craignais pour ma propre sécurité car je travaillais canon à l’oreille et le doigt sur la gâchette», a ajouté Justin Irenge Baguma.[15]

3. LA RÉACTION DES FDLR

Le 12 novembre, dans un communiqué signé depuis Masisi, le Secrétaire Exécutif ai des FDLR, Col. Irategeka Wilson, a affirmé que «les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, « FDLR » en sigle, sont un mouvement politico-militaire d’opposition au régime de Kigali qui oeuvre pour la justice, la paix, la réconciliation et le Développement. Les FDLR sont une réponse au peuple rwandais opprimé et exclu qui s’est coalisé pour se défendre contre le régime du FPR-INKOTANYI qui veut l’exterminer». Il a souligné que «les FDLR ont le devoir de lutter pour les droits des réfugiés et des milliers de rwandais rescapés des tueries démesurées et ignobles commises par l’armée patriotique rwandaise (APR) depuis le 1 octobre 1990 jusqu’à date, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Rwanda». Il a expliqué que «le non retour dans leur pays natal est dû à l’insécurité totale et le non respect des droits de l’homme (la suppression des ethnies alors impossible car phénomène naturelle, tueries, enlèvements, justice partiale, détentions arbitraires, incarcérations des leaders des partis d’oppositions, …) et des libertés de la personne humaine (manque de liberté d’expression, refus aux partis politiques de s’inscrire, paupérisation de la population, inégalités sociales …) perpétrés par le régime de Paul Kagame prévalant à l’intérieur du Rwanda». Enfin, il a rappelé que «les FDLR réitèrent encore et sollicitent la Communauté Internationale en général et les Nations Unies à l’appui des FARDC du gouvernement congolais à ne pas recourir à l’usage de la force, mais à privilégier plutôt la voie pacifique et politique négociée. Raison pour laquelle elles prônent un dialogue avec le gouvernement de Kigali coiffé par l’UA, la seule voie pour obtenir une paix durable au Rwanda en particulier et dans la région des grands lacs africains en général».[16]

Le 15 novembre, Wilson Irategeka a affirmé que les FDLR sont prêtes à déposer les armes, mais que les conditions de leur désarmement ne sont pas réunies à l’heure actuelle. «Nous sommes convaincus que nous ne pouvons pas déposer les armes aussi longtemps que le gouvernement rwandais ne revienne plus en RDCongo», a-t-il dit. «Notre problème c’est que le gouvernement de Kigali n’a cessé de venir en RDC pour tuer les réfugiés rwandais», a déclaré Irategeka, dans une allusion à l’implication du Rwanda dans les deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003) et au soutien imputé à Kigali de plusieurs rébellions actives dans l’Est du Congo au cours de la dernière décennie, et tout récemment à celle du M23. «Le gouvernement de Kigali utilise les Raï Mutomboki et les maï-maï Sheka […] pour venir tuer les réfugiés rwandais», a-t-il ajouté, en faisant référence à deux groupes armés avec lesquels les FDLR s’affrontent régulièrement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. «Tant que nos réfugiés sont toujours sous la menace des bombes et des armes, c’est difficile pour nous de déposer les armes», a encore déclaré Irategeka. Leurs effectifs sont estimés actuellement entre 1.000 et 1.200 combattants.[17]

Selon certains observateurs, il faut rétablir la vérité sur les FDLR.

Il faut souligner que depuis la destruction des camps de réfugiés hutu rwandais par l’armée de Paul Kagame en novembre 1996, celui-ci a toujours envoyé ses troupes en RDCongo avec le prétexte de prévenir les attaques des « génocidaires » qui pourraient revenir au Rwanda commettre un nouveau génocide. Depuis une dizaine d’années, ces ‘‘prochains génocidaires’’ ont un visage dessiné et projeté à la face du monde par le régime de Paul Kagame. ‘‘Ils s’appellent Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et ont commis le génocide ou possèdent en eux l’idéologie du génocide’’. La première vérité à établir au sujet des FDLR avant de les «démanteler» sera d’ordre historique. Avant de tordre le coup aux FDLR, il faudra aussi tordre le coup à la propagande mensongère qui voudrait faire admettre que tous les FDLR, même ceux parmi eux qui sont nés dans la jungle de la RDC, sont des « génocidaires » et que le mouvement est guidé par « l’idéologie du génocide » qui serait enseignée aux enfants dès leurs jeunes âges.

