Les ministres congolais de la Défense et de l’Intérieur ont été interpelés, mercredi 30 mai, à l’Assemblée nationale pour répondre une question orale avec débat du député de l’opposition Martin Fayulu sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC. Des combats opposent des militaires congolais et aux mutins qui ont fait défection depuis le début du mois d’avril, causant des milliers de déplacés.
Le président de l’Assemblée nationale a décidé que la plénière se déroule à huis clos, évoquant la délicatesse de la question et une disposition du règlement intérieur de cette institution. Furieux, certains députés de l’opposition sont sortis de la salle pour marquer leur désapprobation.
L’auteur de la question s’est dit déçu par cette décision, indiquant que « le peuple congolais a le droit de connaître la vérité sur la situation qui prévaut à l’Est ».
« C’est un manque total de respect au peuple. Et je ne peux pas cautionner ce comportement dictatorial », a-t-il déclaré.
De son côté, le député de la Majorité Willy Makiashi a trouvé justifié la décision du président de l’Assemblée nationale.
Selon lui, il fallait éviter que la plénière ne se transforme en «un show médiatique».
« Il y a des choses qui ont été dites dont il fallait éviter que la population et nos adversaires puissent les écouter. Ce sont des questions d’Etat », a-t-il indiqué.
Henry Thomas Lokondo, un autre député de la Majorité, demande lui, au gouvernement congolais de négocier avec le Rwanda au sujet de la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la RDC :
« Il faudrait que notre gouvernement ait des négociations claires et directes avec nos amis rwandais pour leur poser des questions précises quant à ce qui se passe. Qu’ils nous donnent des réponses claires et nettes. »
Les ministres interpellés répondront aux questions des députés le lundi 4 juin. Cette interpellation des ministres intervient au moment où des combattants qui se sont rendus au bureau de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RD Congo à Goma ont affirmé être de nationalité rwandaise. Par la voix de son porte-parole, le gouvernement congolais avait indiqué mener des enquêtes pour vérifier ces allégations. Une enquête qui a démarré mercredi en présence des représentants du Rwanda qui nie tout appui à des mutins congolais.