Radio Okapi – le 6 septembre 2012
Près de trois cent soixante-dix ménages de déplacés vivant à Rutshuru-centre (Nord-Kivu) accusent les responsables de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) de les chasser des écoles où ils ont trouvé refuge et de les forcer à regagner leurs villages. Ceux qui sont rentrés dans leurs villages d’origine notamment à Runyonyi, Bunagana et Jomba se plaignent de subir des travaux forcés et d’autres formes de violences de la part des ces rebelles.
Ces déplacés qui sont rentrés dans leurs villages à cause des pressions des rebelles affirment avoir trouvé leurs maisons soit incendiées soit détruites par des bombes. Un déplacé de Jomba a confié à Radio Okapi ce jeudi 6 septembre:
« Nous souffrons beaucoup, d’abord pour ce qui est de la nourriture, ensuite le M23 nous force de quitter les écoles. Or, nos maisons ont été détruites. Nous [avons besoin de] médicaments. Nous demandons aux autorités de suivre ce dossier et de nous chercher un autre endroit.»
Un autre déplacé affirme que d’autres familles ont trouvé refuge en Ouganda voisin pour échapper aux exactions des rebelles.
Le nombre de ces familles qui avaient trouvé refuge à Rutshuru-centre était au départ de plus de mille. Les trois cent soixante-dix qui sont restées disent ne pas pouvoir rentrer dans leurs villages à cause de l’insécurité qui y règne. Elles sont principalement venues des groupements de Rugari, Bweza et Jomba.
Ces déplacés avaient fui leurs localités pendant les combats qui y opposaient les militaires congolais et les rebelles du M23. Ils avaient rejoint Rutshuru-centre, alors sous contrôle de l’armée congolaise. Mais depuis, cette cité est tombée sous le contrôle de la rébellion.
Enrôlement forcé
Certains déplacés qui sont rentrés dans leurs localités d’origine affirment que les rebelles recourent à l’enrôlement forcé des jeunes.
«Là où se trouvent des positions rebelles, c’est le calvaire. A certains moment, ils sont même arrivés dans le site [des déplacés] pour recruter des jeunes par force. Une fois, nous avons fait libérer l’un de nous moyennant le paiement de 10 000 francs congolais (environ 10 USD) que nous avions empruntés », raconte un autre déplacé.