– Qui réellement veut la disparition des FDLR?

La RDC, l’ONU, les pays de la région… peuvent souhaiter la fin des FDLR, mais pas … Paul Kagame et son régime. En effet le régime rwandais actuel fonde sa « légitimité » sur un mythe qui voudrait qu’il ait arrêté un génocide dont les auteurs se sont enfuis en RDC et qu’il doit poursuivre ou tout au moins se prémunir de leur retour. Cet épouvantail, Kagame l’a trouvé dans les FDLR dont, d’ailleurs, il s’en est servi de prétexte pour envahir la Zaïre (1996), puis pour piller impunément la RDC (1998-2003) et même y revenir officiellement y faire la loi dans ce qui fut appelé «Kimya I et II, Umoja Wetu…» (2009-2012). Si donc demain ou après demain les FDLR venaient à être déclarées mises hors d’état de nuire, soit par la force, soit par un processus politique, Kigali perdrait son spectre préféré qu’il a brandit chaque fois pour justifier sa politique intérieure et étrangère, y compris son ingérence dans les affaires intérieure de la RDCongo.

– Quels moyens utiliser pour neutraliser les FDLR?

Contrairement au M23 où la RDC a opéré sur les plans politiques, diplomatiques avant de s’associer à la Brigade d’Intervention pour agir militairement, en ce qui concerne les FDLR, seule l’option militaire reste envisageable, le régime de Kagame ayant d’ores et déjà écarté les options politiques et diplomatiques. En effet, sous des prétextes fallacieux et anachroniques (les plus âgés parmi les combattants des FDLR sont des génocidaires, les plus jeunes ont l’idéologie du génocide dans leurs gènes !), le régime tutsi qui règne sur le Rwanda et la région depuis 1994 a juré qu’il ne pourrait jamais s’asseoir sur la même table des négociations avec des rebelles hutu. Paul Kagame sait qu’une approche politique résoudrait d’un coup le problème des FDLR, mais lui enlèverait en même temps son prétexte pour des visées belliqueuses et mafieuses en RDC. En s’accrochant à la seule solution militaire, Paul Kagame entend perpétuer l’agitation de l’épouvantail de la supposée menace que constituerait les FDLR contre les Tutsi. Sachant très bien que la solution militaire ne pourra jamais venir à bout des problèmes politiques posés par les FDLR, Paul Kagamé est ainsi sûr de toujours continuer à avoir un mot à dire dans ce qui se passe à l’Est de la RDC.

– Défi opérationnel.

Le M23 qui vient d’être démantelé occupait un territoire bien délimité dans lequel d’ailleurs il avait installé une sorte de pouvoir d’Etat notamment: lever les impôts, assurer la police. Ces combattants étaient clairement identifiables et distincts des populations tombées sous son contrôle. Par contre, les FDLR ne sont pas précisément localisables dans une zone donnée. Les «combattants» vivent aux côtés de leurs familles qui sont des réfugiés dispersés dans toute la région. Il faudra donc relever ce défi, notamment l’utilisation des armes contre des populations civiles non armées, sous prétexte que parmi eux vivent des «combattants» qui par ailleurs sont leurs enfants ou parents. Dans la «Blitzkrieg» qui a eu raison du M23, l’artillerie lourde ce «Regis ultima ratio» a été déterminant facilitant énormément l’action des troupes au sol. Bref, il s’est agi d’une guerre classique dans toute sa définition. Cette guerre classique a opposé deux armées séparées par une ligne de contact bien matérialisée, occupant de positions militaires bien identifiables. Dans le cas des FDLR, en guise de positions occupées par ces derniers, les observateurs n’indiquent que le village où se cacherait un «commandant» des FDLR. On voit mal comment l’armée congolaise, appuyée par la brigade d’intervention de la Monusco, engagerait son artillerie, comme elle l’a fait pour les positions du M23, en sachant que cela donnerait comme résultat la destruction du village ciblé et provoquerait des victimes innocentes parmi ses habitants, dont des femmes, des vieillards et des enfants.

