Déploiement d’une brigade d’intervention de l’ONU en RDC

Déploiement d’une brigade d’intervention de l’ONU en RDC:Plaidoyer de Ban Ki Moon et appel de la RDC à « un mandat plus robuste » de la MONUSCO.

 

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé, mardi dans son rapport spécial sur la RDC et la région des Grands Lacs, le Conseil de sécurité à autoriser le déploiement d’une brigade internationale d’intervention en République démocratique du Congo (RDC) en vue  de mener des « opérations offensives contre tous les groupes armés qui menacent la paix dans l’est » de ce pays, et de « fournir à  cette brigade l’appui politique nécessaire ».

 

 

« La situation sécuritaire en RDC  demeure fragile et exige des actions urgentes », a déclaré Ban Ki-Moon tout en affirmant que cette brigade d’intervention, relevant de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), et dont l’établissement avait été demandé par les acteurs régionaux, devra « contenir la progression des groupes armés tant congolais qu’étrangers, les neutraliser, et les désarmer ».

 

Des consultations avec les actuels pays contributeurs de contingents de la Monusco et avec des contributeurs potentiels de la brigade internationale ont déjà pris fin et on attend que  le feu vert du  Conseil  pour un  déploiement rapide  de cette force, a encore dit  Ban Ki-Moon  qui a également  profité de l’occasion pour annoncer la  nomination d’un envoyé spécial pour la région des Grands Lacs. Ce dernier travaillera en étroite collaboration avec les gouvernements des États de la région pour accompagner la mise en œuvre des mesures prévues aux niveaux national et régional.

 

Deux initiatives salvatrices

 

L’ambassadeur de la RDC à l’ONU, M. Ignace Gata Mavita, a expliqué, de son côté, que son pays plaçait « beaucoup d’espoirs » dans les deux initiatives qui découlent de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région, signé le 24 février à Addis-Abeba, « à savoir l’ajoute de drones aux capacités de surveillance de la Monusco ainsi qu’une brigade d’intervention dont le mandat serait beaucoup plus robuste que les mandats traditionnels de maintien de la paix de l’ONU ».

 

L’accord-cadre de paix d’Addis-Abeba a été signé, dimanche 24 février, par onze pays africains sous l’égide de l’ONU.

 

Tenant compte de la « fragilité de la situation sur le terrain et de l’urgence », le représentant congolais a demandé aux membres du Conseil de sécurité de « prendre rapidement une résolution autorisant le changement du mandat de la Monusco » pour en faire un « mandat beaucoup plus robuste ».

 

Il a aussi demandé au conseil d’autoriser le déploiement rapide de la brigade d’intervention pour « éradiquer les forces négatives, dont le M23, et aider à assurer une surveillance accrue des frontières orientales de la RDC ».

 

Par ailleurs, M. Gata Mavita a, invité  les États de la région à exécuter de bonne foi les engagements auxquels ils ont librement souscrit.

« En RDC, des milliers de personnes continuent chaque jour d’être victimes de la guerre.  Avec plus ou moins 8 millions de personnes tuées en 15 ans de guerres successives, les massacres des civils de mon pays présentent l’un des tableaux les plus sombres que l’humanité ait jamais connu depuis la seconde Guerre mondiale », a-t-il conclu.