Trois alliances on été conclues ces deux dernières semaines entre les différents groupes armés dans les territoires de Walikale, Lubero et Masisi, annoncent des sources locales. Le président de la société civile du Nord-Kivu, Thomas d’Aquin Mwiti Mustafa, a estimé, lundi 7 mai, que «cette situation peut facilement trouver solution si les FARDC devenaient une armée véritablement républicaine».
Une alliance a été conclue par le groupe Maï-Maï Lafontaine et un groupe de déserteurs des FARDC conduit par le colonel Kahasha dans le territoire de Lubero, selon la société civile.
Cette coalition, appelée «Union des patriotes congolais pour la Paix» (UPCP) occupe depuis quatre jours presque toute la partie sud-est de Lubero, selon les sources coutumières locales en chefferie des Batangi. Cette alliance inquiète les populations vivant sur l’axe Kanyabayonga-Kirumba- Kaseghe.
Un autre accord lie les Maï-Maï Janvier à certains rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui occupent une grande partie du nord ouest du territoire de Masisi.
Les miliciens Maï-Maï commandés par Cheka se sont aussi coalisés avec les Forces de défense congolaise (FDC) pour occuper plusieurs groupements de l’ouest du territoire de Walikale.
Le président de la société civile du Nord-Kivu, Thomas d’Aquin Mwiti Mustafa, attribue cette situation au fait que le processus d’intégration des éléments issus des groupes armés dans l’armée nationale a été mal exécuté:
«Le mixage qui avait eu lieu est l’acte précurseur de tout ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Les [éléments] CNDP [Congrès national pour la défense du peuple] continuaient à se considérer comme CNDP tout en étant dans les FARDC. Je pense que si on met fin à cette 5ème mutinerie, Kahasha, Lafontaine, Janvier,… vont revenir. »
D’autres membres de la société civile pensent qu’en pareille situation, le gouvernement congolais devrait privilégier le dialogue pour sortir la province de cette énième crise militaire.
Dimanche 29 avril, les FARDC se sont affrontés à certains mutins proches du général Bosco Ntaganda au Nord-Kivu. Ces derniers ont réussi à occuper quelques localités de Masisi et Walikale, avant d’y être délogés par l’armée régulière. Ces combats ont fait des milliers des déplacés, selon bureau conjoint des Nations unies pour l’action humanitaire.