Les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) sont entrés mardi 20 novembre dans Goma, capitale du Nord-Kivu, province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’électricité est coupée dans de nombreux quartiers et Internet est largement inaccessible, mais nous sommes parvenus à contacter par téléphone plusieurs de nos Observateurs dans cette ville.
Dans le nord de la ville, un Observateur aperçoit des rebelles du M23 :
Ils sont rentrés dans Goma par le Nord et progressent vers le Sud. Ils ne font rien aux civils qu’ils croisent. Je suis dehors malgré les tirs. Comme moi, beaucoup d’habitants font le tour de la ville pour trouver de quoi manger, on n’a pas dormi cette nuit. La situation était calme ce matin, mais les coups de feu ont repris vers 8h30 (heure locale). Depuis, on ne voit plus la FARDC [Forces armées de la RDC]. »
À l’ouest de la ville, Patrick est enfermé chez lui depuis hier soir avec sa famille.
On ne peut plus s’informer puisque les radios locales de Goma sont coupées, on arrive difficilement à capter Radio Okapi [radio de Kinshasa]. Des amis m’ont dit que les rebelles leur ont conseillé de fuir vers l’est, car les derniers combats vont avoir lieu à l’ouest de la ville. On ne sait pas quoi faire. On est assis en famille, par terre, et on attend que ça se passe. »
À Katindo, dans le centre-ville, Roger attend également que les combats s’arrêtent.
On a entendu des coups de feu vers le quartier Himbi, sûrement des rebelles du M23 qui tentent de prendre les bâtiments du gouverneur du Nord-Kivu situés là-bas. Pour l’instant, on reste à la maison, et on se dit que le pire est passé. On est résignés, on a compris que c’était terminé et que les rebelles allaient prendre la ville. Mais si ça peut nous permettre de ressortir et de vivre normalement, ça sera mieux pour nous, plutôt que de vivre dans la peur comme ça.
Dans le quartier au centre-ville de Volcan, Ciza a parlé brièvement aux rebelles du M23.
Vers 11h30 (heure locale), j’ai vu des membres de la rébellion patrouiller près du centre sportif de Volcan. Je me suis avancé vers eux avec un ami pour les saluer. Ils nous ont questionnés sur notre identité, ils avaient l’air sereins et nous ont dit : ‘On maîtrise la situation, ce soir, on contrôlera Goma. Alors rentrez chez vous et soyez calme. On vous a libéré’. Je considère qu’on est là pour vivre en paix, à partir du moment où ces combats cessent, tout ira mieux.