Kinshasa (Agence Fides) – « On ne sait pratiquement rien de l’opération « Paix Parfaite » lancée voici quelques semaines dans le Sud Kivu et désormais étendue au Nord Kivu » indique à l’Agence Fides une source de l’Eglise locale de l’est de Bukavu, capitale du Sud Kivu. Les deux Kivu sont des provinces orientales de la République démocratique du Congo, situées à la frontière avec le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda sur le territoire desquelles, depuis au moins 20 ans, sévissent différents groupes armés, certains locaux et d’autres d’origine étrangère. Parmi ceux-ci, se trouvent les FDLR (Forces démocratiques de Libération du Rwanda), les Mai-Mai et l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony.
Périodiquement, les forces armées congolaises (FARDC) lancent des offensives militaires dont le but officiel est de donner la chasse à ces groupes, réunis sous l’appellation de « forces négatives ». Les FARDC bénéficient au coup par coup l’appui des Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) et des forces armées des pays voisins. Dans le cas de l’opération « Paix Parfaite », il semble que les FARDC opèrent seules, avec l’appui logistique des troupes de l’ONU.
« Aucun journaliste ne suit directement ces offensives militaires qui sont désormais périodiques. En l’absence de nouvelles indépendantes, les autorités congolaises et de l’ONU nous racontent ce qu’elles veulent » affirme la source de Fides. « On n’a pas de nouvelles d’affrontements les entre forces congolaises et les rebelles mais il est certain que ces opérations militaires vident ces zones de leur population, probablement pour y installer quelqu’un d’autre à sa place ». Selon ce qu’indique une correspondance du quotidien britannique « The Guardian », l’opération « Paix Parfaite » a contraint environ 100.000 civils à évacuer leurs villages. Un chiffre que notre source considère comme crédible.
« L’armée congolaise fait du théâtre avec la complicité de la MONUSCO sous prétexte de réprimer les groupes rebelles tels que les FDLR alors qu’est en cours de mise en place un dessein stratégique visant à vider les deux Kivu de leur population pour en mettre une autre à sa place » conclut la source de Fides.
(L.M.) (Agence Fides 17/03/2012)