20minutes.fr – le 12 juillet 2012
Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, a exprimé mercredi son inquiétude au président rwandais Paul Kagamé concernant des informations selon lesquelles le mouvement rebelle M23, actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), reçoit une aide extérieure.
Un ajout à un récent rapport réalisé par des experts de l’ONU fait état «d’éléments importants témoignant du soutien de responsables rwandais aux opérations de groupes armés dans l’est de la RDC», ce que Kigali dément.
Formé d’anciens soldats congolais qui se sont mutinés en avril, le M23 s’est d’abord regroupé autour de Bosco Ntaganda, ex-général sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse de crimes de guerre pour avoir recruté des enfants soldats dans les combats du nord-est de la RDC en 2002-2003. Le mouvement est désormais dirigé par le colonel Sulutani Makenga.
Demande d’ouverture d’un dialogue
«Le Secrétaire général s’est entretenu aujourd’hui avec le Président du Rwanda, Paul Kagamé, et le Président de la RDC, Joseph Kabila, de la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire dans l’est de la RDC et des moyens de résoudre la crise», déclare Martin Nesirky, porte-parole de Ban Ki-moon, dans un communiqué. «Soulignant la nécessité de tout mettre en oeuvre pour empêcher la progression du M23 et faire cesser les combats immédiatement, le Secrétaire général a exhorté les Présidents Kagamé et Kabila à ouvrir un dialogue pour désamorcer les tensions et mettre fin à la crise», a-t-il ajouté.
Le M23 tient son nom de l’accord de mars 2009 qui a mis fin à une autre insurrection au Nord-Kivu et permis l’intégration des rebelles au sein des forces gouvernementales. Il est formé de Tutsis congolais dont l’engagement trouve son origine dans les conflits ethniques hérités du génocide rwandais de 1994.