Congo Actualité n. 161

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL: Un théâtre de mauvais goût

1. LE RWANDA ANNONCE LE RETRAIT DE 280 SOLDATS DE L’EST DE LA RDCONGO

a. Les faits

b. Une première analyse

c. Un vrai «faux départ»

2. L’OPPOSITION POLITIQUE ACCUSE LE PRESIDENT KABILA DE «HAUTE TRAHISON»

3. UNE DÉLÉGATION DES CHEFS DES CONFESSIONS RELIGIEUSE AUPRÈS DE L’ONU

4. LES PROPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

5. LE DEUXIÈME SOMMET DE LA CIRGL À KAMPALA

6. LA CPI RECLAME UNE NOUVELLE FOIS L’ARRESTATION DE BOSCO NTAGANDA

7. LES SANCTIONS CONTRE LE RWANDA: UN COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU?

 

ÉDITORIAL: Un théâtre de mauvais goût

1. LE RWANDA ANNONCE LE RETRAIT DE 280 SOLDATS DE L’EST DE LA RDCONGO

a. Les faits

Le 31 août, des sources locales ont affirmé que les forces spéciales du Rwanda et de la RDCongo déployées depuis février 2011 pour la traque des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) se sont retirées des villages de Katwiguru, Kiseguro et Kaunga dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Des témoins indiquent que deux compagnies de Forces spéciales rwandaises et deux autres de l’armée congolaise ont quitté le groupement de Binza. Les unes à bord des véhicules militaires et civils, les autres à pieds avec leurs effets militaires au dos.[1]

Le Rwanda a annoncé le retrait de deux compagnies de ses forces spéciales de l’est de la RDCongo par un communiqué du ministère rwandais de la Défense. Le Rwanda ne précise pas le nombre exact de soldats concernés, mais une compagnie est constituée d’environ 140 hommes en général.

Selon le communiqué du ministère rwandais de la Défense, il s’agirait de soldats qui travaillaient aux côtés de FARDC (les forces armées congolaises) dans un bataillon conjoint opérant dans le territoire de Rutshuru (Nord Kivu) contre les rebelles hutus rwandais des FDLR. Le bataillon conjoint composé de deux compagnies rwandaises et deux compagnies de soldats des FARDC était en place depuis mars 2011, précise le communiqué rwandais. Le Rwanda et la RDC ont menées des opérations conjointes depuis les opérations Umoja Wetu de janvier février 2009, affirme le ministère rwandais de la Défense, à propos de la présence à ce jour de ses soldats sur le sol de RDC.

Cette présence devenait problématique à l’heure où le Rwanda est maintenant accusé de soutenir la mutinerie du M23 entré en guerre contre l’armée congolaise. Il était difficile d’imaginer en même temps des troupes rwandaises travaillant avec les troupes congolaises. C’est d’ailleurs ce que reconnaît le Rwanda: «L’environnement opérationnel a changé, nous avons donc négocié ce retrait avec la RDC et la Monusco», dit le communiqué du ministère rwandais de la Défense.

De son côté, le général Joseph Nzabamwita, porte-parole de l’armée rwandaise, a précisé: «A la suite des affrontements entre les FARDC et le (mouvement rebelle) M23, l’environnement opérationnel a changé et en conséquence nous avons planifié et négocié notre retrait depuis un certain temps». L’armée rwandaise était intervenue début 2009 sur le sol de la RDC, aux côtés des FARDC, dans le cadre de l’opération intitulée Umoja Wetu, pour combattre les FDLR.[2]

Selon le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, ce bataillon, « public » et « officiel » était basé dans le territoire de Rutshuru pour combattre la rébellion hutu des FDLR).

Selon le ministre, ce bataillon conjoint avait « succédé » aux opérations militaires congolo-rwandaises de janvier-février 2009 contre les FDLR, et les troupes rwandaises restées en RDC pour participer à ce bataillon avaient un simple mandat d' »observation » des mouvements et des activités de la rébellion hutu.[3]

Selon le ministre de la Défense de RDC, Alexandre Luba Ntambo, Kinshasa avait exprimé aux autorités rwandaises son souhait de voir les soldats rwandais partir, dont la présence ne se justifiait plus dans le cadre du mécanisme nouveau qui a été mis en place en vue de combattre les forces négatives dans la région. Le ministre fait ainsi allusion aux récentes décisions de principe de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, de déployer une force internationale neutre pour mettre un terme aux agissements de plusieurs milices armées dans l’Est de la RDCongo.[4]

Le ministre ajoute que ce retrait était souhaitable aussi pour prévenir les tentations d’alliance entre les forces spéciales et le M23 et il explique: « A partir du moment où ces forces se sont retrouvées dans une zone contrôlée par le M23, de notre côté on ne pouvait plus observer correctement toutes les collaborations qu’ils donnaient ».[5]

Lambert Mende, ministre des Médias et porte parole du Gouvernement, a qualifié de mensonge la nouvelle selon laquelle le Rwanda était en train de retirer de Rutshuru des troupes qui y étaient déployées depuis janvier 2009 avec l’accord du gouvernement congolais. Selon le ministre, les opérations conjointes « Umoja wetu » entre les armées rwandaises et congolaises, destinées à la traque des FDLR, avaient pris fin le 25 février 2009.

