La tenue des élections, la relance du développement rural après les interventions humanitaires d’urgence et la sécurisation des zones sensibles dans l’Est de la RDC, sont autant de défis que le gouvernement et ses partenaires étrangers, dont la MONUSCO doivent relever dans les trois prochains mois.
La visite effectuée dernièrement par les délégués du gouvernement et le PAM dans la partie Est de la RDC, principalement dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et les districts des Uélés, permet d’affirmer que les interventions humanitaires d’urgence ont été d’un apport considérable. Pour preuve, de nombreux déplacés et réfugiés ont regagné leurs milieux d’origine.
Les distributions gratuites des vivres et des kits par les agences du système des Nations unies, notamment le PAM, la FAO et les ONG nationales et internationales prouvent que la situation sécuritaire s’améliore davantage. Ce qui rassure les déplacés vivant encore dans les camps et conforte les retournés à se consacrer aux activités agricoles.
Cependant, les autorités locales ne sont pas souvent mises à contribution pour accompagner les retournés ou les déplacés. Pourtant, après les distributions de vivres dans le cadre de programmes d’assistance alimentaires, le gouvernement a signé avec le PAM, une lettre d’entente n°200167, relative à l’intervention prolongée de secours et de redressement, notamment en renforçant la capacité du gouvernement central et provinciaux de réduire la faim, la prévalence de la malnutrition tout en réorientant l’assistance vers les activités de redressement et le développement.
Le deuxième défi concerne la sécurisation de la partie orientale du pays, afin de garantir la distribution des vivres et booster la relance agricole, principalement des produits viviers et d’exportation tels que le café.
Toutefois, l’on déplore l’absence de la Police et des éléments des FARDC dans certaines localités. Pire encore, quelques militaires manquent de moyens logistiques appropriés pour assurer la sécurité, à cause de la présence de groupes armés locaux et étrangers. C’est le cas de la LRA, dans les Uélés, la FPRI en Ituri, l’ADF-NALU à Beni, Oïcha et à Lubero. Tandis que les FDLR et apparentés ainsi que les groupes résiduels nationaux des Maï-Maï écument encore les territoires de Masisi, Walikale et Rusthuru (Nord-Kivu). Ils ratissent large à Fizi, Shabunda et dans la Plaine de la Ruzizi (Sud-Kivu).
Quant aux opérations conjointes avec la force de la MONUSCO «Amani Leo», initiées dans le cadre de STAREC, elles se poursuivent.
Enfin, avec les avancées démocratiques sur fond des élections, il importe que le gouvernement, à travers la CENI, puisse rassurer la population de l’Est en organisant dans la transparence et la sérénité, l’opération de révision du fichier électoral. La sensibilisation, la mise à la disposition de la CENI des kits appropriés et l’accès aux coins les reculés des agents électoraux sont nécessaires pour le succès de l’opération.
Par Louis-Paul Eyenga Sana
Source: Congomaboke