Radio Okapi – le 14 octobre 2012
Le sommet de la Francophonie a été un vrai succès, estime le ministre congolais de la Communication, Lambert Mende, à l’issue de cette rencontre de l’espace francophone. Dans une interview à Radio Okapi, il pense qu’il était nécessaire que le président français François Hollande vienne à Kinshasa pour se faire une idée sur les questions des droits de l’homme et de la démocratie.
Radio Okapi : le XIVe sommet de la Francophonie, succès ou autre chose ?
C’est un vari succès à notre avis, un succès de participation, des objectifs même de ce sommet au plan de la dynamique interne à l’OIF et au plan des attentes du peuple congolais vis-à-vis de ce grand regroupement de l’espace francophone. Succès également en ce qu’on n’a pas enregistré des couacs. Il n’y a pas eu de problèmes de circulation pour les participants et même pas d’insécurité. Kinshasa a pu prouver sa capacité à organiser des réunions d’une telle envergure.
Le communiqué final demande de condamner des personnes qui soutiennent les groupes armés. Comment réagissez-vous ?
C’est notre première attente de ce sommet de Kinshasa. Nous saluons l’expression de solidarité de l’espace francophone avec le peuple congolais victime d’une agression dans l’Est du pays, une agression extérieure. Que cela soit dit en des termes clairs, en présence des Rwandais qui ont émis des réserves, cela nous va tout droit au cœur. Ces réserves n’ont même pas été prises en compte par la grande majorité de participants. Nous pensons que nous avons élargi le cercle des gens qui travailleront avec nous dans des organisations où des décisions se prennent à la CIRGL, l’Union africaine ou au conseil de sécurité des Nations unies. C’est important que cela ait été dit dans l’ensemble de discours qui ont été donnés à l’ouverture. Nous avons constaté une convergence vers la priorisation de cette préoccupation à l’égard de la situation sécuritaire à l’Est.
Avez-vous eu l’impression que la RDC a été un peu harcelée par rapport à la démocratie et les droits de l’homme ?
Non. J’ai plutôt constaté une évolution parce qu’il y avait ce type de situation avec le président de la France qui avait fait un discours qui nous avait tous étonné 4 jours avant de venir à Kinshasa. Nous avons eu le temps de redresser la situation. Et à Kinshasa, son discours au palais du peuple a démontré un recadrage total par rapport notamment à l’agencement des priorités. Il amis la guerre de l’est en tête de préoccupation et il a plus ou moins refusé d’élaborer longuement sur les questions de démocratie et des droits de l’homme parce qu’il a compris qu’il avait à faire à un pays où ces problèmes étaient abordés de la meilleure façon. Je crois que nous avions eu raison d’inviter le président français à venir d’abord au pays, prendre la température, écouter, se faire un idée, avant de se prononcer de manière aussi définitive qu’il avait faite sur la situation de chez nous.
Pas moins de 15 chefs d’Etats ont pris part au sommet de la Francophonie. Pensez-vous qu’il aura permis de réhabiliter l’image de l’absence des chefs d’Etat lors de la prestation de serment de serment de Kabila ?
Je ne considère pas comme un vide de quelque nature que ce soit l’absence des chefs d’Etat à la prestation de serment de Kabila. Il n’y aucune obligation constitutionnelle pour la légitimation de notre président élu à la présence des chefs d’Etats étrangers. Certains l’ont cru. Quand vous regardez en France ou aux Etats-Unis, on n’a pas l’habitude d’inviter des chefs d’Etats étrangers. Je pense que nous devons nous en inspirer pour éviter d’être des jouets de certains de nos partenaires pour que l’inauguration des chefs d’Etats se passe entre les institutions congolaises. Je crois que c’est une leçon que nous devons retenir pour l’avenir. Ici, il s’agit d’un sommet où le chef de l’Etat congolais a invité se pairs. Ils ont répondu à l’appel et nous ne pouvons que nous en féliciter.
Quel est selon vous l’attente ou les attentes que ce sommet a permis de combler ?
L’attente de la solidarité qui s’est exprimée envers le au peuple congolais par rapport à l’agression dont il est victime de la part du Rwanda qui a été comblé. Il y a aussi la reconnaissance de normalisation des instituions d’un pays qui a vécu pendant des années dans une situation de crise récurrente. Tous les opérateurs sociaux et économiques ont eu l’occasion de recevoir plus de 6 000 visiteurs qui ont dépensé leur argent.
Un commentaire sur le choix du Sénégal qui va abriter le prochain sommet ?
Il est normal que le XVe sommet de la Francophonie revienne en Afrique qui est le contient contenant le plus de francophones parlant français. Je pense qu’on devait aussi au Sénégal de reconnaitre l’action de Léopold Sédar Senghor, son premier président, dans la création de l’Organisation internationale de la Francophonie, de même que son deuxième président Abdou Diouf qui est le secrétaire général de cette organisation. C’est un choix tout à fait mérité.