Selon Lambert Mende, après la fin de l’opération « Umoja wetu », les gouvernements congolais et rwandais s’étaient mis d’accord pour le déploiement, à l’Est du Congo, d’officiers de renseignement, 100 par pays, et non de militaires, en vue de la surveillance des activités des forces négatives, afin de mettre fin aux accusations réciproques de déstabilisation et de perturbation de la paix.

Le porte-parole du gouvernement explique  que seule était convenue une mission conjointe d’officiers observateurs militaires. Or, ce sont trois fois plus d’hommes qui en sont partis.[6]

Pour Lambert Mende, «il est clair que l’armée rwandaise a profité du retrait de ces officiers de renseignement membres du mécanisme conjoint de vérification, pour exfiltrer quelques-uns de ses éléments infiltrés en RDC pour attaquer les FARDC aux côtés du groupe fictif M23».[7]

b. Une première analyse

Selon Thierry Vircoulon, Directeur Afrique centrale au centre de recherche américain International Crisis Group, Kigali a voulu montrer qu’il avait obtenu, par le passé, l’autorisation de Kinshasa pour avoir des troupes au Nord-Kivu, afin de lutter contre les FDLR. Et ceci avait été agréé par Kinshasa, sans bien sûr en informer son opinion publique.[8]

Selon certains observateurs, en affirmant que ces troupes rwandaises qui se retirent se trouvaient officiellement sur le sol congolais, Kigali tente de masquer son implication aux côtés du M-23, tout en cherchant à effacer les traces de sa culpabilité. L’objectif serait de faire croire qu’il existerait une coopération militaire, entre la RDC et le Rwanda, qui justifiait donc la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais. Au final, Kigali escompte, par cette parade, une reconsidération des choses au niveau du Conseil de Sécurité pour éviter des sanctions. Ainsi se poursuit la logique rwandaise de dénégations, mais qui, comme en 1996 et 1998, finit par la reconnaissance de son implication dans la déstabilisation de l’Est de la RDCongo.[9]

Selon Jason Luneno, député national à Goma, capitale du Nord-Kivu, « beaucoup de militaires de l’armée rwandaise (qui participaient aux opérations de début 2009, ndlr), étaient restés au Kivu, ils avaient rallié le CNDP, s’étaient donc enrôlés dans les FARDC et très vite ont soutenu le M23 ».

De son côté, Thomas D’Aquin Muiti, président de la Société civile du Nord-Kivu, affirme que « La population nous dit que ces bataillons (rwandais) n’ont jamais bougé vers le M23. Tout ce que nous savons, c’est que les soldats en activité avec le M23 viennent directement du territoire rwandais ».[10]

Face à cette nouvelle zone d’ombre apparue dans le dossier sécuritaire du Nord-Kivu, les Congolais ne demandent qu’une chose à ceux qui les gouvernent: la vérité. De quel côté se trouve-t-elle? Difficile de le savoir. Ce qui est fort troublant, c’est le fait que les Congolais apprennent pratiquement tout ce qui touche à la situation militaire et sécuritaire de cette province congolaise des autorités rwandaises. Même s’il est acquis que le régime de Kigali est passé maître dans l’art du mensonge, il n’en demeure pas moins que les « vérités » qu’il exhume dérangent, surtout celles qui semblent couvertes du voile du secret- défense ou secret d’Etat sous les cieux congolais.
Pendant qu’à Kigali, l’on communique abondamment et sans arrêt, Kinshasa donne l’impression d’avoir choisi la stratégie des démentis sur le tard, ce qui laisse l’initiative à la partie rwandaise, avec tous lés dégâts que l’on peut imaginer dans l’imagerie populaire congolaise. La rétention volontaire ou involontaire des informations sur l’état des lieux au Nord-Kivu ne va pas sans faire suspecter des décideurs politiques et militaires congolais d’être complices de l’insécurité permanente dans cette partie de la République.[11]

Selon plusieurs observateurs, une seule alternative s’offre aux autorités congolaises, celle de la transparence et de la dé- classification de tous les accords secrets conclus avec Kigali.

