Radio Okapi – le 25 septembre 2012
Après le discours qu’il a prononcé mardi 25 septembre devant la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, Joseph Kabila, le Président de la République démocratique du Congo, a accordé une interview exclusive à Jean-Pierre Amisi Ramazani et Maha Fayek de la Radio des Nations Unies. Il parle de la crise sécuritaire dans le Kivu, du sommet prévu à cet effet le 27 septembre à New York et de l’état actuel des relations entre la RDC et le Rwanda.
Radio des Nations unies : Concernant les problèmes de la sécurité en RDC, il y avait d’abord le RCD, puis aujourd’hui c’est le M23. Quelle est, selon vous, la solution pour régler définitivement la crise sécuritaire dans l’est du Congo ?
Joseph Kabila : Je l’ai déjà dit. La solution peut être militaire, la solution peut être politique, la solution peut être diplomatique ou soit la conjugaison de ces trois pistes de solution. On est en train de travailler effectivement sur les trois pistes de solution. Que ça soit ici au niveau des Nations unies, que ça soit aussi au niveau de la région du continent africain.
Qu’avez-vous obtenu de ces conférences qui ont eu lieu en deux phases à Kampala. Est-ce qu’il y a eu des résultats ?
C’est trop tôt de parler des résultats tangibles. Mais je crois bien qu’on est sur la bonne voie. Il est prévu un sommet ici à New York, un sommet de la région des Grands Lacs ajouté à cela le sommet des pays membres de la SADC. L’objectif à atteindre est une paix durable parce qu’on est nous tous à la recherche de la paix. Mais l’objectif final ce n’est pas seulement la paix, la paix pour quoi faire : pour le développement de nos pays principalement la République démocratique du Congo mais par ricochet les pays de la région aussi.
Avec Hillary Clinton vous avez rencontré le président Kagame, quel est l’état de la relation actuelle de la RDC avec le Rwanda notamment après cette rencontre avec Hillary Clinton surtout à la veille de cette conférence [prévue le 27 à New York sur la RDC?]
Ecoutez la vérité est têtue. La vérité c’est qu’on n’a pas des bonnes relations avec nos voisins le Rwanda. L’idée c’est de recommencer à travailler pour qu’on ait des bonnes relations de bon voisinage entre les deux pays. Mais pour le moment, ce n’est pas le cas.
Est-ce que vous êtes optimistes par rapport à cette conférence sur les Grands Lacs ?
Je ne sais pas. On verra bien. C’est pour demain.
Qu’est-ce qui serait acceptable pour vous Monsieur Kabila ?
Ce qui serait acceptable pas seulement pour moi mais pour le peuple congolais, c’est une paix juste entre les pays de la région pas seulement le Rwanda mais tous les pays de la région. Moi je suis content parce que la République démocratique du Congo a des très bonnes relations avec presque tous les pays de la région. On a neuf voisins sauf un seul pays. Alors, ce qui serait acceptable pour moi et le peuple congolais, c’est une paix durable pour nous tous.
Sur un autre registre, on parle aujourd’hui de la révolution de la modernité en RDC. Est-ce que les cinq chantiers sont inclus dans la révolution de la modernité ? En quoi consiste-t-elle ?
La révolution de la modernité c’est la prolongation, c’est la suite logique de ce qu’on appelle les cinq chantiers de la république.
Propos recueillis par Jean-Pierre Amisi Ramazani et Maha Fayek de la radio des Nations unies à New-York