La Société civile du Nord-Kivu exige au gouvernement congolais et à la Conférence internationale pour la région de Grands lacs (CIRGL) de mettre un terme aux négociations qui se tiennent à Kampala (Ouganda) entre ses représentants et ceux des rebelles du M23, estimant que « le but de ce dialogue (évaluer l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et le CNDP) est atteint ».
Dans leur déclaration officielle du lundi 11 février, les responsables de la coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu estiment que le point le plus important concernant l’évaluation de l’Accord de paix du 23 mars 2009 est déjà vidé.
Ce point étant, selon eux, le plus important inscrit dans l’agenda des pourparlers, ils appellent à l’arrêt des discussions.
« Les travaux ne devraient s’arrêter qu’à l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 et non de négocier avec le M23. Nous pensons que le gouvernement devrait s’abstenir de partager le pouvoir avec le M23 ou d’intégrer ses éléments dans la police et dans l’armée parce que ce serait encourager les autres groupes armés à considérer que la prise des armes est un mode de revendication pour accéder au pouvoir », a affirmé sur Radio Okapi son porte-parole Omar Kavota.
« Caractère budgétivore »
La société civile du Nord-Kivu demande aussi au parlement d’initier un audit sur les fonds affectés à ces pourparlers, au motif qu’« il faut que la population connaisse tout ce qui a été géré comme fonds pace qu’aux yeux du peuple, ces pourparlers revêtent de plus en plus un caractère budgétivore ».
Le 24 janvier 2013, la Voix des sans voix (VSV) et l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho) avaient réclamé dans une déclaration « l’arrêt immédiat » des négociations de Kampala.
« Seul un dialogue national peut mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC », avait-elle proposé, alléguant que « la poursuite de cette rencontre deviendra budgétivore».