L’histoire renseigne que le processus de négociations étaient d’avance biaisé. Dos au mur, Kinshasa se rendait souvent à la table des négociations en position de faiblesse. Toutes les concessions étaient faites, même celles entamant les intérêts de la République pour vue que le problème conjoncturel de cette période trouve solution. Succomber à cette forme de pression ne peut produire que des solutions conjoncturelles de ce fait, éphémères. Face à des partenaires de mauvaise foi comme Kigali, maîtres en matière de manipulation, Kinshasa est invité à faire table rase du passé. En dénonçant tous les accords passés depuis des lustres avec Kigali. Ce faisant, un débat public pourrait être engagée, afin de recréer d’une part la confiance, mieux la consolider. D’autre part, permettre d’élaguer toutes les dispositions allant dans le sens de brader les intérêts de la Nation suite à ces négociations menées en période de faiblesse avérée. Même si le gouvernement nie avec force l’existence d’éventuels accords secrets, toutefois, si pareils accords existent, il est temps de les dénoncer tous, dans l’intérêt de la République.[12]

c. Un vrai «faux départ»

Depuis le 3 septembre, les rebelles du Mouvement du 23mars (M23) occupent les positions militaires abandonnées le 31 août par les forces spéciales rwandaises à Kiseguro, à environ vingt kilomètres au Nord-Est du chef-lieu du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu.

Des sources concordantes renseignent que le M23 contrôle Rutshuru jusqu’à Kiseguro, les FDLR contrôlent la partie nord de Kiseguro depuis Katwiguru jusqu’à Buramba, puis du nord de Nyamilima jusqu’à Ishasha. Les miliciens Maï Maï occupent toujours Nyamilima.[13]

Le 6 septembre, se basant sur des témoignages recueillis sur le terrain, le vice-président de la société civile du Nord Kivu, Omar Kavota, a déclaré que plusieurs militaires des forces spéciales rwandaises qui se sont retirés du territoire de Rutshuru se seraient relocalisés vers d’autres villages, Bunagana et Ishasa entre autres et se seraient ralliés aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).

Omar Kavota s’inquiète aussi de nouvelles alliances du M23 avec certains combattants locaux de Rutshuru, dont un groupe armé dénommé Maï-Maï M23 basé sur l’axe Kiwanja-Ishasha.

«Nous sommes également alertés du renforcement des effectifs des éléments rwandais en appui au M23 dans plusieurs localités», ajoute-t-il. Le vice-président de la société civile invite l’Union européenne et les Etats-Unis à prendre des sanctions contre le Rwanda «de manière à l’amener à abandonner son soutien au M23».[14]

2. L’OPPOSITION POLITIQUE ACCUSE LE PRESIDENT KABILA DE «HAUTE TRAHISON»

Le 3 septembre, un groupe d’une vingtaine de partis de l’opposition politique congolaise a publié une déclaration dans laquelle ils dénoncent l’existence d’accords délibérément cachés aux institutions et à la population congolaise, qui ont permis le déploiement sur le territoire national de troupes militaires rwandaises et ougandaises. Ils dénoncent la mise en place d’officiers complices du Rwanda dans la chaîne de commandement au sein de l’armée, de la police et des services de sécurité, avec pour finalité la facilitation de la balkanisation de la partie orientale de notre pays ;

Par conséquent, l’opposition politique congolaise

a) constate que la complicité du pouvoir en place avec les agresseurs dans la situation de guerre à l’Est de la République est totalement établie et que toute approche militaire, diplomatique et politique sur la seule initiative du régime en place ne peut aboutir. Il est donc nécessaire que le gouvernement entame un dialogue national franc et sincère avec toutes les forces politiques et sociales du pays;

b) rejette le déploiement de la Force internationale neutre car elle est de nature à concrétiser la balkanisation du pays, mais propose par contre la requalification du mandat de la MONUSCO en tenant compte des dispositions du Chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies;

 c) recommande au Parlement de la République, dès la prochaine rentrée parlementaire de ce mois de septembre, d’enclencher le mécanisme de mise en en accusation du Président de la République, monsieur Joseph Kabila Kabange pour haute trahison, tel que prévu par les dispositions de l’article 165 de la Constitution.[15]

Le 6 septembre, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a accusé le Président de la République de «haute trahison» et exigé de le déférer devant la justice congolaise. L’UDPS reproche à Joseph Kabila d’avoir «signé des accords secrets avec le président Paul Kagame» du Rwanda. Il a rappelé le retrait, le 31 août, de forces spéciales rwandaises basées à Rutshuru depuis 2011, «en vertu des accords secrets entre Kabila et Kagame soigneusement scellés et cachés au peuple congolais». Pour l’UDPS, Kinshasa a caché au peuple l’information relative à la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais, faisant croire qu’elles s’étaient retirées.

«L’UDPS constate que le pays a été tout simplement trahi. Le maintien sur le territoire national d’une armée étrangère à l’insu du peuple congolais constitue une haute trahison et une complicité avérée de Monsieur Kabila, d’où l’impérieuse nécessité de procéder à son arrestation illico presto», a affirmé le secrétaire général intérimaire de l’UDPS, Bruno Mavungu, qui a précisé:

«Aujourd’hui, il se relève que ces accords secrets gérés dans une totale opacité compromettent dangereusement l’unité nationale, l’intégrité nationale et la souveraineté nationale. Alors que les voix qui s’étaient élevées pour le dénoncer ont été étouffées dans l’œuf».