La MONUSCO tombera-t-elle dans le piège que lui tend Paul Kagame?

Contrairement au M23, tous les autres groupes armés opérant à l’Est de la RCD, notamment les FDLR, ne sont pas militairement structurés en forces militaires conventionnelles et ils vivent au milieu de la population dans des zones forestières. La campagne militaire pour les neutraliser sera donc longue et complexe, ce qui fera l’affaire de Paul Kagame qui ne souhaite que ça, mais aussi constituera un bourbier dans lequel une Force de l’ONU n’avait pas besoin de s’enfoncer et sans savoir comment elle en sortira.

– Un souhait en guise de conclusion.

Nous osons espérer et souhaitons, comme tous ceux qui veulent la paix dans la région des grands lacs, que les Nations-Unies, en l’occurrence, la Monusco dans sa composante de la Brigade d’Intervention, ne tombera pas dans le piège que lui tend Paul Kagame en refusant d’abord d’user des moyens politiques (négociations avec ses opposants armés) avant de déclencher une chasse militaire. Car cette chasse dans laquelle le gibier (les combattants hutu des FDLR) ne sera pas clairement identifiable s’achèverait par un bilan désastreux avec des populations civiles innocentes bombardées et massacrées par une Force de maintien de la Paix, pourtant censée être venue les protéger et en fin de compte sans neutraliser les FDLR, au grand bonheur de Paul Kagame. Ce serait un comble. Pourtant, l’approche raisonnable est simple: avant d’entreprendre des actions militaires, il faudrait initier des actions politiques et diplomatiques, dont les négociations directes entre Paul Kagame et son opposition armée. Il suffit simplement de passer par les mêmes canaux qui lui ont fait parvenir le message ferme que «trop c’est trop» et qui l’ont dissuadé de voler au secours du M23 lors de l’offensive des FARDC et de la Brigade d’Intervention de fin octobre-début novembre2013 avec le résultat que l’on sait.[18]

4. LES MAÏ-MAÏ SENSIBILISÉS AU DÉSARMEMENT VOLONTAIRE

Le 8 novembre, le chef du groupe armé Nduma Defense of Congo (NDC), Ntabo Ntaberi Sheka, a affirmé qu’il est prêt à abandonner la rébellion, à condition que sa milice soit amnistiée et intégrée au sein de l’armée ou de la police nationale congolaise. Sheka l’a noté dans une lettre adressée au chef de l’Etat congolais et à la communauté internationale. Réagissant à cette correspondance, le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, demande au chef de guerre de déposer les armes au risque d’y être contraint. Il rappelle qu’il n’est plus question d’intégrer des miliciens à l’armée de manière collective. Dans son cahier de charges, le général major autoproclamé Ntabo Ntaberi Sheka demande aussi au gouvernement de reconnaître les grades qu’ils se sont attribués. Le chef du N.D.C. exige aussi la transformation de son mouvement armé en parti politique et l’annulation de toutes les poursuites judiciaires nationales et internationales dont son groupe armé fait l’objet. Il est actuellement sous mandat d’arrêt émis par les autorités congolaises depuis janvier 2010. Sheka est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Avant de déposer les armes, Ntabo Taberi Sheka a demandé que la Monusco déploie ses bases partout dans le territoire de Walikale et que le gouvernement renonce à toute attaque contre lui. Le ministre provincial de l’Intérieur, Valérien Mbalutwirandi, a affirmé que toutes ces revendications de Sheka prouvent à suffisance que «il n’a pas l’intention de quitter la brousse».[19]

