Débutée lundi 22 octobre dernier avec plusieurs rendez-vous au plus haut niveau politique belge et européen, la tournée occidentale du Premier Ministre Augustin Matata Ponyo a connu ce mardi 23 octobre, un tournant économique avec un déjeuner-débat organisé par la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture Belgique-Luxembourg-Afrique-Caraîbes- et le Cercle Royal Africain dans le prestigieux cadre de l’Hotel Plaza de Bruxelles où pour la petite histoire se tint la Table Ronde de 1960.
Devant plus de 200 investisseurs hommes d’affaires actifs en RDC et investisseurs potentiels, le Premier Ministre Matata, accompagné des ministres Kin Kieyi des PTT et NTIC, Kalumba Mwana des Transports et de l’Ambassadeur de RDC à Bruxelles, Henri Mova Sakanyi, a « vendu » les performances économiques congolaises notamment la croissance soutenue depuis une décennie, la stabilité du cadre macro-économique et les perspectives positives du « géant RDC » qui se lève.
Durant près de 20 minutes et après un jeu de question-réponses avec son audience, Augustin Matata Ponyo en qualité de VRP de la RDC a retracé la marche de réémergence économique congolaise et ses résultats actuels avec un taux d’inflation pour 2012 de « moins de 3 % »,soit l’équivalent de « 1976 ». « On est en train de remettre l’économie sur la trajectoire des fondamentaux », a-t-il assuré.
Pour Matata, la lutte contre la dollarisation a permis que « le franc congolais soit aujourd’hui en train de se rétablir » : à 923 pour un dollar début 2010, il est à 919, a souligné l’ex-ministre des Finances, ajoutant que cette stabilité est le résultat de « la rigueur dans la gestion de la chose publique« . Affirmant que le gouvernement avait mené une « lutte sans merci contre la corruption », M. Matata a précisé que le projet de budget déposé la semaine dernière à l’Assemblée était en « croissance très faible » en raison de son désir d’être « réaliste », les financements extérieurs constituant 40 % du budget 2012 n’étant « réalisés qu’à 13 % en septembre » dernier.
Bien qu’attendant un taux de croissance de 7,2 % cette année, M. Matata a admis que le Congo restait parmi les plus mal classés de l’échelle « Doing Business » de la Banque mondiale et que des efforts étaient fournis pour remonter l’échelle de ce classement notamment avec l’adhésion de la RDC à l’OHADA l’organisation pour l’harmonisation du droit des affaires, ce qui permettra aux conflits survenant au Congo d’être jugés par des cours neutres. « C’est une sécurité juridique importante pour vous », a souligné le Premier ministre congolais.
Il a aussi annoncé qu’un décret était presque prêt pour instituer un « guichet unique permettant de créer une entreprise en trois jours « , tandis que le Conseil des Ministres sous la houlette du Président Kabila prenait des mesures « pour supprimer des taxes illégales et illicites« .
M. Matata a rappelé qu’une loi instaurant la TVA était d’application depuis début 2012. Que les autorités congolaises procèdent en ce moment au « remodelage » du monde minier, élaboré en 2003. Qu’un nouveau code sur les marchés publics est entré en vigueur « et le gouvernement s’efforce à ce que les marchés publics soient passés dans la transparence« , citant l’exemple d’un marché public de 200 bus achetés par le Gouvernement dont le gagnant n’est connu ni du Premier ministre ni du Ministre des Transports, présent dans la salle.
Que la récente loi agricole – qui inquiète les exploitants étrangers parce qu’elle prévoit qu’un an après son entrée en vigueur, soit juin 2013, les exploitations doivent être possédées à 51 % par des Congolais – voit « certains de ses articles » être « rediscutés en ce moment » afin que ce texte soit « attractif pour les investisseurs » extérieurs. Sur le meme plan, Le premier des ministres congolais a souligné que le Gouvernement a lancé la première campagne agricole nationale depuis une vingtaine d’années et veut faire de ce secteur le fer de lance de la croissance économique congolaise.
M. Matata annonce également des progrès dans le transport : « Un effort considérable a été lancé pour que, d’ici deux ans, on puisse circuler dans tout le pays », notamment « de Kinshasa à Lubumbashi et à Kisangani en véhicule par le biais d’un programme de réunification routière nationale ».
En guise de conclusion, le VRP congolais de choix a appelé les hommes d’affaires européens à « venir investir dans un Congo qui se relève » tout en assurant ces derniers qu’il sera leur « premier défenseur », confirmant la conviction de son Gouvernement qui voit en l’émergence d’un secteur privé fort appuyé par des investissements directs étranges, le moteur de la croissance en RDC.
Michael Sak. avec MFC
Reportage photo: INVESTIR