L’UDPS ne veut pas pour autant se joindre aux partis d’opposition, parce qu’elle se considère elle-même comme la majorité présidentielle populaire, alors que les autres, selon elle, reconnaissent le pouvoir le Kabila. Donc pas question pour l’UDPS de procédure parlementaire.

Pour sa part, Lambert Mende, porte parole du gouvernement, a démenti un quelconque accord secret qui aurait été signé par les présidents Kabila et Kagame.[16]

3. UNE DÉLÉGATION DES CHEFS DES CONFESSIONS RELIGIEUSE AUPRÈS DE L’ONU

Le 3 septembre, dans un communiqué de presse, les chefs des Confessions religieuses en RDC, membres d’une délégation arrivée à New York pour remettre une pétition au Secrétaire général des Nations Unies et au Conseil de sécurité, pour dire NON à la guerre au Kivu et à la balkanisation du Pays, confirment les informations contenues dans le rapport d’étape du groupe d’experts de l’Onu sur la RDC (S/2012/348, 21 juin 2012) et dans l’annexe au rapport concernant le soutien du Rwanda à des groupes armés en RDCongo. Par conséquent, ils demandent au Conseil de sécurité de prendre envers le Rwanda des mesures qui s’imposent.

Aujourd’hui le gouvernement rwandais essaie de discréditer le panel des experts et de mettre en cause les informations contenues dans le leur rapport. Il va plus loin et essaie de personnaliser le débat en s’attaquant directement à certains membres du panel des experts. Les Chefs des confessions demandent au Conseil de sécurité de ne pas se laisser distraire par cette diversion. Ils ont, comme institutions, encore plus des preuves qui montrent bien que certains officiers Rwandais ont bel et bien été impliqués dans la création du M23 et son commandement sur terrain.

Les preuves convergentes présentées par le groupe d’experts ne constituent en fait que peu d’éléments par rapport à la masse d’informations dont disposent des fidèles chrétiens et musulmans. Par ailleurs le rôle actif joué par le Rwanda dans les conflits armés en RDC depuis 1996 n’est un secret pour personne. Plusieurs anciens leaders des successifs mouvements rebelles mis en place par le Rwanda sont disposés aujourd’hui à faire leur témoignage sur cette pratique récidiviste du Rwanda.

D’autres rapports des Nations unies dont, entre autres, le rapport de Mapping publié en 2010,  sur les crimes internationaux commis en RDCongo de 1993 à 2003,  donnent des détails et cite des noms des officiers qui actuellement encore sont mis e cause. C’est pourquoi les chefs des confessions religieuses demandent à Kigali de changer de politique et d’œuvrer pour la paix et la coexistence pacifique entre les Peuples de la Région des Grands Lacs. Ils demandent au Conseil de sécurité de prendre des mesures qui s’imposent pour mettre fin au M23 et aux autres forces négatives. Ils demandent enfin que toutes les interventions nocives du Rwanda sur le territoire congolais soient documentées et que leurs auteurs soient traduits devant la Justice internationale.[17]

Le 5 septembre, au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, Monseigneur Dieudonné Mbaya Tshiakany, Modérateur national de l’Église du Christ au Congo, membre de la délégation de 32 représentants des confessions religieuses congolaises, a déclaré que «Après six millions de morts et un million de femmes violées depuis 1999 et une nouvelle guerre qui se prépare à l’est du Congo, toutes les congrégations religieuses de la République démocratique du Congo ont décidé de passer à l’action pour faire entendre la voix et la douleur du peuple congolais». Il a précisé que cette pétition, qui contient trois éléments clefs, exigeait notamment une action forte de la communauté internationale incluant une condamnation du Rwanda pour son ingérence en RDC et pour l’appui apporté par les autorités rwandaises au Mouvement M23 et à d’autres milices responsables d’exactions dans l’est de la RDC. «Nous n’appelons pas à la haine du Rwanda, mais nous souhaitons juste que notre frontière commune devienne une frontière d’amour et de paix», ont souligné les représentants des communautés religieuses de la RDC. Il a également indiqué que la pétition déposée exigeait aussi que toutes les personnes citées dans les rapports de l’ONU, et reconnues responsables de pillages et d’exactions en RDC, soient traduites en justice.

La pétition exige enfin que tout soit mis en œuvre pour empêcher le Rwanda de devenir l’an prochain un membre non permanent du Conseil de sécurité. Monseigneur Mbaya a jugé inacceptable qu’un pays qui ne respecte pas la Charte des Nations Unies et menace l’intégrité territoriale et les vies des citoyens d’un pays voisin, au vu et au su de toute la communauté internationale, puisse devenir membre du Conseil de sécurité.