Le 9 et le 10 novembre, près de 150 miliciens Maï-Maï se sont rendus aux autorités administratives du territoire de Rutshuru, à 75 km au Nord de Goma. Selon des sources administratives, environ 74 autres miliciens des Forces de défense des intérêts du peuple congolais sont également arrivés à Rutshuru-centre, où ils négocient leur désengagement. Les mêmes sources indiquent que d’autres miliciens sont en pourparlers avec les autorités, pour négocier les conditions de leur désarmement, en vue d’une intégration dans l’armée ou d’une réinsertion sociale. Le commandant d’une milice, jadis opérationnelle dans le secteur de Bwito, s’est rendu aux autorités locales avec près de 80 de ses hommes. L’administrateur du territoire de Rutshuru, Justin Mukanya, qui a donné ces chiffres, a invité les leaders communautaires à sensibiliser tous leurs ressortissants encore en brousse à se rendre. Cependant, la société civile de Rutshuru a déploré les conditions de cantonnement des miliciens qui se sont rendus aux autorités locales. Selon le président de cette organisation citoyenne, ces ex-combattants ne sont pas nourris et les malades parmi eux peinent à être soignés. Il a invité le gouvernement à débloquer les fonds en faveur de ces ex-miliciens.[20]

Réunis au sein du Bureau d’Etudes, d’observation et de coordination pour le Développement du territoire de Walikale (Bedewa), les notables de Walikale (Nord-Kivu) ont déclaré craindre les conséquences d’une éventuelle opération militaire contre les milices actives dans leur territoire et recommandent au gouvernement de privilégier la voie du dialogue pour les désarmer. Pour le Bedewa, seul le dialogue et la sensibilisation peut amener à une solution durable, moins coûteuse et sans faire couler du sang des populations innocentes. Le territoire de Walikale compte au moins cinq groupes armés actifs, notamment le NDC de Cheka et les Maï-Maï Simba, Kifuafua, Raïa Mutomboki et Mac.[21]

Depuis le 16 novembre, des éléments des groupes armés locaux et étrangers ont démantelé quatorze barrières qu’ils avaient illégalement érigées sur le tronçon routier Kiwanja-Nyakakoma long de 95 kilomètres, en territoire de Rutshuru. Leur autodissolution est le résultat des campagnes menées auprès de ces combattants par les chefs locaux. Parmi des miliciens qui avaient érigé ces barrières, des chefs locaux citent les Nyatura, les Maï-Maï-Shetani, le Mouvement populaire d’autodéfense (MPA), ainsi que les FLDR Foca et Rude. Ces forces négatives prélevaient de 500 à 1 000 FC (0,54 à 1,08 dollar) sur tout conducteur de moto et de 10 à 20 dollars américains auprès des automobilistes. Les autorités locales se réjouissent de la suppression de ces barrières. Elles indiquent que beaucoup de ces milices qui opéraient dans le groupement Binza ne sont plus visibles dans le secteur. Certains des combattants locaux ont choisi de se rendre à la Monusco, et d’autres ont repris la vie civile, précise la même source. Les chefs locaux déclarent que ce désengagement est le fruit des campagnes menées auprès de ces combattants pour déposer les armes. Ils encouragent d’autres combattants qui détiennent encore les armes, de les déposer aux FARDC ou à la base de la Monusco, pour la cause de la paix.[22]

