Kinshasa (Agence Fides) – « Soutenez des règles fermes sur la transparence des compagnies minières qui oeuvrent dans mon pays » : c’est l’appel lancé par S.Exc. Mgr Nicolas Djomo Lola, Evêque de Tshumbe et Président de la Conférence épiscopale de République démocratique du Congo face au Congrès des Etats-Unis.
Mgr Djomo Lola a été écouté par la sous-commission chargée des services financiers de la Chambre des Représentants à propos de la politique monétaire internationale et du commerce. La Conférence des Evêques catholiques des Etats-Unis (USCCB) a sponsorisé l’audition de Mgr Djomo Lola, qui fait partie intégrante de la discussion parlementaire relative aux coûts et aux conséquences de la loi 111-203, dont l’article 1502 introduit des normes visant à interdire la commercialisation des minerais qui financent les groupes armés congolais (voir Fides 04/08/2010). La norme en question établit que les entreprises américaines enregistrées auprès de la SEC (l’autorité de contrôle de la Bourse américaine) devront déclarer si elles utilisent des minerais présents à l’état naturel dans les zones de conflit de la RDC ou dans un pays voisin. Dans ce cas, elles devront envoyer à la SEC un rapport concernant les mesures prises pour établir l’origine et la traçabilité de ces minerais. Les auditions devant le Congrès visent à établir la validité des mesures d’application de la loi, proposées par la SEC.
« Je parle non pas en tant qu’homme d’affaires ou expert financier mais comme responsable religieux profondément troublé par la terrible violence et par la souffrance qui a dominé la vie dans l’est du Congo depuis 1996 » a affirmé Mgr Djomo Lola. « Cette violence a détruit des familles, des villages et des communautés. L’un des principaux motifs de la violence est l’exploitation illicite des minerais de la part des différents groupes armés opérant dans l’est du Congo ».
Selon le Catholic Relief Service (CRS), qui a coordonné le voyage de Mgr Djomo Lola aux Etats-Unis, le Président de la Conférence épiscopale de RDC a déclaré espérer que la Securities and Exchange Commission (SEC) émettra des règles rigoureuses afin de garantir que les entreprises et les consommateurs ne participent pas, à leur insu ou non, au commerce qui a entraîné la souffrance et la mort de milliers de personnes.
« L’Eglise au Congo a confiance dans le fait que la communauté des entreprises pourra et voudra s’unir à nous afin de protéger la vie et la dignité humaine du peuple congolais, menant un commerce international respectueux des règles, transparent et responsable. Nous sommes sûrs qu’elle ne tient pas à contribuer à la misère qui a affligé l’est du Congo pendant des années » a conclu Mgr Djomo Lola. (L.M.) (Agence Fides 19/05/2012)