Alors que le rapport S/2012/343 des experts de l’ONU reconnait clairement l’implication du Rwanda dans la création du M23 et l’appui logistique apporté à ce groupe, a-t-il dit, il serait inacceptable et impensable que l’ONU ne s’oppose pas à l’entrée du Rwanda au Conseil de sécurité.

C’est pourquoi, a-t-il dit, nous faisons appel à l’attention de l’Union africaine et exigeons que la Communauté des États de l’Afrique de l’Est désigne un autre candidat pour l’accession à un siège du Conseil de sécurité. Monseigneur Mbaya a demandé à la communauté internationale de cesser de se cantonner dans une position de simple observation et de ne plus se limiter à compter les morts. « Il est urgent », a-il insisté, « de passer à l’action pour protéger les populations congolaises des exactions commises par les groupes armés soutenus par le Rwanda ».

Répondant à la question d’un journaliste, il a estimé que la soi-disant porosité de la frontière congolaise et les impératifs de sécurité qu’invoquent les autorités du Rwanda n’étaient qu’un alibi fallacieux qu’utilise le Gouvernement rwandais pour s’immiscer dans les affaires de la RDC. Il a rappelé que la RDC a des frontières communes avec neuf pays, et que seule la frontière commune que le pays a avec le Rwanda est sujette au genre de contentieux dénoncé aujourd’hui.

Il a, enfin, estimé que l’instabilité créée par les actions du Rwanda et de ses affidés, caractérisée par le déplacement de deux millions de Congolais dans les Kivus, sert les intérêts économiques rwandais et permet le pillage des ressources naturelles de la RDC, notamment le colombo tantalium (coltan) et les diamants.[18]

4. LES PROPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

Le 3 septembre, au moment où les Chefs d’Etats et de gouvernements de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) doivent se réunir à nouveau à Kampala pour tabler sur l’envoi d’une «Force internationale neutre» à l’Est de la RDC, trente-deux (32) organisations de la société civile congolaise viennent d’adresser au Président de la République, Joseph Kabila, une lettre ouverte intitulée «La République est agressée: on n’a pas à être «neutre» pour défendre sa souveraineté et son intégrité», dans laquelle ces Forces vives de la nation expriment leur ferme opposition au déploiement d’une nouvelle Force internationale «neutre» à l’Est de la République, comme préconisé au niveau de la CIRGL.

La société civile de la RDC propose donc au Président de la République de renoncer purement et simplement au schéma de la CIRGL concernant la « force internationale neutre ».

A la place, la société civile lui suggère :

– De mettre ensemble toutes les unités militaires formées par différents partenaires de la RDC et leur doter de moyens matériels et financiers suffisants pour que, avec l’appui des meilleurs des autres soldats et, éventuellement, un appui technique et logistique de pays amis de la RDC, ils puissent préparer et mener l’offensive contre le «M23», et ensuite contre les autres groupes rebelles locaux ou étrangers qui n’accepteraient pas un appel ultime à déposer les armes et à se rendre ;

– De persister à demander le renforcement du mandat de la MONUSCO et son application effective.

A côté de cette option alternative, la société civile formule un certain nombre d’autres recommandations.

Elle exhorte le Président de la République :

– A s’abstenir de toute recherche de solution concertée avec le Rwanda tant qu’il ne fait pas montre de sincérité et de bonne foi ;

– A faire le ménage à tous les niveaux de commandement de l’armée, de la police et des services d’intelligence de la République, afin d’écarter, même à titre conservatoire, tous les officiers et agents qui ont posé des actes compromettants ou contre qui il existe des indices sérieux d’implication dans des activités de nature à compromettre les intérêts de la nation. Attraire en justice ceux contre qui il existe des preuves de culpabilité ;

– A prendre des sanctions économiques contre toutes les personnes, civiles ou militaires, liées directement ou indirectement au «M23» et à tous les autres groupes armés actifs à l’Est de la RDC: geler leurs avoirs qui se trouvent sur le territoire de la RDC (biens meubles et immeubles, comptes en banque,) ; et inviter les autres Etats où ils ont des avoirs à faire de même ;

– A commanditer une enquête sur l’éventuelle violation de la constitution, de la loi sur les partis politiques par le Congrès national pour la Défense du Peuple, en tant que parti politique, et en cas de violation avérée, ordonner sa dissolution ;

– A engager la justice civile et militaire pour que des mandats d’arrêt nationaux et internationaux soient lancés contre toutes les personnes, civiles ou militaires, qui sont liées de prêt ou de loin à la rébellion du « M23 », et dont la plupart résident tranquillement dans les pays limitrophes dont le Rwanda, et exiger leur extradition ;

