Le potentiel – le 10 juille 2012
Réunis en Assemblée plénière, du 2 au 6 juillet 2012 à Kinshasa, le cardinal, les archevêques et les évêques de la RDC ont exprimé leur profonde consternation face à la guerre qui sévit encore dans le Nord-Kivu et Sud-Kivu, et «qui est l’illustration du plan de balkanisation maintes fois dénoncé dans leurs déclarations et messages antérieurs».
«Non à la balkanisation de la RDC». C’est l’essentiel de la déclaration lue par l’abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la CENCO. Selon la CENCO, ce plan haineux contre la RDC est en exécution sous plusieurs formes.
Sur le plan économique, les évêques parlent de la présence des réseaux d’exploitation illégale des ressources naturelles. Et sur le plan politique, ils citent l’intensification de la présence inacceptable des milices et des groupes armés étrangers qui tuent, violent et pillent, entraînant le déplacement forcé des populations congolaises. Mais aussi, «l’occupation irrégulière de notre territoire». Les évêques expriment leur compassion aux populations sinistrées, victimes des affres de guerre injuste et injustifiable.
Attachés au plus haut point à l’unité de la nation congolaise toujours mise à mal par des guerres successives et des rébellions, «les évêques réaffirment l’unité et l’indivisibilité de la RDC dans ses frontières issues de la colonisation et reconnues par la communauté internationale le 30 juin 1960».
«L’intégrité du territoire national de la RDC n’est pas négociable»
La CENCO n’a pas bronché dans ses arguments. Quoi qu’il en soit, dit-elle, «l’intégrité du territoire national de la RDC n’est pas négociable».
Les évêques condamnent publiquement les auteurs de la balkanisation de la RDC, sans toutefois les nommer. Ils condamnent fermement la reprise de la guerre dans les deux provinces du Kivu. Ils affirment leur soutien aux sacrifices des soldats congolais et à la diplomatie pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC.
Les évêques invitent les députés et le peuple congolais à «un sursaut patriotique pour ne pas être complice de ce plan macabre d’émiettement et d’occupation de notre territoriale national». Ils leur demandent de dénoncer toutes les stratégies visant l’affaiblissement de l’unité nationale, l’exploitation anarchique et illégale de «nos ressources naturelles ainsi que tout ce qui vise à dresser les groupes ethniques ou les provinces les unes contre les autres». Les évêques soulignent que les ressources naturelles du Congo appartiennent au peuple congolais et doivent d’abord servir à son développement et au bien-être de sa population.
La CENCO appelle instamment tous les Congolais vivant en RDC et ceux de la diaspora à se mobiliser pour faire échec à ce plan ennemi et destructeur. A cet effet, promettent-ils, «des actions seront menées concomitamment dans toutes les paroisses des diocèses de la RDC et dans les aumôneries des Congolais à l’étranger pour exprimer notre refus catégorique de ce plan et implorer la grâce de la paix».
La CENCO appelle en même temps les pays voisins à la RDC à «cesser toute ingérence et toute agression et à privilégier la voie de la paix et de la cohabitation pacifique pour permettre un développement durable dans la sous-région des Grands Lacs».
Les évêques ne s’arrêtent pas là. Ils se tournent vers l’Organisation des Nations unies et à tous les pays épris de paix pour qu’ils mettent fin à la guerre et à ce plan de balkanisation. Et ce, en appliquant sans délai les décisions déjà prises. Les évêques pensent aussi que la RDC a plus que jamais besoin, pour ces temps qui courent, de la solidarité de tous pour gagner sa survie en tant qu’Etat libre et souverain.
Le message des évêques tombe à point nommé. Il devait servir de levain à l’appel à la mobilisation lancé par le gouvernement pour sauver la nation, en danger à partir de sa partie orientale.