Le 17 novembre, une forte délégation composée des notables, des autorités politico-administratives, des organisations de la société civile et des autorités judiciaires du territoire de Shabunda, au Sud-Kivu, a quitté le centre de Shabunda en direction du groupement de Bamuguba-sud à Biangama. Selon les sources sur place, cette mission de sensibilisation vise à persuader tous les miliciens, dont ceux du groupe Raïa Mutomboki, à déposer les armes. Selon le Collectif d’actions pour les droits de l’homme (Cadhom), qui prend part à la mission de sensibilisation, tous les chefs miliciens participeront à la rencontre prévue du 19 au 21 novembre. Il s’agit notamment de: Kikuni Juriste, qui proviendra de la localité de Lulingu, Sisawa, qui proviendra de Tshonka, Meshe David, Sharlekin et Makonga, basés à Baliga, Maheshe et le colonel déserteur Albert Kahasha, dit Foka Mike, actifs à Kigulube. Selon des sources locale, ces deux derniers se disputaient le contrôle des carrés miniers. D’autres sources militaires indiquent que du coté du territoire de Mwenga, le commandant du 103è secteur s’était aussi déplacé depuis le 14 novembre à la rencontre de deux chefs Raïa–Mutomboki: Makonga et Sharlekin, pour les persuader à déposer les armes.[23]

Le 18 novembre, au sortir des entretiens avec le ministre de l’Intérieur, M.Richard Muyej Mangez, en mission officielle à Goma, une douzaine de groupes armé internes actifs dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale ont affiché leur volonté de déposer les armes. Présentés par le gouverneur de province du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, les chefs miliciens ont affirmé avoir compris l’appel des autorités tant nationales que provinciales en vue de quitter leurs maquis respectifs. Selon Ephrem Izabayo Kabasha, un des responsables du Mouvement populaire d’autodéfense, MPA-Nyatura, leur résistance armée avait pour finalité de s’opposer contre la volonté « balkanisante » du M23. Dès lors que cette bande à Sultani Makenga a été neutralisée, le temps est venu pour le MPA-Nyatura de quitter la brousse pour se joindre aux efforts de reconstruction du Nord-Kivu en particulier et la RDC en général. Ces groupes armés disent n’attendre que l’intégration dans l’Armée ou la Police pour les uns et la réinsertion au sein de la vie civile pour d’autres.[24]


[1] Cf BBC – Kampala, 14.11.’13 (via mediacongo.net); La Voix de l’Amérique – Africatime, 14.11.’13

[2] Cf L’Avenir – Kinshasa, 14.11.’13 http://www.groupelavenir.cd/spip.php?article53289

[3] Cf Christophe RIGAUD – Afrikarabia, 13.11.’13

[4] Cf Octave Mukendi – Africa News , 15.11.’13

[5] Cf Agence de presse Xinhua – Africatime, 13.11.’13

[6] Cf Xinua – Kinshasa, 14.11.’13

[7] Cf Radio Okapi, 14.11.’13; AFP – Kinshasa, 14.11.’13; Angelo Mobateli – Le Potentiel – Kinshasa, 14.11.’13

[8] Cf AFP – Jeune Afrique, 05.11.’13

[9] Cf Angelo Mobateli – Le Potentiel – Kinshasa, 09.11.’13

[10] Cf AFP – New York, 06.11.’13; RFI, 07.11.’13

[11] Cf AFP – New York, 06.11.’13

[12] Cf Radio Okapi, 08.’11.’13

[13] Cf La Voix de l’Amérique – Africatime, 14.11.’13; Radio Okapi, 14.11.’13

[14] Cf Radio Okapi, 16.11.’13

[15] Cf Radio Okapi, 17.11.’13

[17] Cf AFP – Kinshasa, 15.11.’13

[19] Cf Radio Okapi, 09 et 13.11.’13

[20] Cf Radio Okapi, 12.11.’13

[21] Cf Radio Okapi, 16.11.’13

[22] Cf Radio Okapi, 18.11.’13

[23] Cf Radio Okapi, 17.11.’13

[24] Cf ACP – Goma, 18.11.’13