– A enjoindre, avec l’aide de la communauté internationale, le Rwanda, l’Ouganda et les autres pays limitrophes de la RDC de surveiller leurs frontières afin que leur territoire ne serve ni de base arrière, ni de lieu de transit, et encore moins de lieu de refuge à ceux qui mènent ou participent à la guerre à l’Est de la RDC ;

– A mobiliser tous les moyens nécessaires pour venir en aide aux personnes déplacées qui se trouvent actuellement dans une situation précaire, sans attendre passivement l’intervention des «Humanitaires».[19]

Selon deux ONG belges, Médecine pour le tiers monde et l’association Amuka, la RDCongo, qui subit une nouvelle guerre d’agression du gouvernement rwandais sous le couvert du mouvement dit M23, fait l’objet de plusieurs guerres d’agression menées par les gouvernements rwandais et ougandais depuis 14 ans. «C’est en violation complète du droit international que le Rwanda agresse en toute impunité le Congo en utilisant le viol comme arme de guerre. Nous ne pouvons rester indifférents à cette agression dont les premières victimes sont les populations qui subissent des crimes atroces et vivent dans une extrême souffrance sous le regard et l’immobilisme de la Monusco», indique leur communiqué. Pour les deux associations, l’objectif de ces multiples guerres d’agression est clairement économique. «Tant le Rwanda que l’Occident et les multinationales convoitent les richesses du Kivu. Avec ces guerres, qui causent le déplacement massif de la population, ils tentent de déposséder, à leur profit, le Congo d’une partie de son territoire, pour en avoir le contrôle et profiter de ses ressources naturelles», poursuit le communiqué.

Les deux associations demandent à l’Union européenne et à la Belgique de:

– reconnaître et condamner l’agression du Congo depuis 1996 par le gouvernement rwandais sous le couvert de différents mouvements notamment l’AFDL, le RCD, le CNDP et le M23 comme en attestent les rapports des experts de l’ONU.

– plaider au sein des Nations unies l’adoption d’une résolution par le Conseil de Sécurité condamnant l’agression du Congo depuis 1996 par le gouvernement rwandais

– exiger le retrait immédiat et définitif du mouvement M23 et de tous les militaires rwandais en RDC ;

– geler les biens des hauts responsables rwandais cités dans les rapports de l’ONU

– mettre fin immédiatement et totalement à la coopération militaire avec le Rwanda.
– rappeler en consultation à Bruxelles l’ambassadeur belge à Kigali dans l’attente de l’arrêt total de l’agression

– convoquer l’ambassadeur rwandais à Bruxelles, en vue de lui faire part de la condamnation par la Belgique de l’agression.[20]

5. LE DEUXIÈME SOMMET DE LA CIRGL À KAMPALA

Le 8 septembre, un nouveau sommet des pays des grands lacs s’est tenu à Kampala. L’objectif de la rencontre était une fois de plus de trouver une issue à la crise dans l’est de la RDC et d’avancer sur le déploiement d’une force neutre dans la région pour mettre un terme aux activités des groupes armés. Etaient présents à ce sommet les dirigeants ougandais, congolais, tanzanien et sud-soudanais, mais pas Paul Kagame, président du Rwanda. Le communiqué final rendu public à l’issue de la rencontre indique les présidents de la sous-région ont demandé à leurs ministres de la Défense de se réunir «très vite pour travailler à l’opérationnalisation de la force internationale neutre, en vue de la déployer dans un délai de trois mois». Cette force internationale neutre sera déployée sous un mandat de l’Union Africaine et des Nations unies. Mais les questions relatives au financement et à la constitution de cette force internationale restent encore sans réponse. Seule la Tanzanie s’est engagée à envoyer ses soldats pour participer à la force internationale.

À propos du financement de cette force, Abou Moussa, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, a affirmé que les gouvernements de la sous-région vont certainement contribuer, même si «Il est évident qu’ils vont également se tourner vers l’Union africaine et l’ONU pour un appui financier », a-t-il conclu.

Parmi les mesures qui ont été prises, le mécanisme conjoint de vérification sera renforcé, avec un centre régional conjoint de fusion des renseignements. Le sommet a cependant décidé également de promouvoir, avant tout usage de la force, une solution diplomatique et pacifique et Yoweri Museveni a été chargé de poursuivre les discussions avec les rebelles du M23.

Un nouveau sommet des chefs d’Etat des Grands lacs a été programmé dans un mois. En attendant, les chefs d’Etat de la région devraient se retrouver le 27 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, pour une réunion avec les membres du Conseil de sécurité des Nations unies.[21]

Le 9 septembre, dans un communiqué, les animateurs de la Société civile du Nord-Kivu parlent, d’un échec de la diplomatie congolaise. Selon eux, un trimestre c’est suffisant pour que la rébellion du M23 consolide ses positions et occupe toute la province du Nord-Kivu.

