« Nous sommes assez surpris par cette espèce d’indifférence par rapport aux souffrances d’un peuple qui a besoin qu’on vienne à son secours en mettant précisément à disposition des forces armées gouvernementales des moyens pour le défendre », a déclaré, mercredi 13 juin, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, en réaction au rapport de l’ONG Amnesty International qui appelle à renforcer l’embargo en vigueur sur les armes à destination de la RDC.
Lambert Mende se dit déçu par « l’indifférence qui frôle le cynisme » de cette ONG face à la souffrance du « peuple congolais victime répétée d’agressions de la part des groupes armés soutenus par des réseaux qui fonctionnent dans des pays voisins qui ont été clairement identifiés ». Allusion faite au soutien supposé du Rwanda au Mouvement du 23 mars (M23).
Ce mouvement rebelle constitué des mutins de l’armée congolaise réclame l’application de l’accord de paix signé en 2009 entre l’ex-rébellion CNDP et le gouvernement congolais. Cet accord prévoyait notamment la mutation du CNDP en parti politique et l’intégration de ses membres dans les institutions de la république.
Depuis la fin du mois d’avril, des combats opposent les combattants du M23 aux militaires congolais, causant des dizaines des milliers de déplacés.
Pour le ministre Lambert Mende, on ne peut pas demander de mettre sous embargo « une armée nationale qui défend un peuple agressé ».
Dans son rapport, Amnesty International indique qu’au cours des dernières années, le gouvernement de la RDC a importé des armes, munitions et équipements connexes, principalement de l’Afrique du Sud, la Chine, l’Égypte, les États-Unis, la France et l’Ukraine.
Ce rapport révèle qu’il arrive « fréquemment que de hauts gradés des FARDC vendent des armes à des groupes armés, y compris à ceux qu’ils combattent ».
L’ONG plaide pour l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes.