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Près de cent vingt jours après l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales, et trois mois après l’entrée en fonction du président Joseph Kabila pour un second mandat, la RDC n’a toujours pas de gouvernement installé. A la place, c’est un gouvernement intérimaire, sans pouvoir réel et sans un budget conséquent, chargé d’expédier les affaires courantes.
Le pays semble être à l’arrêt. Et selon leur appartenance politique, les députés qui siègent à la chambre basse du parlement tentent différemment d’expliquer ce retard dans la mise en place d’un gouvernement.
Selon l’opposant Yvon Dangbele du Mouvement de libération du Congo (MLC) « trois mois avant les élections, tout le monde a arrêté de signer des contrats en attendant la mise en place d’un gouvernement légitime ».
De son côté, Juvenal Munubo de l’Union pour la nation congolaise (UNC) estime qu’avec les ministres d’un gouvernement intérimaire, il est difficile de débattre sur des questions d’importance nationale.
Gaston Musemena du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), estime quant à lui qu’ « il y a de principes à respecter pour arriver à mettre en place des animateurs des institutions, et toutes ces étapes sont codifiées avec un timing claire ».
Kizito Mushizi de l’UNC pense que ce n’est pas un problème de constitution. « Si on la respecte, nous pouvons aller vite. Malheureusement, nous avons une culture politique de manque de rédevabilité », a-t-il affirmé.
Eugène Diomi Ndongala de la Démocratie chrétienne reconnaît que « le pays est bloqué et qu’on ne peut pas bâtir un Etat sur un manque d’éthique et de moralité par rapport à la gouvernance ». Allusion faite au scrutin présidentiel et législatif de 2011 émaillé d’irrégularités, selon les observateurs électoraux.