Thomas d’Aquin Muiti, président de la Société civile, et Omar Kavota, coordonnateur provincial de la Société civile du Nord-Kivu, accusent la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) d’accompagner la balkanisation de la RDC.[22]

Le 10 septembre, le porte-parole des rebelles du Mouvement du 23 mars, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, a demandé de rencontrer, au nom de son mouvement, le président ougandais Yoweri Museveni qui est aussi président en exercice de la CIRGL. Le but : soumettre au président Museveni le cahier des charges du M23 et obtenir un éventuel contact avec le président Joseph Kabila afin de trouver une solution politique à la guerre. «Nous aimerions que le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila soit là. Il faut qu’il soit là, qu’on discute avec lui », a-t-il déclaré.

Le M23 a par ailleurs plaidé pour que la société civile et l’opposition assistent au dialogue pour « vider totalement le problème de la crise », mais ces derniers ne cachent pas leur animosité envers le mouvement rebelle, auquel ils imputent de nombreuses exactions (assassinats, pillages, racket…).

Interrogé sur la nécessité ou non d’un dialogue qui incluerait le président rwandais Paul Kagame – absent du sommet de Kampala, contrairement à Joseph Kabila – le groupe rebelle a jugé sa présence inutile. « Non, non. Ca dépendra de la volonté de Kinshasa et du médiateur ougandais, mais nous nous n’avons pas un problème avec les Rwandais. L’essentiel est que le président Kabila soit là (…) parce que le problème est congolo-congolais« , a-t-il affirmé.

Pour Kinshasa, il n’est pas question de commettre une énième erreur en négociant avec les rebelles, car «le Rwanda créera un autre groupe M24, M25, etc. », a dit le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. «Pour mettre fin à une agression, c’est le contact avec l’agresseur qui importe. Et nous sommes en contact avec le Rwanda pour résoudre ce problème», ajoute-t-il.

Se basant sur le dernier sommet de la CIRGL à Kampala, le porte-parole du gouvernement congolais a indiqué que la décision prise par les chefs d’Etat est plutôt celle de déployer une force internationale neutre, afin d’éradiquer toutes les forces négatives. «Il n’y a aucune négociation prévue ni même demandée par les Etats de la CIRGL. Il a avait été demandé au président Museveni, le président de la CIRGL d’essayer de faire revenir à la raison ces mercenaires pour éviter que le sang africain ne coule encore», a conclu Lambert Mende.[23]

6. LA CPI RECLAME UNE NOUVELLE FOIS L’ARRESTATION DE BOSCO NTAGANDA

Le 4 septembre, la Cour Pénale Internationale (CPI) a, encore une fois, demande à la RDCongo d’arrêter Bosco Ntaganda «pour qu’il soit jugé par la chambre compétente sur les crimes qu’il aurait commis». Dans un communiqué, le responsable de l’unité de sensibilisation de la Cour en Ituri (Province Orientale), Nicolas Kuyaku, se dit prêt à aider le gouvernement congolais pour la remise de Ntaganda à la Cour. L’ancien chef d’Etat-major de l’ex-Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), Bosco est accusé d’enrôlement des enfants dans ses rangs, viols, meurtre et persécutions entre 2002 et 2003 en Ituri (Province Orientale). Dans la demande adressée à la RDC, Bosco Ntaganda est présenté comme citoyen «rwandais» et présumé chef du groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23). La CPI ne mentionne en aucun endroit la nationalité congolaise de l’ex-général des Fardc et ne le reconnaît donc pas en tant que citoyen congolais. Selon plusieurs observateurs, avec Ntaganda à la tête du M23, comme le confirme la CPI, le soutien de Kigali à l’action menée par ce groupe rebelle est désormais avéré. Les dernières informations de la CPI embarrassent cependant certaines hautes autorités de la RDCongo qui ont toujours présenté Bosco Ntaganda comme un «élément pour le maintien de la paix dans l’Est du Pays», le faisait passer subtilement pour un citoyen congolais à qui on lui a conféré le grade d’officier général, avec une influence prépondérante dans le Nord-Kivu.[24]

Selon certains observateurs, beaucoup n’ont pas encore compris le sens de cette demande renouvelée. Des analystes avertis ont cependant relevé que le nouveau schéma de la Communauté internationale visant militairement le M23, a été cette nouvelle demande.

Le document expédié à Kinshasa «Demande à la Rdc d’informer sans tarder la Cour de toute difficulté qui pourrait gêner ou empêcher l’exécution de la présente demande (ndlr: l’arrestation immédiate de Bosco) conformément à l’article 97 du statut, ou le cas échéant, de commencer sans tarder les consultations prévues à l’article 89-4 du statut».

