Les habitants de Bunyakiri dénoncent les tracasseries militaires sur les routes de Kalenge et Bunyakiri, deux groupements du territoire de Kalehe au Sud Kivu. En effet, depuis deux semaines, des militaires ont érigé des barrières sur ces routes. Chaque personne doit payer de l’argent ou donner des vivres pour passer. Les autorités militaires ont promis de mener des enquêtes pour mettre fin à ces pratiques.
Selon le chef de poste d’Etat de Bunyakiri, pour franchir la barrière, chaque passant est sommé de payer 200 Francs congolais à Kalonge et 500 Francs congolais à Buniakiri (environ 0,50 dollar américain). Dans le cas contraire, la personne doit remettre une quantité de vivres à la barrière, surtout en cette période des récoltes.
Certains habitants de Bunyakiri affirment que l’endroit où l’on rançonne le plus est situé à Digoma, situé à 35 kilomètres à l’Est de Bunyakiri-Centre. Lasse de ces tracasseries, la population a demandé au gouvernement provincial de chercher à y mettre fin. Les personnes qui manquent d’argent ou des biens en nature ne sont pas autorisées à franchir les barrières.
Les autorités locales promettent de mener des enquêtes.
Dans une lettre adressée mardi 10 avril à tous les gouverneurs des provinces, le Premier ministre intérimaire, Louis Alphonse Koyagialo, leur a ordonné de supprimer toutes les barrières illégales érigées sur les routes, les fleuves et les rivières.
«Je vous confirme qu’une décision qui existe depuis longtemps du gouvernement de la République ne veut pas qu’on érige des barrières sur le territoire national. Cela est vrai pour les routes, les fleuves et les rivières. Personne n’a le droit de tracasser la population sur la paix retrouvée », a déclaré Louis Alphonse Koyagialo.
Dans son communiqué, le Premier ministre intérimaire qualifie l’érection de ces barrières de « tracasseries administratives et policières sans précédent ».
Pour lui, la présence de ces barrières routières illégales a pour seul objectif de rançonner la population. Louis Alphonse Koyagialo estime que cette situation cause « la grogne sociale et la méfiance de l’Etat ».