«Nous avons coupé la tête à ces collectes illégales et irrégulières des fonds qui alimentaient une rébellion téléguidée par l’étranger contre les populations du Kivu», a déclaré mercredi 14 novembre le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Il réagissait à la décision prise la veille par l’Ouganda de fermer Bunagana, son principal poste-frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).
Lambert Mende précise que la décision des autorités ougandaises de fermer le poste frontière de Bunagana n’est qu’une réponse favorable à la demande de Kinshasa dans le but de couper à la rébellion du M23 des moyens financiers obtenus grâce à la douane.
« C’est à la demande du gouvernement de Kinshasa que Kampala a fermé la frontière de Bunagana. Le président de la république avait envoyé une délégation composée d’importants membres du gouvernement pour présenter cette requête à son homologue Yoweri Museveni. Il vient de répondre positivement, c’est une très bonne chose », a affirmé Lambert Mende.
Bunagana est un centre stratégique pour l’économie de la province du Nord-Kivu. Selon des sources de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), cette frontière génère entre cinq cents et sept cent mille dollars américains par mois.
« Nous estimons que les seuls qui vont plus souffrir ce sont des rebelles qui percevaient des taxes lorsque des camionneurs ou des commerçants venaient d’Ouganda pour approvisionner ou s’approvisionner dans la région qu’ils contrôlaient », a ajouté Lambert Mende.
Pour les autorités ougandaises, Bunagana est fermé à cause des accusations des experts des Nations unies qui pèsent sur leur pays. Dans un rapport d’experts des Nations unies non encore publié, Kigali et Kampala sont accusés de soutenir politiquement, militairement et logistiquement les rebelles du M23.