Le fait de demander à la Rdc de signaler toute difficulté qui pourrait gêner ou empêcher l’arrestation du «Terminator», induit clairement que la Communauté internationale, sous couvert de la CPI, est prête à voler au secours de Kinshasa. Si la Rdc se déclarait complètement incapable d’exécuter cette mission, vu l’occupation de la partie de son territoire ciblée, la CPI n’hésiterait pas, dans ce cas, à requérir l’intervention des troupes de l’Onu. Déjà sur place à travers la Monusco, celles-ci pourraient voir leur mandat être modifié par le Conseil de sécurité. La Monusco pourrait ainsi se transformer en force internationale chargée de traquer Bosco Ntaganda, tout en gardant aussi sa traditionnelle mission. Or, pour arrêter ce criminel, il faudra livrer une guerre sans merci au M23. Le démanteler complètement pour accéder à son chef. Kinshasa doit saisir la balle au bond et déclarer sans délai son incapacité à exécuter la demande pressante de la CPI. La Communauté internationale ne peut s’attaquer au M23 sans prétexte. Ce dernier se trouve être Bosco Ntaganda. Le fait d’avoir désigné Bosco comme le chef du M23, indique que la communauté internationale viserait désormais et l’homme et son organisation.[25]

7. LES SANCTIONS CONTRE LE RWANDA: UN COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU?

Le 4 septembre, le gouvernement britannique a annoncé qu’il va débloquer environ la moitié de son aide (9,5 des 20 millions d’euros) au Rwanda. Andrew Mitchell, le ministre du Développement international sortant, a justifié cette décision par l’amélioration de la situation sur le terrain, jugeant « constructifs » les efforts déployés par le Rwanda pour résoudre la crise dans le Nord-Kivu. Andrew Mitchell a expliqué que la Grande-Bretagne a décidé de ne débloquer que la moitié de son aide, car des inquiétudes subsistent encore sur le soutien du Rwanda aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, a critiqué cette décision la qualifiant de «totalement désastreuse». «Des gens meurent, des centaines de milliers sont déplacés, et nous ne savons pas où la Grande-Bretagne a eu l’information que le Rwanda travaillait dans le bon sens», a-t-il poursuivi.[26]

Selon certains observateurs, il va sans dire que les sanctions économiques décidées contre le Rwanda n’auront été qu’un coup d’épée dans l’eau. Ce n’était que des simulacres des sanctions ayant pour effet de «discipliner» un «enfant gâté» qui en faisait un peu trop en lien avec la mission lui assignée. En levant la sanction, les parrains ont rebondi pour rattraper leur protégé et poursuivre l’œuvre d’émiettement du Pays et de prédation amorcée depuis plusieurs années.

Le gouvernement de la Couronne vient de montrer assez clairement que seuls comptent pour lui les intérêts des multinationales britanniques, sans aucune compassion pour ces Congolais qui tombent du fait des conflits armés qu’elles entretiennent directement et indirectement dans l’Est du pays.

Cette prise de position de la Grande-Bretagne présage déjà de ce que sera l’issue des délibérations du comité des sanctions des Nations unies. Sans adopter une position défaitiste, il est quasi acquis que deux membres du conseil de sécurité à savoir les Etats unis et la Grande-Bretagne joueront le rôle d’avocat de Kigali, en pesant sur le cours des événements. Les Anglo-saxons ont pris clairement position en faveur de leur «enfant chéri». Rien ne justifiait cette précipitation du ministre Andrew Mitchell à lever les sanctions avant que la procédure amorcée au niveau des Nations Unies n’aboutisse. Cela s’appelle «aller vite en besogne».A tout prendre, Londres a court-circuité le comité des sanctions, avec le risque d’en conditionner les autres membres.[27]


[1] Cf Radio Okapi, 31.08.’12

[2] Cf RFI/AFP/MCN – Kigali, 01.09.’12 via mediacongo.net    http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=23512

[3] Cf AFP – Kinshasa, 01.09.’12 – MCN, via mediacongo.net    http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=23519

[4] Cf RFI /AFP/MCN – Kigali, 1/09/2012 via mediacongo.net    http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=23512

[5] Cf AFP – Kinshasa, 01.09.’12 – MCN, via mediacongo.net    http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=23519

[8] Cf RFI, 01.09.’12

[9] Cf PD Mpoko – Kongo Time, 02.09.’12

[10] Cf AFP – Kinshasa, 01.09.’12 – MCN, via mediacongo.net    http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=23519

[13] Cf Radio Okapi, 04.09.’12

[14] Cf Radio Okapi, 07.09.’12

[16] Cf Radio Okapi, 06.09.’12

[19] Correspondance particulière

[21] Cf Radio Okapi, 09.09.’12 ; RFI, 09.09.’12

[22] Cf Radio Okapi, 10.09.’12

[23] Cf AFP – Kinshasa, 10.09.’12; Radio Okapi, 11.09.’12

[26] Cf Jeune Afrique, 06.09.’12