RDC: l’ONU veut des troupes et des drones pour relancer le processus de paix

NEW YORK (Nations unies), 26 jan 2013 (AFP) – Huit présidents africains doivent se rencontrer lundi à Addis Abeba pour relancer le processus de paix en République démocratique du Congo (RDC), où l’ONU veut envoyer une « unité d’intervention » et des drones pour « neutraliser » les groupes rebelles.
Dans l’est de la RDC, l’armée affronte depuis avril le Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion que l’ONU dit soutenue par le Rwanda et l’Ouganda voisins –ce que nient les deux pays. Depuis décembre, de laborieux pourparlers de paix sont en cours à Kampala.
Les présidents de la RDC, du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda, de l’Angola, du Congo-Brazzaville, de l’Afrique du Sud et de la Tanzanie doivent se rencontrer lundi à Addis Abeba en marge du 20e sommet de l’Union africaine et y signer un accord pour relancer le processus de paix dans la région, a-t-on appris auprès de responsables de l’ONU.
Parallèlement à ces efforts diplomatiques, l’ONU souhaite aussi renforcer sa mission en RDCongo avec une « unité d’intervention » forte de 2.500 hommes pour s’attaquer au M23 et aux autres groupes rebelles présents dans la région.
La Tanzanie et l’Afrique du Sud sont candidates pour contribuer à cette unité qui prêterait main forte aux quelque 17.000 hommes de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco), selon des diplomates onusiens.
« Il ne s’agit pas simplement de maintien de la paix, il s’agit de mise en oeuvre de la paix », souligne un responsable onusien des opérations de maintien de la paix.
Ces trois bataillons vont « neutraliser la menace représentée par les groupes armés grâce à des opérations ciblées contre leurs structures de commandement ou contre des sites spécifiques », a poursuivi ce responsable s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a également autorisé le déploiement de drones pour surveiller la frontière entre la RDC et le Rwanda. Les responsables onusiens espèrent que ces drones et l’unité d’intervention pourront être opérationnels d’ici trois mois.
Un émissaire de l’ONU pour les Grands Lacs
Parallèlement, les responsables onusiens travaillent toujours sur l’accord politique qui doit être paraphé à Addis Abeba, mais sont optimistes quant au fait qu’il devrait être signé lundi.
Cette force d’intervention plus solide de l’ONU « fait partie du lot d’ensemble que le secrétaire général (Ban Ki-moon) veut présenter à la région, en plus du cadre politique qui est selon nous essentiel pour régler le problème », poursuit un autre responsable de l’ONU.
« Les dirigeants de la région sont d’accord pour travailler ensemble, pour s’occuper des problèmes sous-jacentes –économiques, militaires, politiques– et pour être contraints à le faire », poursuit-il.
Plusieurs accords de paix régionaux ont été signés et ont fait long feu depuis la fin des années 1990, mais l’ONU espère que ce nouveau texte sera plus efficace parce qu’il vise à en rendre « responsables » les dirigeants des pays signataires, souligne ce responsable.
L’accord doit établir des critères propres à chaque pays pour mettre fin à la violence, dont la mise en oeuvre sera vérifiée. Les huit présidents signataires se rencontreront deux fois par an pour évoquer les moyens de ramener la paix en RDC.
M. Ban devrait également nommer un émissaire « de haut rang » pour la région des Grands Lacs.
L’est de la RDC, riche en cassitérite, or, coltan et autres minerais, vit depuis des décennies au rythme de conflits régionaux, rébellions et mutineries.
Un émissaire de l’ONU pourrait travailler avec l’Union africaine pour amener les groupes rebelles et le gouvernement à « se pencher sur les causes premières de la violence, dont ses racines économiques et le rôle des gouvernements voisins dans les réseaux de trafic des ressources naturelles de RDC », pointe John Prendergast, ancien conseiller de l’administration américaine sur les questions africaines.
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